Les Berges du Marais - Tome 2
242 pages
Français

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Les Berges du Marais - Tome 2 , livre ebook

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Description

« Cette nuit du mois de mai était claire ; la pleine lune brillait de sa plus belle parure or pâle et scintillait pour ses visiteurs. Ils étaient au rendez-vous d'ailleurs, silhouettes fantomatiques se confondant avec les arbres, les arbustes et les haies : ils avançaient dispersés à travers la forêt, silencieux et sur leurs gardes. Parfois, les branches moins entrelacées et enserrées laissaient filtrer un rayon de l'astre nocturne et on pouvait apercevoir en une fraction de seconde des visages masqués aux yeux étrangement brillants, aux membres crispés et pourtant se mouvant avec une agilité précieuse dans ce dédale émeraude. Ces êtres noctambules s'avançaient prudemment jusqu'à la lisière de la forêt. Là, ils stoppèrent tous et leurs yeux se fixèrent sur une vision merveilleuse. À environ 350 pieds, trônait un prince des ténèbres. » En janvier 1790, fuyant Paris, Laetitia revient sur Angoulême où elle retrouve sa famille. Il lui faudra chercher et sauver son frère Matthieu et sa sœur Camille. En quête perpétuelle, nourrie d'idéaux révolutionnaires, il faudra à la jeune femme prendre en main son propre destin... Épaulée d'une galerie de personnages hauts en couleur, l'héroïne des « Berges du Marais » traverse l'Histoire et les tragédies, mûrit, se cherche, se perd et se trouve enfin, au fil d'une épopée pleine de souffle digne des plus grands romans d'aventures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342167184
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Berges du Marais - Tome 2
Laetitia Montou
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Les Berges du Marais - Tome 2

 
Photographie de l’auteur : © Stéphane Yvernogeau – http://www.steph92.book.fr
 
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://laetitia-montou.com
 
 
 
À monsieur Pénicaut Jean-Pierre qui m’a donné la passion de l’histoire et des livres
1
Laetitia était bien.
Le géant blond la tenait fort dans ses bras et elle ne sentait presque pas la morsure du froid sur ses jambes et ses pieds. Le soleil allait se lever, et ils étaient sortis de Paris.
Yann connaissait bien la ville et ils avaient évité les comités de surveillance. Ils laissèrent la grande ville sans un regard derrière eux, c’est vers l’avenir qu’ils tournaient leurs regards. Les chemins devenaient étroits, remplis d’ornières et d’énormes pierres, mais Laetitia ne remarquait pas ces détails, son regard foncé et le regard clair étaient loin d’ici. Bien plus loin que l’horizon.
La forêt s’épaississait autour d’eux, et ils continuaient à marcher, absents du monde réel ; ils fuyaient non la vie, mais allaient à sa rencontre pour l’aider dans son combat contre la mort. Maintenant, ils avaient quitté la route et un petit chemin les guidait à l’intérieur d’une vaste forêt. D’immenses chênes regardaient, amusés et attendris, ces voyageurs qui se laissaient guider par le destin. Le soleil perçait de ses rayons faibles et tremblants le pied de ces centenaires ainsi que le sol recouvert de feuilles agglomérées. Il leur donnait vie, les chauffait et les illuminait d’une teinte orange étrange.
Deux yeux noirs furent surpris par l’arrivée de ces deux égarés. La forme féline et svelte virevolta dans un nuage de brume qui s’éclaira alors de reflets rouges, bleus, verts et or. Les pieds menus firent quelques pas dans la direction opposée aux visiteurs, puis, ils se retournèrent à nouveau, frôlant une toile d’araignée tout ourlée et perlée par la rosée matinale, brisant la petite gelée scintillante qui craqua sous le poids léger des pieds nus. Ceux-ci revinrent à leur position première, et les deux yeux noirs scrutèrent les deux importuns, traversant de leurs piques acérées la brume qui se dissipait sous la morsure chaude du soleil.
Soudain, les yeux perçants s’ouvrirent franchement, la bouche rouge pulpeuse s’arrondit comme celle d’un enfant, puis s’élargit en un grand sourire qui fit remuer deux oreilles parées de larges anneaux d’or, à demi dissimulés sous un foulard aux fils d’or.
Soudain, telle une gazelle, la créature s’élança derrière les deux formes nappées dans la brume. Elle s’approcha silencieusement, ne faisant pas craquer les branches et les feuilles mortes, d’une démarche féline. Alors qu’elle ne se trouvait qu’à quelques pas de ces deux êtres fantastiques, elle se planta alors droite, marchant jusqu’à présent courbée, mit ses mains sur les hanches et dit dans un murmure, qui fit l’effet d’un cri dans l’atmosphère calme et silencieusement étrange de cette forêt.
« Gadjes ! »
Les deux silhouettes se retournèrent, surprises devant cette apparition fantomatique et multicolore.
« Malaga ! »
Laetitia avait de suite reconnu la fière gitane.
Elles restèrent ainsi l’une devant l’autre, sans un mot, dans cette forêt gelée que réchauffait le faible soleil de janvier. Il n’y avait pas besoin de questions ni de réponses entre amies : qu’importait ! Du moment où elles étaient réunies.
Malaga les conduisit au camp qui s’éveillait. Elle trouva la bande de petits échevelés qui courraient partout en se poursuivant, et reconnut les couples qui l’avaient adoptée après l’avoir soignée et sauvée de la mort.
La Bibi, l’ancêtre de la tribu, qui était sa conscience surtout ; enfin, Matéo, le chef.
Nul ne posa de question aux voyageurs. Ces derniers mangèrent à la pauvre table de la tribu.
 
Le soir, ils chantèrent et dansèrent autour du feu pour fêter les retrouvailles ; et lorsque les braises allaient s’éteindre, Matéo, le camp regroupé autour de lui, s’avança vers Laetitia et Yann. Il tenait un superbe cheval par un licol ; il le tendit à Laetitia et lui souhaita bon voyage.
La jeune fille était trop émue pour pouvoir prononcer un mot : elle s’avança doucement vers le chef :
« Entre phral , il n’y a pas de place pour les mercis, mais mon esprit et mon cœur restent à vous. »
Dans les yeux sombres de Matéo, la fierté flamboyait dans la nuit. Laetitia était heureuse de comprendre et d’aimer ce peuple fantastique ; elle ne put s’endormir jusqu’à l’heure du départ alors que la nuit régnait encore sur le royaume de France.
Laetitia et Yann amenèrent le beau cheval de couleur ébène et sortirent du camp endormi. Une forme surgit de l’ombre, devant Laetitia. Celle-ci n’en fut pas surprise, elle attendait l’au revoir de Malaga. Elles se serrèrent dans les bras l’une de l’autre. Lorsque les deux visiteurs s’éloignèrent, il ne resta qu’une petite gitane qui relevait fièrement la tête et ravalait ses sanglots, tandis qu’elle serrait entre ses mains tremblantes un morceau de cuir maladroitement travaillé.
 
Laetitia était partie pour aller rejoindre la vie, mais plus elle avançait sur les chemins avec Yann, plus elle savait qu’elle allait rejoindre ses parents, ses frères, et sa sœur. Elle désirait tellement les revoir, les embrasser, leur parler et les écouter. Grâce aux provisions que les Gitans avaient disposées sur le cheval, cela permit aux voyageurs de manger pendant 4 jours. Quatre jours durant lesquels, ils marchèrent à la dérive. Laetitia avançait comme dans une demi-conscience. Yann la forçait à monter le cheval dans la soirée, s’arrêter afin de manger et dormir.
Elle était arrivée à un point limite : elle avait trop souffert, haï, trop aimé aussi, d’un seul coup et maintenant, elle n’en pouvait plus. Elle retournait dès lors chez elle pour se guérir de toutes ses blessures et pour retrouver une paix chérie.
Heureusement qu’elle n’était pas partie seule, elle n’aurait pas fait une lieue qu’elle serait tombée et qu’elle serait morte seule dans la forêt.
Lui, gardait la tête froide, la guidait à travers les épais fourrés. Ils voyageaient durant toute la journée à travers les forêts, le long des champs noirs et morts. Ils évitaient les routes et chemins dans leur pérégrination. En plus des provisions, il y avait dans le ballot sur le cheval, un vêtement de garçon comme si les gitans pressentaient le long voyage que Laetitia avait entrepris et les risques qu’elle courait. Ainsi, dans la journée lorsqu’ils croisaient quelques paysans, ils étaient ainsi comme deux frères.
Des nuits, ou à la soirée tombée, des pauvres les hébergeaient. Ils avaient ainsi moins froid que dans des trous creusés à même le sol, dans les terriers des animaux ou les cavités naturelles des arbres ou des pierres.
Yann, pourtant, prenait soin de sa protégée : il avait en main le sort de leurs deux vies et il le savait. Le soir, il essayait d’allumer un feu avec des brindilles sèches et deux silex. Et puis, il la tenait bien serrée contre lui, pauvre être tremblant.
C’était devant lui qu’elle avait montré ses faiblesses et sa fatigue. Elle lui avait abandonné toute sa confiance sans rien lui cacher et tout en conservant son silence, qui était si pesant pour Yann. Mais il lui rappelait sa cruauté qu’il avait montrée envers elle, et il n’en était que plus doux maintenant. Leur pèlerinage n’était ponctué que par les cris des animaux, les paroles des paysans et le sifflement du vent dans les branches nues.
Un jour froid et sec comme tous les autres, avant l’aube, Yann avait apprêté le cheval et réveillé Laetitia ; ils allaient reprendre leur interminable voyage lorsqu’ils entendirent un bruissement derrière la haie persistante qui les avait abrités tous deux la nuit.
D’abord imperceptible, le bruit se renouvela, nettement cette fois-ci. Yann laissa Laetitia près du cheval et s’approcha doucement des fourrés. Il les écarta soudain vivement et découvrit un petit farfadet blond qui essaya de se faufiler entre les jambes du breton. Mais ce petit génie de la forêt ne devait pas être très malin, car il fut saisi par des mains vigoureuses et soulevé de terre. Alors un bruit inconnu, strident appela la forêt entière à l’aide, comme un mélange du cri d’un animal et de celui d’un humain. Yann, surpris, lâcha sa proie qui en profita pour s’échapper : le petit lutin heurta Laetitia dans sa fuite. Cette vision la ramena à la vie : elle se baissa et le petit démon, surpris par cette attitude douce, resta interdit. Yann n’eut pas le temps de profiter de cette douce image car aussitôt il entendit des pas et levant la tête, il vit une douzaine d’hommes masqués, armés de couteaux et de pistolets qui les avaient entourés rapidement.
Un silence ponctué seulement par les respirations bruyantes des hommes s’installa. Soudain, le petit farfadet émit un petit cri qui pouvait correspondre à un sentiment de joie ; il avait tendu ses mains et les avait posées dans celles de Laetitia.
Un des hommes masqués s’avança. Il tenait un couteau dans sa main gauche et se dirigea vers Yann. Arrivé à sa hauteur, il pivota sur lui-même, se retrouva derrière le breton dont il emprisonna un bras tandis qu’il glissait la lame tranchante sur son cou :
« Lâche le Petiot ! Sans ça vous crevez tous les deux ! »
Le ton sec et dur trahissait une certaine émotion. Laetitia prit le petit lutin par la main et le ramena vers le groupe. L’événement aurait pu être clos ainsi, si le farfad

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