Quelques saints missionnaires
77 pages
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Quelques saints missionnaires , livre ebook

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Description

Nous ré-éditons un livre de Georges Goyau, de l’Académie Française, initialement intitulé « À la conquête du monde païen » sous un nouveau titre, « Quelques saints missionnaires » car celui-ci nous semble mieux décrire le contenu du livre : 27 histoires de saints et de saintes qui se sont spécialement caractérisés par leur vie missionnaire. Le livre est est un aperçu historique de la vie de ces missionnaires, depuis saint Paul et les apôtres jusqu’aux missions des 19ème et 20ème siècle. D’abord en Europe, puis en Amérique, en Asie et en Afrique. Parfois, l’influence du christianisme ne s’est pas faite sentir uniquement sur les consciences : on a pû constater que la conversion des peuples a eu une influence multiple sur la société, sur l’organisation du travail, l’abandon de coutumes sanguinaires, le respect des plus faibles. D’autres fois, la vie de ses hommes et de ses femmes a tourné au martyr sanglant. Les débuts de la foi en Indochine, en Chine et au Japon ou encore au Canada furent vraiment cruels. Un livre intéressant à plus d’un titre. En plus de l’aspect historique et d’un certain devoir de mémoire, ces vies de saints et de saintes nous interpellent : de nos jours, serions-nous encore capables de la même disponibilité pour faire découvrir le Christ à ceux qui ne le connaissent pas ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782368782378
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quelques saints missionnaires

Georges Goyau
de l'Académie Française
© Les Éditions Blanche de Peuterey pour cette version numérique. Visitez notre site web www.peuterey-editions.com et abonnez-vous à notre newsletter pour être informé des nouveautés. Suivez-nous sur les réseaux sociaux.
Image de couverture : Père Marquette et les indiens, par Wilhelm Lamprecht (Allemagne 1838-1906), via Wikimedia Commons (domaine public)
ISBN : 978-2-36878-237-8
Le présent ouvrage est une ré-édition du livre « À la conquète du monde païen » pour lequel nous avons changé le titre.
Introduction de l’auteur
Vos aînés vous ont parlé, sans doute, de l’Exposition coloniale de Vincennes, et de ce beau pavillon des Missions, au sommet duquel la croix planait. Ils auraient voulu, peut-être, y faire de longues visites : c’était pour eux chose si neuve ! Leurs manuels d’histoire parlaient bien peu des missionnaires ; leurs manuels de géographie n’en disaient à peu près rien. Ils étaient restés sur des visions rapides, incomplètes, et, dans leurs livres de classe, rien qui satisfît leur curiosité au sujet des missions.
Dieu garde que je veuille essouffler vos attentions en vous apportant, à vous, une savante histoire ! Vos programmes sont déjà si chargés ! Mon rêve sera rempli si vous voulez bien vous promener de chapitre en chapitre, comme à l’Exposition vos aînés se promenaient de stand en stand, et je serai très fier si quelque chapitre vous intéresse assez pour avoir vos préférences, et pour que vous y reveniez.
Et quelle joie pour moi, cher lecteur que j’ignore, mais que Dieu connaît, si vos parents, qui se demandent parfois ce que vous ferez plus tard, recevaient un jour cette confidence, que vous avez trouvé, dans telle ou telle page de ce livre, certains horizons qui vous séduisent et qui vous appellent !
G.G.
I. Au temps du Christ — La première mission chrétienne.
Les missionnaires, ouvrant l’Évangile, y lisent leur consigne ; ils y lisent aussi l’annonce de ce qui sera peut-être leur destinée.
Jésus-Christ ordonna lui-même la première « mission ». Il envoya les douze apôtres,  —  c’est l’Évangéliste saint Luc qui nous le dit,  —   « prêcher le royaume de Dieu et guérir les malades. » Il voulut qu’ils partissent avec leur besace, sans provision : au pays d’Israël on était accueillant, c’est un trait des mœurs orientales. Mais devant leurs yeux il entr’ouvrit, pour un avenir plus lointain, des horizons plus vastes ; il les prévint qu’ils seraient comme des brebis au milieu des loups. D’après une tradition que rapporte saint Clément, saint Pierre, anxieux, aurait alors interrompu son maître : « Et si les loups mangent les brebis ? » aurait-il-demandé. Le Christ de répondre : « Si la brebis est morte, elle n’a plus à craindre le loup. »
Des missionnaires du Christ pouvaient donc être appelés à mourir. Le Christ leur parla des tribunaux où ils seraient traînés, des supplices qu’ils auraient à subir ; il leur promit que le Saint-Esprit lui-même, lorsqu’ils seraient accusés, interrogés, leur inspirerait les réponses qu’ils devraient faire. Il leur montrait les récompenses assurées, dans le ciel, à ceux qui auraient fait s’agenouiller les hommes devant lui. Il ajoutait qu’au cours de leurs voyages les hôtes qui les recevraient seraient, eux aussi, récompensés, ne leur eussent-ils donné qu’un verre d’eau fraîche.
Les apôtres alors, pour quelques semaines, deux par deux, s’éparpillèrent à travers les bourgades du pays d’Israël. Et voici la scène du retour, le retour des premiers missionnaires. Ils racontent au Christ tout ce qu’ils ont fait et enseigné : « Seigneur, lui disent-ils tout joyeux, lorsque en votre nom nous commandons aux démons, ceux-ci nous sont soumis. » Leur joie, peut-être, pourrait dégénérer en orgueil, pour une telle victoire. Le Christ coupe court : « Ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais de ce que vos noms sont écrits dans le ciel. » Il les sent fatigués de leur marche. « Venez dans un lieu désert, continue-t-il, et reposez-vous un peu. » Seize cents ans plus tard, quand le Père Thomas de Jésus, dont la puissante voix poussera les Carmes dans l’immense champ des missions, leur conseillera de venir reprendre haleine dans ces asiles de recueillement que les Carmes appelleront des « déserts », il ne fera que répéter l’invitation de Jésus-Christ.
Ainsi se déroula, du vivant même du Sauveur, la plus ancienne des missions chrétiennes, la mission chez les Juifs. Le Christ en reparlera, à la Cène, quelques heures avant de souffrir. Il demandera à ses apôtres : « Quand je vous ai envoyés sans sac, sans bourse et sans chaussure, quelque chose vous a-t-il manqué ? » Et ceux-ci répondront : « Rien ». Ce mot « rien », il sera répété, jusqu’à la fin des temps, par tous les missionnaires que peut-il manquer à ceux qui, sachant ce qu’est le don divin, le portent avec eux, à ceux qui, sachant les promesses divines, se rendent dignes, par leur vie héroïque, d’en cueillir les fruits ?
II. En route chez les païens — Saint Paul.
Le Christ mourut, le Christ ressuscita, et voici l’ordre qu’en Galilée, apparaissant aux onze disciples, il leur donna, pour eux et pour les autres : « Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » Quelques années plus tôt, ces pêcheurs, ces artisans, qu’étaient les douze apôtres et les soixante-douze disciples du Christ, heureux d’être le peuple élu du vrai Dieu, heureux de connaître ce Dieu que les païens ne connaissaient pas, étaient loin de penser que ce serait un jour leur rôle, à eux, d’aller annoncer aux païens que ce Dieu était venu sur terre, qu’ils l’avaient entendu prêcher, vu mourir, et de nouveau, après sa mort, entendu prêcher, et qu’il voulait désormais être connu de tous les hommes. Rien ne les préparait à ce rôle. Saint Pierre, qui par la volonté du Christ était le plus élevé en dignité, avait, hélas ! mal débuté dans la carrière d’apôtres ; il avait renié trois fois son maître divin devant les valets du magistrat Ponce Pilate. Mais ce maître lui avait pardonné. Et tout ce qu’il leur fallait à tous pour remplir leur fonction, tout ce qu’elle exigeait de savoir, et de compétence, et de vaillance, et de grâces, leur fut donné, le jour de la Pentecôte, lorsque tombèrent sur eux des langues de feu, et lorsqu’ils furent ainsi « remplis du Saint-Esprit ». Sur l’heure ils parlèrent toutes les langues de tous les peuples auxquels ils auraient à prêcher le Christ ; et sur l’heure, déjà, ils commençaient à le prêcher dans ces diverses langues.
Il y avait dans toutes les nations de petites colonies de Juifs ; ces apôtres venus de Judée allaient y chercher une hospitalité. Ils racontaient le crime commis par les Juifs, Jésus crucifié sur le Calvaire ; ils racontaient la revanche divine, cette revanche que de leurs propres yeux ils avaient vue : Jésus sorti du tombeau. Ainsi, les apôtres commençaient-ils, dans ces humbles communautés juives, leur métier de pécheurs d’hommes ; et puis, se glissant hors de ces petits cercles, ils s’en allaient dans les grandes villes païennes, colporter cet étonnant message aux oreilles qui voulaient l’entendre.
Durant les quatre ou cinq premières années qui suivirent la mort du Christ, un Juif du nom de Saul se montrait acharné contre les premières communautés chrétiennes. Un jour, il cheminait vers la grande ville syrienne de Damas, se proposant de ramener enchaînés à Jérusalem les chrétiens qu’il y trouverait. Tout à coup, autour de lui, une lumière du ciel brillait, Saul tombait à terre, et d’en haut une voix lui disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Je suis Jésus que tu persécutes ; il est dur de regimber contre l’aiguillon. » Saul, stupéfait, tremblait. « Seigneur, disait-il, que voulez-vous que je fasse ? » Et le Seigneur répondait : « Lève-toi et entre dans la ville : là on te dira ce qu’il faut que tu fasses. » Saul avait les yeux ouverts, mais ne voyait plus rien : les hommes qui l’accompagnaient le prirent par la main, le firent entrer à Damas.
Trois jours après, Ananie, l’un des disciples du Christ, apprit dans une vision que ce Saul, cet ennemi de Dieu, avait été choisi par Dieu pour porter son nom devant les nations. Ananie s’en fut trouver Saul, lui rendit la vue, en lui imposant les mains, le baptisa. Quelques jours plus tard, dans les synagogues de Damas, une voix s’élevait, proclamant que Jésus était le Fils de Dieu ; quelques mois plus tard, sous le nom de Paul, ce persécuteur de la veille, devancier de tous les missionnaires des siècles futurs, s’en allait parler du Christ aux païens.
Rome régnait sur tous les peuples qui entouraient la Méditerranée ; les communications étaient faciles ; pour prêcher le Christ, les routes étaient largement ouvertes, routes de terre, routes de mer. Saint Paul voulut porter son nom partout où régnait la « paix romaine » ; il décidait qu’il irait de ville en ville, fondant des Églises, y séjournant plus ou moins longtemps suivant l’importance de la cité, les laissant ensuite entre les mains des prêtres qu’il faisait évêques, et s’en allant, lui, faire d’autres fondations. De l’année 45 à l’année 49, il parcourait toute l’Asie Mineure, et la Phrygie, et la Syrie. Il traversait la mer, et, de l’an 50 à l’an 52, il était en Macédoine, en Grèce : il constatait qu’Athènes attendait un « Dieu inconnu », et il venait faire connaître ce Dieu ; il consacrait dix-huit mois à fonder la grande Église de Corinthe. Un troisième voyage le ramenait en Asie durant les années 53 à 57 ; il séjournait près de deux ans et demi dans Éphèse, pour y installer solidement le christianisme. C’était une joie pour lui, en l’année 57, de grouper à Jérusalem, en une grande réunion, des délégués de toutes les Églises qu’il avait créées : on eût dit qu’à l’ombre du Calvaire il passait en revue toutes les forces spirituelles du christianisme oriental, filles de son zèle.
L’heure était venue maintenant de naviguer vers l’Occident ; saint Paul, en 5

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