Le Jardinier Apostolique
142 pages
Français

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Le Jardinier Apostolique , livre ebook

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Description

Régis Mauger est jardinier. Après avoir perdu sa femme et son fils dans un accident, il décide de devenir curé dans l’espoir de les retrouver au paradis. Mais peu à peu, l'idéalisme de son engagement initial s'estompe et il finit par révéler sa vraie nature : celle d'un curé de campagne ignoble et sournois, médiocre dans la vie comme devant l'autel.

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Informations

Publié par
Date de parution 10 janvier 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332530998
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-53097-4

© Edilivre, 2014
Du Même Auteur
Du Même Auteur Aux éditions Edilivre :
– Le Testament Olographe , roman 2010
– La Rançon du Bonheur , roman 2010
– Itinéraire d'un Penseur Atypique , contes 2011
– Le Dernier Adieu , récit 2011
– Virtuellement Vôtre , récit 2011
Aux éditions Publibook :
– Le Miroir Récurrent , nouvelles 2010
– Bagatelles Contemplatives , poésie 2010
Le Jardinier Apostolique
 
 
Parmi les différentes régions qui composent la France, la Normandie occupe une place à part. Tout ce qui fait son identité, sa gastronomie et son terroir, a un cachet si personnel qu’on ne saurait confondre la Normandie avec une autre région, même si l’on ne vient en France que très rarement. C’est que cette contrée a été façonnée par l’Histoire, au fil des siècles, et au fur et à mesure que l’identité nationale se forgeait. Avant l’invasion des peuples venus du Nord, les Vikings, elle s’appelait la Neustrie. De nombreux chefs avaient régné sur elle, et la région était christianisée depuis longtemps, ce qui avait contribué à son développement. Une fois envahie et occupée par ces fameux Vikings, elle devint la Normandie, le pays des hommes du Nord, ces cruels « Northmanni », dénommés ainsi d’après un terme francique latinisé. Et à partir de 1204, elle fut incorporée au royaume de France, ce qui lui permit d’évoluer en même temps que lui, notamment sur les plans administratif et religieux. Mais parmi cette entité régionale prononcée, il existe plusieurs subdivisions locales, comme par exemple le Pays de Bray, le Pays d’Ouche, le Perche, le Bessin, ou, pour la narration qui nous intéresse ici, le Pays d’Auge.
Le Pays d’Auge a souvent été défini comme l’archétype de la Normandie. Il résume en fait tout ce qui a rendu célèbre cette région, et tous les clichés de carte postale, tous les stéréotypes plus ou moins heureux sont effectivement contenus et réunis dans cet endroit. En fait le Pays d’Auge peut être défini comme une microrégion, d’environ 70 kilomètres de long sur 40 de large. C’est bien peu de choses à l’échelle d’une nation, mais cela a suffi pour synthétiser toutes les caractéristiques de la Normandie, et pour en réaliser la quintessence dans des conditions optimales. Pour ce qui concerne son étymologie, on trouve dès le IX ème siècle sa forme latinisée « Algia » sur des manuscrits. Au XI ème siècle, on rencontre aussi la tournure romane « Alge » qui deviendra par la suite Auge. Mais le paysage boisé et verdoyant qui caractérise le Pays d’Auge est l’aboutissement d’une longue évolution. A l’origine, tout comme la majeure partie de la Gaule, l’emplacement de l’actuelle Normandie était essentiellement constitué de forêts. Ce furent d’abord les peuples celtes qui le défrichèrent peu à peu. Puis, après la christianisation de la région, les moines entreprirent durant le Moyen Age un gigantesque travail de déforestation, qui permit bientôt aux paysans de cultiver des champs et d’élever du bétail, sur d’anciennes parcelles boisées. Une chose se remarque également, quand on remonte aux origines du Pays d’Auge : la ville de Lisieux a toujours été sa capitale et sa ville principale. Dès l’Antiquité, une tribu celte, les « Lexovii », s’était établie sur l’emplacement de ce qui correspond à l’actuelle ville de Lisieux. Et lorsque par la suite la puissance romaine y établit son administration, une fois la Gaule conquise par César, la cité des Lexovii devint naturellement la « civitas Lexoviorum », la ville des Lexoviens. A l’apogée de la civilisation gallo-romaine, ce qui correspond à l’actuelle ville de Lisieux fut même appelé « Lexoviorum Noviomagus », ce dernier terme signifiant « nouveau marché » en latin. Et, de fait, cette vocation de carrefour naturel du Pays d’Auge et de ville de marchés ne devait plus quitter la ville de Lisieux : ce sera sa raison d’être pendant des siècles, et aujourd’hui encore on y trouve les jours de marché des produits typiquement locaux, qu’on aurait du mal à se procurer ailleurs. Tandis que les conversations avec les commerçants, ou dans les cafés établis à proximité, servent un peu de baromètre social. L’argent dépensé dans le Pays d’Auge par les parisiens ou les gens de passage ayant une fonction de régulateur sur l’économie locale. Ce qui fait de Lisieux une ville tout entière vouée au commerce et au négoce, de par sa situation géographique. C’est aussi une étape sur l’axe ferroviaire Paris-Caen-Cherbourg, et avant que l’autoroute de Normandie n’existe, l’ancienne nationale 13 reliant les mêmes villes passait aussi par là. D’autre part, on ne saurait conclure cette introduction sans mentionner la dimension religieuse de la ville. Lisieux est en effet renommée pour avoir hébergé une sainte, à la fin du XIX ème siècle. Elle est connue aujourd’hui sous le nom de « Sainte-Thérèse de l’enfant Jésus ». Et la dévotion suscitée par le culte que les pèlerins lui rendent a été suffisamment importante pour justifier au XX ème siècle la construction d’une imposante basilique, bâtie sur une colline, et qui domine toute la ville. Cette ferveur cultuelle, puis culturelle, a fini par attirer des croyants du monde entier. A telle enseigne qu’à l’heure actuelle Lisieux est le deuxième centre de pèlerinage de France, juste après Lourdes. L’impression qu’on peut éprouver en l’abordant de n’importe quel côté n’est pas sans faire penser à la vision d’une sorte de Rome normande en miniature : une petite merveille d’éternité, sise dans la verdure, et dont la modestie n’a d’égale que la saveur du terroir local. Autant d’atouts supplémentaires pour les restaurateurs et les hôteliers, jamais à court d’arguments pour fidéliser une clientèle qui n’est pas insensible à l’attrait du cidre, de l’eau-de-vie ou du pommeau. Tandis que les légendaires fromages augerons et la viande provenant des herbages tout proches ne sauraient laisser indifférents les milliers de pèlerins qui font le voyage tous les ans. Si l’on peut prier dans un beau cadre, c’est bien, mais si on y mange bien c’est encore mieux ! Et ce constat semble résumer la prospérité apparente de la ville, bonifiée par des générations d’activité lucrative, de commerce placide et de bon aloi.
Sur le plan religieux, Lisieux possède aussi un riche passé, qui est bien antérieur à la vocation de sa sainte. Après la chute de l’empire romain, Lisieux devint en effet un siège épiscopal. La juridiction de l’évêque de Lisieux s’exerçait alors sur tout le Pays d’Auge. Au Moyen Age, Lisieux fut même le siège temporaire des 7 évêques de Normandie, à une époque où la ville dépendait déjà de la province ecclésiastique de Rouen. Ce n’est qu’en 1855, bien après la fin de l’Ancien Régime, donc, que l’évêché de Lisieux fusionna avec celui de Bayeux : ce fut la création du diocèse de Bayeux et Lisieux, qui existe toujours aujourd’hui, en 2013. Et même si Lisieux a souffert lors des bombardements de 1944, même si elle perdit pour l’occasion 800 habitants et même si ses anciennes maisons à pans de bois furent détruites, son aspect actuel est suffisamment convaincant pour renouveler constamment la foule des pèlerins qui s’y presse, toute l’année. On ne saurait quitter ni dénigrer un endroit qui attire les gens, naturellement, depuis l’Antiquité. De génération en génération, Lisieux a été et reste la capitale du Pays d’Auge, le carrefour naturel de tout ce qui y grandit et y vit, alors pourquoi changer une équipe qui gagne ? C’est donc en fonction de Lisieux, et d’après son modèle et sa mentalité, que le reste du Pays d’Auge s’est développé et a évolué.
Voilà qui nous amène à parler du thème de cet ouvrage, celui racontant la vocation d’un curé de campagne, un curé de campagne en Pays d’Auge, durant la seconde moitié du vingtième siècle. L’endroit choisi n’est en effet pas anodin, car il correspond à un lieu symbolique, celui de la France rurale, à une époque où la religion catholique avait encore une emprise sur la population qui y habitait, en raison du poids de la tradition et de préjugés séculaires. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il ne serait peut-être pas inutile de connaître plus en détail l’existence de l’intéressé, savoir d’où il venait, de quel milieu il était issu et pourquoi il était devenu comme cela.
Régis Mauger naquit en 1922 à Saint-Julien-Le-Faucon, un bourg situé à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Lisieux, et faisant partie de son arrondissement. Son père était jardinier de métier, et son grand-père maréchal-ferrant. C’est donc tout naturellement que Régis apprit à cultiver les fleurs et les légumes, quand il n’allait pas à l’école. En fait, rien ne le prédisposait à devenir curé, et il fallut un événement dramatique pour qu’il se décide à aborder la question. A part cela, et avant d’en arriver là, sa jeunesse fut ordinaire, laborieuse et bucolique à la fois, comme pouvait l’être celle d’un petit provincial dans ces années-là, durant la période de l’entre-deux guerres. Il apprit ainsi à s’occuper des ruches et à faire du miel. Et dès qu’il eut 16 ans son père le confia au jardinier du château voisin de Grandcamp, qui pensait prendre sa retraite dans quelques années et qui préparait déjà sa succession. Durant sa jeunesse, Régis Mauger apprit donc les métiers de jardinier et d’apiculteur dans les règles de l’art, dans la mesure où ces domaines d’activité sont situés aux confins de l’art véritable, de par le potentiel poétique qu’ils suggèrent. Et qu’ils exigent même de leurs adeptes les plus expérimentés.
On ne saurait non plus passer sous silence l’étroite symbiose qui unit le jardinier avec les plantes qu’il cultive, et qu’il entretient. Le moment de la réc

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