Comprendre le monde , livre ebook

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La violence qui caractérise l'histoire de l'humanité doit être mise en rapport avec la nature humaine, l'édification des civilisations, l'historicité des États et la constitution de l'ordre mondial. Comprendre ce phénomène revient tout d'abord à l'inscrire dans les rapports sociaux, politiques, interactionnels et humains. Marqueur des temps et traductrice du monde, la violence recèle l'authenticité d'une société évanescente et d'un monde en déconfiture. Incarnation d'un mode de barbarie transcendantale portant la signification du monde dont les nouveaux totalitaires nihilistes n'ont pas fini d'exprimer le sens. Vision pessimiste ou lecture eschatologique, l'auteur souligne ici la finitude oppressante à laquelle l'homme et la société sont soumis. De ce fait, l'humanisme découle de l'impossibilité de déduire ce monde de cette matérialité qui se structure autour de la violence. Le principe d'existence de l'homme est donc à repenser afin qu'il puisse vivre en harmonie avec Dieu et la nature. La centralité, la prééminence et l'autofondement de l'homme doivent faire place à un triptyque Dieu, homme et nature devant servir de démenti à une herméneutique de la fin. L'idée de l'existence d'une transcendance apporterait ainsi une ontologie et une téléologie ; solution pour vivre sans violence où théologie, sens de la vie et nature créent une trilogie idéale à la paix intérieure et au monde contemporain. Par cet essai politico-philosophique, P. C. Belomo Essono apporte une réflexion nécessaire sur le monde et une herméneutique de la violence et de l'humanisme élaborée et pertinente.

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Date de parution

21 septembre 2016

Nombre de lectures

8

EAN13

9782342055771

Langue

Français

Comprendre le monde
Pélagie Chantal Belomo Essono
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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Comprendre le monde
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://pelagie-chantal-belomo-essono.publibook.com
 
 
 
 
À mon fils Gain Bruno
 
Introduction générale
La violence qui caractérise l’histoire de l’humanité doit être mise en rapport avec la nature humaine, l’édification des civilisations, l’historicité des États et la constitution de l’ordre mondial. Comprendre ce phénomène revient tout d’abord à l’inscrire dans les rapports sociaux, interactionnels et humains. Elle interpelle l’humain dans son être, sa dignité, sa morale, sa reproduction, son avenir et son devenir. Elle est donc fondamentalement destructrice, abomination et annihilation de l’autre et de moi. Il serait illusoire, voire inhumain de ne pas stigmatiser la violence telle qu’elle est.
Elle réfute l’humanisme et la religion. En revanche, une perspective néguentropique permet de la lire autrement et de l’associer à ces deux éléments. En clair, l’humanisme ne peut porter son sens que lorsqu’il s’adresse à l’homme en lien avec ce phénomène. De même, la religion ne prend sa signification première qu’au travers de Dieu. Ce dernier consacre l’amour comme élément fondamental du rapport de l’homme à la déité et à l’autre. Cette relation s’inscrit également dans le refus de la violence. Ainsi, l’humanisme et la religion ne sont des existants que parce qu’ils se présentent dans leur réfutation de la barbarie.
La clarification conceptuelle laisse apparaître une dimension plurielle de la violence, notamment la violence physique, politique, symbolique, anthropologique, dialectique… La première est la manifestation d’une brutalisation qui est contraire à la dignité humaine. Elle est ressentie comme une violation des droits de l’homme et concourt à la traduction de la torture. La violence de l’État prend ainsi des contours qui se matérialisent dans la coercition. Elle représente aussi un capital politique au sens bourdieusien pour des dirigeants en panne d’alternative et de programmatique. Les défis de toute nature qui traversent les sociétés contraignent les gouvernants à user de la force de manière légitime et illégitime. Elle s’institue donc comme la ressource la plus évidente que peuvent posséder les gouvernants. Cependant, elle est sujette à controverse dans un monde traversé par un temps de postmodernité qui inscrit les principes démocratiques comme devant légitimer l’ordre politique. En dehors de l’État, l’utilisation de la violence par d’autres groupes est imbriquée à l’action de ce dernier. Les violences qui accompagnent les mobilisations sociales et les révolutions contribuent à se saisir d’une autre forme d’expression politique. La violence symbolique théorisée par Pierre Bourdieu se veut insidieuse, invisible. Elle structure l’ordre de domination tant elle consacre et entérine les différences, induit les habitus, impose les hiérarchies dans les savoirs légitimes, produit de la distinction et gouverne la reproduction sociale. Pour J. Galtung, la violence structurelle qui est symbolique est inhérente aux processus de contrôle social. Elle est aussi une différence négative entre les possibilités d’accomplissement des individus et leurs réalisations effectives.
P. Raynaud et S. Rials reviennent sur les interprétations historiques de ce concept. La violence par corruption s’appuie sur le regard que vont poser des auteurs depuis Démocrite jusqu’à Rousseau en établissant que l’origine de celle-ci se trouve dans le développement de la société qui a multiplié les désirs, déterminé le conflit des ambitions, l’instauration du pouvoir et des guerres. La violence libératrice quant à elle s’oppose à la violence objective des institutions. La première brise les liens juridiques et moraux et restitue à l’individu sa liberté. On voit ici apparaître des auteurs tels que Marx, Lénine, Trotski ou encore Georges Sorel. La praxis révolutionnaire est vouée à la suppression de la domination de l’homme par l’homme. La violence dialectique fait la démonstration d’un rapprochement entre guerre et liberté. Selon Hegel, c’est dans la lutte et la guerre que se produit la valeur éthique suprême de la liberté des peuples. Chez Nietzsche s’impose la volonté de puissance du surhomme. Cependant, il est indispensable de procéder à la déconstruction de cette vision idéaliste de la violence. En tout état de cause, elle dépersonnalise, révèle la manifestation d’une agressivité qui d’après Hobbes caractériserait la condition humaine en son « état de nature ». Le complexe du rapport de la violence et une liberté asymétrique et unilatérale permet de dégager le principe qui est au cœur de son sens dépersonnalisant : le sujet absolu. Le principe de domination qu’il entraîne amène le sujet qui se veut absolu à élever sa liberté ou sa puissance au statut du critère du bien et du mal. Le prince ou la patrie de Machiavel, l’État hégélien incarnant en soi l’universel, le prolétariat de Marx, l’unique de Stirner, le surhomme nietzschéen sont autant de figures de l’incarnation de ce sujet absolu 1 .
Loin d’une lecture clinicienne de la chose, il est indispensable de comprendre le rapport à la violence comme nous l’indique Simmel concernant le conflit. Cette relation prend alors une connotation qui est aux antipodes de la pathologie pour l’insérer dans une perspective plus rationnelle permettant ainsi de disséquer ce phénomène tout en évitant de l’embrigader dans une seule et même vision. L’on ne saurait donc se cantonner dans une mystique de la violence qui empêche de la saisir dans son sens, de dire la réalité et de construire une alternative. Cette mystique détruit ainsi un énoncé qui pourrait amener à saisir l’intelligibilité de ce phénomène. Les thèses de H. Arendt 2 portent une originalité parce qu’elle arrive à rendre intelligibles et scientifiques une réalité abominable et l’horreur qu’aura été le totalitarisme.
Construire un propos scientifique sur la violence revient à la démystifier et à la déconstruire. Emmurer cette réalité dans l’indicible conduit à une négation du discours scientifique sur ce phénomène. La pensée sur le totalitarisme en tant qu’indicible rejoint ici le refus qu’imposent les djihadistes salafistes d’énoncer le propos scientifique sur l’islam. L’état d’esprit et le déclenchement de la dissension qui suivent le discours de Ratisbonne révèlent ainsi le refus par une minorité d’une réflexion scientifique sur la foi. Le discours de Ratisbonne procède d’une analyse sur les rapports entre la religion et la violence. Il condamne ainsi la violence exercée au nom de la religion. Il traite de manière générale de la pensée juive, grecque, de la théologie protestante et de l’athéisme moderne. Il s’appesantit sur la tendance à exclure la question de Dieu de la raison. Il s’appuie sur le débat qui oppose l’empereur de Constantinople Manuel II à un érudit musulman persan. Pour Manuel II, « ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu ». En revanche, selon le point de vue de l’islam, Dieu transcende les concepts telle la rationalité. Dieu est absolument transcendant et sa volonté n’est liée à aucune catégorie humaine, fût-ce celle du raisonnable 3 .
L’impensé de cet ineffable converge vers un procédé contradictoire où la réalité du non-dit produit l’effet contraire avec la mise en place d’une violence plus extrême. En d’autres termes, en s’inscrivant dans une vision de psychologie, l’anamnèse et le propos du sujet sur lui-même conduisent au processus de guérison. L’enfermement dans une vision mystificatrice de la violence échappe ainsi à tout débat heuristique.
Le propos scientifique sur la violence ne donne donc pas à annihiler la souffrance ni à la sublimer. Il cherche à déconstruire la pensée de l’ineffable qui la rend globale, hostile au questionnement. Aussi, la réflexion sur la Shoah aura-t-elle permis de lier le Juif et son peuple dans une histoire religieuse qui le soumet à la malédiction et en même temps à l’élection.
Interroger la violence qui accompagne l’État revient à comprendre cet ordre politique dans son rapport à l’histoire et dans la manifestation de ses principes. Saisir sa sociogenèse conduit à mettre l’histoire de la formation de l’État au cœur d’un dispositif et des méandres d’une production de la violence ; le processus concurrentiel visant à s’assurer l’hégémonie, le mécanisme monopoliste 4 et la dépatrimonialisation qui s’abreuvent de la guerre, de la contrainte et du prélèvement. L’institutionnalisation de cet ordre politique va se fonder sur la force qui institue la légitimité de la violence comme consubstantielle à cette entité politique. Dès lors, elle s’inscrit dans un rapport avec l’autorité, la soumission et l’obéissance. Sa monopolisation par l’État détermine le contrat politique et social entre les citoyens et cet ordre politique.
Dans une autre perspective, la lecture de l’ordre international dévoile la constitution d’un système international adossé à la force et la coercition. D’un côté, le développement d’une économie qui s’opère autour de la traite négrière et de l’esclavage conduit à la fabrication d’un « système-monde » et d’un autre côté la fabrication d’une économie-monde qui va structurer les rapports de force sur le plan international. Les contours de la gouvernance globale se dessinent et se précisent de plus en plus.
En outre, la massification de la barbarie conduite par les deux grandes guerres est un pr

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