Panique Angélique - Le livre perdu
151 pages
Français

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Description

Anatoth, 6e siècle av. J.-C. Un jeune homme du nom de Jérémie se croit investi d''une importante mission : retrouver un manuscrit disparu depuis des années. Il pense que ce livre perdu contient la sagesse qui permettra à son peuple de retrouver le chemin de la foi de ses pères. Mais sa quête se révélera dangereuse et exigeante. Jérémie l''ignore, mais il est au coeur d''un vaste combat qui dépasse les limites du visible et trouve son origine au-delà des frontières du temps. Or, il n''est pas seul dans cette aventure, de mystérieux personnages rôdent autour de lui...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 juillet 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782970092773
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0720€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pierre-Yves Zwahlen
P ANIQUE ANGÉLIQUE
Tome 2
Le livre perdu
Roman
É ditions LLB
À Floriane,
parce que tu le vaux bien !
C ollection Anaïs
É ditions Ligue pour la Lecture de la Bible
Rte de Fenil 38 – 1806 St-Légier – Suisse
info@ligue.ch – www.ligue.ch
© Ligue pour la lecture de la Bible, St-Légier, Suisse
Tous droits réservés
1 ère édition 2014
ISBN : 978-2-9700927-7-3
Couverture : Pierre-Yves Zwahlen
Photo de couverture : Thinkstock
Version numérique : NexLibris – www.nexlibris.net
On a dressé des cathédrales
Des flèches à toucher les étoiles
Dit des prières monumentales
Qu’est-ce qu’on pouvait faire de mieux ?
Francis Cabrel
Le chêne liège
A VERTISSEMENTS AUX LECTEURS
Bien que ce roman soit inspiré de faits réels, il est une œuvre de fiction. Il serait erroné d’y chercher un commentaire d’une portion du texte biblique. Même si je me suis parfois permis des libertés avec la chronologie ou la psychologie supposée des personnages historiques présents dans le récit, je crois avoir été fidèle à l’esprit du héros central de ce roman.
Pierre-Yves Zwahlen

Chapitre 1
L E LEVER D’ O RIONCHAÏTE
Ce matin, Orionchaïte s’est levé sur les montagnes occidentales du Septième Monde. J’ai vu apparaître l’énorme lune entre les pics acérés de Shermator. Sa chaude lumière nimbait le paysage d’une aurore prometteuse. Tout semblait normal et paisible dans le Royaume des Sept Mondes. Pourtant, cette apparente sérénité était trompeuse. Un observateur averti et au fait des traditions du Royaume aurait immédiatement remarqué une étrange anomalie. Tout était calme, trop calme ! Alors que les myriades des myriades auraient dû se rassembler sur la grande plaine occidentale pour adorer les Maîtres, celle-ci demeurait étrangement déserte. Seuls quelques anges désœuvrés s’arrêtaient un instant, tournaient leurs regards vers le Palais royal avant de s’éloigner, le dos voûté par le poids invisible d’une fatigue écrasante.
À regret, je me suis arraché au spectacle de l’astre naissant, j’ai ramassé mon sac et je suis parti pour le Palais des Maîtres. À mon arrivée, les gardes de faction me saluèrent avec respect. Je suis Tarshish, le scribe royal et mon statut ouvre devant moi presque toutes les portes du palais. À l’intérieur, les longs couloirs qui jadis bruissaient de vie étaient presque déserts. Seuls quelques anges fonctionnaires glissaient tels des ombres vers quelques obscurs travaux. J’hésitai un instant devant la porte de la Salle du Conseil. C’est toujours avec crainte et respect que je franchis le seuil de ce lieu empreint de la présence des Maîtres.
Comme je m’y attendais, la salle était vide, ce qui n’était pas inhabituel en cette heure matinale. Je m’assis à ma place, sortis mes calames et les rangeai soigneusement sur le bord du pupitre. Après quoi, je disposai les papyrus en piles régulières, prêts à être saisis, sans gêne ni retard, au gré des besoins de l’écriture.
Et puis, j’attendis...
Un observateur anonyme se serait certainement étonné de ma présence solitaire en ce lieu. Malgré l’ordonnance parfaite de la salle, sa méticuleuse propreté, il régnait dans cet endroit un je ne sais quoi qui suggérait l’abandon et le silence. À la place des Maîtres, là où ils siégeaient d’habitude, une rose finissait de se faner. Je la regardai avec émotion, me souvenant du temps de sa jeunesse, alors qu’elle était encore pour moi un mystère étonnant, une promesse de beauté et de grâce.
Les places des Archanges avaient conservé des traces subtiles de leur présence. Une marque dans le bois de la table à la place de Gabriel, quelques bribes de musique qui flottaient dans l’air rappelaient la présence de Saraqiel, un peu de l’impatience de Raphaël se remarquait dans le léger écart d’alignement de son siège. Bien sûr, il fallait connaître les Archanges comme je les connais pour pouvoir discerner ces infimes anomalies dans la parfaite ordonnance des lieux. Mais je ne pouvais porter mon regard sur la table du Conseil sans revoir immédiatement les images de tant de rencontres heureuses ou terribles.
J’aimais par-dessus tout me remémorer l’annonce de la création de l’Univers. Je revoyais la joie des Maîtres, leur enthousiasme presque juvénile. Je ressentais alors une formidable paix, l’assurance que tout ce qui avait suivi valait la peine d’être traversé, juste pour avoir vu briller dans le regard des Maîtres l’amour ineffable qu’ils portaient à leur création.
J’essayais d’oublier les heures terribles de la révolte de celui dont le nom est tu à jamais. Je n’osais poser mon regard sur la place qu’il occupait jadis à la table du Conseil, mais j’entendais résonner dans mon esprit les paroles de rébellion, les serments de guerre, les annonces terribles des lunes sombres à venir. C’était le prix à payer pour le rêve des Maîtres. Je croyais à cette époque que c’était le seul et le plus terrible ; je ne savais pas alors à quel point je me trompais. Mais aujourd’hui, puis-je affirmer que j’en connais le coût ? Quand je regarde l’état du Royaume et le triste destin de l’Univers, je me prends à en douter. Il me semble voir poindre un sacrifice plus grand encore, mais tout aussi inéluctable que le lever d’Orionchaïte à l’horizon occidental. Mais j’ose espérer que je m’égare, que je laisse à mes peurs une place exagérée dans mon cœur.
Et pourtant…
Tout avait bien commencé. Les « Petits Maîtres » étaient un vrai bonheur. Leur innocence heureuse faisait vibrer le jeune Univers d’une joie contagieuse. Même les minuscules Shargors, au fond de leurs mines de Sharbiatar, avaient l’impression que leurs charges étaient moins lourdes et les ténèbres des profonds puits moins obscures. On murmure même que leur taille s’en serait trouvée légèrement modifiée et que certains auraient un peu grandi. Mais ce ne sont que ragots de tavernes, aucune étude sérieuse n’est venue vérifier ces propos. Je me garderai donc bien de les propager plus loin.
La suite a été dite tant de fois. Les ménestrels ont chanté la triste complainte à tous les horizons du Royaume des Sept Mondes. Tous ici connaissent la faute inexpiable, le terrible exil qui a suivi. Ils ont vu, en écho, les Maîtres déserter peu à peu le Palais et s’installer sur le Rebord du Monde, cet endroit unique d’où ils pouvaient voir les gestes et les espoirs de leurs enfants perdus.
Nous croyions alors que la génération suivante rachèterait la faute des parents. Que le Jardin déserté retrouverait bientôt les chants et les rires, le babil heureux des bébés humains. Mais cet espoir fut vite déçu et nous vîmes avec effroi les Maîtres s’enfoncer à chaque nouvelle lune dans une souffrance toujours plus profonde. Et puis, ce furent les siècles d’obscurité, la révolte des humains, les cris de haine et de terreur qui montaient jusque dans le Royaume et enfin, la grande inondation. Le geste ultime, désespéré. Jamais nous n’avions vu une telle détresse dans le regard des Maîtres. Le silence qui a suivi était plus terrible encore que les cris de guerre. C’était celui de la mort. Jamais jusqu’alors, un tel silence n’avait envahi le Royaume des Sept Mondes. Jamais la mort n’y avait eu droit de cité ou même n’y avait été évoquée.
Nous pensions que la révolte de Lucifer risquait fort de nous emporter dans le vent de sa folie. Il venait souvent narguer les Maîtres jusque dans leur refuge sur le Rebord du Monde. Nous l’observions de loin lancer ses invectives, nous regardions avec respect nos Maîtres supporter dignement l’affront qui leur était fait.
La suite se perd dans le brouillard des gestes désordonnés et inconséquents des humains. Fidélité et trahisons, vérité et mensonges, amour et haine, tendresse et cruauté, tels sont les actes habituels des hommes, les effets de leur folle révolte contre les Maîtres et de leur alliance contre nature avec leur plus terrible ennemi. Je ne saurais garder dans ma mémoire le juste fil du déroulement de cette sombre histoire. Je n’en garde que quelques faits saillants, comme des récifs émergeants d’une mer déchaînée. Certains sont heureux, ils ont pour nom : Abraham, Joseph, Moïse, David et tant d’autres que j’oublie. Certains sont si sombres que ce serait leur faire un trop grand honneur que de les citer ici. Les noms de ceux qui ont fait souffrir les Maîtres ne doivent-ils pas être oubliés pour l’éternité des éternités ?
Comme désormais à chaque nouvelle lune, la salle du Conseil demeure vide. Je viens ici par tradition, par fidélité à ce qui fut. Il y a longtemps que les Archanges ne viennent plus dans ce lieu ou très rarement. Ils me convoquent parfois pour une session extraordinaire, mais ils ne sont jamais tous présents. Il y a généralement Raphaël et Raguel, parfois Michael. Gabriel est presque toujours en mission sur la Terre, Saraqiel, persuadé que la musique adoucit les mœurs travaille avec acharnement à de nouvelles compositions. Les autres sont, eux aussi, pris par des tâches urgentes ou des missions prioritaires.
Mais ces séances régulières me manquent. Elles rythmaient ma vie avec bonheur, elles étaient la marque de la sérénité du Royaume, l’affirmation que l’ordre des choses était respecté et que les Maîtres gouvernaient les Mondes. Désormais, il m’apparaît que ce sont les révoltes et les errements des « Petits Maîtres » qui dirigent le monde. Mais je sais que je m’égare et que je leur fais porter un poids de responsabilité et de culpabilité qui ne leur revient pas. Le vrai coupable, le seul coupable est celui dont on ne doit prononcer le nom. C’est lui qui nous a tous emportés dans cette agitation funeste. C’est lui qui a brisé l’ordre naturel des Mondes. C’est lui qui a mis en doute l’autorité des Maîtres et ouvert le chemin de la rébellion.
J’appelle de mes vœux le jour de sa défaite, de sa reddition totale. J’attends avec impatience qu’il soit englouti dans l’océan de feu qui brûle au-delà des Mondes. Ce jour-là, quand se lèvera Orionchaïte à l’horizon occidental, je prendrai mes calames et mes papyrus et je viendrai retrouver

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