Les Merveilles du cœur
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Les Merveilles du cœur , livre ebook

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Description

L’imam al-Ghazâlî, est ce savant, penseur et mystique incontournable, qui par son oeuvre phare « Vivification des sciences religieuses », ne cesse jusqu’à ce jour d’imposer son éclat dans l’océan des savoirs islamiques. Si depuis 1111, date de sa mort, il continue par cette oeuvre et d’autres à servir de référence dans les nombreux domaines qu’il aborde, c’est sans doute qu’au-delà de sa stature de savant, il sait par la ferveur qui anime ses écrits, redonner à la religion son statut légitime de science éminemment vivante, et considérer celle-ci avec un regard toujours pénétrant et un souffle spirituel propice à réveiller la conscience d’un large public.Le chapitre que nous présentons ici est un thème aussi central à cet ouvrage majeur que l’est le coeur à l’être humain.Le coeur, nous dit l’auteur, est ce réceptacle ou ce miroir où se reflètent les influences supérieures et inférieures : non seulement les actions en découlent, mais aussi les divers degrés d’intentions. La nature et les modalités de ses influences, ainsi que l’interrogation sur la notion d’intention, sont les thèmes principaux de cette étude. Elle traite aussi du rapport du coeur aux deux voies d’acquisition de la science : l’apprentissage et l’inspiration directe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 octobre 2015
Nombre de lectures 1 390
EAN13 9791022501163
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les éditions Albouraq
– Revivificaton des sciences de la religion –
© Dar Albouraq
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E-mail : librairie11@albouraq.com
Site Web : www.albouraq.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
1431-2010
ISBN 978-2-84161-464-6 // EAN 9782841614646
Al-Ghazâlî ‘Imam Abu Hamid
Les merveilles du cœur
Traduction et annotation par Idrîs De Vos
L ES M ERVEILLES DU CŒUR
Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux.
Louange à Dieu, Lui dont l’impénétrable majesté laisse les cœurs et les raisons perplexes, et dont les prémices de l’éblouissante lumière confondent les regards ; Lui qui est informé des plus intimes secrets, et qui sait ce que cèlent les consciences ; Lui qui en la gestion de Son royaume Se dispense de tout conseillé et de tout auxiliaire ; Lui qui meut les cœurs à Sa convenance, pardonne les fautes, voile les péchés, et dissipe les maux.
Que la prière et le salut soient adressés sans réserve au maître des envoyés, l’artisan de l’unité religieuse et l’acteur de la défaite impie, ainsi qu’à sa famille intègre et pure.
L’honneur de l’homme, et la prérogative qui le place au-dessus d’un grand nombre de créatures, ne sont autres que cette prédisposition qu’il a à connaître le Très-Haut. Cette prédisposition est sa parure, sa perfection et sa gloire en ce monde, de même qu’elle est son viatique et son épargne pour l’autre monde. Or l’être humain est prédisposé à cela grâce à son cœur, non grâce à un quelconque autre membre. Le cœur est en l’homme cette part qui connaît Dieu, qui se rapproche de Lui, qui œuvre pour Lui, qui tend vers Lui, et qui perçoit intuitivement ce qu’Il veut. Les membres, pour leur part, ne sont rien de plus qu’une suite de serviteurs ou un ensemble d’instruments dont le cœur dispose comme un roi dispose d'un esclave, un berger de son troupeau, ou un artisan de ses outils.
Le cœur ensuite est cette part de l’homme qui reçoit l’agrément du Seigneur lorsqu’elle est purifiée de tout ce qui n’est pas Lui, mais qui est voilée à Sa présence lorsqu’elle est absorbée par les altérités ; le cœur est cette part qui adresse à Dieu les requêtes et les confidences, et qui devant Lui se blâme ; qui tire joie de la proximité de Dieu ; qui est heureuse lorsque le Seigneur la purifie, et qui est déçue et malheureuse lorsqu’Il l’entache et l’avilit. C’est du cœur seul en réalité que procède l’obéissance dont l’homme fait preuve envers Dieu : les adorations qui se diffusent jusqu’aux membres étant ses lumières ; c’est également de lui que la désobéissance et la rébellion procèdent : les turpitudes qui se diffusent dans les membres n’en sont que les conséquences.
Par l’obscurité ou la lumière que le cœur projette se manifestent les mérites et les démérites apparents, tant il est vrai qu’un récipient ne peut verser que ce qu’il contient. L’homme connaît-il son cœur qu’il se connaît soi-même ; et se connaît-il soi-même qu’il connaît son Seigneur. L’homme l’ignore-t-il, au contraire, qu’il s’ignore soi-même ; et s’ignore-t-il soi-même qu’il ignore son Seigneur. Et quiconque ignore son cœur ignore a fortiori tout autre personne. Or la plupart des gens ignorent leur cœur et leur propre personne. Ce qui s’oppose à leur propre connaissance est le fait que « Dieu s’interpose entre l’homme et son cœur » (Coran, 8 : 24). Dieu s’interpose en empêchant l’homme d’avoir regard sur son cœur, de le surveiller, d’en connaître les attributs et les modalités de changements d’états qui s’opèrent entre les doigts du Miséricordieux. Il l’empêche de savoir comment il chute parfois au plus bas degré, et se trouve ravalé au niveau des Démons, et comment il s’élève d’autre fois au plus haut degré, et se hisse jusqu’au rang des anges rapprochés. Qui n’a pas cette connaissance de son cœur, lui permettant de l’observer, de le surveiller et de guetter ce qui s’y manifeste et s’y déverse de trésors provenant du royaume céleste, est concerné par la parole du Très-Haut qui dit : « Ils ont oublié Dieu et Dieu leur a fait oublier leur propre personne. Ainsi sont les gens pervers » (Coran, 59 : 19). Aussi la connaissance du cœur et des réalités de ses attributs est-elle le principe de la religion et le fondement de la voie des aspirants.
Puisque nous avons terminé d’étudier, dans la première moitié de notre oeuvre, les adorations et les usages qui sont le propre des membres – ce qui correspond à la science extérieure –, et que nous avons promis d’aborder dans la deuxième moitié les caractéristiques salutaires ou pernicieuses du cœur – ce qui correspond à la science intérieure –, il nous semble nécessaire d’introduire cela par deux chapitres : l’un sur la présentation des caractéristiques merveilleuses et des complexions singulières du cœur, l’autre sur la manière d’exercer le cœur et de l’éduquer. Cette introduction faite, nous pourrons alors traiter en détail des états qui lui sont préjudiciables et de ceux qui lui sont bénéfiques.
Examinons donc dès maintenant les singularités du cœur, au moyen de paraboles qui en rendront la compréhension plus aisée. Car exposer les singularités et les secrets appartenant au monde céleste est au-delà de l’entendement de la plupart des gens.
Ce que désignent l’âme, l’esprit, le cœur et la raison
Je sais que ces quatre termes sont d’usage dans l’étude de tels sujets, et que cependant, parmi les savants éminents, peu sont ceux qui les cernent, qui en distinguent les différents sens, les limites et les multiples appellations. La plupart des confusions dont ces noms font l’objet sont dues à l’ignorance de leur signification, et au fait qu’y sont associées différentes appellations.
Nous expliquerons donc en premier lieu le terme qui concerne en propre notre sujet : le cœur ( qalb ).
Ce mot a deux acceptions. Il désigne d’une part cet agrégat de chair conique placé à gauche de la poitrine, organe qui a ses spécificités, et qui comporte une cavité à l’intérieur de laquelle se trouve un sang noir qui est la source et l’origine de l’esprit. Mais notre propos n’est pas d’en décrire la forme et les modalités, car c’est un sujet qui intéresse les médecins, et ne concerne aucunement les questions relatives à la religion. En outre, on trouve également cet agrégat de chair chez les animaux, et même chez les morts.
Aussi lorsque nous utiliserons le mot « cœur » dans cet ouvrage, il ne sera jamais question de cet amas de chair qui n’a aucune valeur. Celui-là appartient au monde terrestre et physique, et les bêtes peuvent tout à fait l’appréhender du regard, ce qu’a plus forte raison l’être humain est parfaitement capable de faire.
Dans sa seconde acception, le mot « cœur » désigne une réalité subtile, divine et spirituelle, qui au demeurant est liée à ce premier cœur physique. Cette réalité subtile n’est autre que la réalité essentielle de l’être humain : elle est ce qui en lui appréhende, connaît et sait ; et ce qui en lui exprime, réagit, se plaint et demande.
Nous avons dit que cette réalité spirituelle a un lien avec le cœur physique. Or la nature de ce lien confond la raison humaine. Il est semblable au lien qui unie les causes accidentelles aux corps ; qui unie les qualités aux qualifiés ; qui unie l’instrument à son utilisateur ; ou encore, qui unie l’événement au lieu où il se produit. Nous nous garderons d’expliciter ce point pour deux raisons.

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