Au Pays de la fée et du dragon
1046 pages
Français

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Au Pays de la fée et du dragon , livre ebook

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Description

Dans la première moitié des années cinquante, alors que l’Indochine française, déchirée par des conflits sanglants, était en train d’éclater, annonçant la fin de l’empire colonial, Daniel Cordier était soldat au cœur de cette zone trouble. En l’espace de trois ans, il semble avoir connu tous les aspects possibles de la vie d’un militaire : il a sillonné le pays et connu des moments de franche camaraderie, mais il a aussi assisté à des bombardements, s’est battu, a été fait prisonnier en Chine Populaire, et, plus tard, à Saigon par les services de la Présidence. Dans cette épopée bien réelle qui se lit comme un roman, il nous livre avec force détails les souvenirs des trois années qu’il a passées au pays de la fée et du dragon.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748374438
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Au Pays de la fée et du dragon
Dan Cordier
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Au Pays de la fée et du dragon
 
 
 
 
Préface
 
 
 
Ce roman a été écrit cinquante ans après les faits.
Il ne couvre que trois ans et demi de ma vie, une période intense qui a transformé un petit étudiant de l’époque d’après-guerre sans vocation particulière, en homme qui a compris par expérience que la vie n’était pas un long fleuve tranquille.
La période que j’ai traitée dans ce livre est une phase peu connue de l’après-guerre d’Indochine. Beaucoup d’Auteurs acteurs de cette période ont écrit sur ce qu’ils avaient vécu intensément pendant cette guerre et en particulier sur les grandes défaites dont l’homme sur le terrain n’était pas responsable (Lang-son, R.C.4, Diên Biên Phù, et Ankhê)…, Puis ; ils sont passés sans transition à la guerre d’Algérie, oubliant l’Indochine de l’après « cessez-le-feu » mais, surtout, le côté humain des laissés pour compte de ce Pays tant aimé de ceux qui s’y sont battus… Ainsi que les événements tragiques de la période allant du départ du Corps Expéditionnaire à l’implantation massive des Américains qui ont pris notre place, croyant réussir à sauver le Vietnam du Communisme.
J’ai essayé de jouer les spectateurs, même si j’ai subi physiquement et moralement les effets des faits relatés, mais j’espère que mon côté de « narrateur » un peu cynique et optimiste ne voilera pas la réalité de cette tragédie prévisible dès 1962.
J’ai donc narré la fin de la guerre d’Indochine, le départ du Corps Expéditionnaire pour l’Algérie, la lutte des castes, la guerre civile à Saigon entre les sectes et le Pouvoir, (Français et Américains essayant de tirer les ficelles). Et enfin, le début de l’ère Ngo Dinh Diem et l’implantation de ceux qui nous ont remplacés, croyant réussir là où nous avions échoué, remplaçant l’homme par le matériel, et l’expérience par la logistique.
Pour des raisons que vous comprendrez peut-être, les noms de certains personnages de cette période sont masqués ou modifiés. De plus, pour des raisons de « recul » le nom d’emprunt de Desserres m’autorise à survoler les événements, me permettant d’avoir davantage un rôle d’observateur que d’acteur. Mais beaucoup me reconnaîtront. En particulier ceux qui m’ont connu soit « là-bas » soit lors de ma longue carrière militaire et civile.
J’ai fait appel à ma mémoire qui, grâce à Dieu, malgré mon âge, semble en excellent état, mais, parfois, j’ai été obligé de contrôler la véracité de ce que j’écrivais (dates, noms de lieux…) à l’aide des moteurs de recherche d’Internet.
Mais ce roman a été vécu intensément et je souhaite à ceux qui le liront un excellent moment de détente en leur rappelant peut-être leurs souvenirs de jeunesse en Indochine…
 
 
 
L’histoire légendaire
 
 
 
Lac Long Quân, le Seigneur Dragon des vastes mers, épousa An Co, descendante des Immortels des Hautes Cimes. De leur union naquirent cent géants. Persuadés que leur amour ne pouvait être terrestre compte tenu de leurs origines différentes, ils se séparèrent.
 
An Co rejoignit les montagnes, accompagnée de cinquante de ses fils, représentant aujourd’hui les ancêtres des peuples de la montagne. Son mari, Lac Long Quân, retourna vers la mer avec les autres enfants. Son fils aîné deviendra le premier roi du Vietnam, fondant la dynastie Hùng Vuong. Il appela son pays Van Lang.
 
Dès le IIe siècle, les Chinois s’implantèrent dans le delta du Fleuve Rouge et, malgré de nombreuses révoltes (dont celle des sœurs Trung), ils imposèrent leur domination pendant plus de dix siècles. Pendant cette période, les Chinois introduisirent le confucianisme, le taoïsme, et le bouddhisme au Van Lang.
 
À partir du Xe siècle, libéré du joug chinois, le peuple vietnamien entama sa longue migration vers le Sud, en s’implantant dans toutes les vallées qui jalonnent la côte, du Fleuve Rouge au delta du Mékong.
 
La dynastie des Nguyên (1802-1945) constituera dès 1804 un état unitaire nommé Viet-Nam dont les frontières n’ont pas changé jusqu’à nos jours.
 
 
 
Chapitre 1. En route vers l’aventure
 
 
 
Dans le calme provincial de Dijon, en ce bel après midi de Septembre, la caserne Vaillant est endormie et l’activité militaire semble des plus réduites.
Accompagné de mon Père, je viens m’engager pour l’Indochine, ignorant que cette signature allait guider trente ans de ma vie, et me faire vivre de belles heures de décisions à prendre, de joies, de peurs, de satisfactions du travail bien fait et du service rendu.
Je suis convoqué à 15 heures devant l’Intendant Militaire, dans un bureau occupé d’une secrétaire et d’un militaire effacé, schéma type du fonctionnaire blasé.
Signer trois ans de sa vie pour l’Indochine équivaut pour moi à changer complètement de vie, d’habitudes, de destin, devoir quitter la quiétude de la Province bourgeoise avec ses petites manies, mesquineries, possibilités d’avenir bien définies, et découvrir des panoramas nouveaux, l’Asie et ses mystères, et, malheureusement la guerre dans toute son horreur et sa barbarie.
J’ai vécu gamin la guerre 39-45 et ai été confronté à l’arrivée des Allemands dans ma ville, et à sa libération en septembre 1944. Mais je n’ai jamais été qu’un spectateur irresponsable de ce que je vivais, et qui n’avait rien à voir avec ce qui m’attendait.
Par contre, pour les fonctionnaires de l’Intendance, je ne suis qu’un jeune homme inconnu désireux de voir des horizons nouveaux, devant signer et parapher un document me liant étroitement pour trois années aux décisions de mes futurs chefs et aux hasards de la guerre.
Jusqu’à l’âge de vingt ans, j’avais vécu dans une sorte de cocon sécurisant, me partageant entre les études secondaires et les vacances scolaires, dans une petite ville bourguignonne très bourgeoise et dirigée en sous-main par une soi-disant élite tournée vers l’élevage des bons vins.
Je n’ai jamais connu mon Père comme je l’aurais aimé. À cette époque d’après guerre, les enfants et les parents n’avaient pas, a priori, les mêmes rapports que maintenant.
Les parents étaient les gardiens du temple, les enfants obéissaient et ne se posaient pas trop de questions sur les problèmes extérieurs à leur environnement.
Ils avaient subi la guerre, vécu des moments tragiques, directement ou indirectement, et avaient une vision de l’avenir assez restreinte. Les plus nantis faisaient des études pour rentrer en faculté (droit, sciences, maths, médecine) et ne se posaient pas trop de questions. Les semi-nantis terminaient normalement leurs études, espéraient obtenir leur certificat d’études, continuer leurs études secondaires jusqu’au BEPC, rentrer dans la vie active dans l’emploi qui leur était offert, souvent dans la commune de la résidence parentale. Enfin, les moins nantis terminaient à 14 ans leurs études, avaient ou non le certificat d’études et rentraient aussitôt en apprentissage ou dans un emploi de formation, souvent afin d’assurer un complément de revenus pour les parents.
Tout le monde travaille, et il n’y a pas de chômage.
Quand j’écris que je ne peux pas juger  mes parents, je suis comme la plupart des jeunes qui côtoient les adultes sans connaître leurs problèmes, une barrière invisible mais réelle existant entre les jeunes et leurs ascendants. Les parents s’intéressent peu à la politique, sauf au moment des élections, les jeunes l’ignorent royalement, sauf en faculté et la vie des adolescents se passe autour de l’école, du clocher, du bal du samedi soir, et des fêtes communales
De ce fait, nous ne connaissions pas nos parents comme maintenant. Ils avaient leur propre vie, leurs propres problèmes, en parlaient rarement devant nous. Ils échangeaient à table, lieu de rencontre bijournalier avec la famille, les anecdotes et les potins de l’environnement immédiat.
Les nouvelles transitaient par le journal souvent communal, et la radio… La Télévision n’est apparue commercialement dans les foyers que vers 1953. J’ai regardé la petite lucarne pour la première fois en juillet 1953 (à l’occasion du Tour de France cycliste).
Mon père est Négociant en vins et ne parle jamais de son métier avec ses enfants.
Je suis l’aîné, mon frère et ma sœur étant plus jeunes de quatre et cinq ans. Jamais mon père ne s’est intéressé à mes études que j’ai suivies dans un lycée à trente kilomètres de là.
Comme tous les jeunes, j’aurais aimé discuter avec mon Père de mes petits problèmes d’adolescent, de mon avenir, de mes aspirations.
Impossible. La seule chose qui l’intéressait était de savoir si mes études avançaient normalement.
Mais je ne lui en veux pas. C’etait ainsi. Je me suis fabriqué moralement ma propre cabane dans l’arbre de la forêt et nos rapports se sont limités à la vie quotidienne.
Ma Mère, elle, belle petite femme d’allure très jeune, repliée sur elle-même, ne vit que pour son mari et ses deux derniers enfants plus jeunes. Très pudique, très renfermée, elle a peu d’amies et fréquente surtout les épouses des relations de son mari, en particulier le dimanche (messe de 11 heures et repas dominical pris souvent entre amis ou relations au restaurant)
Le dimanche après midi est réservé au match de football et à la séance de cinéma de 17 heures, suivie de l’apéritif dans l’un des deux cafés renommés de la ville.
Il y a peu de divertissement dominical et les adolescents suivent les parents, ce qu’ils n’apprécient pas forcément.
En ce qui me concerne, j’ai terminé mes études à dix-neuf ans et demi, effectué mon service militaire en

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