M’aidez ! Mayday !
194 pages
Français

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Description

Quittant sa Bretagne natale pour Paris, Petit Tom est pris en stop par un couple de clowns ; une classe d’école se retrouve otage d’une semaine qui ne veut jamais se terminer ; une fillette s’envole depuis sa chambre ; un fouet de cuisine témoigne...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mai 2008
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748369540
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Listecek ne veut pas sortir
Histoire de Listecek qui n’a pas voulu sortir


Listecek va avoir trois ans.
Le premier avril prochain, elle découvrira l’école.
Elle a déjà pris les devants.
Elle a dit à Maman-Lucie :

— Il faut me trouver un appartement. Maintenant. Parce que maintenant, je vais vivre toute seule dans mon appartement. Un appartement, le même qu’ici, mais où je vais vivre seule.

Comme un poisson d’avril…
Listecek va avoir trois ans.
Lorsque l’année dernière sa Maman-Lucie l’a laissée chez Mamie-Sofie, Listecek n’a rien dit. C’est ainsi.
Maman-Lucie devait aller en France.
C’est son travail.
Alors Listecek n’a rien dit.
Mais ce matin, c’est elle qui dit :

— L’été prochain, c’est toi qui vas chez Mamie-Sofie. Moi, l’été prochain, je vais en France. Apprends-moi le français, s’il te plaît, avant d’aller chez Mamie-Sofie !

Poisson d’avril !
Listecek va avoir trois ans.
Ce matin de mars, le printemps semble avoir enfin chassé le long et le grincheux hiver.

Dans le couloir de l’entrée, le vélo à roulettes apporté à Noël piaffe d’impatience. Dans son panier devant posé, il a déjà tout préparé pour sa première randonnée sur les pavés.

Ou vers la France, est-ce que l’on sait !
Ce matin de mars, Maman-Lucie a déballé la couette de Listecek et la voilà renversée sur le rebord de la fenêtre, la couette.
Après ce long, si long hiver, on est heureux enfin de pouvoir aérer.
Le polochon posé par-dessus l’oreiller, on dirait, on dirait qu’un Père-Printemps est en train d’escalader, comme s’il voulait sortir ?
Comme s’il voulait rentrer ?
Est-ce que l’on sait ?
Maman-Lucie a longtemps tapoté polochon, couette et oreiller et la poussière s’est envolée…
Une poussière accompagnée !

Car une plume d’oreiller, par la poussière réveillée, s’est transformée en fille de l’air. Elle est partie se promener, en compagnie de la poussière !


— Maman, maman, crie Listecek, mon oreiller s’est envolé !
— Ah ! ma Princesse au petit pois, ne t’inquiète pas, il lui en reste tout un tas !


Et notre plume toute fière, échappée de son oreiller, a attrapé un courant d’air et la voilà comme ça qui s’en va, qui s’en va vers la Vlatva toute remplie de Sumava, vers la Vlatva sise à deux pas.

Un passereau encore un petit peu froissé de l’hiver passé entre solives et greniers a cru croiser une grosse chenille volante.
Pour son premier vol de l’année, une rencontre inopinée !

Listecek toute rêveuse regarde la plume s’envoler et le passereau s’en détourner.

Ce n’est pas une proie bien recommandée.

Maman-Lucie, qui voit sa Princesse ainsi rêver elle aussi de s’en aller, croit-elle, lui dit :


— Va t’habiller, mon souriceau, il est temps de sortir, je crois qu’il va faire beau ! Et si on essayait le vélo ?

Mais ce matin, Listecek, cœur de grenouille, veut rester au chaud.
Maman-Lucie pose la main sur le front frais de Listecek.
Pas de fièvre !
Mais qu’est-ce qu’il a son souriceau ? Il fait pourtant si beau ce matin qu’on sent le printemps à des kilomètres à la ronde !
Il est entré par la fenêtre, il a taquiné le vélo, a soulevé le couvercle du panier tout préparé et c’est lui, à n’en pas douter, qui donne des ailes aux oreillers et défroisse les passereaux !
Partout en ville, on boutonne des enfants tous impatients de s’aérer comme ce matin Maman-Lucie l’a fait avec ses couettes et oreillers !

— Suivons la plume qui s’en va ! Et si on longeait la Vlatva ?

Mais rien à boutonner pour Maman-Lucie, ce matin chagrin.
Listecek ne veut pas sortir !
Pas de manteau, pas de cache-nez, pas de bonnet, pas de vélo !
La Vlatva sise à deux pas, toute engrossie de Sumava se sent pourtant bien à l’étroit entre ses quais bordant Praha.

Et les remontées de la Labe, nourries des Monts Géants d’où elle descend, l’ont encore aguerrie, elle veut sortir, elle va sortir, quitter son lit, se dégourdir !

Les petits boutons des arbres commencent à les démanger, leurs pieds bordés d’humidité les invitent à prospérer, tout le printemps est annoncé.
Mais Maman-Lucie a beau prier son souriceau de s’habiller, Listecek veut rester au chaud et rêveuse, les coudes appuyés sur l’oreiller à aérer, elle suit encore la petite plume qui vole et va vers la Vlatva,
Elle n’est plus seule à s’en aller, la petite plume, en voici deux, en voici trois, et puis l’on ne peut plus compter !
Ce sont maintenant des milliers qui voudraient bien l’accompagner.
En peu de temps, le ciel est noir.
Milliers de plumes échappées de mille couettes et d’oreillers, de polochons à aérer !
Quel joli carrousel improvisé au dessus du quartier que Listecek, ce matin, se refuse à arpenter !
Listecek n’a peut-être pas tort de vouloir rester à la maison !
En ce matin encore bien frais, c’est la première giboulée.
La neige n’a pas fait ses adieux et les arbres embourgeonnés n’en croient pas leurs yeux !

— Vite aide-moi, mon souriceau, il faut rentrer nos oreillers que j’avais mis à aérer. Il est encore trop tôt. La neige va nous les abîmer ! Tu as raison, restons au chaud. Tant pis pour le vélo !

Listecek toujours rêveuse suit la plume téméraire qui va tremper, qui va geler, qui dans la Vlatva va tomber.
Le passereau secoue ses ailes, puni de sa témérité et vole regagner son grenier.
Maman-Lucie a tout rangé, juste le temps de la giboulée.
Mais déjà tout là-haut, derrière le château, un coin de ciel bleu est revenu.
Les milliers de plumes de neige se sont doucement espacées, par centaines, par dizaines, et puis réduites à l’unité.
Le soleil pointe à nouveau son joli petit museau…

Tous les toits brillent comme au pinceau…


— Et si on essayait le vélo a proposé le souriceau ?

Ah ! Ma Princesse s’est décidée…

Eh bien l’on peut donc y aller, en évitant les giboulées !
Les deux coquillages
… Je ne sais pas pourquoi…
Il y a des jours comme ça !
Après, quand on y repense, qu’est-ce qu’on voit ?
On voit…
On voit que, ce matin-là, déjà, Audrey, ça n’allait pas.
La faute aux méchants rêves…
Nuit agitée avant voyage de fin d’année…
Au Croisic.
C’est au bord de la mer.
La mer qu’on appelle « Océan Atlantique ».
On va à Nantes, par exemple…

Nantes, c’est presque tout au bout de la Loire qui passe devant chez nous, après, c’est Saint Nazaire, et puis la mer, celle qu’on appelle « Océan Atlantique ».

Mais là, après Nantes, c’est Le Croisic.
Au Croisic, on suit les panneaux.
Même si on ne sait pas lire, c’est toujours écrit la même chose, alors…

AQUARIUM  –  AQUARIUM  –  AQUARIUM .
A  –  Q  –  U  –  A

C’est un U mais faut dire OU.
C’est comme ça.
C’est les maîtresses qui l’ont dit.
AQUARIUM.
Bon, et puis, on comprend parce qu’il y en a toujours un qui dit :

— L’aquarium, là !

Et il montre le panneau.
A l’Aquarium du Croisic, j’ai vu des coquillages.

— Racontez notre journée !

« Ils vendaient des coquillages à l’Aquarium.
Moi, j’ai acheté deux coquillages.
J’avais des sous.
Maman m’avait donné des sous.
Pour m’acheter ce que je veux… »

— Ecoute la mer, Audrey !

Tu parles !
On n’entend plus la mer !
Là, ça y est, on est revenu du Croisic, dans le car.
Alors, c’est fini ! On n’entend plus la mer.
La Loire, elle, elle ne fait pas de bruit.
Sauf l’hiver dernier, quand elle avait gelé.
Ca faisait un bruit de glaçons dans un verre.
Et maintenant, dans l’autocar, Martial me dit :

— Audrey ! Ecoute la mer !

Tu parles !

— Mais non, mets ton oreille sur les coquillages ! Tu verras, on entend la mer !

Il est drôle, Martial.
Les deux coquillages sont posés sur ses oreilles, comme un Walkman.
Il faut dire « baladeur » !
Et pas de baladeur pour la balade des CP.
Tu parles !
Non, et puis, je suis un petit peu barbouillée. J’ai mal au ventre. J’ai mangé trop de bonbons.
— Ne leur donnez pas trop de bonbons ! Et pas de baladeur ! avait dit la maîtresse.
Tu parles !
Et puis, les chips de la cantine, ce midi, ça m’a donné soif, alors, maintenant, j’ai envie de faire pipi, parce que j’ai bu toute ma bouteille de Fanta. Ca fait roter, mais surtout les garçons qui font les cochons quand ils rotent.
Non, la mer dans les coquillages, ça, non, vraiment !
Et puis, pas sur les oreilles !
J’ai peur d’entendre Martial me roter, pour se moquer.
Vivement qu’on rentre à la maison, maintenant…
Maintenant…
Maintenant, dans le car, on chante, avec les gestes.
« L’Araignée Gipsy. »

— Tiens, voilà la pluie !

Gipsy tombe par terre.
Comme d’habitude !
Et le chauffeur de l’autocar allume les essuie-glaces.
C’est pas « allume » qu’on dit ?
Tant pis !
Qu’est-ce qu’ils sont grands, les essuie-glaces du car !
Allez, vlan !
C’est la ballade du racleau.
Ca, ça enlève les larmes, comme un ressort !
Et vlan ! vlan ! et les roues chuintent à cause de la pluie…

— Gipsy tombe par terre !

Gipsy n’arrête pas de tomber par terre !
Elle n’a qu’à pas monter à la gouttière !
C’est bien fait pour elle, à la fin !
Et puis, à force, ça nous retarde !
Et moi, je veux rentrer à la maison.
On ne va pas passer tout notre temps à ramasser l’araignée Gipsy.
Qu’est-ce qu’elles font, les maîtresses ?
Elles n’ont qu’à lui dire de ne plus monter sur la gouttière, à cette chipie de Gipsy !
Maman, c’est « ma chipette », qu’elle m’appelle.

— Audrey, c’est ma chipette ! Ca va ma chipette ?

Non, ça va pas !
La Loire remonte chez nous, par la fenêtre.

— Là, maintenant, on se calme, ont dit les maîtresses.

On rentre du Croisic.
On retourne à la maison.
Elles nous ont bien dit de ne pas faire les fous dans l’autocar, les maîtresses.
Et sur l’autoroute, on ne doit pas courir dans le couloir a dit le chauffeur de l’autobus.
La pluie remonte les vitres à petites gouttes, avant de retomber par terre.

— Ben, Audrey ! t’écoutes pas la mer ?

Martial, qu’est-ce qu’il m’embête, maintenant !
Je ne veux plus é

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