Le transhumanisme est-il un humanisme ?
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Français

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Description

Les idées, les critiques, les fantasmes, espoirs et angoisses transhumanistes sont culturellement omniprésents. La notion centrale d’amélioration/augmentation des capacités humaines n’est pas neuve. Ce qui est nouveau et qui porte le transhumanisme est que de la médecine à la robotique, des biotechnologies aux sciences cognitives, des nanotechnosciences à l’astronautique, ces idées et fantasmes connaissent de plus en plus d’ébauches de concrétisation. Ce sont ces avancées technoscientifiques projetées comme à poursuivre indéfiniment dans l’avenir qui provoquent la réflexion philosophique, éthique, politique, et lui accordent du poids et du sérieux.

Gilbert Hottois est professeur émérite de l’Université libre de Bruxelles. Il est Membre de l’Académie royale de Belgique ainsi que de l’Institut International de Philosophie. Professeur invité dans plusieurs universités d’Amérique du Nord et du Sud, d’Afrique et d’Europe, dont le Collège de France en 2003, il est l’auteur de plus de vingt livres et l’éditeur scientifique d’autant d’ouvrages collectifs, dont un dictionnaire et une encyclopédie de bioéthique.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 61
EAN13 9782803104338
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE TRANSHUMANISME EST-IL UN HUMANISME ?
Gilbert Hottois
Le transhumanisme est-il un humanisme ?
Académie royale de Belgique
rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique
www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique
ISBN : 978-2-8031-0433-8

© 2014, Académie royale de Belgique
Collection L’Académie en poche
Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant
Volume 47
Diffusion
Académie royale de Belgique
www.academie-editions.be
Crédits
Conception et réalisation : Grégory Van Aelbrouck, Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Illustration de couverture : Grégory Van Aelbrouck, Académie royale de Belgique
Publié en collaboration avec
Bebooks - Editions numériques
Quai Bonaparte, 1 (boîte 11) - 4020 Liège (Belgique)
info@bebooks.be
www.bebooks.be

Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-87569-155-2
 
A propos
Bebooks est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
Introduction
Le transhumanisme est d’actualité, mais rarement sous son nom : on en « fait » sans le savoir, comme la prose de Monsieur Jourdain. Il bénéficie de plus de visibilité dans le monde anglo-saxon — du Royaume-Uni à l’Australie avec la Côte Ouest des États-Unis pour pivot. Une certaine parenté avec l’utilitarisme et le pragmatisme — des courants philosophiques respectivement d’abord britannique et américain — n’est pas étrangère à cette reconnaissance.
L’étiquette « transhumanisme » rassemble une nébuleuse de personnalités et d’idées où l’argumentation sérieuse voisine avec la fantaisie. Il est aisé de sélectionner des textes et des déclarations en vue de le discréditer, tantôt comme fantastique et prophétique, tantôt comme une idéologie périlleuse : le transhumanisme est « l’idée la plus dangereuse du monde » déclarait Francis Fukuyama en 2004 1 , lui accordant du même coup une belle publicité. Sa proximité ambiguë avec le « posthumanisme » dont il est parfois le quasi synonyme a contribué à alimenter ces jugements péjoratifs.
Les racines du transhumanisme sont multiples. Nous discernons au moins quatre filiations. Celle de l’histoire et de la préhistoire que le transhumanisme s’est données dans le sillage de la pensée moderne du progrès des Lumières européennes. Celle de l’évolution des sciences et des techniques biomédicales de plus en plus à l’étroit à l’intérieur du paradigme thérapeutique. Celle des technosciences cybernétiques et informatiques, robotique, intelligence artificielle, aux accents posthumanistes. Celle, enfin, de la science-fiction, dont nous ne parlerons pas dans cet essai. Une origine socio-culturelle également mentionnée désigne les mouvements de contre-culture californiens des années 1960.
Bien qu’il soit prudent de se tenir à cette quadruple généalogie de crainte de dissoudre la spécificité du transhumanisme contemporain, on pourrait cependant creuser plus profondément et surtout plus antérieurement en direction de l’alchimie, de la pensée gnostique et de la mythologie l’idée d’une auto-transcendance matérielle technologique de l’espèce humaine.
Phénomène complexe, on peut étudier le transhumanisme de divers points de vue : culturel, sociologique, politique, économique ou philosophique. Notre approche est philosophique ; elle se veut constructive et critique. Notre conviction est que les idées transhumanistes sont dignes d’attention. À la lumière de la question « Le transhumanisme est-il un humanisme ? », nous voulons illustrer quelques aspects du potentiel philosophique de la réflexion transhumaniste critique. Celle-ci offre la possibilité d’articuler de manière cohérente et relativement unitaire un vaste ensemble d’idées et de questions anthropologiques, épistémologiques, éthiques, politiques et même ontologiques : des questions éparses aussi à travers les débats bioéthiques. Car dès le début des années 2000, le transhumanisme est impliqué dans la bioéthique et dans la biopolitique en devenant, d’une manière certes un peu caricaturale, l’adversaire du « bioconservatisme ».
Cet essai est une brève introduction aux idées transhumanistes et à leur discussion.
Dans le premier chapitre, nous introduisons le transhumanisme en présentant quelques Rapports américains et européens de haut niveau qui ont joué un rôle dans la reconnaissance publique du transhumanisme et de ses idées. Une reconnaissance très ambivalente, car elle va de l’enthousiasme à la plus vive inquiétude.
Le deuxième chapitre développe la réponse à la question « Qu’est-ce que le transhumanisme ? ». Nous retraçons sommairement l’origine et l’histoire de la notion, du mot, du mouvement. Nous exposons les principales valeurs et idées transhumanistes en insistant sur les ruptures qu’elles introduisent par rapport aux humanismes traditionnels. Nous articulons ainsi schématiquement la « philosophie transhumaniste » avec ses différentes facettes anthropologique, épistémologique, ontologique, éthique, politique.
Le dernier chapitre est une invitation à entrer plus avant dans la discussion des idées transhumanistes, spécialement les questions éthiques, sociales et politiques, en prenant pour références quelques ouvrages de la littérature transhumaniste ou proche du transhumanisme.
La Conclusion revient sur l’interrogation directrice de l’essai et sur les raisons pour lesquelles nous estimons que les idées transhumanistes méritent de retenir l’attention et d’être prises au sérieux.
Chapitre 1
Des Rapports américains et européens de haut niveau
Depuis le tournant du millénaire, le transhumanisme a gagné en visibilité publique suite à la parution de plusieurs Rapports officiels US et UE.
1. Technologies convergentes pour améliorer les performances humaines. Nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l’information et sciences cognitives (US, 2002)
En 2002 paraît un épais Rapport américain : Converging Technologies for Improving Human Performance. Nanotechnology, Biotechnology, Information Technology and Cognitive Science (CT-NBIC ...

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