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pages
Français
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2017
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Publié par
Date de parution
29 novembre 2017
Nombre de lectures
0
EAN13
9782342158052
Langue
Français
« C'est le cœur lourd qu'il descendit les escaliers de l'immeuble et commença à marcher sans volonté vers le champ de foire et la gare. Il ne pensa même pas à aller voir Charlotte, sa vieille confidente. Il l'avait déjà fait peu de temps auparavant après la mort de son lapin (ou plutôt le meurtre de son lapin) et là, il n'aurait même plus la force de parler. Et pour dire quoi ? Les véritables désespoirs sont souvent silencieux... Quant à se confier auprès d'un adulte du collège, il avait déjà assez honte comme cela et craignait que ses épanchements ne soient répétés... Alors il marcha, il marcha... Tel “l'homme aux semelles de vent” qui trouvait refuge à ses chagrins dans mère Nature. » Son père qui l'écoute à peine, ses frères qui ne sont jamais loin de le mépriser, un quotidien de plomb... C'en est trop pour le jeune Nino qui claque la porte de l'appartement familial et fuit les siens... pour échouer dans un cirque où le jeune garçon se révèle peu à peu... Texte en forme de message d'espoir adressé aux jeunes qui désespèrent de trouver leur voie, le récit composé par Laure Saïdi développe encore une vision de l'école moins prison que tremplin pour accomplir ses rêves. Un livre optimiste, qui nous dit que certaines parenthèses enchantées peuvent devenir réalité !
Publié par
Date de parution
29 novembre 2017
Nombre de lectures
0
EAN13
9782342158052
Langue
Français
L'Odyssée de Nino
Laure Saïdi
Publibook
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'Odyssée de Nino
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://laure-saidi.publibook.com
Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite…
Aux collégiennes, aux collégiens qui s’ennuient vraiment en classe sans y entrevoir le phare du port d’arrivée…
À chacune, à chacun sa belle odyssée !
Chapitre I : C’est la rentrée !
Nino venait d’arriver au collège Madeleine Béjart. Il devait rentrer en 5 e et cherchait son nom dans les listes de classes affichées dans le vieux hall du collège. Il avait fait sa 6 e ailleurs et, suite à un déménagement, il venait d’arriver ici. Pas facile d’arriver de nulle part et de ne connaître personne… Surtout quand on a un petit gabarit, écrasé par un gros cartable sur le dos… Petit blond au regard azur, il prit un air blasé pour donner le change et passer incognito. Ça y est, il venait de trouver son nom : « Muche ». Il était en 5 e D. Alors qu’il se dirigeait vers la cour, il aperçut une petite brune aux cheveux courts devant lui qui interpellait une de ses copines, apparemment :
— J’suis trop contente, on est dans la même classe, la 5 e D ! Deux ans de suite, c’est chouette, on a de la chance !
Elle venait de s’adresser à une certaine « Clara », qui sortait du CDI, une pile de livres à la main, le nez dans un bouquin. Alors que la jeune fille approchait, un garçon qui courait tous azimuts 1 sans regarder où il allait vint la heurter ! Et comme si cela ne suffisait pas à sa muflerie 2 , il partit tout aussi vite, sans même s’être excusé, sans même s’être rendu compte de quoi que ce soit…
Clara, agenouillée, ramassait ses bouquins à terre. Lou vint lui prêter main-forte :
— On se range, Clara ?
— Ça a sonné ?
— Ben oui ! T’as pas entendu ?
Encore dans sa bulle, Clara leva enfin les yeux. Heureusement que Lou était là pour la tirer de sa rêverie, une fois de plus ! Elles vinrent se ranger devant Nino, en fin de rang. Dans le rang d’à côté, une fille d’origine asiatique, au sourire magnifique, les regardait. Ses cheveux noirs luisants encadraient son minois en deux tresses soigneusement faites.
— Salut les filles ! Je suis en 5 e C, moi… J’aurais tellement aimé être dans la même classe que vous deux !
— T’inquiète, on se retrouvera à la récré ! lui lança Lou, toujours aussi positive.
— Et puis, en 5 e C, il y a… moi !
Lalao venait d’arriver et se plaça à côté de Kim.
— Et moi ! ajouta Sacha, un beau petit brun à la peau mate et aux yeux marron.
Bien sûr, Lalao et Sacha étaient déçus aussi de ne pas être dans la même classe que Clara et Lou. Lalao, parce que Clara l’avait bien aidée à se défendre des quolibets 3 racistes du trio infernal qui la harcelait en 6 e constitué de Jimmy Râpe (qui avait enfin quitté le collège Madeleine Béjart en raison de son âge…) et de ses deux copains, Lucien Doucet et Clément Teur (quant à eux hantant toujours, hélas, les murs du collège !). Sacha, lui, était toujours aussi admiratif de la belle et brillante Clara…
— Vous n’êtes pas rangés ! cria un surveillant à un petit groupe d’élèves retardataires.
Le garçon brun qui avait bousculé la fille prénommée Clara un peu avant finit par daigner aller récupérer son sac dans un coin, et leur petit groupe se dispersa.
Au loin, Madame la Principale apparut. Le menton levé, l’air solennel 4 , elle s’approchait tout doucement. Elle venait passer ses troupes en revue.
— On s’range ensemble ? demanda le garçon retardataire à Nino, en fin de rang.
— OK !
— J’m’appelle “François” ! Et toi ?
— “Nino !”
— T’étais pas là l’année dernière ?
— Non, je viens d’arriver.
— Ouais, ça se voit ! Si tu sais pas, tu m’demandes ! Moi, j’connais tout l’monde ici !
Soudain, Nino sentit une petite main tâtonnant l’arrière de son bras, derrière lui, tout en fin de rang. Il se retourna et aperçut une fille l’index vertical sur sa bouche, les exhortant à se taire… Petite comme Nino (« Ouf, ça fait plaisir de ne pas être le seul petit ! », se dit Nino à cet instant T), cheveux lisses mi-longs bruns jusqu’aux épaules, elle portait de petites lunettes rondes fuchsia et une petite barrette assortie à droite dans les cheveux.
François la toisa du regard et ajouta, la désignant du menton à Nino :
— Elle, c’est miss Parfaite !
La petite brune soupira en haussant les épaules, en jetant un regard noir au François en question.
D’un coup, le silence se fit dans la cour. Madame la Principale se trouvait devant les rangées de 5 e , les mains jointes dans le dos, l’air péremptoire et muet. Les quatre classes de 5 e se jaugeaient du regard, épiant les nouveaux, évaluant la composition des classes…
Une nuée de professeurs surgit enfin dans la cour. C’étaient les professeurs principaux. Certains élèves espéraient untel ou unetelle (surtout pas celui-ci ou celle-là !) et les pronostics allaient bon train…
Monsieur Croche, professeur étourdi de physique, se dirigea vers la 5 e A. Heureusement, la Principale-Adjointe lui parla à l’oreille avant qu’il n’emmène les 5 e A. Il se confondit alors en excuses avant de comprendre son erreur et de se diriger ensuite vers la bonne classe , celle dont il était professeur principal, la 5 e D.
Un au revoir de la main à Lalao, Sacha et Kim qui attendaient toujours le professeur principal de 5 e C, et Clara et Lou quittèrent la cour pour monter en classe. Leur départ signait leur séparation définitive, la trêve de moments complices d’amitié pendant les cours… « Ainsi sont les rentrées, pleines de bonnes ou de mauvaises surprises », se dit Clara…
Arrivés en classe, les 5 e D prirent place et sortirent leur trousse et leur agenda pour noter les informations. Nous en étions à la liste des professeurs, et monsieur Croche annonça :
— En français, ce sera… mademoiselle Guimauve !
Un sourire joyeux éclaira le visage de Clara et Lou au deuxième rang !
Mais pourvu que monsieur Croche ne se soit pas trompé une deuxième fois ce matin !
— Quand aura lieu l’élection des délégués ? demanda François, la main levée.
— Question qui me paraît bien prématurée ! répondit monsieur Croche, accoutumé au tempérament bien trempé et volontaire de François pour l’avoir eu en 6 e l’année précédente déjà…
— Nan, mais c’est pour qu’ils aient l’temps de réfléchir pour qui ils vont voter ! répliqua le jeune audacieux, un brin mêle-tout des affaires de ses camarades…
Nino comprit vite qu’il était assis, au dernier rang, entre l’élève le plus frondeur de la classe à sa gauche (en dépit du caractère très « classique » et très sage de son prénom, « François »), et l’élève la plus timide du collège à sa droite, celle qui leur avait intimé 5 l’ordre de se taire de l’index tout à l’heure dans la cour.
Elle s’appelait « Cerise ».
Et si Nino se bouchait parfois l’oreille gauche, il tendait l’oreille droite pour entendre la petite voix frêle, à peine audible, de Cerise, de l’autre côté.
Chapitre II : En famille.
C’est dans une petite ville proche du collège Madeleine Béjart, où Nino pouvait d’ailleurs se rendre à pied, que la famille Muche avait élu domicile.
Dans une petite ville grise du Nord aux maisons en briques rouges, entourée d’une déchetterie et d’une sucrerie dégageant des odeurs nauséabondes selon la direction du vent. Certes, elle faisait rêver Nino quand il passait devant en voiture avec son père, lui rappelant la chocolaterie de Willy Wonka 6 , mais l’air était empesté souvent quand même à cause d’elle…
C’est dans un petit appartement trouvé en urgence lorsque la famille était arrivée, que vivait Nino, au-dessus du bar-tabac « Bistrot Jean-Pierre ».
— Tu peux baisser la télé, s’il te plaît ? J’arrive pas à faire mes devoirs…
— T’as qu’à mettre des boules Quies, p’tit crétin !
— S’il te plaît Jason ! Peux-tu baisser juste un peu ?
Pour toute réponse, Nino reçut une cannette de bière vide lancée vers lui de la part de son frère aîné Jason. Et un superbe rot venu de leurs profondeurs viscérales préparé de concert avec application de la part de ses deux frères suivants, Kévin et Melvin. Gros rire bien gras des trois frères aînés, Jason, Kévin et Melvin, avachis, en marcel, devant la télévision.
Rien à voir avec la mythologie ni avec la toison d’or pour le prénom « Jason », à prononcer bien sûr à l’américaine : « DJézonne ! » Yeah !!! Le choix des prénoms « Kévin » et « Melvin » était parti du même principe : « faire américain ». Quant à « Nino », lequel détonnait avec les trois prénoms précédents par sa consonance italienne, c’était sa mère qui, Dieu merci, s’était imposée, pour une fois, après avoir entendu la chanson On dirait le Sud , de Nino Ferrer…
Mais une mère, Nino n’en avait plus depuis plusieurs années. Elle était morte, ce n’était vraiment pas juste, mais il en était ainsi.
Nino n’avait plus que trois frères unis dans la méchanceté contre lui (c’était si facile et si minable…) parce qu’il était le dernier, soi-disant le « chouchou » (comme beaucoup de derniers), parce qu’il était en réalité le plus tendre, parce que c’était facile, et surtout parce qu’il était différent, parce qu’il voulait étudier, réussir sa scolarité de son mieux et à long terme (mais il ne le savait pas encore) acquérir les outils pour mieux pouvoir réfléchir …
— J’ai gagné dix euros, les gars !
C’était leur père qui venait de rentrer. Sa passion, c’était les tickets de jeux d’argent à gratter. Et il avait établi dans leur « culture familiale », certes involontai