Italiens, Espagnols et Portugais
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Description

Durant tout le XXe siècle, l'Europe a connu d'importants mouvements migratoires : les pays les plus développés avaient besoin de main-d'œuvre étrangère pour répondre aux nécessités de leur industrie, alors qu’à l'inverse, les économies plus rurales des pays du Sud et leur transition démographique plus tardive les obligèrent à exporter leurs forces de travail. Parmi eux, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, présentant plusieurs similitudes politiques, culturelles et économiques. Pour la première fois, une recherche collective s’attache à comparer, dans la mesure du possible, ces trois immigrations, pourtant si importantes numériquement sur le sol français.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748380408
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Italiens, Espagnols et Portugais
Natacha Lillo (sous la direction de)
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Italiens, Espagnols et Portugais
 
 
Publié avec le soutien de l’UFR EILA et du Laboratoire Identités-Cultures-Territoire (ICT) de l’Université Paris-Diderot (Paris 7)
 
 
 
 
Actes de l’histoire de l’immigration
Numéro spécial, volume 8, 2008
 
       
 
Comité de rédaction
BERNARDOT Marc, Université du Havre, membre associé de l’URMIS
BLANC-CHALÉARD Marie-Claude, Université Paris I
BRUNO Anne Sophie, Université Paris XIII
DOUKI Caroline, Université Paris VIII
ESCH Michael, Centre Marc Bloch, Berlin
FOUCHÉ Nicole, CNRS
GALLORO Piero, Université de Metz
GUICHARD Éric, ENSIB
KAZDAGHLI Habib, Faculté des Lettres de Manouba, Tunis-Manouba
LEWIS Mary, Harvard University
LILLO Natacha, Université Paris-Diderot (Paris 7)
NOIRIEL Gérard, EHESS
PONTY Janine, professeur émérite, Université de Franche-Comté
RYGIEL Philippe, Université Paris I
SPIRE Alexis, CNRS-CERAPS
VOLOVITCH-TAVARÈS Marie-Christine
ZALC Claire, CNRS-IHMC
 
Directeur de la publication
Philippe Rygiel
 
Adresse postale
Actes de l’histoire de l’immigration
Équipe Réseaux Savoirs Territoires, École Normale Supérieure
45 rue d’Ulm
75005 Paris, France
 
 
 
Avant propos. Une fructueuse collaboration trans-pyrénéenne
Natacha Lillo
 
 
 
Cet ouvrage est le fruit de deux ans de travaux conjoints entre un groupe de chercheurs espagnols, dirigé par l’anthropologue social Ubaldo Martínez Veiga 1 , et une équipe française menée par l’historienne Natacha Lillo , qui ont pu mettre à profit l’obtention d’un Programme d’action intégrée (PAI) Picasso entre 2004 et 2006 pour se rencontrer à quatre reprises, à Paris et à Madrid, afin d’échanger leurs connaissances et de réfléchir en commun sur les immigrations italienne, espagnole et portugaise en France durant le long XX e siècle. Cette coopération s’est concrétisée par la réalisation d’une journée d’étude, le 16 février 2007, à l’université Paris-Diderot (Paris 7), qui a pu être organisée grâce au concours du laboratoire Identités-Cultures-Territoires (ICT). C’est ce même laboratoire qui a permis la publication des actes de cette rencontre en tant que numéro spécial des Actes de l’histoire de l’immigration .
 
Durant tout le XX e siècle, l’Europe a connu d’importants mouvements migratoires, entre autres caractérisés par le fait que les pays les plus développés avaient besoin de main-d’œuvre étrangère pour répondre aux nécessités de leur industrie – dans le cas français, cela allait de pair avec un important déficit démographique, entre autres à la suite de la Première Guerre mondiale. À l’inverse, les économies plus rurales des pays du Sud et leur transition démographique plus tardive les obligèrent à exporter de la main-d’œuvre, élément qui fit parfois partie prenante de leur modèle de développement, à travers l’envoi de devises par les émigrants, capitaux qui permirent d’accélérer l’industrialisation des pays de départ.
Parmi ces pays du Sud, l’Italie, l’Espagne et le Portugal présentent plusieurs similitudes politiques, culturelles et économiques. Tous trois ont connu des régimes autoritaires (fascisme, salazarisme et franquisme), le niveau d’encadrement social par l’Église catholique y a joué un rôle important et leurs économies ont longtemps été caractérisées par des niveaux de développement et d’industrialisation faibles, en comparaison avec les grandes puissances européennes.
Dans les années 1920, après l’instauration de quotas de migrants aux États-Unis, la France est devenue le premier pays récepteur de travailleurs migrants en provenance du Sud de l’Europe. L’établissement d’Italiens, d’Espagnols et de Portugais sur son territoire a été continu du point de vue chronologique. Les Italiens furent les premiers à s’y installer, et ce dès les années 1870-1880. Ensuite arrivèrent les Espagnols, à l’orée du siècle et surtout à l’occasion de la Première Guerre mondiale, suivis par les Portugais, notamment à partir de 1955. On assista également à l’arrivée de nouvelles vagues migratoires en provenance d’Italie et d’Espagne, motivées par des raisons politiques (Italiens antifascistes des années 1920 et 1930, exilés républicains espagnols à partir de 1939) ou plus socio-économiques (Italiens du Sud à partir des années 1950, très nombreux Espagnols dans les années 1960). Si, depuis 1911, les Italiens avaient toujours constitué la colonie étrangère la plus représentée, lors du recensement de 1968, ils furent dépassés par les Espagnols et, depuis 1975, ce sont les Portugais qui forment le plus important groupe de migrants de l’Hexagone. La présence des membres de ces trois groupes sur le sol français a donc coïncidé au long du siècle.
À ce jour, s’il existe de très nombreux travaux de qualité sur l’immigration italienne en France 2 , ceux sur les immigrants « économiques » espagnols sont moins développés, l’historiographie s’étant jusqu’à ces dix dernières années surtout intéressée à la question des exilés républicains, et ceux sur les Portugais sont également pour partie en devenir 3 . Mais jamais une recherche collective n’avait eu pour but de comparer, dans la mesure du possible, ces trois immigrations, pourtant si importantes numériquement sur le sol français.
Afin de lancer de premières pistes de réflexion, laissant ouverts de nombreux champs d’analyse pour le futur, notamment en terme d’interrelations entre ces trois groupes (mariages mixtes, luttes et associations communes 4 , etc.), nous nous sommes interrogés ici sur les similitudes en termes de politiques publiques d’émigration et d’accueil en France, d’accès au logement et au monde du travail – en choisissant à dessein le BTP, secteur où ces trois immigrations furent très représentées. Nous nous sommes également intéressés à la question spécifique de la place des femmes immigrées « latines » au sein de la société française, tant comme mères au foyer ou travailleuses, qu’à travers leur implication propre au sein des associations ethniques.
Contrairement à nos aspirations de départ qui visaient à une histoire comparative globale, le décalage chronologique entre ces trois vagues migratoires venues du Sud de l’Europe n’a pas toujours permis de comparaisons viables, hormis dans le cas du logement et du travail dans le BTP. En revanche, en ce qui concerne la question des femmes dans l’entre-deux-guerres, l’absence d’immigrées portugaises rendait la comparaison impossible. En matière de politiques publiques d’émigration dans les années 1960, l’existence de régimes autoritaires en Espagne et au Portugal permettait d’apprécier leurs pratiques différentes en ce domaine, alors que l’Italie était désormais devenue une démocratie et que les flux migratoires en provenance de ce pays allaient nettement en se tarissant. Par ailleurs, pour des raisons d’absence de temps nécessaire à un travail de terrain comparatif approfondi, les deux études portant sur les associations se centrent chacune sur une communauté précise : les Espagnols pour ce qui est de l’engagement spécifique des femmes, les Portugais en tant qu’exemple de la vigueur de l’associationnisme ethnique. Ces études apportent néanmoins un éclairage inédit sur ces questions et devraient pouvoir donner lieu par la suite à de fructueuses analyses comparatives.
En effet, ce PAI de deux ans et cet ouvrage ne veulent être qu’un premier pas dans une collaboration riche entre chercheurs travaillant des deux côtés des Pyrénées sur le thème des questions migratoires au XX e siècle, notamment au sein de la Fundación 1° de Mayo à Madrid et du laboratoire ICT de l’université Paris-Diderot à Paris.
 
 
 
Politiques migratoires et identité
Ubaldo Martínez Veiga *
 
 
 
Dans une tentative qui, comme la nôtre, vise à offrir quelques idées utiles pour l’analyse des politiques migratoires, on ne peut en fait guère aborder leur caractère intrinsèque. Bien que d’aucuns affirment qu’elles ont comme principale mission l’organisation ou la régulation des migrations, et que, de ce fait, il faut exiger le « strict accomplissement » des dispositions, réglementations et lois y afférant, ceci est loin d’être évident. Afin de prouver que nous ne prétendons pas nous risquer sur un terrain où sont censés « régner » les juristes, on peut se référer à l’interprétation de Ch. Favilli 5 qui affirme dans un document aussi important que la «  Communication de la Commission au Conseil et au Parlement européens sur la politique communautaire en matière d’immigration » que c’est un simple « avis intermédiaire » qui n’est en réalité pas destiné à être approuvé en tant que norme, mais n’est qu’un stimulant pour le débat afin d’essayer de découvrir quelles seraient les caractéristiques de la politique européenne d’immigration. Dans son ouvrage, intéressant et complet, consacré à la politique migratoire des États-Unis, A. Zolberg insiste en permanence sur le fait que les lois et les réglementations ont généralement une « valeur symbolique » 6 . Nous, nous dirions que les lois ont fréquemment une valeur rhétorique et sont davantage destinées aux nationaux qu’à une réelle régulation des migrations.
En tenant compte de cette distinction entre valeur normative et valeur rhétorique ou symbolique des politiques migratoires, nous allons offrir quelques éléments d’analyse de ces dernières, en nous basant essentiellement sur les cas français et allemand, à travers l’étude du rapport entre les politiques migratoires et la négociation de

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