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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 janvier 2010 |
Nombre de lectures | 42 |
EAN13 | 9782296689688 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Saint Augustin aux prises
avecVincentius Victor
Le droit au doute en théologie
© L’H ARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-10650-5
EAN : 9782296106505
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Louis Saïd Kergoat
Saint Augustin aux prises
avec Vincentius Victor
Le droit au doute en théologie
L’Harmattan
Du même auteur
« Charles de Foucauld et l’Islam – Mystique et politique » Thèse de doctorat d’état – Lettres et sciences humaines – 2 vol. – 228 p. et 205 p. – Paris Sorbonne -1988 (dactylographie).
« Paysans des montagnes forestières du Dahra oriental – Djebel Bissa » – doctorat de IIIe cycle – Paris EPHES – 1972 – 322 p. (dactylographie).
« L’intelligence scientifique et la compétence technique des Paysans
Base de la Révolution agraire » – Alger 1975 – Revue du Ministère de l’Agriculture « Terre et Progrès ».
« Frères contemplatifs en zone de combats – Algérie 1954-1962 (Wilaya IV) » – Editions L’Harmattan 2005 – 273 p.
« Vaincre la haine – Conte historique » – Editions L’Harmattan – 2009-108 p.
Chronique des années de trouble
Années 418 – 421
Cart Ennas – Caesarea
Saint Augustin Evêque d’Hipponne
(Annaba)
face à
Vincentius Victor
Jeune intellectuel chrétien de Ténès.
« Le droit au doute
et à l’incertitude en théologie »
chez saint Augustin
Un Ténésien attachant du 5 e siècle
Vincentus Victor
Jeune intellectuel chrétien
Aux prises avec l’évêque d’Hippone
Saint Augustin
Philosophe et théologien
Le droit au doute et à l’incertitude
en sciences religieuses
chez saint Augustin
" Je n’ai pas honte d’avancer que j’ignore ce que j’ignore."
(Augustin au frère Renatus de Cherchell)
" Personne n’a donc à rougir de confesser qu’il ignore ce
qu’il ignore, de peur qu’en feignant de savoir il mérite de ne
jamais savoir."
(Augustin au jeune évêque Optatus)
" Pour moi, je l’avoue, j’essaie d’être au nombre de ceux qui écrivent en progressant et qui progressent en écrivant . Par suite, si j’ai affirmé par manque de précaution ou par ignorance, une opinion qui mérite d’être reprise non seulemnt par d’autres, mais par moi-même, car je devrai m’en apercevoir si je progresse réellement, il ne faut ni s’en étonner ni s’en plaindre ; il faut plutôt pardonner et féliciter, non parce qu’il y a eu erreur, mais parce qu’il y a eu correction."
(Augustin au Commissaire impérial, Marcellinus, son ami.)
1 ère Partie La Maurétanie Césaréenne Situation, généralités
Conflit socio-théologique
entre deux chercheurs
Vincentius Victor, jeune intellectuel chrétien de Ténès (ex-donatiste-rogatiste, passé à l’Eglise Universelle ou Catholique, futur évêque de Ténès des années 450 ? ),
et Aurelius-Augustinus, le vieil évêque d’Hippone (Annaba),
mis en contact l’un et l’autre, grâce au Frère Renatus, moine laïc (non prêtre) de la région Ténès-Cherchell, disciple fervent d’Augustin et son informateur objectif des événements spirituels et intellectuels de Maurétanie Césaréenne dont l’Eglise Métropole était l’église de Cherchell, alors appelée Julia-Césarée.
Prélude
Aujourd’hui des scientifiques découvrent les traces de pas d’un couple de dinosaures, qui remontent à 68 millions d’années.
"Pendant des dizaines et même des centaines de millénaires (…), il y a eu des hommes qui ont aimé, haï, souffert, inventé, combattu. En vérité il n’existe pas de peuples enfants ; tous sont adultes, même ceux qui n’ont pas tenu le journal de leur enfance et de leur adolescence".( {1} )
"Les premiers hommes qui sont apparus en Afrique du Nord (…) ont vécu, il y a peut-être trois ou quatre cent mille ans. Bien modestes apparaissent les 30 ou 40 siècles dont se souvient tant bien que mal l’homme d’aujourd’hui par rapport au vertigineux passé des humanités successives".( {2} )
Aussi rencontrer des personnes du 5e siècle de notre ère, les écouter, les observer, cela relève presque d’une étude entre contemporains, d’un colloque de chercheurs « actuels » échangeant leurs points de vue, parfois un peu violemment, parfois plus fraternellement.
Malgré cette toute proximité dans le temps, il est cependant nécessaire de préciser et d’ajuster nos vocabulaires, tant l’être humain est merveilleusement vivant, continuellement en mouvement et en évolution permanente.
Problèmes de langue
Pour les noms de personnes, fallait-il garder les noms latins ou franciser les noms francisables. Certains noms, "Augustinus" devenu universellement "Augustin", par exemple, sont sans problème. Mais pour Alypius, Possidius, Deuterius, Emeritus, que faire ? Il a semblé préférable de garder en général la langue locale de beaucoup d’intellectuels de cette époque, encore alors belle époque de la langue latine, avec sa consonnance musicale.
Les noms de lieux ?
Un premier problème, l’orthographe de ces noms. L’exemple de « Ténès », notre petite capitale locale, est éclairant. Les textes latins écrivent « Cartenna, Cartennae », comme le « rosa – rosae » de nos grammaire latines. André Mandouze, plus au courrant des langues berbères-tamazirt, écrit : « Cartennas » ou « Cart-ennas » ou « Cart-Ennas », respectant le terme « Cart » ou « Kart » qui désigne un lieu, une agglomération. Ainsi avions-nous « Cart-hage » (Ville neuve), « Cart-Illi », ville d’une divinité nommée « Illi », le Damous d’ajourd’hui, le Dupleix de la période française. Et de même « Cart-ennas », ou pour simplifier « Cartennas » qui explique ce « t-ennas » devenu « Ténès ». En Tamazirt locale du Djebel Bissa, on a « Henss », la racine « HNS » désignant un lieu où l’on peut bivouaquer, passer la nuit. Comment ne pas penser à « Tunis », terme de même origine. Dans ce travail, le Ténès de l’époque romaine sera donc généralement écrit « Cartennas » Fermons cette parenthèse, qui était cependant nécessaire.
« Cart-ennas excepté, était-il préférable de n’utiliser que les noms de lieux latins de la période de l’occupation romaine ? La logique imposerait une réponse affirmative, en parallèle aux noms de personnes dont l’orthographe latine a été volontairement choisie. Cependant pour rendre plus concrète la localisation géographique des lieux, il a semblé bon, quand cela est possible, de nommer les localités par leurs noms actuels, en « tamazirt » ou en arabe, afin de permettre une lecture immédiate plus vivante quant à la situation précise de ces lieux. Très conscient de ce manque de logique, cet anachronisme de surface semble devoir faciliter, pour le lecteur maghrébin d’aujourd’hui, cette promenade à travers notre cinquième siècle, cette rencontre avec nos proches ancêtres, sur des sites quotidiennement fréquentés. Une table de concordance permettrait aux latinistes non maghrébins de s’y retrouver.
Plus délicate, la question du vocabulaire religieux, du vocabulaire ecclésial. "Ecclesia Catholica", faut-il traduire "Eglise Catholique" ou "Eglise Universelle", puisque tel est le sens du grec "katholikos" ; ce terme grec habillé à la latine a perdu sa force d’origine, son thème d’universalité. Ce glissement un peu regrettable, Augustin n’en serait-il pas en partie responsable ? Ses difficultés avec la langue grecque l’auraient-elles poussé à utiliser un terme grec habillé à la latine ? Ce qui a eu pour conséquence négative d’oublier le qualificatif « universelle » qui convient infiniment mieux à l’Eglise du Christ.
Aujourd’hui, à travers les divisions du christianisme, le qualificatif "catholique" a souvent un sens restrictif : ni protestant, ni orthodoxe, il entraine une certaine connotation partisane, alors que son sens théologique réel est porteur d’universalité, l’Eglise Universelle, tronc commun dont seraient sortis des bourgeons, peu à peu devenus rameaux, au cours des