Athéisme : mode d’emploi
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Athéisme : mode d’emploi , livre ebook

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Description

En revenant sur l’éducation religieuse de sa jeunesse, l’auteur signe une dénonciation des travers de la religion et de tout fondamentalisme. Scientifique de profession et d’esprit, sa démonstration vient légitimer l’athéisme qui est désormais sien.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 mai 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748385083
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Athéisme : mode d’emploi
Claude Ronneau
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Athéisme : mode d’emploi
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Je me dois de remercier Raymond Libert, un ami de toujours, qui a accepté de lire et critiquer mon texte. Sa très large culture littéraire, artistique, historique et théologique m’a été d’une aide inestimable. Bien d’autres amis m’ont aidé de leurs conseils et de leurs remarques : qu’ils trouvent ici l’expression de ma reconnaissance.
 
 
 
Avant-Propos
 
 
 
Ce livre risque de choquer les croyants sincères. Et pourtant, je ne suis pas anti-religieux. Mon propos se réduit à présenter un témoignage personnel : celui de l’évolution vécue entre une enfance empreinte de foi sincère et l’athéisme qui est le mien aujourd’hui. Cette mutation, je l’ai subie tout naturellement, sans anicroches graves. En revanche, je réalise a posteriori le gâchis que fut cette période de ma vie où mon cerveau d’enfant, tout malléable qu’il était, a été dupé par la révélation de légendes, de merveilles insensées, de miracles, de sortilèges, de dogmes insipides. On relèvera donc dans le texte des phrases iconoclastes qui expriment le ressentiment mais non la haine. Le lecteur voudra bien pardonner à ma rancœur les traits parfois acérés que je lance aux religions.
 
Je souhaite donc décrire les voies par lesquelles s’est installée la césure entre l’incroyant que je suis à présent et le croyant sincère que je fus dans ma jeunesse. Je voudrais montrer que, si les croyants ont de bonnes raisons de croire, l’incroyant en a encore de bien meilleures pour refuser une foi béate. La religion devrait se cantonner à son rôle d’apaisement et d’espoir en ce qui concerne l’au-delà et non s’imposer comme un obstacle à l’intelligence. Par comparaison avec ce que j’ai connu dans mon enfance et mon adolescence, des progrès énormes en matière de tolérance ont été réalisés au sein des églises chrétiennes : ce n’est pas suffisant.
 
On reprochera à l’auteur de se référer à une époque, heureusement révolue, où l’enseignement de l’Église catholique s’en tenait encore à un dogmatisme strict, sans nuances. Mais c’est précisément ce dogmatisme rétrograde que j’ai dû subir par le biais d’un bourrage de cerveau qui était encore de mise dans ma jeunesse. Je présente donc ici le bilan de ce que je souhaite dénoncer dans cette anti-éducation qui, tout compte fait, n’est pas aussi obsolète qu’elle pourrait paraître puisque mon fils aussi y a été soumis.
 
Le lecteur trouvera, avant tout, un réquisitoire contre le fondamentalisme, de quelque bord qu’il soit. Il faut réagir contre une peste qui menace le bien le plus précieux de l’être humain, sa liberté de pensée. Le fondamentalisme, c’est l’excès absolu dans la croyance aveugle ; c’est la subordination de l’intelligence à des fantasmes : à ce titre, il doit être laminé. Le fondamentalisme resurgit partout et, faute d’un sursaut d’opposition de la part de tous les « hommes de bonne foi », notre monde risque de connaître les pires débordements du fanatisme auquel il s’associe naturellement. Il faut faire table rase de tout ce qui continue à opposer les croyants entre eux, de tout ce qui divise les croyants sincères et les non-croyants, pourvu qu’ils soient tous de bonne volonté, afin d’affronter ensemble l’intolérance. Ce livre tente de prendre la bonne mesure de ce qui sépare croyants et incroyants, pour aboutir à une meilleure compréhension réciproque en vue de contrer le fanatisme, quel qu’il soit !
 
 
 
I. Pourquoi un livre de plus sur l’athéisme ?
 
 
 
A. Le cadre
Les livres traitant de la religion et de la non-religion, de l’athéisme et des mythes, rempliraient des bibliothèques… En parallèle avec cette profusion de « témoignages », l’incroyance a toujours cohabité avec les dieux. Au VI e  siècle avant J.-C., Xénophane de Colophon affirmait que l’existence des dieux était loin d’être certaine. Au siècle suivant, Protagoras émettait les mêmes doutes. Epicure voulait libérer l’homme de la crainte des dieux et, pour ce faire, souhaitait extirper le divin de ce monde : il renchérissait avec son engagement en faveur de l’atomisme. Socrate fut accusé d’impiété ; le scepticisme fut de mise chez tous les philosophes grecs. En résumé, l’existence des dieux est tout, sauf évidente. Des patriciens romains se gaussaient des haruspices. Des rationalistes tels Descartes et Voltaire voulaient encore croire à l’existence d’un « Grand Horloger », d’un « Architecte » de l’univers… Mais ils ne se faisaient déjà plus beaucoup d’illusions à propos de l’intervention bienveillante de cet ordonnateur suprême sur le destin de l’homme.
 
De vigoureux pourfendeurs de Dieu se sont manifestés tôt dans l’histoire de l’athéisme. Au début du XVII e  siècle, Baruch Spinoza lançait de violents brûlots contre le concept même d’un dieu personnifié et se faisait brutalement exclure de la communauté juive d’Amsterdam. Au début du XVIII e  siècle, l’abbé Meslier, obscur curé d’un village des Ardennes, effrayé par l’abrutissement de la conscience imposé par les croyances religieuses, rédigea un testament dans lequel il dénonçait les incohérences de la religion chrétienne. Nous y ferons référence à la fin de l’ouvrage. Il fallut le développement de la pensée scientifique, à partir du XIX e  siècle, pour que s’ébauchent de sérieux doutes à propos de l’existence même d’un être suprême. Vinrent alors Nietzsche, d’Holbach, Feuerbach, Comte, Marx, Freud et bien d’autres pour instaurer le déchaînement d’athéisme qui, progressivement, entreprit de réagir contre le corsetage que la pensée humaine avait dû subir de la part des religieux.
 
Il convient aussi de signaler un des livres dits « Sapientiaux » qui font partie de l’Ancien Testament, en l’occurrence, l’Ecclésiaste, ouvrage reconnu par l’Église catholique Ce recueil de réflexions, de maximes, écrit en Palestine par un Juif, au III e  siècle avant notre ère étripe littéralement ce que la foi en Jahvé, la loi mosaïque et ses commandements tatillons (613 au total !) avaient élaboré pour corseter le comportement et la vie sociale des Juifs. Nous ferons référence, dans le texte et ses conclusions, à l’une des maximes les plus célèbres de ce livre étonnant :
« Vanité des vanité, tout est vanité ».
 
Je voudrais, pour ma part, apporter le très modeste témoignage d’un athée convaincu. Témoignage bien ténu, évidemment, en contraste avec ce qu’a produit la foule des théologiens, penseurs et mystiques qui ont apporté leur pierre à l’incroyable Tour de Babel des religions. Par ailleurs, en matière de croyance ou d’incroyance, on ne convainc jamais que les convaincus ! Il est donc vain de se leurrer : ce texte n’arrivera pas à persuader ceux qui ne le souhaitent pas. Il décrit un parcours intellectuel qui s’est manifesté à contre-courant d’un système visant à assujettir la pensée à une vision du monde et de l’homme en contradiction flagrante avec ce que nous révèlent nos sens et notre réflexion .
 
Nous sommes en train de revivre les pires moments des guerres saintes qui, de tous temps, ont ensanglanté le monde. Sous prétexte de droit à la « Terre Promise », de prééminence de lieux saints, d’unicité de pensée, de doctrine intangible… avec l’accréditation de textes sacrés, de fatwa, de décalogues et autres émanations de cerveaux névrosés, on remet à l’ordre du jour les « croisades » de toute espèce qui infectent encore nos temps dits « modernes ». On souhaiterait que notre époque de progrès soit mieux orientée vers de saines évidences dictées par le bon sens. Le fanatisme, le fondamentalisme, l’irrationnel, constituent un refuge pour ceux qui ont peur. Peur des croyances professées par d’autres, peur des vérités proposées par les sciences, peur du changement, du progrès. Piètre assise d’une foi aveugle !
 
Il est grand temps que l’on cesse de considérer les religions comme autant de sanctuaires, inviolables parce que sacrés, dans lesquels se calfeutrent les détenteurs de vérités absolues. Des prêtres, des pasteurs, des imams, des rabbins, imbus de leurs certitudes, hauts perchés sur l’échafaudage de leur foi, se croient autorisés à lancer, en toute impunité, des excommunications, des anathèmes, des malédictions, des messages de haine, poussant des criminels fanatiques à des massacres insensés. Les excités de tout bord, fussent-ils des religieux, doivent être traités pour ce qu’ils sont : des fauteurs de crimes !
B. J’en ai gros sur le cœur et souhaite réagir
A la religion, il faut bien reconnaître le rôle bénéfique d’une voie royale vers l’apaisement des névroses de l’esprit. Mais lorsqu’elle sort de ce rôle d’édulcorant cérébral pour déboucher sur des hécatombes, il faut intervenir de la manière la plus rigoureuse et stopper, fût-ce par la violence, ces débordements insensés. Les humeurs que je vais exprimer ne visent aucunement la foi sincère, comme telle, mais bien l’ensemble des colifichets dont elle s’affuble et, surtout, le fanatisme dont se prévalent certains croyants réfugiés dans un fondamentalisme débile.
 
Arrivé à l’âge de la retraite, je m’estime heureux d’avoir pu acquérir une formation scientifique et satisfait d’avoir pu partager ma carrière entre la recherche et l’enseignement des sciences. Satisfait d’avoir appris à mieux comprendre le monde où nous vivons et d’avoir acquis la modestie de réaliser combien il reste à apprendre à ce sujet. Une telle formation n’interdit pas, bien au contraire, le questionnement phil

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