Permanence du passage des éphémères
102 pages
Français

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Permanence du passage des éphémères , livre ebook

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Description

Dans ce quatrième essai, une compilation d’articles courts classés en trois thèmes principaux, l’auteur nous livre à coeur ouvert la suite de son introspection qui se fond dans celle de son époque, la nôtre, ô combien trouble et troublée. Posant son âme comme un miroir, il tente de décrire et de transmettre, malgré l’éphémère de nos vies humaines, ce qui, en nous, demeure à jamais immuable, ce qui revient toujours en une obstinée permanence pour nous consoler et nous faire croire encore à l’éternité. Et ceci précisément par la mémoire poétique, qui toujours dans le cœur survit en le nourrissant d’espoir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 novembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342367355
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Du même auteur
LE RETOUR AU CŒUR - Volumes
I.
Poésie survie (non paru)
II.
Voyage en pleine lune (Ed les 4 fils, 1983)
III.
Sortie vers la lumière du jour, 1988
IV.
Guérison par le banc, 1987
V.
Chant de paix et des espoirs, 1987
VI.
L’annonce de l’aube, 1991
VII.
Tête nue sous l’orage, 1994
VIII.
Poèmes du monde flottant, 1996
XI.
Il n’y a rien derrière, 1999
X.
Amor Ergo Sum (Ed l’Âge d’Homme, 2000)
XI.
Apsara (Théâtre), 2003
XII.
L’Homme décalé § Le café des miracles, 2005
Le miroir de la poésie, 2006 (réédition augmentée du Volume VII)
XIII.
Sur les hauteurs de Poleymieux, 2007
Le jardin d’Apsara Le jardin du monde
XIV.
Le jardin de Dieu (Ed l’Âge d’Homme, 2012)
XV.
Entretiens au bord du ciel (Ed Baudelaire, 2011)
Le chant du coq insomniaque, 2013 (Réédition augmentée du Volume II)
XVI.
La dernière Héloïse (Ed Mon petit éditeur, 2015)
XVII.
Effondrement sur la lumière (Ed Mon petit éditeur, 2017)
XVIII.
La Lyre et la Croix (Ed Mon petit éditeur, 2018)
XIX.
Entre Saône § Rhône (Ed Sydney Laurent 2018)
Sortie vers la lumière du jour. (Ed Publibook 2019) (Réédition augmentée du volume III.)
XX.
Friedrich en Beaujolais (roman) Ed Publibook 2019
XXI.
Chant d’Outre-France (Ed Publibook) 2020
Copyright













Cet ouvrage a été composé par les Éditions Publibook
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald ‒ 75019 Paris
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
http://www.publibook.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-36735-5

© Éditions Publibook, 2022
Nos jours sont comme ces oies sauvages, ces cigognes, ces grands voiliers qui sur les routes du ciel s’en vont et viennent, s’en vont à l’automne et au printemps reviennent, sans que personne ne sache vraiment où vont ces oiseaux ni ne s’en étonne. Ainsi passent nos jours à tire d’aile sans que nous le sachions, et quand l’heure sonne de notre grand départ nos yeux s’ouvrent tout ronds, notre esprit s’affole et dans notre bouche cette question résonne : comment, déjà ?
I L’aventure du Moi
Essai d’autopathographie 1
« Si je ne suis pas moi, qui le sera ? » Henry-David Thoreau.
Un an et un jour après l’envol au ciel du grand poète crétois Nikos Kazantsaki , je naissais à Lyon le 27 octobre 1956 dans l’antique quartier d’Ainay groupé autour de sa basilique éponyme du XII e siècle. De parents pieux, catholiques et pratiquants, je suis le second et dernier fils d’une famille traditionnelle d’origine aristocratique et bourgeoise. Trente et un jours plus tard mourait, dans le neuvième arrondissement de Paris, le doux poète Guy-Charles Cros.
Passe le temps, passent les jours, s’inclinent les heures, l’amour demeure. Les poètes s’en vont, mais les poèmes leur survivent.
Élevé dans la rigueur de la discipline jésuite à l’externat Saint-Joseph, rue sainte Hélène, par lequel étaient passés tous mes ancêtres mâles, père, oncles, frère ou cousins, je me passionnai pour l’Histoire sainte, l’étude biblique, la poésie, la musique et la philosophie. Mais au fil des ans et de lectures d’auteurs tels que Aldous Huxley, Carlos Castadena, Jack Kerouac, Rimbaud, Arthaud, Marco Polo, Mungo Park, Mary Barnes, Bettelheim, Nietzsche, Kierkegaard, Dostoïevski, Henry-David Thoreau, Khalil Gibran, Ségalen ou Kafka, le sentiment viral d’un emprisonnement et d’une oppression globale concertés et dirigés contre ma volonté personnelle se fit de plus en plus fort en moi. S’entrouvrit alors en mon esprit comme une porte vers une lumière inconnue, comme une fissure dans le mur immense du su et du connu, de tout ce que l’on voulait me faire apprendre, de tout ce à quoi on voulait me faire croire. Le monde devenait un spectacle irréel où je contemplais des êtres qui non seulement ne faisaient pas ce qu’ils disaient, mais faisaient même parfois le contraire. Un monde où le prêtre catholique peut dire « prenez et buvez-en tous ! » alors qu’il n’y a que lui qui boit. Je me répétais alors, avec le gaucher fou-de-guitare de Seattle: « It must be some kind of way out of here! »
Ainsi mon être-au-monde se diluait-il dans des rêveries poétiques inassouvies, des fantasmes de voyages extrêmes, et l’irrésistible ailleurs me prit alors par sa fourche pour me tirer du bourbier du monde des hommes vulgaires et bestiaux. J’arrivai néanmoins, miraculeusement, porté par mon milieu social et mes parents, jusqu’au baccalauréat série D. Aussitôt ce diplôme en poche, je quittai la France pour un mois de voyage au Maroc avec deux amis.
De retour en France, à dix-huit ans tout juste, je rends les clefs de l’appartement de mes parents, leur disant :
— Merci pour tout ce vous avez fait pour moi. Maintenant je vous quitte pour voler de mes propres ailes et assumer seul mon existence.
Je pars vivre dans une maison de banlieue en communauté avec trois autres personnes. À partir de ce jour, jamais plus mes parents n’auront à dépenser pour moi le moindre centime. Ni pour ma vie ni pour mes études. Ma soif absolue de liberté m’impose cette ascèse et cette volonté de me construire seul, de diriger moi-même la gestion des contingences matérielles, d’assumer mon « pacte avec le siècle » sans personne pour interférer. Je ne suis pas né de moi- même, je le sais, mais désormais ma vie m’appartient et j’en ferai ce que j’en veux. Bien sûr, dans mon extrémisme, je ne me rends pas compte de la peine que j’inflige à mes parents, mais nos relations resteront toujours courtoises et nous nous aimerons jusqu’à leur mort.
Je m’insoumis alors à tout, à la famille, à la patrie, au service militaire, au travail, à la sujétion volontaire des convenances, à l’Église, au salariat, aux centrales nucléaires, à l’hypocrisie bourgeoise, au mariage, au confort, au capitalisme. Avec dans une poche la poésie de Rimbaud, de Segalen et dans l’autre le « Do it » de Jerry Rubin 2 , je jette par-dessus mon âme l’horrible bébé de mon époque avec toute son eau de bain délétère. Révolutionnaire au cœur de la Bête , je crache sur l’ordre, la politique et la guerre obscène vécue chaque jour au salon dans des fauteuils confortables. L’effet larsen saturé de nausée face au monde vicié vrille mes oreilles et ma cervelle. Non ! Décidément je suis un autre , et je ne parle plus la langue des vivants. Disciple de Nietzsche et de Stirner, je rejette toute idée de Dieu, d’État, d’Église, de religion, d’autorité, de morale, de vérité absolue, de justice, de famille, de mariage, de loi, de droit humain ou divin, de piété, de patriotisme.
Je veux être le seul propriétaire de moi-même.
Sacrifiant à l’ère du temps qui ne valorisait alors que les cursus scientifiques, je rentre à l’université lyonnaise Claude Bernard en Deug biologie/maths sur le campus lyonnais de la Doua. Moi, un universitaire ! Moi, un avaleur de vent et de petite fumée, un coureur des plaines, un chasseur de soleils couchants, un fan de la pédale wah-wah et de la distorsion électrique, dans un amphithéâtre de quatre cents places, une sardine parmi trois cent quatre-vingt-dix-neuf autres sardines ! Cette inscription est un fourvoiement, une erreur, une mascarade. À la suite de six mois de désordre et de grève contre la loi Debré, je quitte l’Université, avec au cœur une profonde déception (comme tant d’autres étudiants) envers l’Université française et son piètre niveau d’enseignement, le laxisme honteux de ses enseignants ayant totalement déserté leur vocation pédagogique face à la pagaille généralisée régnant continuellement sur cette sorte de campus.
Le sentiment profond que tout est vain et factice, hypocrite et faux, que la vraie connaissance se trouve ailleurs, que la beauté doit être chassée comme une lionne sauvage, s’accentue. Mon esprit particulier, mon « démon » personnel, pour reprendre le mot de Socrate, m’agite sans cesse et me pousse à tout quitter, à me plonger dans l’ivresse de l’inconnu. Après un court séjour aux Beaux-arts de la ville de Saint-Étienne où je suis les cours réputés de cette école sur l’histoire de l’art moderne, j’achète en 1975 mon premier sac à dos et un billet d’avion aller-retour Lyon/Delhi pour un périple en Inde de trois mois.
Lyon-New Delhi. Début septembre. Je n’ai pas même dix-neuf ans.
Ma vie de routard, de muchillero commence. Elle durera quinze années, jalonnée de petits boulots, d’arbeito par-ci par-là. Toute mon ancienne vie va être nettoyée, rincée, essorée, liquidée d’un coup irrémédiablement par la grande machine à laver existentielle de l’Inde éternelle. Rien ne sera plus comme avant. C’est à une re-création complète de mon être malaxé par les événements produits lors de ce premier périple qu’aboutira ce voyage dans le sous-continent indien.
Le choc de ce gamin blanc, surnourri de culture européenne et catholique, avec la capitale indienne New Dehli est énorme ! Le pays de l’Inde, dans sa monstruosité de différence, dans son extrême différentiel, dans son tourbillon de nouveautés protéiformes. Le choix est dicté par « l’air du temps », la culture du « flower power », la philosophie de la non- violence, les livres de Barjavel, le mouvement des objecteurs de conscience, René Dumont et la vision de ces chemins d’amour et de paix qui aboutissent tous à Katmandou. Et puis n’avais-je point lu quelque part que l’Inde était pour Platon « la mère de l’Europe » ?
Étrangeté culturelle, religieuse, ethnique, spirituelle, sociale, philosophique, climatique, charnelle, tout est différent, les visages, les regards, les sons, les parfums, les voix, la lumière, les animaux ne correspondent plus au connu. C’est une plongée fascinante et fracassante dans l’extrême ailleurs. Et une ivresse absolue m’est alors donnée, celle de la liberté totale ! Une particule humaine anonyme, noyée, engloutie, emportée dans un flux d’un milliard d’autres particules humaines. Il n’y a plus rien ni personne pour me guider, pour m’enseigner, pour me conseiller. Je suis seul avec mon ange, seul enfin face à l’imm

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