Le chant du rossignol , livre ebook
78
pages
Français
Ebooks
2012
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La flamme vacillante d’une unique bougie projette sa faible lumière à travers les ténèbres. Les bougies ne peuvent jamais brûler plus de deux heures, une fois que les gardiens ont fermé la porte du conteneur: à cause du manque d’oxygène, elle finissent par s’éteindre. Ce sera d’ailleurs bientôt le tour de celle-ci.
Le sol craque. Quelqu’un doit être en train de se lever et de trébucher contre les corps assoupis pour aller au seau qui sert de toilettes. J’essaie de faire abstraction de ce bruit. Puis, soudain, sans avertissement aucun, des mains enserrent mon cou comme un étau. Mes yeux s’ouvrent aussitôt, mais il fait trop sombre pour que je puisse distinguer quelque chose. J’entends alors un son rauque et je sais que c’est elle, la femme folle, qui ne relâche pas son emprise. Je me redresse, mais je n’ai pas de souffle pour crier, et je ne suis pas assez forte pour me dégager. Je fais donc la seule chose que je puisse faire: avec ma main libre, je tape sur la paroi du conteneur et donne aussi des coups avec mon pied. Tout autour de nous, des prisonnières se réveillent. L’une essaie de tirer la femme loin de moi, mais celle-ci a maintenant une main sur ma gorge et l’autre accrochée à mes cheveux qu’elle tire de toutes ses forces. Je réussis à prendre une bouffée d’air et à émettre un cri. Les autres prisonnières se mettent elles aussi à hurler et à donner des coups sur les parois. Puis, on entend des cris provenant de l’extérieur, des pas rapides et, finalement, le grincement des verrous qui s’ouvrent et le petit bruit caractéristique quand l’air pénètre à l’intérieur du conteneur. Les portes s’ouvrent brusquement.
Mes yeux me brûlent, lorsqu’une torche projette sa lumière vive sur mon visage. Un gardien tire brutalement la femme folle loin de moi et lui tape sur la tête et sur le corps avec sa matraque. Je m’effondre en suffoquant. Les hommes la traînent à l’extérieur et claquent à nouveau la porte derrière eux. Les autres femmes se précipitent vers la minuscule fenêtre, si petite qu’une seule personne peut voir au dehors. Celle qui parvient à observer la scène dit en chuchotant:
– Ils sont en train de la frapper!
– Ils l’ont attachée dehors…
Puis, mes codétenues reprennent leur position allongée, aspirant à quelques heures de repos supplémentaires avant que les gardiens ne reviennent pour nous conduire au terrain qui sert de toilettes.