La Vie, c’est rien que du cinéma, ou inversement
142 pages
Français

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Description

Un enterrement met en scène la comédie humaine le temps d’une minute de silence ; la vie et la mission insoupçonnées d’un réverbère ; le destin de deux frères jumeaux... canins ; retour sur une mode subie par toute une génération : la cagoule ; le cauchemar d’un déjeuner de famille vécu par un adolescent ; à observer ses semblables sur une terrasse de café, un homme en oublie de vivre l’instant présent, le sien...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748374780
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Vie, c’est rien que du cinéma, ou inversement
Hervé Gransart
Publibook

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14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Vie, c’est rien que du cinéma, ou inversement
 
 
 
 
Pour Annick, Mélanie, Jérémy, mes trois Amours,
 
À Laurie, ma sœur chérie.
 
À tous ceux que j’aime, tous ceux qui sont là, le chanceux c’est moi.
 
 
 
Pour Catherine P.
 
Vous avez été un exemple d’humilité, de courage et de compassion. Nous n’étions amis ; juste proches de plus de deux ans d’une thérapie, dont il ne me reste que votre photo encadrée sur une étagère.
 
Vous ne vous êtes jamais plainte du mal qui vous a foudroyée en trois semaines. Je m’apitoie sur mon propre sort, pourtant jusqu’à votre dernier souffle, vous avez eu, vous, le courage de me soutenir, de me réconforter à trouver les mots justes ; honte à moi de n’avoir pas su voir cela. Votre perte de poids apparente que vous justifiiez par un petit « tout va bien » de votre voix douce et tendre, aurait dû m’alerter, si je n’avais été trop aveuglé par mon gros nombril.
 
Merci pour tout, chère Catherine, je n’ai pas retenu tous les conseils, mais votre amour des humains demeure pour moi un exemple des valeurs que chacun doit entretenir en lui et veiller à ce que jamais la flamme ne meure.
 
Catherine tu es vivante dans mon cœur et mon esprit.
 
 
 
Action !
 
 
 
De l’insignifiante légèreté de la vie, son seul contrepoint demeure la mort. Mais de tout ceci, que reste-t-il ? Pas grand-chose, des vies de comètes dont la trace furtive n’est connue que de peu de monde.
 
On empile ses actions les unes après les autres, elles n’ont que peu de liens, peu d’intérêt et pas de grande logique. De cet écheveau décousu, il ne reste qu’une poignante superficialité. Des actions suspendues dans l’infini et l’espace sans liaison, où se mêlent la grande et la petite histoire de tout un chacun. La vie est décousue, mirobolante, anecdotique, fantastique et en même temps vaine, d’une vacuité assourdissante.
 
On pourrait discourir à l’envi, des heures durant, sur cette frivolité existentielle, sans aboutir à grand-chose de bien concret, de bien discernable. Si l’on tente un quelconque parallèle avec le 7e art, n’est-il pas amusant de s’interroger sur la place que nous occuperions dans ce grand maelström ? Ce que nous vivons n’est-il pas, après tout, rien d’autre qu’un vaste film de série B, projeté sur les murs crasseux de nos vies en déshérence ?
 
Quel rôle, dès le départ, nous a-t-on attribué ? Certains sont parvenus à s’approprier le premier, cela arrive. Le beau rôle, celui qui ne vient qu’une fois, celui que l’on ne rejoue pas.
Cependant, sur cet immense plateau cinématographique, que vaut la vie ? Son instantanéité la rend effroyable et en même temps un tant soit peu envoûtante. Aussi la prise ne se fait qu’une fois, les raccords sont interdits, aucun doublage image, ou son, n’est autorisé. Pas de répétition, pas de jeu à vide. Il faut être bon du premier coup et connaître son texte par cœur. Pas si facile de n’être que simple mortel.
 
Au fil du temps, de celui qui coule, insidieux, inexorable, on peut se demander quelle place nous avons occupée : scénariste, réalisateur de nos vies. Ou plutôt metteur en scène ou acteur, même dans les seconds rôles, après tout, ne vaut-il pas mieux intégrer la toile en bon second, que de boucher la vue en tentant de percer en mauvais premier ?
 
Comme tout endroit, toute communauté bien construite, il existe d’autres postes, d’autres fonctions extrêmement importantes qui, si elles n’existaient pas, empêcheraient l’existence même du long-métrage. Les décors, la technique, la bande-son, les costumes, tout le monde interprète sa partition avec plus ou moins d’anicroches, de fausses notes, où les erreurs de casting se révèlent être dramatiques.
 
À la toute fin des séquences tournées vient la petite main qui, en compagnie du réalisateur, façonne, peaufine l’œuvre, pour finalement mettre une dernière fois la main et le ciseau à la superproduction, qu’elle parachève en péplum, en navet ou en chef-d’œuvre primé dans les festivals.
 
Par-dessus tout ce petit monde, rayonnent certains nantis, ceux qui s’attribuent un rôle incontournable, la pierre angulaire de tout film. Le poste qui a le droit de vie ou de mort, à tout le moins de faire exister le film. Le producteur, grand argentier, un rôle rarement de composition pour beaucoup. Mais pour tout film, sa présence est nécessitée indissociable de la faisabilité de l’opération.
 
Juste à côté, il y a toujours le grand ordonnateur, le dieu vivant orchestrant les uns et les autres, le grand architecte de cette vaste comédie. La maison de films qui distribue, vend, prolonge ou écourte la diffusion.
 
Quand, de mélodrame en aventure ou de film comique en thriller – à chacun de choisir son genre – la vie coule paisible, sachant quelle n’est jamais un long fleuve tranquille, je garde à portée de main mon gilet de sauvetage, pour éviter le naufrage.
 
C’est pourquoi je ne cesse toujours de me demander si la vie ne serait pas finalement que du cinéma ou l’inverse.
 
Coupez ! elle est dans la boîte…
 
 
 
Leader
 
 
 
Tu es fort, commettre d’erreurs, tu ne peux pas
On te voit leader, tout le monde emboîte ton pas
C’est l’image que tu as toujours défendue
Le personnage que tu as montré aux individus
 
As-tu le choix ? As-tu d’autres possibilités ?
Est-il trop tard pour saisir une opportunité ?
Pourtant, tu es semblable à cette foule
Tu ignores, tu te trompes et tu roules
 
Tu es le chef des bureaux, le rêve des actionnaires
Le timonier que l’on croit visionnaire
Le capitaine face au sort
Toute séduction dehors
 
Tu voudrais bien de l’aide, tu voudrais ne pas être seul
On te juge, tu ne supportes plus et tu gueules
Personne ne connaît la réalité de ce que tu vis
Mais tout le monde a son avis
 
Tu le vis mal, mais c’est l’image que tu as voulue
Finalement n’attends-tu pas la main tendue ?
Viendra-t-elle vraiment pour t’aider ?
Sauras-tu alors la saisir pour te soulager ?
 
Tu es le chef des bureaux, le rêve des actionnaires
Le timonier que l’on croit visionnaire
Le capitaine face au sort
Toute séduction dehors
 
Il faudra bien que tu vives avec cette image
Celle que tu as laissée à tout cet aréopage
Tu te rebelles de leur importance
Tu leur accordes trop de puissance
 
Vis les instants comme si c’étaient les derniers
Laisse tes jurés te crucifier
Quoi que tu fasses ne trouvera grâce, rien ne sera bien
Aime, crois et fais ce que tu dois, ta vie t’appartient
 
Tu es le chef des bureaux, le rêve des actionnaires
Le timonier que l’on croit visionnaire
Le capitaine face au sort
Toute séduction dehors
 
Tu es le roi des paranos
Le timonier des fous
Le capitaine des barjots
A fleur de peau jusqu’au bout.
 
 
 
P’tit Frère
 
 
 
Allez p’tit frère, te prends pas la tête, t’es pas obligé de faire de ton mieux.
Allez p’tit frère, t’es pas obligé d’être le meilleur
Te prend pas la tête, tu vas y arriver.
Ta vie t’appartient. Personne n’a à te juger
Tu fais comme tu veux, comme tu peux
Pourquoi écouter les autres te dire ce qui est bien, ce qu’il faut faire ?
Tu augmentes la pression. Mais de toute façon, à leurs yeux ce ne sera jamais suffisant.
Et eux que font-ils ? C’est toujours plus facile de regarder les autres que de se corriger
Allez p’tit frère, pleure pas, ton corps se tord de douleur
C’est ton cerveau qui va exploser, même lui refuse de continuer le jeu
Dans ce monde, il faut être un adulte sans jamais l’être vraiment
Il faut être mature, fort, beau et impeccable
Mais rassure-toi, pas un ne remplit ces conditions.
Alors c’est plus simple de l’exiger des autres
C’est ainsi, on n’y peut pas grand-chose
Alors p’tit frère, ne sombre pas
Ne leur fais pas ce plaisir
Avance comme bon te semble
Vis ta vie à toi
Pas celle qu’ils t’imposent
Pas celle qu’ils n’osent
Tu deviendras ce que tu seras
C’est au mieux écrit
Au pire c’est ainsi
 
 
 
Les mots pour l’écrire
 
 
 
On ne joue jamais avec les mots. Rien ne sert d’en faire un beau, un bon ou un joli à tout prix. Il existe des lois sacrées, qu’elles soient écrites ou pas ; elles sont bien présentes, garantes du bon fonctionnement ; gardiennes de l’au-delà de l’écriture.
On ne recherche jamais le mot pour le mot, le mot à mot, le jeu de mots, encore moins le gros mot, on finit toujours par le payer un jour ou l’autre. Ne pas respecter ce principe, c’est être à terme puni, jeté, rejeté, sans mot dire.
 
On se croit plus fort, plus malin, dictionnaire en main tel un chevalier invincible que rien n’arrête, surtout pas un mot. Que peut le mot, pensez-vous ?
Là, lascivement vautré de noir sur une blanche feuille pacifique et sans défense. Que peut-elle, la petite conjonction de coordination avec ses petites lettres, contre l’auteur tout puissant ?
Même le verbe ne viendra pas à bout de l’écrivaillon imbibé de sa vanité, saoul de son ego.
 
Pourtant, pourtant… trop de verbiage, de phrases pompeuses, de mots alambiqués, de formes sentencieuses ennuient et tuent irrémédiablement le lien créé entre deux êtres, celui qui écrit et celui qui lit.
 
Parce que respecter le mot, sans forcément se plier aux codes d’une poignée de vestales aigries et imbues, grisées de leur moi surdimensionné, est une valeur absolue. Respecter l’expression entraîne vers les hauteurs. C’est une valse interminable qui attire et porte dans un mouvement extatique. Les phrases fusent, tournoyantes, enivrantes. Un mot at

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