Impact de l art de la guerre napoléonien dans la seconde moitié du XIXe siècle
318 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Impact de l'art de la guerre napoléonien dans la seconde moitié du XIXe siècle , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
318 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

À la lumière des tactiques et stratégies que Bonaparte utilisa dans ses plus célèbres campagnes, cet ouvrage tente de dégager les méthodes napoléoniennes qui furent le plus souvent utilisées au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, à travers l'étude de conflits tels que la guerre de Crimée (1853-1856), la campagne d'Italie (1859), la guerre de Sécession américaine (1861-1865), la guerre austro-prussienne (1866) et la guerre franco-prussienne (1870-1871). Cette recherche tient compte non seulement de l'influence des progrès de l'armement et des moyens de transport et de communication sur l'art de la guerre en général, mais aussi du contexte économique, financier, politique et militaire des États belligérants de cette époque. Parmi les nombreux exégètes de Bonaparte du XIXe siècle, deux théoriciens militaires en particulier, Clausewitz et Jomini, se distinguèrent dans l'interprétation savante de la guerre napoléonienne. Quelle fut l'influence napoléonienne sur l'administration, l'organisation et les marches des armées, ainsi que sur le déroulement même des combats ? Dans quelle mesure la vision jominienne des campagnes de Bonaparte divergeait-elle de celle de Clausewitz ? Quels enseignements les militaires au XIXe siècle dégagèrent-ils de ces conflits pour la conduite des guerres de l'avenir ? Voici quelques-unes des questions auxquelles répond l'étude remarquablement documentée d'Eugène Chalvardjian.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 décembre 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342032666
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0142€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Impact de l'art de la guerre napoléonien dans la seconde moitié du XIXe siècle
Eugène Chalvardjian
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Impact de l'art de la guerre napoléonien dans la seconde moitié du XIXe siècle
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Je tiens tout d’abord à exprimer toute ma gratitude envers mon directeur de recherche, M. Samir Saul, pour son soutien et ses encouragements continuels tout au long de la préparation et la rédaction de cette thèse.
Merci également à M. Paul Létourneau pour ses conseils judicieux au sujet de certains aspects militaires de ce travail.
Je voudrais remercier le personnel des archives du service historique de l’armée de terre (SHAT) à Vincennes en France et, en particulier, le colonel Frédéric Guelton pour son accueil cordial. Je désire aussi exprimer mes remerciements au personnel du service des archives de l’académie militaire de West Point (USMA) aux États-Unis.
Merci à M. Jacques Frémeaux de l’Université de Paris IV – Sorbonne pour avoir eu l’obligeance de bien vouloir m’encadrer lors de mon séjour de recherche en France, ainsi qu’à M. Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon à Paris pour m’avoir facilité l’accès à la documentation napoléonienne pertinente dans sa bibliothèque.
Finalement, j’aimerais remercier mes proches, en particulier ma mère, pour leur appui durant ce long parcours.
 
 
 
Introduction générale
 
 
 
Caractère original du sujet
Esquissons d’abord le système militaire napoléonien. Les guerres napoléoniennes bouleversèrent les conceptions sur l’art de la guerre. Avant Napoléon les États européens avaient des armées relativement petites, avec une forte proportion d’étrangers et de mercenaires combattant parfois leur pays d’origine au profit d’une puissance étrangère. Avec la Révolution, apparaissent les premières armées nationales à recrutement massif.
L’un des aspects les plus importants de l’héritage napoléonien fut l’augmentation de la mobilité des troupes afin de compenser leur infériorité numérique. Également, lors de la bataille, le rôle de l’artillerie fut considérablement accru : au lieu de ne constituer qu’un appui pour d’autres unités, les pièces formaient désormais des unités mobiles et indépendantes. De plus, Napoléon standardisa les calibres de canon de façon à faciliter les approvisionnements et à assurer une meilleure compatibilité entre les pièces. Il savait aussi se servir de la science notamment dans l’amélioration de l’Intendance des armées. En particulier, la conduite de la guerre fut changée : le but recherché était de détruire l’armée adverse, donc de lui infliger des pertes maximales durant la bataille et, après le combat, d’envoyer à sa poursuite la cavalerie légère.
 
Il conviendrait de préciser que, dans cette étude qui est essentiellement de nature militaire, nous allons nous concentrer sur les conflits du XIX e  siècle dans lesquels les méthodes napoléoniennes étaient les plus susceptibles d’être appliquées. Les guerres où ces méthodes pouvaient être en vigueur et qui se prêtaient donc le mieux à leur application étaient celles qui se déroulaient sur une grande échelle entre des armées de grande taille. C’est dans ce genre de milieu que notre étude sera conduite.
Présentons d’abord brièvement les manœuvres militaires qui furent les plus usitées dans les campagnes napoléoniennes. Dans son article 1 , le colonel Gras les classe dans deux catégories :
-  La manœuvre « sur les arrières » qui était employée lorsque l’Empereur disposait d’une supériorité (numérique ou morale) sur son théâtre d’opérations principal. Dans ce cas, alors que le corps en contact contenait l’ennemi par une attaque frontale, le gros de l’armée, précédé d’une avant-garde de cavalerie, par une marche audacieuse se jetait sur ses arrières afin de couper sa ligne de retraite. Cela produisait une démoralisation préalable de l’adversaire.
-  La manœuvre « sur position centrale » qui était utilisée lorsque l’Empereur était plus faible. Après une attente stratégique ou un coup offensif, les corps d’armée français faisaient irruption au milieu des forces de l’ennemi en vue de l’empêcher de se concentrer ou de le diviser.
 
Cette étude mettra aussi en relief l’utilisation de certains systèmes opérationnels napoléoniens comme celui des corps d’armée que l’Empereur inaugura à Iéna et qui fut utilisé depuis lors dans ses autres campagnes. Dans son recueil d’actes d’un colloque 2 , Jacques Garnier résume ce nouveau système. Le corps d’armée était une véritable petite armée autonome, commandée par un maréchal : elle constituait une formation opérationnelle interarmes. Chaque corps contenait deux à quatre divisions d’infanterie, une division de cavalerie légère, de l’artillerie, du génie et du service.
Dans son Atlas des guerres napoléoniennes 3 , G. E. Rothenberg résume les plus importants principes guerriers de Bonaparte comme suit :
- son invariable confiance dans l’offensive,
- sa foi dans la vitesse pour gagner du temps et effectuer des surprises stratégiques,
- son insistance à concentrer des forces supérieures sur le champ de bataille, surtout à l’endroit de l’attaque décisive.
 
L’objectif principal de cette étude est de vérifier la présence de ces méthodes dans les conflits sélectionnés. Par conséquent, nous chercherons à discerner d’abord l’influence des nouveaux moyens de transport et de communication, à savoir le chemin de fer et la télégraphie, sur les stratégies napoléoniennes utilisées dans les principales guerres de la seconde moitié du XIX e  siècle. Nous allons également analyser dans ces conflits, la contribution de la technologie à la transformation, d’une part, de la tactique du champ de bataille (comme par exemple les manœuvres) et, d’autre part, de la tactique des armes (comme par exemple la portée et la vitesse du feu) par rapport à celles utilisées durant les campagnes de Bonaparte.
 
En résumé, cette étude va analyser l’effet de l’art de la guerre de Napoléon I er sur les plus importants affrontements armés du XIX e  siècle, et ceci tout en tenant compte de l’apport crucial des progrès de la technologie sur la conduite des opérations militaires. De plus, l’analyse des conflits va révéler, toujours en fonction de l’application des principes guerriers de Napoléon, l’importance :
- des courants politiques de l’époque,
- des théories jominiennes et clausewitziennes,
- de la situation économique et financière des États,
- de la mentalité (ou attitude) de la société au XIX e  siècle vis-à-vis de la violence armée.
Sélection des conflits
L’un des plus grands succès du Concert européen 4 qui fut organisé en 1815 au Congrès de Vienne avait été le contrôle ou la répression de conflits en Europe pendant près d’un siècle. Durant cette période, le Concert a toujours au moins pu contrôler les guerres et éviter qu’elles n’impliquent l’ensemble du continent. Le XIX e  siècle fut notoire pour ses nombreuses guerres limitées. Plus spécifiquement, la période qui s’étendit de la fin du Premier Empire français jusqu’au Premier conflit mondial fut marquée d’une multitude de ce genre d’affrontements circonscrits en Europe et bien au-delà des frontières européennes. La guerre de l’indépendance grecque, les guerres russo-turques, la guerre de Crimée, la guerre de Sécession américaine, les guerres d’unification de l’Italie et de l’Allemagne, la guerre russo-japonaise et les guerres balkaniques furent les principaux conflits qui ensanglantèrent en quelque sorte diverses parties du monde durant cette période. Tous ces conflits contenaient des enjeux de taille pour la paix et la stabilité des régions où ils eurent lieu. Mais, comme notre but n’est de sélectionner que les guerres qui avaient eu une allure napoléonienne, c’est-à-dire des affrontements majeurs où les méthodes napoléoniennes étaient susceptibles d’être appliquées, nous avons estimé que plusieurs d’entre elles ne pouvaient avoir de rapports avec les méthodes de l’Empereur en matière de tactique et de stratégie. Par conséquent, nous avons laissé de côté :
- La guerre de l’indépendance de la Grèce de 1821 à 1829 parce que l’insurrection grecque contre l’emprise de l’Empire ottoman durant les années 1820 fut davantage caractérisée par des actes de pure violence – tel que l’extermination des habitants des îles Chio et Psaru, respectivement en 1822 et 1824 – que par des combats militaires. En outre, les affrontements militaires relevaient la plupart du temps des tactiques de la « petite guerre » connue aussi sous le nom de guérilla.
- La guerre russo-turque de 1825 à 1828 parce que les méthodes employées par les troupes russes en Asie ressemblaient fort à celles des troupes britanniques lors de leur conquête des Indes durant les années 1780. Dans les deux cas, les vainqueurs n’avaient à leur disposition que des ressources minimes pour lutter contre les forces considérables de leurs adversaires.
- La guerre russo-turque de 1877 à 1878 parce que cette campagne qui se déroula en Roumanie comporta surtout une série d’affrontements mineurs entre les forces russes et turques dans des montagnes et des collines où les méthodes napoléoniennes n’auraient pu être utilisées. De plus, l’apparition de tranchées dans les lignes de défense turques rendait presque caduc l’usage des méthodes classiques de l’offensive napoléonienne dans cette campagne.
- La guerre russo-japonaise de 1904 à 1905 parce que la tactique de base employée par le commandement japonais dans cette première guerre du XX

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents