A propos, quelles nouvelles ?
472 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

A propos, quelles nouvelles ? , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
472 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Une veste en mal de propriétaire, les histoires troubles d'un Hollandais et d'une Française, la rencontre d'une rescapée de harcèlement professionnel et d'un homme marié : un recueil de nouvelles qui place ses protagoniste au bord du précipice sentimental et qui les en sort, grandis et plus sages. De l'amour sans complaisance. Sur l'amour, toutes les sortes d'amours, Saskyia Kaez rassemble dans ce recueil une trentaine de nouvelles qui effleurent, posent par petites touches et suivent des hommes et des femmes en passe de tomber amoureux, sur le point de céder. Mais parce que ces sentiments ne s'accompagnent pas des poncifs habituels, ces amours là sont exigeants, dans le contenu comme dans la forme qui les incarne : d'une facture classique, le style se fait au fur et à mesure plus coupant, plus drôle, alliant le rythme sans faille d'une narration stricte à la belle inventivité et la saveur d'une langue originale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mai 2005
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342165722
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A propos, quelles nouvelles ?
Saskyia Kaez
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
A propos, quelles nouvelles ?
 
 
 
À vous les filles !
 
 
 
Un Grand Merci…
Pour les aventures et expériences partagées,
Pour les soutiens mutuellement apportés,
Pour les crises de fou rire incontrôlées…
 
Un Grand Pardon pour ces moments  pendant lesquels je vous ai probablement trop sollicitées…
 
J’espère sincèrement que vous atteindrez  vos objectifs les plus fous, les plus personnels  dans les meilleures conditions pour vous.
 
Amitiés renouvelées.
 
Et, n’oubliez pas :  chaque instant vécu est un précieux présent !
 
 
 
Remerciements
 
 
 
À mon mari, pour ses encouragements  de tous les instants,
 
À Stéphanie, Adouda, Agnès et Valérie,  mes persévérantes re-lectrices,
 
À tous les animateurs et stagiaires,  compagnons éclairés d’expériences enrichissantes d’écriture…,
 
À toutes mes muses…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’écriture a ceci de mystérieux qu’elle parle
 
Paul Claudel – Connaissance de l’Est
 
 
 
Ville invisible

Chaque matin, la ville refaisait peau neuve. Peu à peu, à un rythme calqué sur la course du soleil, elle émergeait des eaux glacées du « Miroir ». Apparaissaient en premier les mille et un clochers plantés dans les toits disparates des églises : ardoise, chaume, bois, pierres plates… S’exondaient, ensuite, les remparts du haut village – amalgame de grosses pierres moussues alignées au hasard préservé de l’effondrement comme par miracle… La cime des premiers arbres au feuillage touffu et filandreux faisait alors son apparition. Puis, c’était le tour des arbrisseaux prématurément rabougris par cet implacable régime : la quotidienne alternance de l’air et de l’eau… D’une forme vaguement arrondie, les constructions basses et sombres étaient les dernières à s’arracher au lac. Autrefois de teinte claire, leurs façades aux minuscules ouvertures étaient maintenant rongées par une végétation luisante aux ternes couleurs de vase : marron, verdâtre, kaki, gris foncé… Mais, plus que tout, une singularité frappait tout nouvel arrivant : de grandes guirlandes aux couleurs vives – jaune, orange, rose – sortaient des murs flasques et gluants et reposaient en tas sur le sol mouillé.
 
Pendant les beaux jours, le soleil rusé et le vent joueur parvenaient – pour quelques heures seulement – à sécher ce décor amphibie. En revanche, la longue saison froide n’accordait aucun répit à cette ville dont la face cachée n’apparaissait qu’au moment où le soleil cédait la place à la lune impatiente.
 
Le lac « Miroir » donnait alors libre cours à son ancestrale tyrannie : ses eaux regagnaient avidement le terrain cédé à contre cœur pendant le jour. Parfois, le changement s’opérait en douceur. Mais, le plus souvent, les flots quelque peu ralentis par leur orgueilleux manteau d’écume verdâtre galopaient et rugissaient sans retenue avant de se fracasser dans un vacarme assourdissant contre les parois de la cité.
 
Nullement impressionnée par ces mauvais traitements, la ville ne tardait pas à se lancer dans la bataille. Elle mobilisait alors toutes ses armes aspirantes. Les ouvertures des constructions basses, fentes dilatées pour l’occasion, se gorgeaient d’oxygène. Les maisons se gonflaient tellement qu’elles doublaient de volume, emmagasinant toujours plus d’air, à la limite de l’éclatement. La luxuriante végétation accrochée à leurs façades semblait flotter sur une forêt de ballons démesurés. Ce n’est qu’à ce moment-là que les tentacules aux couleurs vives dévoilaient, enfin, leur utilité : confectionner moult croisements et enchevêtrements compliqués comme autant de racines arrimées au sol en prévision de l’imminente plongée forcée. S’entremêlant à ces guirlandes, arbres et arbrisseaux prenaient, eux aussi, pleinement part à cette lutte quotidienne. Les remparts resserraient alors leurs rangs autour des précieuses bâtisses de la ville haute. Il s’agissait, avant tout, de préserver les nombreux clochers des églises – ces longs nez particulièrement aguerris dans l’art de l’apnée.
 
C’est dans un soupir que la ville sombrait finalement sous les eaux troubles du lac belliqueux, rancunier. Poissons-chats, anguilles fouineuses, crabes maquisards et autre faune peu recommandable s’aventuraient aussitôt dans les méandres de la cité.
 
Tout à la contemplation de ses reflets lunaires, le lac « Miroir » dissimulait alors sa prisonnière aux yeux de tous. Tirant profit de son expérience, la ville avait peaufiné sa stratégie nocturne au cours de ces nombreuses années : avec un peu de chance, respiration modérée et silence soutenu, tentait-elle de se persuader, lui assureraient peut-être un nouveau sursis.
 
 
 
Victime, ange ou démon ?
 
 
 
Ce matin, je me suis réveillée en sursaut. Couverte de sueur en cette fraîche matinée d’automne, je tremblais de froid. Je venais de sortir précipitamment de cette transe, de ce rêve insoutenable. Même maintenant que j’avais les yeux ouverts, je ne me sentais pas à l’abri : dans ce cauchemar, tout était si intense, si palpable…
 
Je me promenais tranquillement dans les rues d’un ancien quartier de Londres, en route vers un pub pour un rendez-vous entre amis. Quand je suis arrivée, l’ambiance était étrangement calme. Un coup d’œil à ma montre m’a donné l’explication : la sortie des bureaux était imminente, le bar n’allait pas tarder à se remplir. Bien décidée à éviter la cohue, je me suis dépêchée de choisir une boisson avant de me ruer vers les toilettes.
Après avoir passé une porte de bois des plus ordinaires, je me suis retrouvée dans une sorte de labyrinthe bizarre. Une tripotée de portes était visible mais je dus actionner de nombreuses poignées avant de pouvoir, enfin, en ouvrir une. J’ai alors atterri dans un lieu tout carrelé de blanc et peu explicite. Rien ne mentionnait s’il s’agissait d’un lieu d’aisance pour « gents » ou « ladies ». Après une seconde d’hésitation en ce lieu désert, j’ai décidé d’aller au bout de ma démarche. M’étant préalablement assurée que la serrure fonctionnait, je me suis engouffrée dans un des petits réduits malodorants.
 
En sortant, j’ai constaté que plusieurs hommes aux mines patibulaires attendaient leur tour. Je commençais vraiment à me sentir mal à l’aise. Mon appréhension a gagné en puissance quand ils ont commencé à me regarder de travers. Alors, je me suis vraiment dépêchée de traverser la salle. J’étais pratiquement dans le couloir lorsque j’ai repéré une jeune femme qui s’approchait. Sans réfléchir, je lui ai immédiatement fait signe pour la dissuader. Par la suite, sentant qu’elle n’avait pas compris mes gestes désordonnés, je lui ai crié :
— Non !
 
En vain ! Sans plus attendre, je me suis alors engouffrée dans l’ouverture pour m’enfuir tandis qu’elle s’obstinait à avancer. Morte de trouille, l’agrippant par le bras, je lui ai à nouveau crié :
— Non, n’y allez pas !
 
Puis, la porte s’est brutalement refermée derrière moi, sur des rires peu rassurants. Piquée au vif, je me suis mise à courir pour regagner la salle au plus vite. Mais j’étais tellement perturbée que je me heurtais aux murs de ce foutu couloir tout essayant vainement de trouver la porte qui me libérerait. Au bout d’un temps qui m’a paru interminable, j’y suis enfin arrivée en nage, terrorisée, hors d’haleine. Sans plus attendre, j’ai immédiatement donné l’alerte : une jeune femme était en danger, il n’y avait pas une minute à perdre ! Mes amis ont d’abord cru à une plaisanterie. Puis, en me voyant si bouleversée, ils ont fini par changer d’avis. Maintenant convaincus, ils sont très vite allés au bar, se sont fait fort d’informer le barman qui a immédiatement appelé les secours. Entre temps, des cris ont commencé à nous parvenir de la ruelle adjacente. Me sentant vraiment coupable, je me suis jointe aux badauds venant à la rescousse. La jeune femme était bel et bien en train de se faire molester par cinq gaillards apparemment déjantés. Malgré nos cris, ils ont continué à la maltraiter. Ce n’est qu’en entendant la sirène qu’ils se sont dispersés, laissant la jeune femme à moitié nue et couverte de blessures. J’avais vraiment honte d’avoir fui pour appeler les secours même si je savais que j’aurais probablement subi le même sort si j’étais restée. Les policiers sont venus vers elle, l’ont aidé à se relever et à se rhabiller tant bien que mal. À mon grand soulagement, elle semblait lucide, mais son calme apparent n’a pas manqué de me surprendre, voire même de m’inquiéter. Elle tournait la tête de droite à gauche comme si elle cherchait quelque chose, quelqu’un. Elle a parlé à un de ses sauveteurs qui s’est aussitôt retourné vers nous :
— Elle veut savoir qui a appelé les secours.
 
J’étais comme paralysée. Quelque bonne âme m’a désignée, bien malgré moi. Le même sauveteur a alors crié :
— Venez, elle veut vous parler !
 
Comme hypnotisée, je me suis dirigée vers le petit groupe. J’avais du mal à regarder ce petit coin de bitume maintenant redevenu calme, anodin. En réalité, j’avais surtout du mal à la regarder elle. Dès qu’elle m’a vue, elle a semblé me reconnaître. C’était comme si elle sortait d’une transe. Elle s’est mise à me remercier, chaleureusement, trop intensément à mon goût. J’ai essayé de trouver des mots rassurants mais elle semblait me vouer une telle vénération que je me suis instinctivement tournée vers les sauveteurs, impuissante.
Avec des mots rassurants, ils lui ont proposé de l’amener à l’hôpital pour l

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents