J’irais jusqu’au bout du monde…
159 pages
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Description


Ce dixième et dernier volume des Écrits de frère Roger présente les textes du fondateur de la communauté de Taizé rédigés entre 1991 et 2005, année de sa mort brutale. On y trouve notamment ses lettres annuelles aux jeunes, de beaux témoignages sur mère Teresa ou sur le pape Jean-Paul II, l’expression de son espérance pour le futur de l’Europe et pour la paix mondiale. Il y formule sa vision originale de la réconciliation des chrétiens. Le livre contient aussi un certain nombre de documents inédits : pages de journal personnel, messages à la communauté où frère Roger évoque la vie des frères, la solidarité avec les plus pauvres, la recherche de Dieu, sa propre succession comme prieur.


Dans cette période, il déclare volontiers : « J’irais jusqu’au bout du monde pour dire et redire ma confiance dans les jeunes générations. » Et les lecteurs sont invités à l’accompagner à des rencontres de jeunes que, avec des frères, il anime aux Philippines aux États-Unis, en Afrique du Sud.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782850404474
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Frère Roger, de Taizé
J’irais jusqu’au bout du monde…
1991 - 2005
Collection
Les écrits de frère Roger,
fondateur de Taizé
copyright © 2023 Ateliers et Presses de Taizé,
71250 Taizé, France
Photo de couverture : Communauté de Taizé, S. Leutenegger
ISBN 978 2 85040 446 7
e-book ISBN 978 2 85040 447 4
Communauté, 71250 Taizé
Tél. 03 85 50 30 30
community@taize.fr – www.taize.fr
À Taizé, certaines soirées d’été, sous un ciel chargé d’étoiles, nous entendons les jeunes par nos fenêtres ouvertes. Nous demeurons étonnés qu’ils viennent si nombreux. Ils cherchent, ils prient. Et nous nous disons : leurs aspirations à la paix et à la confiance sont comme ces étoiles, petites lumières dans la nuit.
Aussi, pour ma part, j’irais jusqu’au bout du monde, si je le pouvais, pour dire et redire ma confiance dans les jeunes générations  1 .
« J’irais jusqu’au bout du monde, si je le pouvais, pour dire et redire ma confiance dans les jeunes générations » : ce sont les derniers mots du dernier livre de frère Roger, Pressens-tu un bonheur ? , paru quinze jours avant sa mort.
«… si je le pouvais… » Dans les premières années 1990 il le peut encore, malgré l’âge qui avance. Les lecteurs de ce livre sont invités à l’accompagner quand il va, avec quelques frères, animer des rencontres de jeunes aux Philippines (1991), aux États-Unis (1992), en Afrique du Sud (1995), autant de stations du pèlerinage de confiance à travers la terre. Il franchit l’étape de ses 80 ans, le 12 mai 1995, dans un quartier pauvre de Soweto, à Johannesbourg.
Ce dixième et dernier volume des Écrits de frère Roger présente les textes du fondateur de la communauté de Taizé rédigés entre 1991 et 2005, l’année de sa mort brutale.
On y trouve des messages aux frères où il parle de la vie de la communauté, de l’accueil des jeunes, de la préparation de sa succession, ainsi que des pages de journal contenant des réflexions plus personnelles.
On y découvre la formulation de son espérance pour l’Europe après la chute du Mur de Berlin. À ses yeux, elle devrait devenir une même et grande famille, c’est pour elle une question vitale. Cette espérance est mise en évidence lorsqu’il reçoit à Strasbourg le Prix Robert Schuman.
Plus inattendues sont les méditations d’un des chemins de croix qu’il est amené à écrire. Il le fait avec beaucoup de cœur mais avec aussi un peu d’étonnement, car jusqu’alors cette expression de piété ne lui était pas familière.
Les années passant, il se déplace de moins en moins, il reste cependant fidèle à sa visite du mois de mars à Rome, pour y être reçu par le pape Jean-Paul II, et fidèle à la rencontre européenne de jeunes chaque fin décembre dans une métropole du continent.
Il se concentre sur ce qui lui paraît le plus essentiel, les écrits se font moins nombreux, l’introduction au conseil de la communauté du mois de janvier devient plus brève mais toujours aussi dense, il travaille longuement et soigneusement la lettre annuelle aux jeunes.
Dans cette ultime période de sa longue vie, il publie encore cinq petits ouvrages. Ceux-ci continuent à être disponibles mais ne figurent pas dans la collection des Écrits de frère Roger car chacun d’eux est d’une façon ou d’une autre un récapitulé de sa pensée et des événements qui ont marqué son existence : La prière, fraîcheur d’une source , écrit en commun avec mère Teresa (1992) ; En tout la paix du cœur , proposant une brève réflexion pour chaque jour de l’année (1995) ; Dieu ne peut qu’aimer (2001) ; Pressens-tu un bonheur ? (2005) ; Prier dans le silence du cœur (posthume, 2005)   2 .
Pourquoi tant de jeunes à Taizé ?
Frère Roger, pourquoi tant de jeunes d’Europe et aussi des autres continents vont-ils à Taizé   3   ? Et pourquoi des dizaines de milliers de participants à vos rencontres européennes chaque année dans une des capitales de l’Est ou de l’Ouest ? Que cherchent-ils ?
Si vous saviez dans quel étonnement nous sommes, avec mes frères, à ce propos…
Voyant sur notre colline de Taizé tant de visages, portugais ou baltes, méditerranéens ou slaves, africains, latino-américains ou asiatiques, nous découvrons qu’au tréfonds de la conscience de nombreux jeunes se trouvent comme deux aspirations complémentaires : d’abord être attentifs à une vie intérieure, une vie de communion en Dieu, et en même temps chercher à rendre la terre plus habitable, entre autres à travers des engagements humanitaires, des responsabilités parfois très simples mais bien concrètes  4 .
Certains jeunes sont marqués par des cassures, des abandons humains. Leur cœur parfois se meurt de solitude. Certains vont jusqu’à perdre le goût de la vie. Leurs capacités s’épuisent dans les désenchantements, les « à quoi bon ? » Mais ce qui est plus surprenant, c’est que, partout sur la terre, il y a des jeunes capables d’éveiller au sens de la vie d’autres jeunes qui étaient livrés au scepticisme et au découragement.
Qu’est ce que ces jeunes trouvent auprès de votre communauté ? Et quelle est pour eux la suite d’un séjour à Taizé ?
Avec mes frères, il nous arrive de nous interroger : pourquoi Dieu nous a-t-il confié une telle aventure de la foi auprès des jeunes ? Pour ma part, je me le dis quelquefois, si on m’ouvrait le cœur, je crois qu’on y trouverait cette question : où sont tant de jeunes qui ne vont plus prier dans les églises ? Ils ne sont pas hostiles à la foi ou à l’Église, mais c’est comme si l’Église était pour eux une réalité très lointaine.
Pour ceux qui viennent passer une semaine à Taizé, nous voudrions qu’ils comprennent le Christ, non pas pris isolément, mais le Christ de communion, rendu présent sur la terre à travers cette unique communion qu’est l’Église.
Qu’est-ce que l’Église pour vous et comment aider les jeunes à le découvrir ?
Qui vit de l’Évangile comprend peu à peu que le Christ est communion. Il n’est pas venu créer une religion de plus, mais offrir une plénitude de communion en lui, le Ressuscité. Et dans le cœur de Dieu, cette communion est large comme le vaste univers.
Quand inlassablement l’Église écoute et guérit, quand elle vit la réconciliation, elle devient ce qu’elle est au plus lumineux d’elle-même : limpide reflet d’un amour et, plus encore,… abîme de consolation. Jamais distante, jamais sur la défensive, libérée des sévérités, elle peut rayonner l’humble confiance de la foi jusque dans nos cœurs humains.
Que peuvent les jeunes pour l’Europe ?
Pour connaître une guérison de ses blessures, l’Europe a besoin d’être construite non pas en États juxtaposés mais unis les uns aux autres. Pour participer à la construction de l’Europe, de nombreux jeunes, à l’Est comme à l’Ouest, prennent des responsabilités ou s’y préparent. Ils ont conscience qu’une des urgences est de mettre la réconciliation là où il y a les oppositions et souvent la haine.
Certaines références à l’histoire suffisent à entretenir des suspicions. La mémoire des humiliations et des blessures peut se transmettre de génération en génération.
Pour bâtir une Europe réconciliée, c’est en chacun qu’il importe de commencer. Si chacun s’interrogeait : suis-je un homme, une femme de paix, décidé à avancer dans le plus grand désintéressement ? Puis-je, par ma vie, devenir ferment de réconciliation ?
 
1 . Frère Roger, Pressens-tu un bonheur ? , Les Presses de Taizé 2005, p. 150.
2 . Le premier est publié par les Éditions Bayard, les quatre autres par Les Presses de Taizé.
3 . Extrait d’une interview parue dans le numéro de janvier 1993 de la revue Il est vivant .
4 . Ce paragraphe, contenant la même réponse mais un peu plus développée, vient d’une interview à Dimanche Tournai du 29 janvier 1995.
1991

 
28 décembre1990 – 2 janvier 1991, Prague, 13 e rencontre européenne de jeunes. Pour 1991 : Lettre de Prague .
17-20 janvier, conseil de la communauté.
22-27 février, aux Philippines.
22-24 février, Manille, 3 e rencontre asiatique de jeunes.
6-16  mars, Rome, audience et repas avec le pape Jean-Paul II.
31 mars, Pâques.
Des rencontres intercontinentales à Taizé chaque semaine jusqu’en novembre, avec une présence accrue des jeunes d’Europe de l’Est.
18-19 juin, en Écosse, doctorat h.c. de l’université de Glasgow, prière à Édimbourg, à St Mary’s Episcopal Cathedral.
13-16 août, aux JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) à Czestochowa, Pologne.
30  décembre 1991 – 4  janvier 1992, Budapest, 14 e rencontre européenne de jeunes. Pour 1992 : Lettre des Philippines, Un amour, source de liberté.
30 décembre, démarche pour la paix auprès du président de la république hongroise Árpád Göncz  1 .
Conseil de la communauté
Communion visible et invisible
Il y a un an  2 , la communauté assumait des responsabilités qui déjà paraissaient aux limites des possibilités. Et voilà que les charges ont augmenté encore, entre autres à travers un accueil qui s’accroît.
Plus les charges vont se multiplier, plus nous aurons besoin de nous rappeler qu’une des aventures humaines les plus essentielles, c’est l’épanouissement, l’élargissement, d’une vie intérieure, c’est le « veillez et priez  3  » de l’Évangile.
Accueillir lors de la rencontre européenne de Prague tous les jeunes que nous y avons reçus semblait irréalisable. En novembre, voyant augmenter tellement le nombre des inscriptions, nous nous surprenions à dire au Christ : tu sais où nous en sommes, tu sais qui nous sommes, qu’attends-tu de nous ?
On pouvait se demander si le grand nombre n’allait pas être un handicap. C’est le contraire qui s’est produit. Loin de nous gêner, le grand nombre a provoqué chez beaucoup une prise de conscience de l’Église, du Christ dans sa communion.
Et il y a eu ces paroles d’accueil de Václav Havel  4  : « Quand j’ai appris la nouvelle que 80  000 jeunes européens allaient apporter à Prague le message de Taizé, message d’amour et de paix, j’ai éprouve beaucoup d’émotion. Notre époque de profonds bouleversements nous conduit à un changement complet de notre vie, y compris dans le domaine spirituel. Elle nous

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