A tort ou à raison ?
192 pages
Français

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A tort ou à raison ? , livre ebook

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Description

Abigaïl et Steven s’aiment et vivent heureux dans un endroit magique. Mais ce havre de paix sera bientôt bouleversé par des évènements étranges et inquiétants. Un passé trop lourd de secrets, une rancune tenace, semblent vouloir les empêcher d’envisager sereinement le futur. Qui leur en veut ainsi ? Jusqu’où faudra-t-il aller pour sauvegarder leur bonheur ?D’un coup chacun paraît suspect, et des innocents sont menacés...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juin 2005
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748370980
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

I. Le domaine


De longues heures se sont écoulées depuis qu’Abigaïl s’est installée à son bureau situé juste à côté de la fenêtre donnant sur le parc et sur la baie des baleines. Ce paysage si somptueux lorsque le soleil brille devient très menaçant lorsqu’un orage s’annonce ou qu’une tempête s’approche, le ciel est terriblement bas, couvert, un voile se tend, les nuages s’épaississent, les arbres courbent le dos et tentent de résister aux avances du vent violent, les vagues deviennent de plus en plus grosses et viennent se fracasser contre la falaise dans un bruit sourd. Les quelques heures qui suivent n’engagent personne à sortir, une sorte de bagarre entre chaque élément semble s’être engagée, les pluies fortes veulent avoir le dernier mot, les rafales de vent en ont décidé autrement et ensuite on a l’impression que la bagarre est devenue une alliance pour détruire, effrayer.
Mais aujourd’hui le temps est clément et la porte vitrée, ouverte, laisse pénétrer agréablement le chant des nombreux oiseaux, joyeux de vivre, qui virevoltent et profitent de l’eau du bassin pour se rafraîchir. Cette scène ne vient en rien perturber Fidji la chatte du domaine, douillettement couchée sur un gros coussin cylindrique de tissu jaune et bleu, moelleusement rembourré, la chaleur du soleil printanier lui caressant le dos. La senteur d’une pelouse fraîchement tondue, le parfum des fleurs écloses se propage avec légèreté par le biais d’une brise douce et tranquille qui fait toutefois frissonner la jeune femme, la sortant du fil de ses pensées ou plutôt de ses songes. Ses yeux se détachent de cette unième page qui compose son nouveau roman « REVERIES D’ECRIVAINS ».
Abigaïl a besoin de quelques minutes pour récupérer ses esprits à la réalité ; ses mains plongent dans la fourrure épaisse de son chartreux qui lui lance un regard rempli de tendresse, ses ronronnements trahissent son bien-être.
Lasse et l’esprit vidé de tous mots, Abigaïl se lève enfin, s’étire tout en bâillant comme si elle avait abattu un travail manuel harassant. Avant de quitter la pièce elle abaisse le store en teck précieux afin de préserver l’endroit de la chaleur, il commence à faire trop chaud ; ce geste semble déplaire à Fidji, ses yeux si câlins il y a quelques minutes sont devenus noirs de représailles.
La jeune femme préfère s’éloigner de cette mauvaise humeur soudaine avant d’en subir rudement les conséquences et pense aller se préparer un grand verre de lait bien frais pour se détendre avant de rejoindre les chiens qui doivent être couchés dans un endroit tranquille et ombragé, cela leur fera du bien de se promener un peu, elle ne les a pas vus de l’après-midi ces deux paresseux.
Tout en se dirigeant vers la cuisine, Abigaïl se souvient du précédent livre qu’elle a rédigé, c’était avant de rencontrer Steven quand elle voyageait beaucoup pour ces reportages. « PENSEES SAUVAGES » un documentaire écrit et imagé, deux ans de recherches, de déplacements, de poursuites à l’image insolite et de réflexions lui ont été nécessaires.
Le plus grand et émouvant souvenir de cette aventure est la visite au « parc naturel du grand Palais ». Elle n’a pas saisi par quel miracle ses mains ont pu caresser la fourrure soyeuse d’une véritable panthère noire. Ses yeux émeraude resteront gravés à jamais dans sa mémoire. La photo insérée dans le livre ne dégage qu’une partie infime de la réalité, les mots lui ont été difficiles à trouver pour décrire cette impression, cette sensation… Une expression de sérénité mêlée à de la supériorité a profondément troublé Abigaïl. Une sorte d’indescriptible passion s’est emparée d’elle à ce moment, l’animal semblait vouloir communiquer à sa manière. Petit à petit, elle comprit que si le langage par les mots est irrémédiablement impossible, les sentiments sont accessibles et sensiblement les mêmes : que cela soit de la peur, la joie, la tristesse ou tout simplement l’amour.
Elle a passé de très longs moments en sa présence, ce qui lui a permis d’écrire un chapitre riche en émotion. La regarder évoluer, réagir, lui a appris et fait comprendre certains mystères de la vie. Cela peut paraître étrange à certains mais en parallèle, la vie humaine n’est pas si lointaine de certains aspects de la vie animale. Ce fut la conclusion, approfondie et appuyée d’exemples, de ce livre. Après sa parution, elle a animé de nombreux débats dans les facultés, des conférences car le sujet est très large et suscite beaucoup de commentaires et de réactions diverses et variées. Ce fut aussi une expérience très enrichissante que de partager ses découvertes et convictions avec d’autres personnes sensibles et réceptifs au sujet loin d’être achevé.
La voix de baryton de son mari surpris soudainement Abigaïl.
— Abi ? Où es-tu chérie ?
—  Dans la cuisine, viens me rejoindre, je vais te servir une boisson ou une glace si tu veux.
Quand Steven franchit le seuil de la pièce, il trouve sa femme souriante, debout une main posée sur le rebord de l’évier blanc tacheté de petites fleurs bleues et tenant son verre de lait à moitié vide dans l’autre main.
— Je pensais te trouver à ta table de travail à cette heure, accrochée au clavier de ton ordinateur, dit-il amusé en s’approchant d’Abigaïl afin de lui déposer un baiser sur son épaule nue.
— J’ai tout déserté il y a quelques instants, je crois que cela sera tout pour aujourd’hui, je suis épuisée. Mais dis-moi, ce n’est pas habituel de te voir à la maison à cette heure de la journée, tout va bien au moins ?
— Oui, rassure-toi ; comme je vais rentrer tard ce soir, j’ai préféré m’accorder une pause maintenant afin de pouvoir converser avec toi plus longuement.
— Oh tu m’inquiètes Steve, « converser plus longuement » que se passe-t-il ? Raconte…
— Voilà, nous avons évoqué il y a quelques semaines un projet qui te tient à cœur : celui d’utiliser la partie du terrain du domaine qui est pour l’instant laissée à l’abandon et de rénover les dépendances.
— Tout à fait, cependant ce dont j’ai souvenir de notre discussion c’est notre désaccord, je t’avoue que je n’ai pas envie de reprendre le cours de nos propos aujourd’hui.
— Le mot dispute serait plus approprié que désaccord !
— Je ne supporte pas les portes qui claquent, tu le sais. Crois-tu être capable d’aborder à nouveau ce sujet avec calme et sérénité ?
Steven sort une assiette, une petite cuillère du placard, ouvre le frigo et se sert une glace macadamia et vanille. Son pêché mignon. Abigaïl veille à ce qu’il y en ait toujours en réserve, il ne s’en lasse jamais.
— Abi, penses-tu que nous soyons prêts à faire certains sacrifices afin de commencer à ouvrir d’autres portes ?
— Je préfèrerais que tu en viennes aux faits sans détours, que suggères-tu ?
La jeune femme, fatiguée ne parvient pas à juger les paroles de son époux. Depuis quelques temps elle est prise de nausées, de vertiges qui l’envahissent presque toute la journée. Pour ne pas inquiéter Steve, elle a réussi à lui dissimuler ses malaises ; si tout va bien le docteur Matthew lui communiquera les résultats de ses analyses dans le courant de la matinée de demain. Encore un petit effort avant de se délivrer de ce secret. Abigaïl tire une chaise de dessous de la table en marbre blanc pour s’asseoir, la seule pensée de se chamailler une nouvelle fois avec son mari la décourage par avance. Son souhait du moment est d’être pelotonnée dans ses bras. Le dynamisme dont elle fait preuve habituellement s’est envolé.
— Abigaïl ? Tu m’écoutes ? demande Steven qui avait repris le courant de ses propos.
— Pardonne-moi, j’ai plutôt envie de t’embrasser que de t’arracher les yeux, peux-tu le comprendre ?
— Bien entendu mon amour, mais lorsque tu connaîtras le fond de mes pensées tu seras beaucoup plus intéressée ! Ecoutes, notre Centre Equestre fonctionne à nouveau très bien ; nous recommençons à être bénéficiaires avec régularité…
Ces brèves et intentionnelles allusions à des malaises financiers sont comprises par Abigaïl, ils ne reviendront pas sur le sujet car c’est un moment de l’existence dont Steven souhaite se séparer : son premier mariage suivi de son divorce.
Jeune homme d’une vingtaine d’années à cette époque, comme il était fier d’avoir à son bras cette merveilleuse femme, de cinq ans son aînée : grande, élancée, les cheveux blonds mi-longs, les yeux d’un bleu étrangement profond, impénétrable, la peau bronzée en permanence. Elle avait hypnotisé Steven, la plupart de ses proches le sentaient différent voire complètement envoûté.
Ce fut un mariage fastueux qui les a uni quatre mois seulement après leur première rencontre. La mariée était très belle ; sa robe, un fourreau blanc, mettait en valeur sa silhouette, le marié n’avait d’yeux que pour elle et ne la quittait pas une minute. Malgré toute la gentillesse, la bonne éducation que Virginia s’efforçait de montrer, la famille Malcom restait méfiante et inquiète, sentant Steven trop fragilisé par cette soudaine passion.
Les économies de Steven, acquises longuement et durement lui avaient permis l’achat d’un superbe solitaire que Virginia ne quitta plus ; ce solitaire fut quelques mois plus tard le début de leurs querelles. Un soir, Virginia toute retournée, en larmes, lui avoua la perte de son merveilleux diamant. La réaction de Steven fut très compatissante, il la calma tant bien que mal, et dès le lendemain se rendit à la bijouterie de son ami Tom afin de racheter, à crédit cette fois-ci, une autre bague tout aussi splendide que la première. Steven s’aperçut par le plus grand des hasards du grossier mensonge de sa femme. Elle avait simulé la perte du bijou dans le but d’en avoir un second, ce qui faciliterait ainsi ses relations avec les femmes argentées de la ville. Son seul souhait était d’appartenir à ce monde qui n’était pourtant définitivement pas le sien. Mais tout cet argent la faisait rêver et elle était bien décidée à pénétrer dans ce milieu et cela se passait plutôt bien.
Virginia employait ses journées à

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