En principe, seul le droit national s’applique. Dans les faits, le droit coutumier prend le dessus, la régulation des individus, de leur comportement et/ou de leur délit passant par la convocation de procédures ancestrales. Telle est la situation au Congo, pays constitué d’une cinquantaine d’ethnies et soumis à une pluralité de lois locales, relevant de cultures spécifiques a priori inconciliables. Comment dépasser le clivage juridique entre traditions et loi positive? L’une doit-elle nécessairement oblitérer les autres et les faire taire? Le choix est-il forcément binaire ou une autre voie est-elle envisageable? Comme celle d’une réévaluation des passés et des coutumes dans le but d’opérer leur synthèse au service de l’avenir? Par-delà son ancrage dans la philosophie du droit, l’essai de Didier Ngalebaye pense, plus largement, la question du politique au Congo, du "comment vivre ensemble" dans un pays non seulement fragmenté, mais aussi en perte de valeurs. Du particulier au global, à travers une approche du fonctionnement et des principes de la justice mbosi, l’auteur veut ainsi interroger les conditions de l’émergence d’une vraie communauté nationale, d’un dépassement des appartenances premières. Ce texte est semblable à une pierre de touche apportée à un édifice encore incertain.
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