Les Méandres du destin
228 pages
Français

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Les Méandres du destin , livre ebook

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Description

Des couples différents, des êtres humains vont se rencontrer, s’unir se désunir pour se reconstruire. Dans une Suisse splendide et une Côte d’Azur idyllique, six personnes se croisent et se cherchent. Le destin a décidé de leur faire supporter de nombreux détours et de nombreuses déconvenues avant de leur accorder la félicité à laquelle ils aspirent. Le tout est de trouver son âme, son autre, celui ou celle fait pour nous, le bonheur devient alors évident et entier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2006
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748373233
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Méandres du destin
Albert Schweizer
Publibook

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Les Méandres du destin
 
 
 
 
 
 
Par une belle matinée de juin, Michèle Borel suspend une grande nappe blanche sur l’étendage du jardin. Elle explique à sa voisine, avec qui elle bavarde souvent, qu’elle a rafraîchi cette nappe parce que demain soir, ils reçoivent Corinne et Charles Jordan avec leur fils Serge, de bons voisins dans leur ancienne maison.
 
Bien qu’éloignés maintenant, ils sont restés amis et s’invitent mutuellement de temps à autre pour un repas.
— Je me réjouis de les revoir, ce sont des gens formidables » dit Michèle.
Ce qu’elle ne dit pas, c’est que c’est surtout pour le fils, Serge, qu’elle a organisé cette rencontre.
 
Quand la famille Borel et la famille Jordan habitaient le même immeuble, ils avaient sympathisé, étaient devenus amis et Michèle avait rendu maints services à Corinne qui avait déjà le petit Serge et, quand une année plus tard, Michèle eut une petite Cécile, Corinne, à son tour, s’offrit souvent à garder l’enfant quand sa maman faisait des courses. Ainsi Serge et Cécile jouaient souvent ensemble et s’entendaient à merveille.
Yves Borel a une entreprise d’électricité qui marche bien. Avec le temps, ses locaux de travail s’avérant trop petits, il avait fait construire une villa comprenant un bel appartement ainsi que l’atelier et le bureau nécessaires à son entreprise. Ainsi, quand Cécile avait eu douze ans, la famille Borel avait emménagé dans la nouvelle maison.
 
Les deux familles se fréquentent moins souvent maintenant. Les enfants de leur côté sont occupés par leurs études et leurs loisirs de jeunesse, ils ne sont pas toujours enclins à accompagner leurs parents dans les rencontres organisées. Lors de la dernière visite de la famille Borel à la famille Jordan, ils avaient eu beaucoup de choses à se raconter.
 
Charles et Corinne Jordan parlent volontiers de leur fils Serge, dont ils sont très fiers, car il a brillamment réussi l’examen d’ingénieur et est déjà nommé chef de service dans une grande entreprise.
 
Lors de cette dernière rencontre, la famille Borel a appris aussi que Serge a acheté, avec l’aide de ses parents, un beau et spacieux appartement dans un immeuble neuf, construit sur les hauteurs de la ville. Il y habitait depuis peu de temps. Là-dessus, Michèle avait demandé si Serge avait une fiancée et s’il avait pris cet appartement en vue de se marier. Corinne avait répondu par la négative.
 
Serge est encore seul. Il avait dans le temps une copine, mais il s’est vite rendu compte qu’elle n’était pas une fille pour lui. Elle était un peu originale, dépensière et hautaine et cela n’a pas duré longtemps. Après, il a fréquenté une fille très bien et ils parlaient déjà mariage, mais deux mois avant les fiançailles, elle est partie avec un autre et Serge n’a jamais su pour quelle raison elle l’avait quitté.
 
Michèle Borel a bien enregistré que Serge est sans amie et donc disponible. Elle aime bien Serge qu’elle connaît depuis tout petit. C’est un garçon très gentil et sérieux, dont l’adolescence s’est passée sans problème. De savoir que Serge est libre, ranime en elle une ancienne pensée : Serge serait un mari idéal pour Cécile, sa fille.

Cette dernière est une belle brune, grande et élancée, aux yeux bleu-vert. Déjà physiquement, c’est la femme rêvée, désirable et convoitée par maints admirateurs. Elle accumule les avances et les invitations de la gent masculine, mais elle n’en profite pas. Elle est trop sérieuse. Elle est mal dans sa peau. Prisonnière dans une cage dorée, elle ne peut se libérer de cet idéalisme de la jeunesse malgré qu’elle fête bientôt ses vingt-et-un ans. Est-ce le blues de l’adolescence qui ne l’a jamais quitté ? Non, c’est encore plus complexe, plus profond. Pourtant elle a tout pour être heureuse. Elle fait ses études de psychologie sans aucun problème. Pour qu’elle soit à l’aise pour étudier, ses parents lui ont concédé la plus grande chambre à l’étage, une belle pièce spacieuse et ensoleillée. Un grand bureau y est installé et un ordinateur performant est à sa disposition. Pour ses 20 ans, elle a reçu une nouvelle chaîne hi-fi, mais faute de temps libre, elle n’écoute que rarement de la musique. Pourtant, elle apprécie tant les grands compositeurs classiques. Elle se rend compte qu’elle ne va pas avec son temps. Pendant que ses camarades de classe s’amusent en fréquentant les discothèques et en écoutant de la musique moderne, elle se renferme dans sa chambre et se morfond dans un contexte bizarre. Elle ne sort pas avec les autres. Quand, dans sa chambre, l’isolement devient trop pesant, elle entreprend une petite promenade en solitaire pour se changer les idées et pour méditer. Il est évident qu’elle consacre beaucoup de temps à ses études, mais cela n’explique pas la raison de sa claustration et son éloignement affectif vis-à-vis de sa famille.
 
La maman est affligée par l’attitude distante de sa fille. Elle essaie en douceur de sonder ses pensées, mais la porte du cœur reste close. Son père ne s’aperçoit guère de l’état moral de sa fille, car tout son temps est pris pour son entreprise et c’est uniquement le dimanche, mais encore rarement, qu’il se permet de passer un moment tranquille avec la famille.
 
En effet, Cécile a perdu la nature gaie et volubile de son enfance. Elle devient de plus en plus taciturne et songeuse. Pourtant, par son attitude sérieuse mais aimable, et par son raisonnement logique, elle est considérée comme une fille modèle dans son entourage et parmi ses copines de la fac. Plusieurs d’entre elles lui confient leurs soucis ou même des secrets intimes dans le but d’obtenir un conseil ou une indication utile, sachant que leur secret serait bien gardé par Cécile. De son côté, quel paradoxe ! Cécile n’a personne à qui se confier. Un fossé infranchissable qui s’appelle « incompréhension » la sépare de ses proches de façon qu’elle ne puisse s’ouvrir à personne et n’a pas âme à qui se confier. Elle porte seule le fardeau de la solitude morale. Elle ne se sent pas comprise dans ce monde hypocrite et superficiel et recherche un idéal qu’elle-même ne peut pas définir avec exactitude.
 
Parmi les jeunes gens, Cécile ne trouve pas son compte non plus. Elle observe discrètement les garçons de son entourage, mais ne décèle en aucun, le sérieux qu’elle exige pour le laisser s’approcher d’elle. Son malaise s’accentue encore par le fait qu’elle doit repousser les avances de nombreux admirateurs. Le paradoxe devient pesant de devoir renoncer à l’amour en étant précisément en manque de celui-ci. Son sens de l’honneur et sa sincérité lui interdisent des flirts sans lendemain, car elle sait que si elle devait rompre une liaison, elle souffrirait autant que son soupirant lui-même.
 
De plus en plus, elle se rend compte que l’idéal qu’elle recherche est très difficile, voire impossible à atteindre. Chaque fois qu’elle entre en discussion avec un collègue ou un proche, elle se heurte à leurs propos superficiels, à leur manque de tact et ne trouve jamais le sérieux et la profondeur, ni la compréhension qu’elle recherche tant. Une personne avec laquelle elle pourrait parler ouvertement, cette personne avec laquelle elle pourrait partager sa vie intérieure et intime, cette personne qu’elle pourrait estimer et qui l’estimerait également, non, cette personne, elle ne la trouve pas. Elle réalise qu’elle est très différente des autres mais est incapable d’agir autrement que selon son cœur.
 
À une soirée d’étudiants, elle se trouve en face d’un beau jeune homme qui lui fait bonne impression. Il est soigné et affiche un comportement d’homme posé, déjà mûr. Il ne plaisante pas bêtement comme certains et ne drague pas comme beaucoup ont l’habitude de le faire. Elle entre volontiers en conversation avec lui, car elle se sent attirée par sa prestance. Par chance, c’est lui qui ouvre la conversation en lui demandant si elle mange aussi au réfectoire des étudiants. Elle répond que jusqu’à présent elle n’y a jamais mangé.
 
Immédiatement une idée lui traverse la tête. Si elle veut le revoir, cela sera possible en y allant.
Alors elle pose la question à son interlocuteur :
— Est-ce que la nourriture est satisfaisante au réfectoire ? »
Après avoir reçu une réponse positive, c’est en effet bon et copieux, elle rajoute :
— En fait, je gagnerais du temps si je mangeais à la cantine et je pense faire un essai la semaine prochaine, pour voir si cela me convient. »
 
Le soir, Cécile avertit ses parents que dès la semaine prochaine elle mangera pour quelques jours au réfectoire des étudiants, pour gagner du temps et éventuellement pour revoir les cours avec d’autres étudiantes.
 
Le lundi, comme prévu, Cécile se rend au réfectoire pour le déjeuner. Elle scrute le local dans le but d’apercevoir ce jeune homme qu’elle convoite. Elle le voit, en effet, assis à une table, au fond de la salle. Mais toutes les places de cette table sont déjà occupées. Déçue de ce contretemps, elle se contente donc de se mettre à une table voisine d’où elle peut aisément l’observer. Son cœur bat encore plus fort pour lui en constatant que ses manières, autant que ses propos avec les trois jeunes à sa table, correspondent à sa première impression.
 
Le lendemain, elle s’arrange pour arriver plus tôt au réfectoire. Elle voit que l’objet de son admiration vient de s’asseoir à une table où il n’y a encore personne. Elle s’approche au plus vite avec son plateau avant que d’autres n’y prennent place.

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