La Plonge, le poste qui tue - Tome I
82 pages
Français

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La Plonge, le poste qui tue - Tome I , livre ebook

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Description

Les frères Holly ont tout d'une famille respectable : un arrière-arrière-grand-père qui a fait fortune comme chercheur d'or, un restaurant 5 étoiles dont ils se partagent la direction, un personnel dévoué, des femmes charmantes et des enfants adorables... Pourtant, c'est bientôt l'année du rituel : le sacrifice du gibier. Une nouvelle fois, la famille va se réunir dans son ranch du Dakota du Nord. Comme tous les trois ans et demi, ces aristocrates vont enlever leur masque et montrer leur vrai visage. Sans le savoir, Marco et Diarra ont postulé pour le mauvais poste, la plonge, le poste qui tue... Une satire sociale à la sauce serial killer, voici le menu aussi effrayant qu'alléchant que propose Ketty Jeannot. Farce noire, critique hardcore de l'Amérique de Trump, ce thriller cynique dénonce le racisme larvé d'une société à deux niveaux et délivre avec jubilation une galerie de portraits aussi dégénérés qu'insoupçonnables.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mai 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342160871
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Plonge, le poste qui tue - Tome I
Ketty Jeannot
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Plonge, le poste qui tue - Tome I
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://ketty-jeannot.fr
 
Aux murs étaient accrochées des casseroles dorées, des photographies de la famille Holly, des peintures avec l’image des bovins décorés avec goût ; dans la pièce se trouvaient des vieux meubles français, des recueils de poèmes étaient posés sur le bar évoquant la finesse intellectuelle du peuple français, des grands noms d’époques anciennes tels que La Fontaine et Molière… Une idée cherchant à transcender l’ordinaire des clients du « Bovine d’or ». Andrew est l’un des petits-fils du défunt propriétaire mineur d’or, Frédéric, le multimillionnaire français qui avait fait fortune dans l’or. Le restaurant rappelle la belle époque où les gens venaient concrétiser leur rêve américain dans l’or, l’apparence architecturale du bâtiment laisse paraître les traces coloniales de la France. Andrew Holly balaie le restaurant du regard et se dit dans son for intérieur qu’il a une dette envers son arrière-arrière-grand-père Frédéric Holly : préserver à vie ce patrimoine parce qu’il a une importance particulière à ses yeux. Ainsi il a pensé à faire venir du vin provenant directement des châteaux français pour réapprovisionner le restaurant « Bovine d’or » situé au Connecticut. Ils sont trois frères à diriger le restaurant, tous directeurs : Andrew, directeur de marketing ; Dan, directeur d’hygiène pour vérifier les aliments dans les chambres froides ; le dernier, Gad, directeur financier. La vie semble réussir pour ces trois frères américains de lignée française. Aux États-Unis, ils sont le modèle type de la réussite. Des variétés de vins rangées dans la cave : vin Pichon-Comtesse, un classique de grands vins de Pauillac, une région du nord de Bordeaux, les châteaux Lafite-Rothschild, Latour, Bellegrave et Gaudin… toute une liste d’adresses des experts en vin depuis 1855. D’anciens recueils de poèmes sur les vins français posés sur le bar attirent la curiosité des clients et occupent leur temps avant l’arrivée des plats.
— Qui est cette femme ? demande Dan au serveur.
— C’est une habituée, elle prend toujours un thé noir très sucré.
La cliente essaie d’engager une conversation, elle s’excuse dans un chuchotement.
— Elle est de quelle marque, votre chemise ? Dans quel magasin l’avez-vous achetée ? J’aimerais bien l’offrir à mon mari pour son anniversaire.
La tête rentrée dans les épaules, il répond :
— Je ne me souviens plus, peut-être dans l’un des magasins du centre commercial.
— D’accord, merci. Je vous le dis, c’est très chic, c’est digne d’un grand couturier, votre chemise.
Alors que Dan part contrôler le frigo afin que rien ne lui échappe, il remarque la femme seule assise devant une table et qui le fixe.
— Ça va ? Quelqu’un s’occupe de vous ? Il fait chaud ce matin ! dit-il par courtoisie tout en faisant des allers-retours afin de récupérer des packs de bière pour alimenter le frigo du bar.
Elle prétexte le fait de vouloir une adresse dans le quartier. Dan s’arrête pour lui parler. La conversation se tourne vers des renseignements concernant un concurrent.
— Vous êtes… détective ? lui demande-t-il, parce qu’elle semble curieuse.
Celle-ci, pour le détromper, répond :
— Je suis membre du corps syndical des commerces de ce secteur.
 
Au cœur de l’été, la femme de Dan, ennuyée, décide de créer une sortie entre dames, histoire d’oublier la routine. Fanny passe récupérer Branda, la femme de Gad, et, ensemble, elles partent rejoindre l’autre belle-sœur, Djenny, la femme d’Andrew.
Le temps est clair et chaud pour ce mois de juin, elles se promènent ensemble, fières de leur lien par alliance. Puisqu’elles s’entendent comme des sœurs, ensemble elles discutent de leur centre intérêt commun : la dernière collection de lingerie de Victoria Secret.
— Nous ne partirons pas en voiture séparément aujourd’hui, dit l’une des femmes, c’est notre journée de shopping, nous la passerons ensemble.
Alors que l’après-midi devait être belle, soudain le ciel s’obscurcit, le tonnerre résonne dans le ciel, la pluie commence à tomber. Cela plombe l’ambiance et les femmes s’empressent d’entrer pour s’abriter chez Fanny, sa maison étant la plus proche.
 
Retour au restaurant.
Lundi matin, 11 heures, les employés s’activent pour nettoyer la salle et ranger les nappes, sortir les plats du chef et les vins, rien ne doit se faire négligemment.
Le plongeur éthiopien Marco finit son café puis s’engage dans ses corvées. Il est approximativement midi, les clients ne vont pas tarder à venir. Tout le monde doit être à son poste.
— J’ai sorti les calamars.
— Non, ce n’est pas la peine, il n’en reste pas assez, tu risques d’être embêté, dit Dan.
— Téléphone pour toi, Ernst !
— Non, dites-lui qu’il est occupé. Regagne ton poste, ordonne Dan.
Comme à l’accoutumée, les clients viennent nombreux.
— Chaud devant, dit l’hôte de table, Edward, tenant plusieurs plats à la main.
Tous semblent être sur leur pied de guerre, ils se bousculent.
 
Fin du service de midi, réunion. Le directeur donne le bilan de la journée. Dan dit :
— On était débordés, aujourd’hui.
— On a eu plus de couverts que prévu, il faut un deuxième plongeur pour seconder Marco, conseille le chef cuisinier Steve Kandal.
 
Il est 18 heures, le restaurant reprend. Le directeur Dan vérifie si tout le monde est là, ensuite vient le repas collectif des employés du restaurant.
Ils préparent individuellement leur plat préféré et rejoignent le groupe du personnel dans la salle à manger, ils discutent ensemble de sujets variés.
Le directeur Andrew lance un défi aux serveurs : si un serveur arrive à vendre quinze bouteilles de vin, il lui en sera offert une.
— Il faut se motiver, raconter l’histoire de ces bouteilles aux clients, en leur rappelant qu’elles proviennent directement de châteaux français. La taille des portions que vous servez ne doit être ni trop grosse ni trop petite, elle doit être au juste milieu, conseille-t-il au chef cuisinier.
Dans la salle à manger règnent un climat de confiance et toute absence de discrimination.
L’ambiance est accueillante, les employés considèrent les patrons comme une seconde famille. Il n’y a pas de saute d’humeur ni de violence chez eux.
 
Un mardi matin, journée de travail comme les autres, la sonnerie retentit. Le facteur est à la porte, il tend un courrier à Thomas, le fils de Dan. Une surprise l’attend. Il ouvre l’enveloppe et voit qu’il a été pris à l’université prestigieuse de Harvard pour le métier d’architecte. Il saute de joie et attend le retour de sa maman. Une idée lui vient en tête d’appeler tout de suite son père au restaurant pour lui annoncer la bonne nouvelle. Dan accueille la nouvelle comme une bouffée d’oxygène et promet de fêter ça ce soir en famille, car ses horaires ne sont pas les mêmes. Habituellement, il ne croise personne quand il rentre à la maison pour une sieste. Pour ne pas louper cet événement important, exceptionnellement il rentre à 19 heures pour savourer la nouvelle. Harvard, pour son père, est la première étape à franchir pour s’assurer un avenir. Avoir un diplôme de l’université de Harvard c’est l’assurance pour un jeune de se voir ouvrir toutes les portes, car les enseignements sont de qualité. C’est ce qui lui vaut cette réputation. Harvard c’est l’université des futurs dirigeants.
19 heures, Dan est rentré, la famille l’attendait. Heureux, il embrasse l’adolescent et le félicite.
— Je suis fier de toi, dit-il.
Pour l’occasion, sa femme, qui est aux fourneaux, prépare en entrée des escargots marinés et en plat du gratin de pommes de terre à l’américaine. Dan sort une bouteille de champagne de sa cave pour accompagner le dîner. La discussion s’installe sur le don de surdoué de son fils.
— Déjà tout petit, à la clinique, le pédiatre m’avait dit qu’il percevait quelque chose de différent chez lui, que les autres bébés n’ont pas : un bébé de trois mois qui s’intéresse déjà aux jouets. Regardez-moi ça, personne ne t’a jamais surpris en train de faire tes devoirs et tu nous donnes toujours satisfaction.
Une fois la table desservie, Thomas s’est retiré pour rejoindre son petit frère dans sa chambre et l’accompagner dans sa séance de jeux vidéo. Entre-temps Fanny range les couverts dans le lave-vaisselle. Dan la suit à la cuisine et l’attire contre lui pour l’embrasser lentement, son torse pressé contre celui de sa femme. Dan veut la déshabiller pour contempler chaque centimètre de son corps tout en savourant la douceur de sa peau.
— Tu sais que cette soirée a éveillé mes envies, j’ai envie de te faire l’amour ici.
— Arrête ton cinéma ! Avec les enfants c’est impossible, ils risquent de nous surprendre, on monte dans la chambre.
Dan la prend par la main.
 
La semaine suivante.
15 heures. Le restaurant est calme, presque tous les employés sont partis pour reprendre à 19 heures. Mathis, le cousin des frères Holly, demande à Dan de l’accompagner chez le garagiste car sa voiture est en panne.
— Non, il n’en est pas question ! dit-il. Cette manie de m’attendre partout et tout le temps m’exaspère. Il y a des attitudes qu’il faut éviter d’adopter parce qu’il y a des précautions à prendre.
Gad les surprend dans le couloir en train de s’embrouiller et coupe la conversation.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Ma voiture est en panne, je dois me rendre chez le gar

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