Détente et divagations
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Détente et divagations , livre ebook

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Description

« Voilà ! Je sais comment opérer demain dimanche. Pouvoir enfin tirer cette bécasse, qui depuis plusieurs jours me tourmente et me ridiculise. » Un agriculteur partageant sa passion avec l'un de ses fils ; un amour impossible ; une chasse à la bécasse ou encore un jeune homme qui rêvait de caresser les étoiles, voici ce qui vous attendra dans le nouveau recueil de Fernand Moll. À travers ses nouvelles, l'auteur mêle habilement passé et présent, fiction et réalité pour nous emporter dans son univers tendre et intimiste. Des contes dans lesquels les plus jeunes pourront trouver des réponses subtiles aux questions qu'ils se posent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 septembre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342167696
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Détente et divagations
Fernand Moll
Publibook

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Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Détente et divagations
 

J’espère que ces mots ne choqueront personne, ils n’engagent que moi. Je pense simplement qu’il est fréquent aux personnes d’un certain âge, de profiter des moments de rêverie naturels pour vivre des instants admirables. Ils sont souvent dans un monde bien à eux. À l’intérieur d’un décor fictif, fait d’un mélange de pensées, vécues et imaginées, un métissage d’anciens clichés dont ils ajoutent mentalement des couleurs ; le tout défile dans leur tête pour former un cocktail de bien-être.
 
 
 
Mis à part le récit de la Bécasse des bois « Princesse », les quatre contes suivants sont de simples fictions, des pensées réflexes, des réponses aux subtiles questions de mes petits-enfants que j’embrasse bien affectueusement.
Sommaire
 
~ De la mort à la vie ~
Le Noyer, commune de Bohas, dans le département de l’Ain.
 
Emmanuel (Manu, pour ses proches), éminent employé de cette grande « entreprise » qu’est la Nature.
Agriculteur, il exploite seul sa ferme.
Du lever du jour au coucher du soleil, il s’active dans son petit domaine agricole, il connaît parfaitement chacune des quarante vaches qui composent son cheptel, fournissant l’essentiel des produits laitiers.
Après la traite du matin, il a juste le temps de grignoter un morceau de pain accompagné d’une tranche ou deux de saucisson et le voilà parti sur son tracteur pour les champs.
Chaque saison entraîne un labeur différent, qui lui demande une forte activité, son travail est très éprouvant.
Il lui arrivait que le soir, les forces lui manquaient pour rester éveillé, à son retour du travail, il s’asseyait à table complètement épuisé, son épouse savait quand il fallait lui apporter sa soupe avant qu’il ne s’endorme, la tête posée au milieu de ses bras croisés sur la table.
Avec son épouse et ses trois enfants, il habitait la ferme, dans cette petite bourgade de l’Ain.
Une commune comme tant d’autres, sauf que ce petit village se trouve magnifiquement blotti au milieu d’une vallée verdoyante, dans un espace vallonné traversé par le Suran, une rivière qui prend sa source dans le haut Jura.
 
Manu entretient cependant une forte passion : la chasse.
L’automne reste la saison la moins contraignante de l’année, ce qui lui permet chaque dimanche une promenade à travers les champs avec sa petite chienne.
Cette année-là, l’ouverture de la chasse avait sonné depuis déjà plus de deux mois. C’était un dimanche de novembre, le jour anniversaire de son fils aîné Fab, il fête aujourd’hui ses neuf ans.
 
Manu l’appelle et lui dit :
— Depuis l’année dernière, plus ces derniers jours, tu me harcèles pour m’accompagner. Aujourd’hui, jour de tes neuf ans, j’accepte de t’emmener à la chasse, nous allons faire un petit tour, tu seras bien sûr chargé de porter la gibecière. Ça te va ?
 
Fab reste coit, la surprise est trop forte pour qu’un mot ne sorte de sa gorge.
Tout heureux, son visage s’illumine de bonheur, il se précipite, s’active sans dire un seul mot dans les préparatifs.
Il lui fallut très peu de secondes pour enfiler ses bottes et revêtir son blouson, son père n’avait pas encore bouclé la cartouchière. Il était tout excité de pouvoir enfin aller à la chasse, avec son père et Flo la petite chienne cocker qu’il n’arrête pas de caresser, elle est aussi contente que lui car elle ne cessait pas de bouger sa petite queue, en dandinant de l’arrière-train.
Fab lui soulève l’oreille et lui murmure :
— Je vais avec vous ! Tu es contente, hein ! Je vais avec vous.
 
Manu est enfin prêt, il ouvre l’armoire ou ses armes sont entreposées, empoigne son fusil qu’il place aussitôt en bandoulière et les voilà partis.
Ils avaient quitté la maison et devaient traverser plusieurs pâturages pour se rendre sur une jachère que Manu connaissait à proximité de la rivière. Il était certain qu’à cet endroit, Flo avait une chance de lever un faisan, qui émerveillera son fils.
 
Ils marchaient le long d’une clôture, lorsque Manu s’adresse à son fils.
— Baisse-toi, dit-il. Regarde, un pigeon ramier vient de quitter le bois sur le mont, il se dirige vers la rivière, certainement pour boire, tu le vois ? Il va passer juste au-dessus de nous, ne fais aucun mouvement brusque qui le détournerait.
 
Fab lève la tête délicatement, aperçoit l’oiseau qui va les survoler.
Il remarque en même temps que son père épaule son fusil.
Un réflexe l’oblige à poser une main sur chaque oreille, ferme les yeux, serre les dents, une façon pour lui d’atténuer ce bruit violent qu’il s’apprête à entendre.
« Pan ! Pan ! Deux coups de fusil. »
À la deuxième détonation, l’oiseau vacille, replie ses ailes et tombe dans la jachère.
Manu situe la chute assez loin sur la jachère, tout près de la rivière. Fab ne peut contenir sa joie. Sautille en rond tout en levant les bras au ciel et en criant :
— Tu l’as eu ! Tu l’as eu !
 
Tous les deux se dirigent vers l’endroit de chute, le lieu était chargé de ronciers et de broussailles épaisses, Interdisant le passage de Flo. Impossible de retrouver le volatile, après une demi-heure de recherche, ils sont obligés à regret de quitter les lieux pour continuer la partie de chasse.
 
Après avoir marché une bonne heure. Flo effectue un arrêt ferme au bord d’un buisson de buis. Manu alerte Fab :
— Regarde Flo ! Elle a flairé quelque chose. Nous allons nous approcher doucement, tu resteras bien derrière moi, jusqu’à ce que je prenne une bonne position de tir, ne craint pas le coup de fusil, il doit s’agir d’un faisan ou d’une perdrix.
 
Les voilà tout proche de Flo imperturbable, elle tremblotait de tout son corps, les yeux fixes en direction des arbustes, se risquant à peine à respirer, ce qui faisait frémir ses babines.
 
Un petit encouragement de Manu, suffit pour qu’elle fasse un bond en avant et déloge un superbe coq faisan, qui s’envole aussitôt dans un bruit fracassant de battements d’ailes, faisant sursauter Fab, qui ne s’y attendait pas.
 
Instinctivement, il s’agrippe au pantalon de son père, qui avait épaulé son fusil. Une seule cartouche avait suffi pour abattre le coq en plein vol.
 
Je crois qu’à ce moment précis, sa maman qui se trouvait à la maison aurait pu entendre, non seulement le coup de fusil, mais aussi et surtout son cœur, tellement il battait fort.
 
Flo s’est aussitôt précipitée vers la chute du gibier, le prend dans sa gueule, toute fière, le rapporte et le dépose aux pieds de Fabien.
 
— Tu vois ! lui dit son père. Elle est contente de ta première sortie, c’est exceptionnel parce que c’est à toi qu’elle donne le faisan, ce n’est pas son habitude. A-t-elle deviné que c’est ton anniversaire aujourd’hui ? Elle te récompense.
 
Fab baigne dans le bonheur, prend l’oiseau délicatement, caresse ses plumes colorées de toutes les façons, il donnait l’impression de lui administrer une prière rituelle, lui demander pardon, au nom de tous les chasseurs du monde.
 
— Voilà fiston ! Nous avons fait une bonne promenade, notre chasse est très bonne, pas mal pour ta première sortie, malheureusement nous n’avons pas retrouvé le ramier abattu. Nous allons faire retour sur les lieux où est tombé ce pigeon, puis chercher encore un peu, j’ai horreur d’abandonner un gibier tué, après quoi nous rentrerons gentiment à la maison.
Les recherches sont restées malheureusement vaines.
Déçus, ils ont repris le chemin de la ferme.
C’est ainsi que tous les dimanches suivants, Fab accompagnera son père à la chasse.
 
Il apprit énormément de choses avec lui, surtout observer et respecter la nature, il ne fallait surtout pas faire de mal à un criquet ou une sauterelle, éviter aussi d’écraser un escargot.
On devait regarder où poser les pieds. Manu, très près de la nature, lui avait enseigné les vraies valeurs.
Sur terre, toute vie mérite respect.
Fab avait fini par savoir distinguer les champignons comestibles des autres, il savait aussi maintenant identifier une grande variété d’animaux, sans trop se tromper.
Les insectes qu’il fallait éviter, les autres qu’on pouvait prendre dans la main.
Les oiseaux à leurs plumages, leurs chants, leurs vols.
Les mammifères à la lecture des traces laissées sur le sol, à leurs cris.
À cette école naturelle, il faisait collection des 20 sur 20.
 
Les jours passent, entraînant avec eux les années. La nature toujours en activité s’employait à prendre et donner vie à tout être, tout végétal.
 
Ceci nous oblige à revenir vers ce ramier tué quelques années plus tôt. En quittant le bois, ce pigeon transportait dans son gésier un gland qu’il venait d’avaler.
Quelques jours ont suffi à ce gland pour développer un premier germe, qui a commencé par se nourrir de sa propre cage, de la dépouille de l’oiseau, traversé le cœur sans vie pour rejoindre le sol, croître et s’étendre au plus profond de la terre.
 
Un certain dimanche de septembre. Fab vient d’avoir 12 ans. Comme à l’accoutumée, il accompagne, avec Flo, son père Manu à la chasse. Et comme à chaque fois, ils traversent les pâturages, longent la clôture pour rejoindre l’ancienne jachère laissée à l’abandon ; cette parcelle est devenue inculte par la prolifération de mauvaises herbes, ronciers, aubépines, toutes sortes d’épineux s’étaient emparés du terrain. Soudain, Fab est surpris par l’arrêt brutal de son père.
 
— Tu as vu quelque chose, Papa ?
 
Manu désigne de son doigt un énorme buisson de ronces, a

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