La philosophie dans les pas de Socrate
159 pages
Français

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La philosophie dans les pas de Socrate , livre ebook

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Français

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Description

L'itinéraire ici proposé veut mettre le lecteur devant certaines difficultés rencontrées en philosophie et lui donner les moyens de les vaincre. En insistant sur la "méthode", "l'analyse des notions", en donnant des exemples, sa lecture devrait lui permettre d'avancer dans sa quête personnelle de la vérité et de la liberté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2008
Nombre de lectures 193
EAN13 9782336258799
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Bergson professeur au Lycée de Clermont-Ferrand Edition L’Harmattan (1998)
La création et l’art Edition L’Harmattan (2000)
Regard sur l’Evolution créatrice Edition L’Harmattan (2003)
La philosophie dans les pas de Socrate

Jean Bardy
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296054271
EAN : 9782296054271
Sommaire
Du même auteur Page de titre Page de Copyright Dedicace AVANT — PROPOS I - LA LEÇON DES ORIGINES II - L’ÉVÉNEMENT SOCRATE III - LA MÉTHODE IV - KANT : LE PROBLÈME MORAL V - PLATON : LA NATURE DE L’AME HUMAINE VI - L’ANALYSE NOTIONNELLE VII - POURQUOI FAIRE DE LA PHILOSOPHIE ? ET POURQUOI DES PHILOSPHES ? CONCLUSION - Nécessité de la philosophie Pour Comprendre - Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
A la mémoire de mes maîtres
Paul Naulin et Jules Vuillemin
La philosophie est destinée à l’homme en tant qu’hommme, elle appartient à chaque individu.
Karl JASPERS : Initiation à la méthode philosophique. Avant propos Page 5
AVANT — PROPOS
La philosophie a toujours eu ses défenseurs et ses détracteurs. Depuis sa naissance au VII e siècle avant notre ère et malgré cette situation inconfortable, il y a toujours eu, il y a encore aujourd’hui des philosophes. On note même un certain intérêt du public pour cette discipline. Les conférences philosophiques, qui ne sont pas chose rare, attirent toujours du monde. Les cafés philo qui apparurent il y a déjà quelques années continuent à fonctionner et regroupent régulièrement un public non négligeable. Il y a donc une demande qui se manifeste et l’on doit en tenir compte.
J’ai donc voulu tenter la rédaction d’un ouvrage de vulgarisation qui ne soit ni un résumé, ni un traité, ni un manuel de plus, mais au contraire un ouvrage qui mette au coeur de ses préoccupations l’ouverture à tous d’un domaine de la culture réputé difficile et néanmoins essentiel à l’homme.
J’ai souvent constaté au cours de mes années d’enseignement qu’il y a un moment dans l’année — généralement la fin du premier trimestre ou peu après la rentrée de janvier — où quelque chose se passe. Certains signes nous en avertissent : le regard brillant d’un élève, une question posée par un autre, un passage mieux venu dans une dissertation peuvent nous faire comprendre qu’un événement s’est produit : quelque chose comme un déclic. Subitement une fenêtre s’est ouverte, l’élève a compris de quoi il s’agit lorsque, chaque matin, je reprends le cours. C’est ce déclic que je voudrais essayer de provoquer chez le lecteur. Sans doute est-il plus facile de l’obtenir en classe. La parole est vivante, modulée, attentive au moindre signe, elle peut saisir une occasion, sentir qu’il faut insister un peu et tenter de faire surgir l’idée. Cela ne marche pas toujours. Il est encore trop tôt, se dira-t-on. Cela viendra. La lecture rend sans doute plus difficiles ces moments où, la gestation parvenue à son terme, la lumière se fait. Plus difficile mais peut-être pas impossible. C’est en tout cas ce que j’ai voulu tenter de faire.
Rendre la philosophie accessible à tous n’est pas une lubie qu’auraient, de temps à autre, certains philosophes, un désir plus ou moins extravagant d’ouvrir ce domaine de la pensée à tout un chacun. C’est une question qui est au cœur de toute entreprise philosophique authentique. Sans doute se trouve-t-il des philosophes, et non des moindres, qui ont effectivement soutenu que cette discipline doit être réservée à une élite. Platon serait de ceux-là puisque c’est au philosophe que sera confiée la gestion de la cité. Encore faudrait-il s’interroger sur les véritables raisons qui l’y poussaient. Il y a aussi ceux qui cultivent soigneusement un hermétisme derrière lequel ils se retranchent. Seuls les initiés peuvent comprendre, la philosophie est alors comme une langue que l’on parle entre soi évitant ainsi soigneusement de se commettre avec n’importe qui. Une telle attitude n’est-elle pas aux antipodes de l’attitude philosophique ?

Sans donner la priorité à l’histoire de la philosophie elle sera néanmoins présente dans ces pages car elle permet une intelligence du sens de cette aventure extraordinaire que constituent la naissance et le développement des philosophies depuis les origines jusqu’à nos jours. Cela dit notre objectif sera essentiellement de faire découvrir ce que c’est que philosopher et ce dont il est question en philosophie.

Il n’en reste pas moins que les premiers pas de l’apprenti philosophe se heurtent à quelques difficultés dont il faut tout de suite parler.
C’est là, à mes yeux tout au moins, un avertissement nécessaire, un peu dérangeant mais sans lequel la suite risquerait d’être hypothéquée.
I
LA LEÇON DES ORIGINES
De quelques difficultés dont il faut ouvertement parler d’emblée

On peut en dénombrer trois : Le mot de philosophie. Comment faut-il l’entendre ? La philosophie et/ou les philosophies ? La philosophie, la science, la religion.
Le retour aux origines de la philosophie va nous aider à réfléchir sur ces trois points et a sans doute quelque chose à nous apprendre.

1 re piste : le mot de « philosophie » comment l’entendre ?
Le mot de « philosophie » est le calque du mot grec « Philosophia » lui-même composé de « philein » aimer et « sophia » sagesse. D’où se dégage la formule bien connue « amour de la sagesse ». La philosophie serait donc, étymologiquement parlant, « l’amour de la sagesse ». Y a-t-il là une définition qui puisse nous satisfaire ? Apparemment peut-être mais, en rester là, lorsqu’on veut entrer sérieusement dans son étude ne saurait suffire. Chacune des notions, « amour » et « sagesse » sont en elles-mêmes des questions plutôt que des réponses. Comment les Grecs les entendaient-ils ? Il faut alors entrer plus avant dans le sens qu’elles avaient pour eux aux VI e , V e siècles avant notre ère.
Le mot « sophia » a en grec deux sens. Il signifie, notamment à l’époque homérique « (VIII e siècle » av. J.-C.), l’habileté manuelle dans les arts mécaniques mais aussi dans l’art de jouer de la flûte ou de la cithare. Plus tard chez Platon (IV e - III e siècle et Aristote (IV e siècle) il signifiera le savoir théorique, la science. Il aura aussi le sens de sagesse pratique, « art de se bien conduire ». Pour nous aujourd’hui la notion de sagesse a pris un sens presque exclusivement moral, pour le grand public en tout cas. Or il faut se garder de réduire la philosophie à une morale, un art de vivre. La sagesse, pour le philosophe du XXI e siècle, c’est aussi la passion de la connaissance. Connaître pour connaître. Le sage est aussi, comme il le fut autrefois, sinon un « savant » au sens que l’on donne couramment à ce mot aujourd’hui, du moins quelqu’un qui s’intéresse au progrès des sciences, à leur développement, leur diversification, les avancées étonnantes qu’elles nous livrent dans la connaissance du réel, l’image qu’elles nous donnent du monde dans lequel nous vivons.
Aristote, au début du livre A de la « Métaphysique », fait la remarque suivante : « C’est, en effet, l’étonnement qui poussa, comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. » Etonnement devant les problèmes qui se posaient à eux : les planètes, le soleil, la lune, comment comprendre l’ordre du cosmos. Or que signifie l’étonnement ? S’étonner c’est tout simplement constater son ignorance. Ainsi, les premiers philosophes, ceux que l’on appelle les « présocratiques » ou mieux les « physiciens » parce qu’ils s’intéressent à la « physis » c’est-à-dire la nature, inventent la philosophie pour « savoir », en vue de la seule « connaissance », indépendamment de toute utilité pratique.
Jusque là, ces problèmes étaient résolus dans le cadre d’une attitude mythico religieuse. Les premiers philosophies — Thalès, Anaximandre, Anaximène — adoptent une attitude théorétique qui rompt avec le mythe pour comprendre le monde, de manière totalement désintéressée, avec le concours de la seule ra

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