Sans père et sans repère , livre ebook
91
pages
Français
Ebooks
2012
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«Ce livre est important car il remet les choses en ordre. Tout y passe: la famille, les relations, le travail ou encore l’intégrité... Tout est là. Donald Miller nous livre LE mode d’emploi qui permet à chacun de faire le point sur sa vie.» David Ribotti
Ce livre s’adresse à tous: les hommes qui s’interrogent, les femmes qui souhaiteraient les interroger.
J’ai toujours détesté aborder la question des relations paternelles. J’admets en toute honnêteté que cela m’a toujours mis dans une position de vulnérabilité, car je me sens un peu comme un enfant pitoyable et plaintif. Or, j’ai toujours refusé toute forme d’apitoiement sur moi-même. C’est la raison pour laquelle j’ai eu énormément de peine à écrire ce livre. A tel point qu’il a fallu que je me retire dans le chalet d’un ami, sur l’île d’Orcas, seul et loin de tout, pour faire face à mes problèmes relationnels ! J’ai passé beaucoup de temps à pleurer, écrire, effacer, réécrire... La rédaction de ce livre a été une véritable remise en question, un moment pénible tout au long duquel je me suis senti comme un homme incomplet, une «moitié d’homme».
Il m’a fallu presque une année pour parvenir à écrire cet ouvrage, sans compter les deux mois de finalisation et d’édition. C’est sans conteste le livre le plus difficile que j’ai eu à écrire. C’était pour moi un véritable défi. Les difficultés que j’ai rencontrées n’étaient pas d’ordre littéraire ou rédactionnel, mais émotionnel. J’ai dû m’aventurer sur des terrains que j’avais toujours volontairement ignorés et aborder des choses que j’avais jusque-là préféré occulter. Chaque jour, je me réveillais avec un fort sentiment d’impuissance et une plainte continuelle, en constatant à quel point mon père m’avait manqué durant mon enfance. J’étais partagé entre deux sentiments contradictoires: me rendre à l’évidence et admettre les blessures liées à ce manque, ou rester fort, insensible, désinvolte. Je pouvais me dire: « Oui, mon père a été absent, et alors? Je n’ai pas eu besoin de lui, je m’en suis très bien sorti sans lui ! »
Aujourd’hui, alors que je suis dans la quarantaine, j’ai toujours autant besoin d’un père. Au moment où j’écris ces lignes, je m’apprête à participer à la tournée de promotion du livre qui me conduira dans plus de soixante villes où beaucoup de gens viendront découvrir ce que révèle ce nouveau titre.
Il y a quelques années, une première version de ce livre, publiée par un petit éditeur, a eu du mal à entrer dans le circuit des librairies, mais s’est finalement très bien vendue. Partout où je me rendais, de nombreux lecteurs venaient me dire à quel point ce texte les avait touchés. Dans ces lignes, je livrais une partie de mes secrets et de mon intimité, aussi avais-je envie de leur parler de façon plus personnelle, de faire quelques pas avec eux, de leur dire qu’eux seuls devaient savoir à quel point je luttais... Mais au fond, ce n’était pas vraiment ce que souhaitais; je ne voulais plus me battre et me débattre, j’étais indécis et je ne me sentais guère l’âme d’un guerrier. J’avais honte du bourbier duquel j’essayais d’émerger pour me persuader que j’étais un homme.
J’ai été l’initiateur d’un programme de mentorat qui offre des ressources à des centaines de milliers d’Eglises américaines, pour que les 27 millions d’enfants ayant grandi sans père puissent trouver des mentors. Je suis convaincu que si nous trouvons des modèles masculins capables de véhiculer des valeurs positives pour empêcher certains enfants d’aller tout droit dans le mur, nous pourrons fermer des prisons d’ici une vingtaine d’années. Nous pouvons endiguer le suicide des adolescents, les grossesses non désirées et l’avortement. Nous pouvons faire reculer le nombre dévastateur de divorces en nous investissant et en fournissant des mentors aux enfants sans père.
Ce livre ne traite pas de la naissance d’un mouvement; rien de tel n’a véritablement vu le jour. Au contraire, les statistiques montrent que le problème continue de s’aggraver. Il parle de la difficulté, de la honte et du malaise auxquels chacun d’entre nous est confronté. Dans ces pages, je confesse avoir toujours eu besoin d’un père; tant que je n’avais pas reconnu cela honnêtement, je n’étais en vérité que la «moitié d’un homme». Puisse ce livre être un guide, un repère informel qui permette la reconstruction du socle de notre vie, le rende plus solide et plus durable. L’histoire des laissés-pour-compte de la paternité est en effet à réécrire. Il est temps de lancer un mouvement grâce auquel nous pourrons, dans l’ouverture et l’honnêteté, à la fois confier nos faiblesses et trouver la force nécessaire. J’espère sincèrement que bientôt, les pères ne seront plus une illusion, mais une réalité. Le mouvement commence avec chacun de nous.