Le Roman de ma vie
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Le Roman de ma vie , livre ebook

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Description

« Pour parler de moi, il aurait été juste que j'évoque ma famille, mes grands-parents et leurs parents... Sauf que j'en suis incapable. Non pas que j'aie la mémoire qui flanche, non. Simplement, je ne les ai jamais connus et surtout j'ignore tout d'eux. Leurs noms, leurs origines, si j'ai des oncles ou des tantes... Je n'en ai pas la moindre idée. Tout ce que je sais, je l'ai appris de ma mère. Et c'est bien peu de chose, car elle-même ignorait tout de son passé familial. Mais pour que vous compreniez, le mieux est de tout reprendre au début. » Le Roman de ma vie est l'histoire de Ghislaine Mauras, plus particulièrement une partie de son enfance. L'auteure nous y fait le récit intime et sensible depuis son placement à la naissance dans les foyers de l'assistance publique, notamment auprès de Madame Moreau. Nous la suivrons dans ses divers déménagements de Nice aux Tuves (où sa mère avait également passé son enfance), dans sa scolarité à Entrevaux, dans les rencontres qui ont marqué sa petite enfance et enfin dans un dernier déménagement à Saint-Gilles. Marchez dans les pas et les souvenirs de la petite Gilou, petite fille touchante et pleine de vie, entremêlés de photographies personnelles, que ce soit de sa mère ou des différents lieux qui ont marqué les premières années de sa vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342165920
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Roman de ma vie
Ghislaine Mauras
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Roman de ma vie
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet
ghislaine-mauras.publibook.com
 
À Banco, pour m’avoir sauvé la vie,
À Papa, d’avoir été là,
À Elsa, pour son travail,
 
 
Merci !
 
1
Pour parler de moi, il aurait été juste que j’évoque ma famille, mes grands-parents et leurs parents… Sauf que j’en suis incapable. Non pas que j’aie la mémoire qui flanche, non. Simplement, je ne les ai jamais connus et surtout j’ignore tout d’eux.
Leurs noms, leurs origines, si j’ai des oncles ou des tantes… Je n’en ai pas la moindre idée.
Tout ce que je sais, je l’ai appris de ma mère. Et c’est bien peu de chose, car elle-même ignorait tout de son passé familial.
Mais pour que vous compreniez, le mieux est de tout reprendre au début.
Ma mère, Henriette Valérie Dalco, à ce qu’elle m’a dit, n’a jamais su qui étaient les siens. Elle est née le 27 avril 1919, mais c’est à peu près tout ce qu’on savait.
Car Valérie – c’est ainsi qu’on l’appelait – était une enfant de l’Assistance publique. Elle avait été confiée à l’établissement de Draguignan. Était-elle une enfant trouvée ? A-t-elle été abandonnée ? Nul ne le sait. Moi, y compris.
Toujours est-il qu’à l’âge de dix ou douze ans, elle a été envoyée dans les Alpes-de-Haute-Provence, à une douzaine de kilomètres du village fortifié d’Entrevaux, dans un lieu situé en montagne et appelé Les Tuves. Elle y a été placée, charge à elle de participer aux travaux des champs et de la maisonnée. Une vie rude, mais qu’importe ! Pour la première fois de sa vie, elle était entourée et vivait dans une famille qui la traitait comme l’une des leurs.
Entre son placement du côté des Tuves aux alentours de 1930 et l’année de ma naissance, je n’ai aucune idée de ce qu’a pu être sa vie ?
Donc, en plus de n’avoir aucune information sur mes aïeux, toute une partie de la vie de ma mère m’est totalement inconnue. J’ai appris par la suite qu’à ma naissance, ma mère avait déjà une fille de neuf ans, qui ne vivait pas avec elle.
D’ailleurs, de ma mère, je ne possède qu’une seule photo. Elle me tient par la main, je dois avoir quatre ans. Elle est habillée avec classe d’un tailleur sombre, chaussée d’escarpins à talon et arborant ce même air sévère que je lui ai toujours connu.
 
 
2
Moi, Ghislaine Yvonne Dalco, j’ai vu le jour le samedi 19 novembre 1949, à la maternité de l’hôpital Cimier, de Nice.
Et j’ignore encore aujourd’hui pourquoi ma mère se trouvait à Nice et qui était mon père. Pas un mot de tout cela sur mon acte de naissance.
Ma mère ne m’a pas gardée avec elle et dès ma naissance, j’ai été placée chez des « nounous » qui m’ont, si je puis dire, élevée.
Je n’ai pas de souvenirs de ces dames, exception faite de la dernière en date, Madame Moreau.
J’avais à peine trois ans, mais je m’en souviens comme si c’était hier. Et croyez-moi, celle-là, j’aurais préféré l’oublier.
Elle gardait les enfants des mères de l’Assistance publique ou de mères célibataires. En tout cas, elle était payée pour ça. Car de toute évidence, garder les enfants, pour elle, ce n’était pas une vocation.
Nous étions trois à vivre à son domicile : Martine qui avait une semaine de plus que moi, Pierrette sa sœur âgée d’environ deux ans et moi.
Entre Madame Moreau et moi, ce n’était pas l’amour fou. Nous n’avions aucun atome crochu ! Elle ne m’appréciait pas. Et je le lui rendais bien. Brune, très grande, forte, coiffée d’un chignon haut perché sur son crâne, l’air toujours revêche – un peu comme ma mère ! – elle me faisait penser à un chameau…
Autant elle avait l’air d’apprécier les deux sœurs, autant moi, ce n’était pas le cas. Du coup, quand mes deux « copines » faisaient des bêtises, c’est moi qui me faisais gronder !
Je me souviens qu’un jour, en l’absence de notre garde-chiourme – eh oui, elle nous laissait toutes seules – Martine et Pierrette ont sorti d’un placard bas farine, pâtes, riz et casseroles pour en faire des « gâteaux ». Inutile de vous dire que quand Madame Moreau, en rentrant, a vu les dégâts, elle était furieuse.
Sauf que les chipies, solidaires, m’ont désignée comme la coupable du capharnaüm et j’ai eu droit à la fessée. J’ai eu beau me défendre, ma parole ne valait pas grand-chose. J’étais minoritaire.
Du coup, la fois d’après, quand Madame Moreau est partie faire ses courses, elle a pris soin de m’enfermer à clé, seule, dans une chambre.
C’était sans compter sans l’ingéniosité sans pareille des enfants.
Martine et Pierrette ont dû me passer la clé sous la porte et moi, au lieu d’ouvrir, je m’en suis emparée et l’ai jetée par la fenêtre, dans le boulevard. J’avais dans l’idée que faisant cela, je me mettais à l’abri de ma tortionnaire : si elle ne pouvait entrer, alors j’étais en sécurité !
Quand Madame Moreau est rentrée, elle s’est mise à hurler :
— Ouvre ! Mais ouvre donc !
— Je ne peux pas ! J’ai plus la clé. Je l’ai jetée par la fenêtre.
Suite à ma réponse, le silence s’est installé. Un peu comme le calme avant la tempête… Moi, sentant la punition arriver, je suis allée me cacher dans l’angle d’une commode et me suis faite toute petite.
Madame Moreau, quant à elle, n’a pas perdu de temps, elle est revenue accompagnée d’un serrurier qui a facilement ouvert la porte de la chambre.
J’avoue que je n’ai aucun souvenir de la punition qui a certainement suivi. Et tant mieux. Ce ...

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