La Charte des Sérénitins
89 pages
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La Charte des Sérénitins , livre ebook

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Description

« Tom se préoccupait très fort de ce quatuor d’enfants duquel émanait une détresse fortement perceptible. Ils avançaient dans la vie comme quatre aveugles qui se tiennent la main. Ils n’évoquaient jamais entre eux leurs diffi cultés personnelles. Ils n’en parlaient pas davantage avec Tom qui se défendait d’aborder ce sujet si délicat. Bien au contraire, aussitôt que les quatre amis étaient réunis, les visages tristes s’animaient de rêves et de sourires. Ces quatre-là ne se voyaient que pour s’évader, pas pour échanger leurs soucis. » Blandine, Blaise, Lambert et Paul, quatre enfants écorchés que la vie n’a pas gâtés, qui ont un héritage familial extrêmement pesant et qui ne parviennent à être heureux que par la grande solidarité qui les lie l’un à l’autre et grâce au soutien de Tom, un fauché du coeur qui les prend sous sa coupe et décide de les protéger en leur
offrant quelques clefs du bonheur. Avec sa Charte des Sérénitins et le retour de Tom, personnage principal de son premier roman psychologique, Luc Ruelle nous rappelle dans un livre délibérément enfantin que certains préceptes sont porteurs de bonheur et qu’il est important de s’en souvenir encore et toujours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342366761
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par la Société des Écrivains,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
info@societedesecrivains.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-36676-1

© Société des Écrivains, 2023
Grands arbres centenaires
Vous vous jouez de tout
Et vous faites de nous
Des êtres éphémères !
Tout comme je l’avais fait pour mes deux premiers livres, je dédicace bien évidemment ce livre à ma femme et à mes quatre enfants. Je vis toujours, après tant d’années, le grand amour auprès de toi, ma chérie. Et c’est un grand bonheur de voir l’entièreté du clan se réunir si souvent pour rire et se souvenir.
Je voudrais toutefois aussi dédier ce dernier écrit à tous nos petits-enfants : ceux qui sont déjà là, ceux qui sont peut-être en route et ceux qui arriveront un peu plus tard.
Pour notre Leo, que j’appelais à sa grande stupéfaction « Tonton Leo » et qui, avec sa si grande gentillesse et son sens de l’humour, a été le premier à bouleverser à nouveau mon cœur et celui de sa Mamily dans cette troisième partie de notre vie. Mon chéri, continue à grandir avec toutes ces qualités qui te caractérisent et font de toi un enfant si attachant.
Pour notre Elea, ma petite bibille. Tu as su immédiatement trouver ta place grâce à ton sourire irrésistible et à ton charme inénarrable. Ta détermination et ton courage si précoces nous époustouflent déjà. Tu nous apportes beaucoup de bonheur.
Pour notre Arsène, ce bébé gentleman si affectueux qui a cambriolé notre cœur. Ta malice et ta coquinerie nous procurent beaucoup de joie et animent nos jours.
Pour tous les autres que nous attendons avec l’impatience de parents comblés et qui ont la certitude qu’ils seront tous plus magnifiques et plus adorables les uns que les autres.
Pour les futurs tiens, Nana, et pour les futurs tiens, Moumy, j’ai demandé de laisser quelques pages blanches pour leur écrire à chacun un mot lorsqu’ils débarqueront.
Je reprendrai volontiers ma plume pour eux.
À savoir
Charte des Sérénitins
• Décret 1 : « Quelles que soient les difficultés, les parents doivent toujours aimer leurs enfants et les enfants doivent toujours aimer leurs parents. Quoi qu’il arrive. »
• Décret 2 : « Chaque jour doit être l’occasion de faire ou d’entreprendre une bonne action. »
• Décret 3 : « Donne sans cesse de l’amour. Tout le temps, partout et à tout le monde. »
• Décret 4 : « Écoute toujours l’autre. Sans l’interrompre avant qu’il n’ait pu communiquer ses émotions. Toutes ses émotions. Quelles qu’elles soient. »
• Décret 5 : « Une bonne explication supprime toujours les malentendus. »
• Décret 6 : « Surtout ne renonce jamais. Agis autrement, mais garde ton objectif. »
• Décret 7 : « N’oublie jamais de dire merci. »
• Décret 8 : « Sois toujours positif, même dans les situations les plus difficiles. Même quand tu es frustré. »
• Décret 9 : « Cultive les bons souvenirs. Oublie les mauvais. »
• Décret 10 : « Accomplis toujours le travail nécessaire. »
• Décret 11 : « Reste toujours fidèle aux autres et à tes convictions. »
• Décret 12 : « Crée toujours toi-même de nouveaux décrets en fonction de tes expériences. »
Dame Alicia : Blandine
Sir Baltimore : Blaise
Don Gonzalez : Paul
Chevalier de Villerose : Lambert
Prologue
Tom était comme hypnotisé par la blouse blanche de l’homme qui lui faisait face. Elle était immaculée et troublante comme une journée vide. Il entendait la voix qui lui parlait, mais ne lui prêtait que peu d’attention.
— De toute façon, vous n’avez pas le choix !
Tom savait qu’il n’avait pas d’alternatives. Cela le soulageait par ailleurs. Il n’aurait bientôt plus à se soucier de rien, même pas de lui-même.
— C’est dès à présent qu’il faut réagir. Demain sera trop tard.
Et toujours ce tablier dont le blanc le pénétrait et le ramenait en arrière, si loin dans le passé.
Tom
Tom était assis sur son vieux canapé en cuir beige. La nuit tombait progressivement et une pénombre triste et pesante, à peine combattue par les deux petits lampadaires qui ne faisaient que décorer le salon, gagnait peu à peu la pièce. Le décès récent de sa mère avait ravivé avec une rapidité et une force démesurée tous les supplices et les lancinements de son enfance. Tous ces tourments qui avaient transformé son enfance en un véritable enfer et avaient fait de lui un être cacochyme. Aujourd’hui, il avait peur de sombrer à nouveau dans sa détresse et de retourner d’où il venait : un département psychiatrique.
Tom se sentait en outre horriblement seul. Cela faisait quelques années déjà qu’il ne voyait plus la bande des quatre. Les enfants dont il s’était tant occupé avaient grandi et s’en étaient allés chacun de leur côté. De temps en temps, il voyait encore Blandine et Paul, mais il n’avait plus rien à leur apprendre de la vie. Ils étaient mariés et avaient des enfants. C’étaient eux maintenant les éducateurs. Lambert avait quitté la Belgique depuis belle lurette. Quant à Blaise, il avait compensé l’absence de père par une relation fusionnelle avec sa femme et ses enfants. Tom n’était plus son père spirituel. Ce rôle-là aussi s’était évanoui.
Mais, plus encore que l’isolement et le sentiment d’inutilité, Tom craignait surtout que ses quatre protégés ne s’éloignent trop l’un de l’autre au risque de perdre tout le bénéfice de la relation qu’ils avaient forgée les uns avec les autres et qui leur avait permis à tous de s’élever au-dessus de la misère de leur existence. Tom était tracassé. Il aurait tant aimé que tout redevienne comme avant. Ce serait mieux pour lui, mais ce serait également mieux pour eux.
Tom se cassait la tête pour trouver une route qui ramène en arrière, un chemin qui permettrait de réunir encore et toujours les quatre compères. C’était ça ou retomber dans les souffrances insupportables qui avaient bercé son enfance et se retrouver confronté à la vacuité de sa vie.
Blaise
Blaise, satisfait comme tous les jours de sa vie depuis qu’il avait quitté l’orphelinat, rentra chez lui le sourire bonhomme. Il devinait que son fils et sa fille l’attendaient avec l’impatience d’un enfant qui sait que, comme presque tous les jours, son père va lui rapporter des bonbons ou des autocollants de sa collection préférée. Blaise s’arrêta devant la lourde porte en chêne de l’hôtel de maître qui lui servait de demeure. Il extirpa une clef de sa poche, ouvrit la porte et pénétra dans l’immense couloir qui servait jadis d’entrée pour la calèche. La maison résonnait déjà des bruits d’un enfant qui dévalait les marches de l’escalier à toute vitesse. Son fils apparut au mitan de l’escalier, suivi à courte distance de sa femme qui tenait leur fille dans les bras. Blaise embrassa sa femme et ses enfants en leur faisant une petite caresse dans les cheveux tout en leur tendant un énorme sachet de friandises.
— Tu exagères toujours ! lui dit son épouse avec une moue de faux reproche.
Blaise gagna le salon en souriant. Il préférait exagérer plutôt que de rationner. Il désirait tellement que ses enfants bénéficient de l’amour que lui n’avait jamais reçu. Il contourna la table et s’assit dans le fauteuil en tissu lie-de-vin qui dominait la pièce. Sa journée avait été mouvementée, comme d’habitude, mais il était malgré tout parvenu à faire sa bonne action quotidienne. Aujourd’hui, il était allé jouer au clown dans un orphelinat pour faire rire les enfants. Il se remémorait maintenant le visage hilare de certains qui avaient passé une bonne journée ; enfin une journée en tout cas moins pire que les autres.
Le métier de Blaise était singulier et distinctif : il proposait ses services pour reconstituer l’arbre généalogique des familles désireuses d’explorer leurs ascendances. C’était une vraie passion pour lui et il ne se lassait pas de faire des recherches pendant plus de huit heures par jour pour émerveiller ses clients. Et si rien de particulier ne caractérisait l’arbre généalogique d’une famille, il lui arrivait d’inventer une petite idée qui allait procurer beaucoup de bonheur. Blaise était persuadé qu’un moment de bonheur excusait parfaitement un petit mensonge. Il regrettait d’ailleurs qu’on ne lui ait jamais menti quand il était enfant. Cela l’aurait probablement fort aidé, car il se serait dépêché de croire tous les mensonges qui lui auraient apporté un peu d’apaisement.
Confortablement installé dans son fauteuil, il déplia le journal communal qu’il venait d’aller chercher en rentrant chez lui. La première page était décorée en forme de deuil et le titre l’interpella immédiatement :
« Un être bien singulier vient de disparaître. »
« Tom l’enfant, comme il se surnommait lui-même, ou le voleur de caresses comme l’appelaient ses voisins, nous a quittés. La vie de Tom présentait deux caractéristiques importantes. D’une part, il avait passé sa vie entière à se préoccuper du bonheur des enfants, d’autre part, il avait créé un petit musée original qu’il avait intitulé “L’essentiel” et qui regroupait toutes sortes d’images ou d’objets qui avaient trait au baiser. On pouvait y trouver des photos de personnes qui s’embrassent, des cartes postales avec une trace de rouge à lèvres ou encore des photos de séparation dans les gares ou les aéroports mettant en scène des personnes s’envoyant un dernier baiser de la main.
Tom l’enfant s’en est allé comme il a vécu : de manière anonyme, ne laissant derrière lui qu’un pli adressé à un notaire. »
Blaise reposa le journal sur la petite table en bois clair qu’il utilisait pour poser ses pieds. Une larme jaillit à la source de ses yeux. Il pencha sa tête vers l’avant et se laissa aller à pleurer comme un enfant. Il avait le sentiment d’être redevenu orphelin. Les souvenirs se battaient dans sa tête. À l’origine, ils étaient quatre.
… Il y a bien longtemps : le bois de Sombreville
— Crois-tu qu’i

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