241
pages
Français
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2017
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Ebook
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Publié par
Date de parution
01 janvier 2017
Nombre de lectures
199
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
13 Mo
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01 janvier 2017
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Français
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Distribution
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7 rue Henri François
77330 OZOIR-LA-FERRIÈRE
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Fax. 01 60 34 35 63
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© Dar Albouraq
Tous droits de reproduction, d’adaptation
ou de traduction par quelque procédé que ce soit,
sont réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
1437-2016
ISBN 979-10-2250-152-1 — EAN 9791022501521
DROIT & JURISPRUDENCE
MOHAMED RAMOUSI
Le livre de la
PURIFICATION
DROIT CANONIQUE COMPARÉ
Système de transcription des lettres arabes
Nous adoptons une transcription simplifiée.
Pour les citations, nous respectons celle des auteurs dans la mesure du possible.
LETTRE ARABE
TRANSCRIPTION
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a/â
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b
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INTRODUCTION
1 Tradition, sources et transition
Il est courant d’entendre parler de la construction d’un islam d’Europe, voire d’islams au pluriel, qu’ils soient de France, de Belgique ou d’ailleurs, représentés le cas échant par des organismes locaux. Ce qui me semble être nécessaire, tout au moins, c’est de donner de la cohérence aux musulmans d’Occident.
À mon sens, pour se réaliser, l’islam d’Occident devra prendre un élan qui se traduit par une mise en avant de l’héritage théologique dans sa diversité, afin que s’amorce une production théologique référencée et éveillée, ancrée et circonstanciée.
La démarche entreprise a pour deux buts principaux : (i) sortir de l’enseignement par la pure retransmission ( taqlīd ), et (ii) mettre fin à la répétition sur base des obédiences des pays d’origine sans regard porté vers les autres horizons. Il conviendra donc d’envisager cet héritage théologique avec un sens critique sérieux et constructif.
Les musulmans d’Occident se côtoient, mais agissent encore trop souvent selon ces schémas de répétition afin de préserver l’aspect culturel qui a été mêlé, le plus naturellement du monde, à la théologie de leurs pays d’origine.
Cette volonté de préservation de l’héritage culturel est un mécanisme de défense prévisible des groupes minoritaires qui craignent de voir leurs identités – symbolisées par l’héritage – diluées dans la société majoritaire, et ce jusqu’aux spécificités du petit village d’origine. Le souhait de préservation des pères est d’autant plus important lorsqu’ils voient se métamorphoser sous leurs yeux la culture de leurs enfants, la langue qu’ils parlent et les mœurs particulières qu’ils font leurs. Au fond, ils savent ce qu’il en adviendra et ils en sont aussi responsables par leur choix d’émigration.
En Occident, des spécificités locales et une culture des musulmans d’Occident existent et se fraient un chemin qui devra connaître cette même logique d’enchevêtrement avec la théologie.
Pour ne citer qu’un exemple, les théologiens musulmans d’Occident ne peuvent que très difficilement parler en termes d’usages ( ‘urf ) des musulmans de France ou d’Allemagne. Or cet usage devrait constituer une source argumentative ( dalīl ), dans la formulation théologique et normative en particulier. Mais pour l’heure, chaque obédience des musulmans d’Occident stagne, voire se borne dans son extrême isolement ethnico-culturel par des mosquées, par des lectures exclusivistes et par des enseignements monolithiques.
Pourtant, ce n’est que lorsque les musulmans marcheront les uns vers les autres malgré leurs cultures d’origine qu’ils se retrouveront à la croisée des chemins, dans la juste intersection qui se situe à mi-chemin de tous les bords, celle de l’équilibre et de la cohérence communautaire, car la théologie concerne et parle à l’individu, mais aussi au groupe. Il est temps que les groupes se réunissent autour de quelques socles communs pour former une certaine cohérence. Et il est temps que soient activés le processus de transition et d’implantation théologiques ainsi que la stimulation d’une intelligentsia musulmane productive.
2 Du besoin de production théologique en occident
Le droit musulman correspond à la théologie pratique de l’enseignement islamique. S’il est étudié en se coupant des réalités vécues, il passe à côté de sa fonction fondamentale : répondre aux questions avec le savoir des sources et les subtilités du contexte. Si les théologiens, les imams et les enseignants se coupent physiquement et intellectuellement de la base, ils ne pourront pas comprendre la réalité de terrain et seront limités aux bornes d’une bulle communautaire et théologique. Il n’est pas possible d’appliquer le droit aux questions nouvelles sans la maîtrise de ces deux paramètres. J’entends, par rupture physique, l’environnement circonscrit exclusivement ou presque dans le circuit fermé des lieux communautaires (les mosquées, les associations musulmanes, les conférences religieuses). Et j’entends, par rupture intellectuelle, l’importation de discours et de règles du monde majoritairement musulman. Cette approche en circuit fermé au sein duquel la rencontre avec des non-musulmans est occasionnelle (organisation d’évènements) ou sans réelle proximité (les voisins, les passants, etc.) détache l’analyse du vécu et du champ de l’expérience. Par exemple, comment analyser une question liée à la situation d’un musulman dans son lieu de travail sans avoir connu de près cette réalité ? L’avis émis dépend de la connaissance réelle du terrain ou, a contrario, de la méconnaissance de ce que vivent les personnes qui posent des questions. Une approche normative en vase clos en serait bien trop limitée. Une règle normative nous enseigne que le jugement d’une chose dépend de la représentation que l’on s’en fait : « al- ḥ ukm ‘ alā šay’in far ‘ un ‘ an ta ṣ awwurih ».
Avec une telle logique, il suffirait de traduire d’anciens ouvrages qui possèderaient à la fois le tampon du savant prestigieux des premiers siècles de l’islam et l’assurance de l’orthodoxie. De fait, il est plus facile de traduire et d’acheter des ouvrages attribués à Ibn al-Qayyim ou à Ibn Qudāma et de les placer en tête de gondole pour le prestige et pour rester dans le circuit traditionnel.
Toutefois, le changement commencera par là, par un certain intérêt pour ce qui se fait en matière théologique en Occident. Ainsi s’opérera un rapport d’émulation vers plus de culture de l’islam d’Occident au sein de la population et vers une production encouragée qui donnerait bien plus de matière contextualisée à débattre que ce dont nous disposons actuellement. Les auteurs seraient poussés à se surpasser et cela stimulerait les lecteurs à avoir un sens critique sur ce qui les entoure et les concerne. La croisée des chemins dont je parlais se fera au carrefour des réalités vécues et partagées, de la pensée et des réflexions théologiques dites, écrites et concernant les musulmans soucieux d’une pratique fidèle aux enseignements. C’est par cette culture de l’islam d’Occident que celui-ci prendra la place qui lui revient.
3 Méthodologie
Le fiqh désigne la théologie pratique ou le code normatif qui renferme les règles pratiques du musulman. Bien-sûr, il y a une différence radicale entre citer la norme religieuse des écoles sunnites et décrire la réalité actuelle. Telle que formulée dans un contexte historique des empires musulmans, la norme religieuse des écoles sunnites était plutôt un travail de juristes destiné à intégrer un corpus de lois officielles coercitives dont l’infraction fait encourir des sanctions sur le plan pénal. En 2015, en Occident – comme presque partout en Orient où l’on parle de qānūn –, le fiqh relève de l’éthique personnelle et représente incontestablement plus un code moral reprenant des règles morales qu’un droit au sens historique avec des lois qui le constituent. Toutefois, nul grief à parler en termes de droit pour deux raisons m