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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 janvier 2008 |
Nombre de lectures | 314 |
EAN13 | 9782336274348 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296046795
EAN : 9782296046795
Stratégie du pouvoir
Hiria Ottino
...croire au soleil, même lorsqu’il ne brille pas... merci à Michèle L
Préface
Les experts en céramique chinoise rappellent volontiers, avec la plus grande ironie, les principes qui régissaient, dans les siècles passés, le commerce de ces objets parfois de prix, parfois de qualité inférieure.
Aux natifs étaient réservées les plus belles céramiques de Chen te Chen ou d’ailleurs, tandis que les étrangers devaient se contenter de productions de seconde qualité, parfois déformées, parfois trouées par les tomettes de cuisson.
Les réflexions qui nous sont offertes ici s’inspirent d’une sagesse ancestrale et d’un pragmatisme étonnant. La première qualité, à la différence des céramiques, est servie à l’étranger destinataire de ces pensées au début de ce III e millénaire.
Hiria Ottino, sinisant de pratique et de vocation, nous les met à notre disposition. Il dévoile une pensée à nulle autre pareille, qui surprendra des Occidentaux imbus de principes moralisateurs où la compassion est censée jouer un rôle, mais où elle est régulièrement piétinée par ceux qui s’en prévalent.
L’auteur de la Stratégie du Pouvoir ne s’embarrasse pas de ces hypocrisies. Il est profondément conscient qu’il convient d’en faire l’économie. Cet avis ainsi formulé dédouanera l’esprit de ceux qui seraient tentés de condamner la vision d’un autre en se référant à leur système propre.
Ces pensées n’ont de familiarité avec les Lettres persanes de Montesquieu que l’idée de communiquer des textes par écrit.
Notre ami ne se nourrit pas de cette vision où une culture s’installe dans une tour pour en juger une autre en contrebas. Il exprime simplement ce qu’il croit. Au lecteur d’en faire ce qu’il voudra. Les choses sont crues et nettes.
Celui qui voudra les ignorer n’atteindra jamais le pouvoir et ce sera tant pis pour lui. Faisons donc l’usage que nous entendrons de cet avertissement venu d’un autre monde et laissons Uzbek et Rica s’étonner seuls que Paris soit aussi grand qu’Ispahan, car notre interlocuteur ne nous apprend pas que Kunming ou Pékin sont à des milliers de lieues de Clermont-Ferrand ou de Landerneau. Il ne vise pas à l’Universel, il nous prévient, c’est tout.
Pierre Vérin
Professeur des Universités.
Pour prévenir le lecteur
Ce texte n’est pas un manuel philosophique, mais il provient d’une expérience personnelle qui m’a conduit à retrouver des principes qu’un vieil ami m’a rappelés au cours d’un exil.
Paul Ottino, mon père, venait le 25 septembre 2001 de changer d’univers, au grand regret de ses patents et amis... et je mc sentais l’un des plus concernés.
Je me trouvais alors à Rome, au siège du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, fort impliqué dans des projets dont — je le crois — de trop nombreux enfants, femmes et hommes de notre planète ont encore, hélas, le plus grand besoin.
Quelque temps après, je quittais ces préoccupations universelles pour retrouver Moorea, mon île natale, où vit ma mère, Marimari Kellum, amoureuse de la culture de son pays sur lequel elle a publié des travaux archéologiques que les spécialistes consultent fréquemment.
En cela, ma mère portait les mêmes préoccupations scientifiques que mon père qui, lui, avait de son côté élaboré des travaux sur les lointaines îles des Tuamotu, en particulier sur Rangiroa.
Je retrouvais donc ce monde à la fois scientifique et affectif, mais j’allais me diriger vers la science politique appliquée. En effet, le Président Gaston Flosse me confia l’ouverture de la Délégation de la Polynésie française en Chine, pays avec lequel Tahiti développait des relations culturelles et commerciales intenses.
Je me jetais dans le travail, heureux d’assumer une œuvre où je pouvais faire usage de mon expérience des quelque dix années passées en Chine, un pays dont j’ai étudié avec passion la langue, l’histoire et la médecine traditionnelle.
Les changements politiques survenus en Polynésie française firent perdre au gouvernement le pouvoir, à la suite d’élections malheureuses où, pourtant, le principal parti autonomiste avait recueilli 10 000 voix de plus que son adversaire. Mais pour quelques centaines de voix aux lles du Vent, une prime majoritaire fut attribuée et joua en faveur de son concurrent. Des défections et des alliances de dernières minutes portèrent cette nouvelle union au pouvoir, pour changer, au nom d’un taui, ce qui paraissait être une espérance à mes concitoyens polynésiens.
Le taui fut pour moi particulièrement dévastateur. Je dus même faire face à des accusations infondées de tous ordres où l’imaginaire se donna libre cours. Tout naturellement, comme il advient dans de telles situations où prime le politique, je perdis mon emploi.
Je fis face et en sortis intact.
Je quittais donc pour un temps Tahiti pour retrouver la Chine où Le Quotidien du Peuple s’attacha mes services pour une rétribution très modeste, mais à vrai dire bienvenue.
Durant cette période d’exil, j’eus tout le temps de méditer sur les vicissitudes des situations qui vous atteignent dans l’existence. Je m’en ouvris à un vieil ami, rompu à ce genre d’affaires. Il s’étonna de ma naïveté et me fit part de sa propre expérience.
Ces réflexions sont aux antipodes de ce que les Occidentaux formulent ordinairement. Il est vrai que la vision de ceux-ci, même s’ils sont athées, est presque toujours influencée par les principes judéo-chrétiens qui ont façonné la civilisation occidentale.
Au contraire, l’idée de mon vieil ami est fondée sur des principes qui vont forcément surprendre les Occidentaux.
D’aucuns parleront d’immoralité ou même de cynisme, alors que mon interlocuteur a simplement voulu m’ouvrir les yeux pour me faire comprendre un réalisme qui lui paraît naturel.
Ainsi prévenu, le lecteur n’aura plus la tentation de formuler des jugements de valeur à l’égard d’une pensée qui est bien différente de la nôtre.
Ces pensées ne sont pas d’un nouveau Machiavel, qui a défini le pouvoir politique en puisant dans l’expérience de son temps. Le propos est ici beaucoup plus vaste ; il concerne la stratégie du pouvoir en général, où la finalité prime sur toute autre considération.
hiria ottino
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace Préface Pour prévenir le lecteur ① - CONSEILS POUR ACCÉDER AU POUVOIR
❶ SITUE-TOI DANS LE MONDE QUI T’ENTOURE ❷ JOUE DE TON APPARENCE ❸ CONTRÔLE TES EMOTIONS ❹ CONTRÔLE TON VERBE ❺ SCULPTE TON IMAGE ❻ SOIGNE TON APPARENCE ❼ EN SOCIÉTÉ, PORTE LE MASQUE DE LA SOCIÉTÉ ❽ APPARAIS (PRESQUE) PARFAIT ❾ APPRENDS L’ART DE LA SÉDUCTION ❿ PRESCRIS TES ATTITUDES
② - COMMENT CONSERVER LE POUVOIR
❶ APPROPRIE-TOI LE MONDE QUI T’ENTOURE POUR MIEUX LE MAÎTRISER ❷ GÈRE LE CHANGEMENT ❸ MARQUE TON AUTONOMIE ❹ ACTIVE TON SYSTÈME D’INFORMATION ❺ PRÉTENDS QUE TA RÉUSSITE EST NATURELLE ❻ SOIGNE TA COMMUNICATION ❼ DEVIENS LE CENTRE D’INTÉRÊT ❽ CHOISIS TES BOUCS EMISSAIRES ❾ MONTRE-TOI AVEC CEUX QUI ONT LE VENT EN POUPE ❿ IDENTIFIE BIEN TES ADVERSAIRES
③ - RÉFLEXIONS SUR LA STRATÉGIE DU POUVOIR
❶ LE TEMPS DES CONSENSUS & COMPROMIS ❷ LE TEMPS DE LA CONVICTION ❸ LE TEMPS DE LA VICTOIRE ❹ LE TEMPS DE LA RETENUE ❺ LE TEMPS DE L’ACTION RÉFLÉCHIE ❻ LE TEMPS DE LA GESTION DU SUCCÈS
④ - DERNIERS CONSEILS À LA PERSONNE DE POUVOIR...
DERNIERS CONSEILS
①
CONSEILS POUR ACCÉDER AU POUVOIR
❶ SITUE-TOI DANS LE MONDE QUI T’ENTOURE
QUAND LA MAISON DE TON VOISIN BRULE, APPORTE DE L’EAU A LA TIENNE
mécanismes Je vais t’indiquer ce que l’on ne m’a pas appris : « lorsque la maison de ton voisin brûle, apporte de l’eau à la tienne ». Les conditions de la moralité ne sont aujourd’hui plus réunies. Oublie l’enseignement que tu as reçu ; délaisse tes mécanismes de pensée ; renonce à ta manière de croire ; libère-toi de cette légitimité de soumission, qu’elle soit passive ou imposée par l’indifférence résultant de ton impuissance. carrousel La plupart des hommes et des femmes de notre monde vivent leurs vies comme une valise sur un carrousel, choisie avec attention, embarquée, débarquée, tournant en rond, attendant d’être récupérée, ouverte, utilisée, fermée, mise de côté puis finalement jetée. éducation Notre monde du politiquement correct change le sens des mots et des choses, présente une diversité pour mieux parvenir à la pensée unique. Je veux que tu sortes de cette