2017 - Chroniques d une élection *chamboule-tout*
274 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

2017 - Chroniques d'une élection *chamboule-tout* , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
274 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Il nous faut être plus que les destinataires – blasés ou curieux, cyniques ou indifférents – de l'actualité et des événements qui rythment notre histoire contemporaine. Ce matériau, il nous faut en prendre possession, l'ausculter, le mettre en perspective, le penser, l'agréer, le dénoncer ou le dépasser en développant nos propres réponses aux problèmes qui s'offrent à nous. Une posture active et intellectuelle qu'illustrent ces exercices à penser signés Benoît Mollaret qui, de mai 2016 à mai 2017, a réagi aux informations et débats qui occupaient l'espace médiatique. Il réunit aujourd'hui ces textes dans ce volume qui veut stimuler nos consciences de citoyen, qui en appelle aux dialogues et à la confrontation des idées pour dessiner les contours de demain. Que l'on souscrive ou non aux analyses et idées de l'auteur, cet ouvrage n'en demeure donc pas moins une source d'inspiration pour nous tous qui souhaitons mieux participer à la marche de notre société et de notre monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 décembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342157970
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

2017 - Chroniques d'une élection *chamboule-tout*
Benoît Mollaret
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
2017 - Chroniques d'une élection *chamboule-tout*
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : www.b1mollaret.net
Remerciements
Mes premiers remerciements vont à mes enfants : Maïlys, Camille, Solenne et Mayeul, mes premiers lecteurs. Ils retrouveront dans ces pages quelques private jokes qu’eux seuls comprendront.
Je remercie aussi Louis, Nadine, Daniel, Edwige, Christian, Laurent, Bernard, Serge, Philippe, François, Claude, Sandrine, Emmanuel, Laurent, Marie-Hélène, Anne, Sébastien, Jean-Marc, Samira, Christine, Jean-Charles, Ariane, Françoise, Max, Catherine, Mireille, Bruno, Bertrand, Bernard, Blandine et Brice ; leurs remarques, commentaires et critiques m’ont permis d’éclaircir mes idées. Nos échanges m’ont enrichi.
Un « merci » tout particulier à Jérôme qui, le premier, m’a donné envie d’écrire.
Et un clin d’œil de remerciement à Laurent Fabius qui m’a inspiré le titre de cet ouvrage.
Avertissement
Cet ouvrage n’est pas un essai politique, encore moins un programme électoral ; ce n’est pas non plus un journal personnel.
Ce n’est pas un simple recueil de chroniques du temps qui passe…
Chaque texte, écrit sur une base hebdomadaire sur la période d’un an, de mai 2016 à mai 2017, qui a précédé l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, replace chaque événement :
- dans son histoire (« Comment en sommes-nous arrivés là ? ») ;
- dans son actualité du moment (« Quels sont les faits ? Les acteurs ? Leurs ambitions ? Et leurs postures ? ») ;
- et surtout dans ses enjeux (« Quelles sont les tendances d’avenir ? ») ;
 
Passionné par l’actualité dans toutes ses dimensions (politique, sociale, économique, culturelle, écologique…), nationale ou internationale, grand consommateur de presse écrite, mais un peu déçu par la légèreté des analyses et la faiblesse des prospectives de la littérature politique habituelle, j’ai voulu contribuer, moi aussi, à la réflexion collective pour préparer les élections de cette année 2017.
Bien entendu les prises de position exprimées au détour de ces chroniques n’engagent que moi.
Sur cette période d’un an nous avons connu quatre tours de primaires qui ont éliminé deux anciens présidents et trois anciens Premiers ministres, et deux tours d’une élection présidentielle « chamboule-tout ».
Cette année 2017 restera-t-elle dans l’histoire politique française ? Comme 1958, 1974 ou 1981 ?
Qui sait ? L’avenir et les historiens du prochain siècle le diront.
Peut-être qu’en 2117 l’un de mes descendants à la 3 e ou 4 e  génération préparera une thèse sur l’histoire politique française au début du xxi e  siècle ; ce livre est pour lui ou pour elle.
Benoît Mollaret
 
Vous pouvez retrouver mes chroniques sur www.b1mollaret.net et échanger avec moi sur benoit.mollaret@gmail.com.
La quatrième gauche ? (9 mai 2016)
Paris, palais de l’Élysée, 17 mai 2017, 11 heures : les gardes républicains sont au garde-à-vous devant les orangers, les cuivres de la fanfare résonnent, le tapis rouge brille au soleil, les gravillons roulent sous les pneus de la berline présidentielle (encore de marque française), le nouveau président de la République en descend…
Qui est-il ? Et surtout que veut-il faire ?
Oui, dans un an les électeurs français éliront un nouveau président.
Il nous reste cinquante semaines, pas une de plus, pour faire émerger puis gagner un projet politique. Je ne l’imagine pas autrement que progressiste, européen, ouvert ; en un mot « de gauche ».
Mais ce mot ne veut plus rien dire.
Nous avons déjà connu plusieurs « gauches » en France :
La première, ou plutôt la gauche n° 0, celle du front populaire (il y a quatre-vingts ans !) et de la Libération, nous a apporté en dix ans : la semaine de quarante heures, les congés payés, la retraite, la sécu et les allocs pour tous. C’était une gauche de combat et de résultats.
Puis nous avons eu la « première gauche », celle des nationalisations, qui professait : « L’État peut tout. » C’était celle de François Mitterrand : « L’État, c’est moi ! » À l’époque (1981), l’État pouvait effectivement beaucoup mais il ne pouvait pas tout : le taux de chômage est passé de 5 % en 1981 à 11 % en 1995… Cette « première gauche » a été définitivement enterrée par un futur Premier ministre : « L’État ne peut pas tout », regrettait Lionel Jospin en 1997 à l’occasion de la fermeture de l’usine Renault de Vilvorde.
Avant même l’accès au pouvoir de cette « première gauche » (en fait, dès le milieu des années cinquante), certains imaginaient déjà la « deuxième gauche ». En opposition à la « première gauche » qui se voulait un « socialisme à la française », la « deuxième gauche » est plus pragmatique, moins idéologisée, ouverte aux forces syndicales (CFDT) et associatives. Malgré (ou à cause ?) de leaders brillants tels que Pierre Mendès-France ou Michel Rocard, elle n’a que très peu gouverné. Évoquée pour la première fois publiquement par Michel Rocard lors du congrès du parti socialiste de Nantes en 1977, cette « deuxième gauche » proclamait : « La négociation et le contrat peuvent tout. » Ce « contractualisme » cher à Edmond Maire et Nicole Notat pouvait effectivement beaucoup, il a permis la fin du conflit en Nouvelle-Calédonie (1988), le RMI (1989), le gouvernement de la gauche plurielle (1997) – avec pour la première fois un secrétaire d’État à l’économie solidaire – et ses réformes. Mais il ne pouvait pas tout : il a été stoppé en 2002 par la gauche nationaliste de Jean-Pierre Chevènement alliée, de circonstance, à la gauche radicale et égalitariste de Christiane Taubira.
L’élection en 2012 de François Hollande, qui, lorsqu’il était premier secrétaire du parti socialiste, défendait un « réformisme radical », aurait pu relancer cette « deuxième gauche » ; il n’en a rien été. Nous avons au contraire assisté à la naissance d’une « troisième gauche », celle qui pense que « le marché est plus fort que tout ». François Hollande est venu nous expliquer en direct à la télévision qu’il était prématuré de faire le bilan du quinquennat après seulement quatre années d’exercice du pouvoir : il a arithmétiquement raison mais politiquement tort.
En quelques lignes, quel est ce bilan ?
- le chômage baisse partout (25 pays sur 28) en Europe sauf en France ;
- les déficits publics, promis à moins 3 % du PIB en 2013, seront encore à moins 3,5 % en 2016 sans diminution des dépenses réelles de l’État ;
- le nombre de chômeurs a augmenté de 600 000 ;
- le PIB par personne n’a pas augmenté ;
- les plus jeunes ne croient pas en la politique : 20 % ne sont pas inscrits sur les listes électorales, ceux qui le sont s’abstiennent (1/3) ou votent FN (1/3).
 
La principale mesure économico-fiscale du quinquennat a été la création du CICE qui aurait dû servir à renforcer la compétitivité des entreprises soumises à la concurrence internationale, tant à l’exportation que sur le marché national. Il a bénéficié en premier lieu aux entreprises de la grande distribution, aux sociétés d’assurances et à la Poste. Les ristournes sociales et fiscales (environ 40 milliards d’euros par an en 2017) ne bénéficieront qu’à hauteur de dix milliards d’euros aux entreprises qui innovent et/ou qui exportent. Seules l’innovation et l’exportation peuvent apporter un surcroît d’activité (donc d’emplois et de recettes), 30 milliards d’euros par an seront donc dépensés avec fort peu d’effets sur l’emploi.
La deuxième grande mesure de ce quasi-quinquennat a été la promesse tenue du recrutement massif de 60 000 enseignants pour nos écoles, collèges, lycées et universités. Alors qu’il aurait été nécessaire de concentrer ces recrutements sur les niveaux CP et CE1, là où prennent naissance les inégalités et où se crée l’échec scolaire – même si celui-ci ne se constate qu’une dizaine d’années plus tard –, ces recrutements ont été saupoudrés de la maternelle à l’université sans effet notable sur la réduction de l’échec scolaire et des inégalités face à l’école.
Autre réforme entamée et inachevée, celle de l’organisation de nos collectivités. Entre la modification du périmètre des régions, la création des métropoles, la non-suppression des départements, on est loin du « réformisme radical » cher à notre président. Encore une occasion ratée.
Dernier exemple d’opportunité non saisie. Entre 2012 et 2016 le prix du baril de pétrole est passé en moyenne annuelle de 110 dollars à 40 dollars soit, compte tenu des variations du cours euro/dollar, 40 milliards de dépenses en moins pour les Français (collectivités, ménages et entreprises) alors que sur la même période le litre de gazole à la pompe évoluait de 1,4 à 1,10 euro/litre. Un lissage du prix à la pompe sous la forme d’une contribution carbone ou d’une TIPP flottante aurait permis, tout en faisant bénéficier les consommateurs de produits pétroliers de 50 % de la baisse, un surcroît de recettes parafiscales de près de 20 milliards d’euros par an : largement de quoi financer la transition énergétique !
Et maintenant ?
Après l’échec de la première gauche (l’État peut tout), l’empêchement de la deuxième (le contrat peut tout), la catastrophe de la troisième (le marché peut tout), chacune ayant partiellement raison, il nous faut inventer une « quatrième gauche ».
Elle ne sera pas la synthèse des trois précédentes. Je la vois appuyée sur quatre piliers :
- la diffusion large et gratuite des savoirs et des connaissance

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents