Sans condition
596 pages
Français

Sans condition , livre ebook

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596 pages
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Description

Blanchot et la philosophie? Blanchot sans la philosophie? Pour faire droit à ces questions, un dispositif théorique qui répond essentiellement à une exigence, une méthode et un objectif. Ces aspects seront définis dans cet ouvrage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2009
Nombre de lectures 89
EAN13 9782296223905
Langue Français
Poids de l'ouvrage 25 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sans condition
Blanchot, la littérature, la philosophie@
L'Harmattan, 2009
5-7, rue de l'Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattanl@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-08201-4
EAN:9782296082014Olivier HARLINGUE
Sans condition
Blanchot, la littérature, la philosophie
L'HarmattanNOUS, LES SANS-PHILOSOPHIE
Collection dirigée par Gilles Grelet et François Lamelle
L'appel constant à la philosophie, à sa défense, à sa dignité, ne peut faire
oublier qu'elle-même appelle les humains à se ranger à l'ordre du Monde, à se
rendre conformes à ses fins, bonheur, intelligence, dialogue et correction. Nous,
les sans-philosophie, ne participons pas de cette entreprise de mondanisation :
nous cherchons une discipline de rébellion à la philosophie et au monde dont la
philosophie est la forme étemitaire, pas un remaniement de plus ou un simple
doute sur leurs valeurs et leurs vérités. Nous sommes en attente d'une seule
régularisation: celle du « génie », par la méthode. Plutôt que les propriétaires
de la pensée, nous sommes les prolétaires de la théorie, en lutte avec la suffisance
des maîtres-philosophes. Qu'on la dise gnostique, matérialiste, non-philosophique,
théoriste, seule importe sa puissance de désaliénation, c'est-à-dire d'invention.
Il y a de la philosophie, mais la philosophie n'est pas (réelle). Nous, les
sansphilosophie, faisons acte d'ultimatum.
Dans la collection:
Jean-Luc Rannou, La Non-philosophie, simplement, 2005
Gilles Grelet (diL), Théorie-rébellion. Un ultimatum, 2005
François Lamelle (éd.), Homo ex machina, 2005
Jacques Fradin, La Voie pauvre de la rébellion, 2006 La Science des pauvres. Traité de la richesse mortelle,
2006
François Lamelle (éd.), Fabriques de l'insécurité, 2007 Lamelle, Mystique non-philosophique à l'usage des
contemporains,2007
Patrick Fontaine, Platon autrement dit, 2007
Hugues Choplin, L'espace de la pensée française contemporaine. A
partir de Levinas et Laruelle, 2007
Patrice Guillamaud, Qu'est-ce que vivre? Renonciation et
accomplissement, 2008A mes parents.
Je tiens à remercier François Lamelle dont les recherches n'ont cessé de
nourrir et de renouveler mon regard sur les œuvres et la pensée de M. Blanchot.
Merci aussi à F. Laruelle et à Gilles Grelet pour leur grande patience et pour
leur accueil dans leur collection «Nous, les sans-philosophie ».
Merci à Arnauld de Lépine, amateur plus qu'éclairé, qui n'a pas craint de
lire une version encore provisoire de mon texte.
Enfin, je ne remercierai jamais assez Hugues Choplin non seulement pour
sa relecture approfondie et avisée, mais aussi et surtout pour la discussion qui
en a découlé.AVERTISSEMENT
Le présent ouvrage est la version remaniée de ma thèse de philosophie,
réalisée sous la direction de Catherine Malabou et soutenue en décembre 2005
à l'Université Paris-X Nanterre. Le titre de cette thèse était Maurice Blanchot
et la philosophie.
Si, grâce à sa généralité tout académique, ce titre disait bien alors
l'exigence de confronter l'œuvre critique et théorique de Blanchot à la
philosophie elle-même, il n'exprimait pourtant pas encore ce qui m'apparaît
désormais comme l'enjeu réel de tout mon travail: affirmer et penser l'écriture
comme rupture inconditionnelle ou radicale. C'est en effet essentiellement
autour de cette affirmation et de l'aplastie qui en est indissociable que Blanchot
non seulement bouleverse totalement la question du rapport de la littérature et
de la philosophie, mais aussi et surtout nous propose une image de la pensée
immédiatement désintégrée ou non-intégrable - soit l'exigence de la pensée
hors de tout programme ou de toute termino-logie littéraire et/ou
philosophique. Si, chez Blanchot, tout commence dans/par la littérature; si
c'est bien en fonction de l'examen du phénomène littéraire de l'écriture que
Blanchot nous amène à nouer un certain rapport «non-philosophique» avec la
philosophie - il n'en demeure pas moins qu'il y a aussi chez lui une
exacerbation sans réserve de l'écriture «au-delà» de tous les champs
théoriques possibles. Toute la «dynamique », toute l' « explosibilité» de sa
pensée et de son œuvre réside même dans l'intensification intransigeante de
cette exacerbation. Aujourd'hui, c'est précisément, pour ne pas dire
uniquement, sur cette intensification que se concentre mon attention, et ce
d'autant plus qu'elle seule nous donne la possibilité de penser ou de
«théoriser» la rupture réelle/radicale, c'est-à-dire (une) rupture réellement
irréductible/sans condition, réellement a-plastique et non-dialectique.
A la lumière de ces quelques remarques préalables il devient donc évident
que la publication de ma thèse nécessitait, pour commencer, l'invention d'un
nouveau titre qui, au-delà de tout académisme, puisse dire immédiatement et
dans sa radicalité même l'exigence et l'intransigeance de la rupture qui est au
cœur de toutes mes recherches sur Blanchot et la philosophie. Ce nouveau titre
(Sans condition, Blanchot, la littérature, la philosophie), que je dois à
l'attention et à l'amitié de Gilles Grelet, a donc valeur de manifeste ou de mot
d'ordre: il ne se contente pas d'exprimer un sujet mais est ce sujet même ou,
plus précisément encore, il en est l'action même. Sans condition: de la rupture,
il n'y a rien à penser - que son inconditionnalité; nul ne saurait penser en
fonction de la radicalité de la rupture sans se rendre - et donc sans rendre la
pensée, comme on rend les armes - à l'abîme de cette inconditionnalité.A travers ce nouveau titre, il importait donc aussi, avant tout, de déclarer
sans aucun ménagement et de poser immédiatement l'inconditionnalité de la
rupture comme un ultimatum: ultimatum posé à tout ce qui nous interdit
d'exacerber réellement la rupture; posé aussi à tout ce qui est et à
tous ceux qui sont susceptibles d'empêcher la découverte et l'intensification de
la rupture à même les textes de Blanchot.
Loin donc de toutes les perspectives historiographiques ou comparatistes, je
préfère donc et ne veux que me rendre à Blanchot lui-même, et ce d'autant plus
si cela seul permet d'en réveiller effectivement l'intransigeance irréductible.
Autrement dit, il y a chez Blanchot un certain sens de la terreur - non
seulement une théorie de la terreur mais une terreur de la théorie: un
«théorisme»? - que, aujourd'hui, bon nombre de ses commentateurs
« officiels» ne veulent plus du tout entendre ni faire résonner et c'est justement
ce sens que je veux au contraire (ré)affirmer par delà tous les travestissements
critiques possibles. Le parti pris ou, plus précisément encore, l'exigence de se
rendre à Blanchot lui-même est la source unique du caractère
fondamentalement «endogène» ou «monographique» de mon travail: se
rendre à Blanchot, cela consiste, pour l'essentiel, à le lire en lui-même et pour
lui-même, à s'y enfermer littéralement, et ce à seule fin de pouvoir réellement
(dé)montrer jusqu'à quel point - extrême - il défait et démonte l'exercice
même de tout penser. Se rendre à Blanchot implique donc, d'entrée de jeu,
d'être prêt à le considérer comme un absolu - défaisant tout rapport, «défait de
tout rapport, donc aussi de tout rapport pensable, qui le lierait à un [...] "autre
1
que lui" » ! Je sais à quel point cette approche « intégriste» peut déplaire à ou
choquer certains de ceux qui prétendent se soucier non seulement de l' œuvre,
mais de l'avenir de Blanchot. En effet, on m'a déjà objecté que, en ne
contextualisant pas ses écrits, en ne les ouvrant pas assez sur autre chose
qu'eux-mêmes, je ne réussissais au mieux qu'à les fétichiser. Toujours selon
ces mêmes détracteurs, à trop vouloir « sauver» l' événementialité du neutre et
de Blanchot, je ne parviendrais, tout compte fait, qu'à les réduire, les
neutraliser, les figer ou les scléroser. Mais à bien y regarder et à bien y
réfléchir

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