L Affaire Jack l Eventreur
62 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Affaire Jack l'Eventreur , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
62 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

« En 1887 et 1888, sous le règne de Victoria, l’Angleterre allait connaître une flambée de violence sans précédent(...) Au début de l’année 1888, la presse s’intéressa soudain aux « crimes de l’East-End » » Ces assassinats sont ceux du plus notoire des serial killers de l’Histoire de l’Angleterre : Jack l’Eventreur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748382259
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Affaire Jack l'Eventreur
Christian Coudurier
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Première partie
 
 
 
En 1887 et 1888, sous le règne de la Reine Victoria, l’Angleterre allait connaître une flambée de violence sans précédent. Le Premier Ministre, Lord SALISBURY avait fait appel à un sabreur, Sir Charles WARREN. Le nouveau Préfet de Police s’employa à nettoyer la rue. Des bandes de chômeurs affamés que les rouges et les anarchistes poussaient à la révolte s’assemblaient dans HYDE PARK. Lors de ces meetings, les orateurs tenaient les discours les plus menaçants contre la Royauté et la bourgeoisie. Le 13 Novembre 1887, une foule imposante s’était massée à Trafalgar Square. Quelques carreaux ayant volé en éclats, Sir Charles WARREN ordonna la dispersion du meeting. La police et la garde à cheval chargèrent le cortège, laissant douze victimes sur le carreau. Les meneurs furent mis en prison.
Nommé pour des raisons politiques, Sir Charles WARREN allait devoir s’attaquer à la terrible insécurité qui régnait dans LONDRES. Dans les bas-fonds de la gigantesque métropole, les meurtres se multipliaient. 1888 allait être l’année record avec cent attaques à main armée et cent quatre-vingt-dix assassinats. Dans l’East-End, cet ensemble de faubourgs sordides, Scotland Yard ne disposait pas des forces suffisantes pour traquer les meurtriers. Les délinquants sexuels égorgeaient des femmes bien avant que l’on ne parle de Jack L’Eventreur. L’un d’entre eux, Israël LIPSKY, avait été pendu en 1887. Au début de l’automne 1888, la presse s’intéressa soudain aux « crimes de l’East-End ». En un mois, trois prostituées avaient été assassinées par le même tueur, dans l’arrondissement de Whitechapel. Les victimes avaient été mutilées de façon atroce. Le sadique les avait égorgées, puis éventrées à l’aide d’un scalpel de chirurgien. Selon les légistes, il avait des dons d’anatomie. A en juger par la position des blessures, l’homme était droitier. Le rein d’une des victimes manquait. Les policiers chargés de l’enquête pensaient que le tueur était un médecin devenu fou. Un étudiant en médecine fut arrêté puis relâché, faute de preuves.
Un second suspect fut bientôt sous les verrous. Selon la rumeur publique, l’assassin portait un tablier de cuir 1 , un tablier de boucher. Il pouvait ainsi circuler ; les traces de sang dont il était couvert ne pouvaient éveiller l’attention. Un cordonnier nommé John PIZER fut arrêté. C’était un juif polonais connu pour ses options extrémistes. La populace déchaînée l’aurait volontiers lynché. Dans sa boutique, on trouva une collection de couteaux de cuisine. Ses armoires étaient remplies de chapeaux de femmes et de dessous féminins. Des filles témoignèrent contre lui. C’était un dépravé, un maniaque que toutes repoussaient. Il avait tué pour se venger. Il finit par craquer, mais la police ne crut jamais à ses aveux. En effet, PIZER n’avait pas la moindre connaissance de médecine. Il ignorait jusqu’à ce qu’était un scalpel.
Donald SWANSON, chargé de l’enquête, réclama en vain les effectifs nécessaires à l’arrestation du « meurtrier de Whitechapel ». La population terrorisée s’armait. Une milice baptisée « comité de vigilance » avait été créée par Georges LUSK, un socialiste de tendance anarchiste décidé à exploiter les événements ; le gouvernement était accusé de laisser sciemment égorger les pauvres. WARREN répondit qu’il n’était pas question d’envoyer un seul policeman de plus à Whitechapel. Il aurait fallu pour cela dégarnir les beaux quartiers. La police était là pour protéger les possédants, pas les misérables. WARREN devint l’objet d’une campagne de presse réclamant sa démission. ANDERSON, le Chef de Scotland Yard passait ses vacances en SUISSE et l’on avait jugé complètement inutile de le rappeler à LONDRES. L’assassinat de trois putains dans l’un des plus sales quartiers de la ville n’était aux yeux des Autorités qu’un banal fait divers. Une fois de plus, on classerait l’affaire avec la mention « meurtrier inconnu ».
Le tueur lisait les journaux. Or, ceux-ci étaient pleins d’articles consacrés aux « horreurs de Whitechapel ». Certains n’hésitèrent pas à écrire que ces crimes en série étaient une malédiction frappant les filles de mauvaise vie. C’était le bras de Dieu qui frappait ces pécheresses. Ces articles ne pouvaient qu’enflammer l’imagination d’un fou. « Central Office News », la principale agence de presse de Londres reçut une carte postale écrite à l’encre rouge, datée du 26 Septembre et signée « Jack l’Eventreur ». On crut à un canular de journaliste : ce n’en était pas un. Le texte était celui d’un maniaque :
 
« J’avais gardé du sang dans une bouteille, mais il a coagulé, qu’on dirait de la colle. L’encre rouge convient assez bien, j’espère. Pas mal, mon dernier boulot ! J’ai pas laissé à la dame le temps de piailler. Je suis contre les putains et je n’arrêterais pas de les découdre tant que je ne serais pas bouclé. J’ai bien rigolé quand j’ai lu l’histoire du tablier de cuir. Le coup du tablier quelle crise ! La prochaine fois, je couperais les oreilles de la dame et je les expédierais au Chef de la Police, histoire de rigoler un peu, quoi ! Signé : Jack l’Eventreur ; pardonnez-moi de ne pas signer de mon véritable nom.
P.S.  : à présent, ils disent que je suis médecin ! Bonne chance ! Ha ! ha ! »
 
Ce langage de voiturier ne signifiait pas que l’auteur était un illettré. L’écriture, plutôt belle, était celle d’un fonctionnaire soigné. L’inclinaison des lettres confirmait que l’individu était droitier. La carte postale avait été postée dans les beaux quartiers de Londres.
Scotland Yard crut à l’authenticité de cette carte postale, puisque le fac-similé en fut reproduit à des centaines d’exemplaires, puis placardé dans tous les lieux publics. Un communiqué de la Police métropolitaine invitait quiconque reconnaîtrait l’écriture à entrer en contact avec le poste de Police le plus proche. Ce fut l’affiche rouge dont l’apparition plongea Londres dans la peur. Le nom de Jack l’Eventreur devint aussi célèbre que celui de la Reine Victoria. Jamais criminel n’avait bénéficié d’une aussi éclatante publicité.
A présent, on connaissait, on croyait connaître les mobiles du tueur. L’Eventreur se prenait pour un justicier. Au nom de la morale, ou pour des raisons plus obscures, il menait la croisade contre la prostitution. Il annonçait qu’il allait récidiver et laissait entendre que la Police serait incapable de l’arrêter. Il agissait comme s’il voulait démontrer que le Ministère était incapable d’assurer la sécurité des Londoniens. Le 26 Septembre, précisément, la revue satirique « Punch » avait publié en première page une caricature représentant un policeman errant les yeux bandés dans un labyrinthe de ruelles mal famées. La gravure avait pour sous-titre « Attrapez qui vous pourrez ».
Les légistes avaient été étonnés par l’absence de viol, mobile ordinaire des agressions nocturnes contre des femmes. Aucune trace d’acte sexuel n’avait été décelée. L’Eventreur attirait les femmes dans des ruelles obscures ; il les étouffait, les égorgeait avec une lame d’au moins vingt centimètres, puis les éventrait. Il lacérait avec soin les organes symbolisant la féminité ; les seins et l’utérus dont il dispersait les morceaux sur le trottoir. La première victime, Martha TURNER, avait été massacrée de trente-neuf coups de poignard. De tels agissements étaient le signe d’une haine farouche du sexe féminin ou d’une grande impuissance. Les victimes du tueur n’étaient pas des professionnelles, mais des occasionnelles. C’était des chômeuses qui se prostituaient pour ne pas crever de faim. Elles n’avaient pas de domicile fixe. Elles passaient la nuit dans des dortoirs publics dont le gardien leur louait une paillasse. Ces vagabondes, souvent ivres, étaient une proie facile pour le meurtrier. Ann CHAPMAN et Mary NICHOLS, étant sans le sou, s’étaient vu fermer la porte des dortoirs. Elles s’apprêtaient à coucher dans la rue lorsqu’elles avaient rencontré l’Eventreur.
A Whitechapel, tout le monde devenait suspect. La Police visitait un par un les immeubles, des taudis sordides. Les enquêteurs étaient sûrs que le monstre résidait dans le secteur. Si, ses crimes accomplis, il disparaissait comme un fantôme dans ce dédale de ruelles puantes, cela voulait dire qu’il avait un refuge proche du théâtre de ses macabres exploits.
Jack l’Eventreur affectionnait les week-ends. C’était toujours en fin de semaine qu’il opérait. Le dernier week-end...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents