52
pages
Français
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2017
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Ebook
2017
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Publié par
Date de parution
01 mars 2017
Nombre de lectures
42
EAN13
9791022502030
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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01 mars 2017
Nombre de lectures
42
EAN13
9791022502030
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Français
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AL-ANDALUS
Histoire essentielle de l’Espagne musulmane
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© Dar Albouraq
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction par quelque procédé que ce soit, sont réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
1438-2017
ISBN 979-10-2250-203-0 — EAN 9791022502030
JE VEUX Comprendre
AL-ANDALUS
Histoire essentielle de l’Espagne musulmane
Abderrahim Bouzelmate
À Bilal,
en souvenir de ces longues heures passées ensemble dans les rues de Cordoue, ou sous les arbres de l’Alhambra…
Carte des principales villes de la Péninsule ibérique au temps d’al-Andalus
« La dette de l’Europe envers l’Espagne musulmane est d’une importance presque sans égale. Ce foyer de haute culture qu’était Al-Andalus fut un trésor inestimable pour l’Europe médiévale. Il lui rendit accessible des outils culturels et scientifiques comme le système positionnel des chiffres (les chiffres arabes), les fonctions mathématiques trigonométriques, une science médicale déjà bien avancée (qui n’était que la version arabe des sciences médicales grecques classiques, mais une version développée), et tant d’autres choses encore, parmi lesquelles de nombreuses traductions. Puis vint la Renaissance et les grandes découvertes maritimes, véritable amorce des Temps modernes, engendrant le siècle des Lumières et tout ce qui suivit : tout cela n’aurait pas été possible sans les apports de l’Espagne musulmane. »
Philippe Provençal
Introduction
Al-Andalus (Péninsule ibérique – Espagne et Portugal actuels – sous domination musulmane de 711 à 1492 avec des variations géographiques très larges) a marqué l’histoire de l’humanité de manière indélébile. C’est l’époque où les trois religions monothéistes se sont rencontrées en paix pendant quelques siècles afin de vivre un épanouissement général qui s’est étendu à tous les domaines de la vie et de la culture ; c’est alors le règne de « l’esprit de Cordoue ». Et c’est de cet esprit-là justement qu’a besoin l’humanité pour continuer à vivre et à penser un avenir serein, surtout à notre époque où l’on sent que des tensions explosives et des haines raciales et religieuses ressurgissent, alors que nous sommes censés évoluer au temps de la rencontre de l’autre, et des communications aisées.
Redécouvrir les moments glorieux qu’a connus al-Andalus devient impératif aujourd’hui. Ils nous rappellent combien l’humanité peut être belle et grande lorsqu’elle s’ouvre entièrement à la vaste intelligence humaine, telle une fleur épanouie qui s’ouvre au vaste ciel, captant la lumière d’où qu’elle vienne.
La connaissance du passé et l’entretien de cette connaissance sont indispensables à la construction de l’avenir de l’humanité. C’est ce fait que ce travail s’efforce d’encourager, car l’avenir se nourrit du passé.
La domination musulmane dans la Péninsule ibérique est une histoire complexe, et le défi de cet ouvrage, qui est avant tout une synthèse complète, est surtout de proposer un résumé global et rigoureux des grands événements politiques et culturels qu’a connus al-Andalus. Cela, sans jamais tomber dans le piège du simplisme ou de la caricature, et avec une exigence claire et toujours renouvelée : ne jamais trahir le lecteur. En effet, la visée supérieure de ce court ouvrage est de permettre à la fois une prise de connaissance rapide de cette période longue de huit cents ans, et de comprendre par-delà combien notre avenir a besoin de s’appuyer sur l’expérience andalouse pour façonner un destin commun, lucide et épanoui.
Au cours du récit, j’ai parfois donné priorité au développement des passages portant sur la culture, car, en réalité, ils nous importent plus que les autres. De la sorte, ce texte travaille surtout à faciliter une certaine lecture permettant une réflexion profonde sur une histoire-clé du développement des connaissances humaines. Le vocabulaire et la syntaxe choisis ne sont pas ceux des historiens spécialistes, lesquels peuvent rebuter le lecteur par leur froideur et leur souci de la rigueur scientifique, aux dépens du plaisir et de l’intérêt.
L’ambition de ce petit ouvrage est donc surtout d’exciter la curiosité du lecteur, en espérant le pousser à s’intéresser davantage à cette période de l’histoire de l’humanité, où il a été démontré que le vivre-ensemble, dans l’intérêt commun, était possible. Cela, en même temps que de mettre en garde contre le rejet et le racisme qui jettent les hommes les uns contre les autres, dans un degré de sauvagerie défiant l’imagination.
Al-Andalus est une histoire qui appartient au passé, mais son esprit doit vivre éternellement et bien, pour que l’humanité vive encore longtemps et mieux.
C’est le grand objectif que se fixe ce petit livre.
PARTIE I
Construction de l’identité d’al-Andalus (711-912)
711, le débarquement
Mussa traverse à son tour
Deux géants : Assamh et Charles Martel
Course au pouvoir, déchirures et premier déclin
Le faucon de Quraïch
La stabilité retrouvée
Les martyrs chrétiens de Cordoue
Une révolution culturelle nommée Zyriab
Crises politiques au nord et au sud
711, LE DÉBARQUEMENT
La conquête d’al-Andalus ne fut pas aisée comme se plaisent à l’écrire beaucoup d’historiens. Ce ne fut pas non plus « un miracle historique » pour reprendre une expression bien célèbre. Loin s’en faut. Mussa Ibn Noussayr, gouverneur de l’Afrique du Nord sous l’autorité du calife omeyyade de Damas, en confiant à son général berbère Tariq Ibn Ziyed cette mission, en avait mesuré tous les périls. Il avait longuement hésité avant de lancer ses hommes dans une entreprise aussi périlleuse.
Ce sont des chrétiens de prestige et de la plus haute autorité qui font appel aux musulmans : d’abord, le comte Julian, gouverneur de Sebta pour le compte de la monarchie wisigothe, et les enfants même de Witiza, ancien roi déposé par Rodrigue, le nouveau gouverneur. Le comte Julian dont la fille aurait été violée par le nouveau roi, puis les princes déchus qui voudraient retrouver leurs biens et venger leur père, offrent le nécessaire au débarquement musulman.
Tarif Ibn Malik, à la tête d’un léger détachement arrive le premier. L’éclaireur pose les pieds dans la partie la plus méridionale de la Péninsule. Ce lieu qui est une paisible petite ville aujourd’hui porte encore son nom : Tarifa.
Il est vrai qu’à partir de 680, l’Espagne gothique connaît une décadence certaine et le royaume de Tolède doit faire face à de graves querelles intestines. Cela dit, l’armée de l’Afrique du Nord présente également de nombreuses fragilités qui n’ont rien à envier à celles de la monarchie wisigothe. En effet, l’armée de Tariq, qui va traverser le détroit en 711, est surtout composée de quelques milliers de combattants berbères fraîchement convertis à l’islam, tandis qu’en face, on peut compter sur des dizaines de milliers de soldats, mieux armés et équipés, soudés de longue date, et qui vont combattre sur un terrain connu pour défendre un pays qui est le leur.
Le choc entre les armées de Tariq et de Roderic a lieu durant les chaleurs accablantes du mois de ramadan (juillet 711), sur le Rio Barbate, dans l’extrême sud-est. C’est la bataille de Guadalete. Avec les renforts qu’elle vient de recevoir, l’armée musulmane compte douze mille hommes. En face, on avance le chiffre rond de cent mille. Si ces chiffres sont difficilement vérifiables, l’issue de la bataille est certaine et son résultat aura des répercussions pour l’éternité. À vrai dire, c’est l’un des plus grands événements d’Europe ; le destin de ce continent en sera changé.
La bataille dure plusieurs jours ; elle est difficile, longue, acharnée, mais l’armée musulmane, en dépit d’un