Quand on se pose des questions
146 pages
Français

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Quand on se pose des questions , livre ebook

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Description

Il s’agit de courtes méditations écrites à l’origine pour les auditeurs de RCF (radio chrétienne en France). Ces méditations concernant divers aspects de la foi chrétienne, elles sont en lien avec une expérience missionnaire longue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 mai 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414444519
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-41176-4

© Edilivre, 2020
Avant-propos
Les réflexions qui suivent ont une histoire. Sollicité un jour par RCF Vaucluse pour assurer une méditation matinale sur une semaine, je me suis pris au jeu, et j’ai récidivé ! Certains m’ont suggéré de publier, d’où ce livret.
Il ne faut pas chercher de suite logique entre les chapitres. Si bien qu’on peut commencer à lire n’importe où ! Par contre, on a essayé d’être plus rigoureux à l’intérieur de chaque chapitre.
Ces pages, je les ai écrites avec ma foi. Mais d’où viennent-elles ? D’abord d’une expérience. J’ai passé 37 ans de ma vie au Nord-Cameroun. Ce pays m’a marqué et pas seulement physiquement ! 37 ans de présence missionnaire, ça ne laisse pas indemne. Donc, ce pan de ma vie m’a poussé à écrire. Ensuite, il y eut, pêle-mêle : des lectures, des groupes bibliques, les Exercices de St Ignace, des réflexions qui me viennent au détour d’une insomnie etc. Sans oublier les multiples rencontres dans cette foisonnante société marseillaise.
Ces réflexions sont nées dans la vie ordinaire. Certaines expressions sont un peu « brutes de décoffrage »… Cela me vient d’une habitude africaine d’appeler un chat un chat, avec cependant le souci de ne pas trop offenser les oreilles pies.
J’espère continuer encore un peu à écrire. L’Esprit-Saint m’y aidera, lui qui ne dort ni ne vieillit !
Chapitre 1 Quand on nous pose des questions…
1. La rencontre
Il y a des rencontres préparées, annoncées, programmées. Il y en a d’autres absolument inattendues, soudaines autant que passagères, mais toujours étonnantes. Ce sont pourtant de vraies rencontres, allant bien plus loin que les « coucous ! » de Facebook.
En quinze jours, il m’est ainsi arrivé de faire trois rencontres vraiment pas programmées ! Et à chaque fois, ça a fait tilt dans ma tête. Il faut que je vous raconte cela.
La première fois, ce fut avec un chauffeur de taxi. Ma voiture, en panne, était au garage, et le taxi me ramena de Port de Bouc à Marseille. C’est dire que nous eûmes le temps de causer ! Profitant de l’occasion d’avoir un curé sous la main, l’homme se mit à parler de « la religion », simplement, sans agressivité, jusqu’à destination. En somme pour lui, une occasion rare !
La deuxième fois, ce fut avec le fils d’une amie, 37 ans, sympa comme tout. Mais alors là, ce fut la grosse artillerie : l’Eglise, les prêtres pédophiles etc… Les shrapnells pleuvaient de toute part.
La troisième rencontre fut plus discrète. Avec Marie, une jeune de 22 ans, nous parlâmes des jeunes de maintenant qui ne croient plus à rien, ni à la politique, ni à la religion, ni à l’amour, à rien quoi !
Trois échanges comme ça. Etait-ce le hasard ? Je ne le crois pas. Ma foi me dit que si Dieu met quelqu’un sur mon chemin, qu’il soit clerc ou mécréant, ce n’est pas neutre. Pas plus que la rencontre des disciples d’Emmaüs ne fut un hasard, ni celle de Philippe le diacre avec l’eunuque éthiopien (Actes des apôtres 8/26-40)
J’y ai réfléchi à loisir ensuite. Et dans un premier flash, je me dis : derrière le discours du taximan, les charges furieuses du deuxième et la douceur désabusée de Marie, il y avait des questions. Il y avait une vraie recherche, et cela m’a littéralement angoissé ! Car pour les gens de maintenant, ils trouvent peu d’interlocuteurs à qui poser leurs questions, peu d’occasions à qui parler d’autre chose que du dernier match ou de la baisse de la taxe d’habitation. Et pourtant ils se posent des questions.
C’est vrai, à l’instar de Diogène qui cherchait un homme avec sa lanterne en plein jour, il y a bien des gens qui se posent des questions sur la vie. Ils se les posent une fois, deux fois et puis abandonnent parce que… parce qu’on n’a pas le temps, parce que le Smartphone sonne, parce qu’on n’a plus l’habitude de penser plus haut, plus profond, ou tout simplement parce qu’il n’y a personne au bout du fil.
Oui, nous vivons un temps d’inquiétude. L’inquiétude, c’est mieux que l’indifférence, elle tient éveillé… Mais quand elle concerne le sens de la vie, elle réclame, sinon une réponse claire, du moins quelques lumières. Ensuite, c’est à l’inquiet de continuer sa recherche.
2. L’Eglise, un écran ?
Des trois rencontres dont nous venons de parler, les deux premières s’en prenaient à l’Eglise… On peut toujours dire qu’ils n’avaient pas tous les éléments pour juger, qu’ils auraient dû prendre un peu de recul etc… Mais la réalité est têtue : pour la majorité des gens, la foi catholique passe par l’Eglise. Qu’actuellement les gens aient l’opinion de leurs media et du journal télévisé, on n’y peut rien, c’est comme ça. Alors, en écoutant le taximan et le fils de mon amie, je ne pouvais que constater : pour eux, l’Eglise est devenue un écran, un cache, un mur qui les empêche d’atteindre l’Evangile.
Silencieux d’abord devant les charges furieuses, j’ai essayé de glisser : « D’accord, mais as-tu jamais ouvert l’Evangile ? » J’ai alors senti une hésitation, le ton a changé, s’est fait plus apaisé, et nous avons parlé de la foi.
Faut-il en rester là, ranger l’Eglise dans les vieilles histoires bonnes pour des naïfs, pour arriver à la foi vraie, pure de toute scorie humaine ? Se débarrasser de l’Eglise, de toute institution pour se tourner directement sans intermédiaire vers le Christ ? Cela a été une tentation constante chez bien des chrétiens dès les débuts de l’Eglise.
De fait beaucoup ont pris leurs distances avec l’Eglise. Ils sont à l’aise avec leur for intérieur, avec leur conscience. Ils oublient simplement que, sauf exceptions, la Parole de Dieu ne nous arrive pas par les anges, mais par des hommes de chair et de sang. Depuis Jésus, la Parole a été portée, écrite, proclamée par des gens, souvent pas plus saints que vous et moi, avec parfois un méchant caractère, tentés comme tout le monde, et tombant parfois bien bas. Des hommes que François d’Assise suppliait : « O vous tous gens de la terre, qui cheminez si douloureusement… »
De plus, et c’est très important, la Parole de Dieu ne s’adresse pas qu’à des individus, même si l’aventure de la foi est d’abord une aventure personnelle. Mais Jésus s’est adressé à un peuple, et – ça crève les yeux dans l’évangile – Il a voulu rassembler un peuple. Ce peuple, que les musulmans appellent « oumma », nous l’appelons l’Eglise. Et c’est un peuple en marche. Parfois il est une lumière qui éclaire vers Dieu, parfois il fait écran, faisant office de cailloux dans les chaussures !… Et malgré tout, il avance !
Dans l’Evangile, les colères du Christ sont célèbres : « Hypocrites ! Sépulcres blanchis ! » et j’en passe. Ces colères n’écrasent pas, elles sont appels à changer de vie. Des appels qui s’adressent maintenant à l’Eglise, non pour l’écraser ou pour l’effacer, mais pour l’aider à être moins écran et plus passage vers Dieu.
3. Jésus et sa religion
Il est banal de dire que Jésus rejoignait les gens dans leur vie. Mais il est aussi intéressant de regarder son attitude face à ce qu’on peut appeler l’Eglise de son temps, la religion juive.
Tout d’abord, il est faux de dire que Jésus a passé sa vie à ferrailler contre les prêtres et le Temple de Jérusalem ! Jésus était vraiment un juif pieux, respectueux de la Loi, fréquentant le Temple, connaissant et aimant l’histoire de son peuple. Il se savait l’héritier d’une tradition et des prophètes ! Mais en même temps, instinctivement, il savait les tares et les défauts de sa « religion ». Et pas seulement de la sienne : de toute religion ! Ce que bien des gens pensaient mais n’osaient pas dire, Jésus en parlait tout droitement. Il savait les lourdeurs des institutions, il dénonçait le péché des responsables et ne se faisait pas faute de traiter les pharisiens et autres docteurs de la Loi d’hypocrites, nous l’avons dit. Et surtout, il ne supportait pas que la religion fût confisquée par une minorité et qu’elle devienne un instrument de domination… De toutes ses forces, Jésus a appelé au pardon, à l’ouverture aux autres y compris aux non-juifs. Il savait que si la religion devient un carcan, il fallait, non la dynamiter mais la purifier. Voilà ce qu’il voulait, et bien des réformateurs après lui.
Autrement dit Jésus, tout en respectant et en aimant la foi de son peuple, a dénoncé la religion sans la foi . En cela, il fut le véritable héritier des prophètes, les Amos, Jérémie, Isaïe. Il suffit de relire ses invectives contre les docteurs de la Loi, en Mathieu 23, pour comprendre qu’il ne s’attaque pas à la Loi, mais à ceux qui la défigurent et font écran à l’Alliance… Souvenons-nous des apostrophes de Péguy aux pharisiens : « Parce qu’ils ne sont pas blessés, ils ne sont plus vulnérables. Parce qu’ils ne manquent de rien, on ne leur apporte pas ce qui est tout. La charité de Dieu ne panse point celui qui n’a pas de plaie. Leur peau de morale constamment intacte leur fait un cuir et une cuirasse sans faute . » (Notes sur Descartes).
Dénonçant, Jésus en est mort ! Aujourd’hui, nous ne sommes plus habitués à voir la religion comme un pouvoir, à part quelques nostalgiques de la chrétienté. A bon droit, nous accusons l’islam fondamentaliste de se servir de la religion pour conquérir le pouvoir, ou pour l’asseoir. Toutes proportions gardées, nous pouvons comparer l’emprise de la religion au temps de Jésus à l’emprise du wahhabisme sur les sociétés musulmanes d’aujourd’hui.
C’est bien le pouvoir de la religion qui a condamné Jésus, lui qui chamboulait la société de son temps en demandant aux grands d’êtres serviteurs.
Voilà ce que nous pouvons dire de l’attitude de Jésus envers sa religion. A chacun de voir comment sa propre pratique religieuse vient de sa foi, une foi perso

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