La lecture à portée de main
67
pages
Français
Ebooks
2016
Écrit par
Didier Hamoneau
Publié par
Albouraq
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Publié par
Date de parution
01 novembre 2016
Nombre de lectures
39
EAN13
9791022501729
Langue
Français
Publié par
Date de parution
01 novembre 2016
Nombre de lectures
39
EAN13
9791022501729
Langue
Français
COLLECTION ISLAM AU PRÉSENT
DIRIGÉE PAR ERIC GEOFFROY
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1438 - 2016
ISBN : 979-1-02250-172-9 – EAN : 9791022501729
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction par quelque procédé
que ce soit, sont réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
LE JIHÂD
ANTITHÈSE DU TERRORISME
D IDIER H AMONEAU
I. LES DIFFÉRENTES SORTES DE JIHÂD (" EFFORT ")
Par le Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux.
Gloire à Celui dont l’évocation ( dhikr ) apaise les cœurs 1 , à Lui qui est La Paix ( As-Salâm ) 2 , Lui qui fait descendre Sa Paix ( Sakîna ) 3 dans le cœur du combattant de l’âme ( mujahhid ul-nafs ) 4 , Lui qui libère le croyant de la prison du bas monde 5 et qui le comble de grâces dans l’éternelle Demeure de la Paix ( Dâru s-Salâm ) 6 .
Et que la Grâce divine et la Paix soient sur Son Élu Muhammad, Miséricorde pour les mondes, ainsi que sur sa famille et ses compagnons. Amîn !
Les attentats terroristes qui ensanglantent principalement les pays à majorité musulmane (et secondairement le reste du monde) sont pour la plupart revendiqués par des organisations concurrentes entre elles et qui se présentent comme « islamistes, salafistes, djihadistes globales et takfiristes ». Or, ces bandes criminelles composées d’ignorants et d’hypocrites sont en réalité aux antipodes des vrais Anciens ( salaf ) de la communauté musulmane, lesquels Anciens étaient de pieux musulmans fidèles à Dieu – exalté soit-Il ! – et fidèles à Son Messager, le Prophète de la miséricorde, sur lui la Grâce divine et la Paix ! Leur pseudo-« jihâd » (soi-disant dans le « sentier de Dieu ») est en réalité une vraie sédition ( fitna ) sur les pas du Diable. Ces takfiristes (littéralement : « excommunicateurs ») se sont en fait eux-mêmes excommuniés de la communauté musulmane, car « celui qui porte le sabre contre nous n’est pas des nôtres » a dit le Prophète Muhammad, sur lui la Grâce divine et la Paix ! 7
Par le présent ouvrage, nous allons essayer, si Dieu le veut, de clarifier la notion d’effort dans la voie de Dieu ( jihâd fi sabil-illâh ) pour démontrer qu’elle est aux antipodes du terrorisme, dont la méthode principale est le meurtre délibéré d’innocents sans défense, et dont le but est de déclencher des guerres civiles et étrangères en vue de prendre le pouvoir partout dans le monde. Nous nous éclairerons pour cela à la lumière du Coran, qui est la Parole de Dieu, à la lumière des Hadîths (Paroles prophétiques) qui explicitent le Coran, à la lumière du Consensus des Anciens, et enfin à la lumière de l’exégèse des Savants de la Communauté musulmane dont une des fonctions est d’interpréter au mieux les Textes sources (Coran et hadîths) en fonction des réalités mouvantes de ce bas monde, selon les lieux et les époques.
Le mot « jihâd » signifie effort soutenu, combat, zèle. La plupart des oulamâ’ (savants religieux) ont toujours distingué plusieurs sortes et plusieurs niveaux de jihâd .
Il y a le « jihâd ul-nafs » (combat sur soi) qui est le plus difficile, et donc le plus « grand » : c’est le combat mené contre les quatre adversaires « intérieurs ». Le plus grand de ces adversaires, c’est soi-même : c’est-à-dire l’ego ou âme charnelle ( nafs ) instigatrice du mal (tant qu’elle n’est pas domptée) ; puis viennent la séduction de la présente vie en ce bas monde ( dunyâ ) et la passion mondaine ( hawâ ), et enfin la suggestion satanique. Ces quatre adversaires ont pour fonction de nous détourner de Dieu ‒ exalté et magnifié soit-Il ! ‒, et c’est pourquoi nous devons lutter contre eux afin de nous rapprocher de Dieu, exalté et magnifié soit-Il ! Dieu a ainsi voulu que Sa proximité soit désirée et obtenue de haute lutte par Ses meilleures créatures.
Il y a aussi le « meilleur jihâd » ou le « plus noble jihâd » ( jihâd al-afdal ) qui consiste à dire la vérité face à un oppresseur. Cette dernière forme de jihâd – non militaire – est cependant un combat « extérieur » par la parole, et ce combat nécessite certes un grand courage, car le témoin de la vérité s’expose alors au martyre sans pouvoir se défendre physiquement. Durant treize ans, à La Mecque, le Prophète et ses Compagnons menèrent ces deux formes de jihâd non violents, à savoir le jihâd ul-nafs pour dompter l’âme et le jihâd al-afdal (verbal) contre les tyrans mecquois, afin d’élever la Parole de Dieu, exalté et magnifié soit-Il !
Puis il y a le « petit » combat ( jihâd al-asghar ) extérieur pour améliorer les choses extérieures, pas forcément par la violence d’ailleurs. Il comprend également le combat contre les adversaires extérieurs réellement hostiles à l’islâm (parmi les incroyants ou parmi les hypocrites). Mais ce « petit jihâd » ne suffit pas au salut si le grand jihâd intérieur n’est pas préalablement mené par le croyant. Pour preuve, le Prophète a cité le cas d’un combattant musulman grièvement blessé, mais qui était en réalité un « compagnon du feu » et qui s’est suicidé. En effet, l’action pieuse n’est validée que selon l’intention ( niyya ). Le jihâd (quelle que soit sa forme) doit être fait non pour plaire aux autres, mais uniquement pour obéir à Dieu, exalté soit-Il ! Cela vaut pour toute action pieuse, car « les actes ne valent que par les intentions » a dit le Prophète Muhammad. 8 Pour les femmes, le grand Pèlerinage ( hajj ) est un jihâd , c’est-àdire un « effort soutenu » dans la voie de Dieu. 9
Notre illustre Imam Abû Hâmid al-Ghazâlî (m. 505 h. / 1111 apr. j-c.) indique que le « grand jihâd », également appelé « jihâd ul-naf s » (le combat de l’âme), désigne la lutte intérieure pour réformer ses propres mœurs, conformément à la Loi divine et prophétique ( sharî‘ah ). C’est un processus de purification (également appelé taçawwuf ) du cœur et de l’âme, qui nécessite un combat contre soi ( nafs ), contre le désir passionnel ( hawâ ), contre Satan ( shaytân ) et contre les séductions du bas monde ( dunyâ ) . Quiconque lutte contre ces quatre adversaires avance dans le sentier de Dieu, mais quiconque abandonne ce grand jihâd , renonce en fait à la guidance de Dieu, exalté et magnifié soit-Il ! Pour l’Imam al-Ghazâlî, le grand jihâd est appelé ainsi parce qu’il est encore plus difficile à mener que le combat militaire. Il écrit que le petit jihâd , en comparaison du grand, est « comme un léger souffle de vent sur la mer agitée » (dans Ihyâ’ ‘Ulûmad-Dîn , « Revivification des sciences de la religion »). 10
Pour sa part, le docteur hanbalite Ibn al-Qayyim al-Jawzî (m. 751 h / 1350) écrit que le jihâd a quatre échelons : « Le jihâd contre son propre ego, le jihâd contre Satan, le jihâd contre les infidèles et le jihâd contre les hypocrites. » Et il ajoute : « La lutte contre son âme charnelle ( nafs ) consiste à s’imposer l’apprentissage de la vérité, sa pratique, sa propagation et l’endurance des peines inhérentes à cette tâche. Combattre Satan consiste à résister aux choses suspectes, aux plaisirs charnels, aux doutes au sujet de la foi et aux mauvaises idées qu’il suggère. La lutte contre les infidèles et les hypocrites se fait par le cœur, par la langue, par les biens et par les personnes. La main joue un rôle plus déterminant dans la lutte contre les infidèles. La langue est à utiliser quand on lutte