Sortir des extrêmes : Ni intégrisme, ni perte d’identité
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Description

Dans la continuité de ses nombreux travaux et ouvrages, l’auteur nous propose ici une étude s’inscrivant dans la suite logique de son livre sur le juste milieu et paru déjà aux éditions Albouraq. La perspective nous situe entre deux tendances extrémistes, quoiqu’opposées, mais qui l’une comme l’autre dénaturent le vrai islam, celui du Prophète. L’auteur nous engage à une rigueur excluant tout compromis avec d’un côté l’intégrisme qui instrumentalise la religion, la déforme en mettant sur le même plan les modalités et les finalités. Courant rigoriste opérant une lecture archaïque et figée. Et de l’autre côté, avec le courant essentialiste prônant que l’origine de la violence est propre au Coran et qu’il est donc nécessaire de rénover l’islam en l’amputant d’une partie de ses sources scripturaires. C’est un courant qui a perdu son identité et tend vers la haine de soi. Ces deux mouvements idéologiques déviants s’alimentent et concourent à défigurer l’Islam prophétique dont l’auteur rappelle ici les fondements principaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2009
Nombre de lectures 6
EAN13 9782359302059
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0520€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SORTIR DES EXTRÊMES
ni intégrisme, ni perte d’identité
Collection
• MISE AU POINT •
Sortir des extrêmes
Droits réservés
ISBN : 978-2-35930-125-0
©Les points sur les i
16 Boulevard Saint-Germain
75005 Paris
www.i-editions.com
Mustapha Cherif
SORTIR DES EXTRÊMES
ni intégrisme, ni perte d’identité
«La voie du juste milieu»
Du même Auteur
• Culture et politique au Maghreb , Alger, 1989.
• L’Islam à l’épreuve du temps , Publisud, Paris, 1991.
• Islam et modernité , Enag, Alger 2000, Dar Chourouk le Caire.
• L’Islam et la mondialisation , Anep, Alger 2002.
• Jacques Berque, un précurseur , avec Jean Sur, Anep, Alger 2005.
• Une voie Soufie dans le monde, collectif, Maisonneuve et Larose, Paris 2005.
• L’Islam Tolérant ou intolérant ? , Odile Jacob, Paris 2006.
• L’Islam et l’Occident, Rencontre avec Jacques Derrida , Odile Jacob, Paris 2006, Barzakh Alger 2008.
• Sur les traces de Derrida, collectif, sous la direction de Mustapha Cherif, Barzakh Alger et Actes Sud, Paris 2008.
• Le Coran et notre temps , Albouraq, Paris, Anep Alger, 2012.
• Le Prophète et notre temps , Albouraq, Paris, Anep, Alger 2012.
• Rencontre avec le pape, Barzakh, Alger 2011, Albouraq Paris 2013.
• Le défi du savoir en Algérie , Anep, Alger 2013.
• Le principe du juste milieu , Albouraq, Paris, Dar Houma, Alger, 2013.
Aux citoyens de confession musulmane paisibles qui se gardent de verser dans les extrémismes de tous bords. Et aux autres de toutes cultures et convictions qui ne sombrent pas dans l’amalgame.
I NTRODUCTION
Les musulmans traversent une des plus graves crises de leur histoire. Les problèmes sont multiples, et avant tout politiques, sociaux et économiques. Il est temps de multiplier les réflexions et les actions constructives afin de consolider la ligne médiane de l’immense majorité des citoyens de confession musulmane, depuis quinze siècles. Trop souvent, les extrêmes de tous bords occupent les espaces médiatiques. Ils sont pourtant minoritaires, en contradiction avec l’esprit et la lettre du Coran et les aspirations des sociétés.
Sortir des lectures intégristes, archaïques et figées qui versent dans l’interdit, l’apologie de soi, l’intolérance, voire la violence, est une urgence. L’instrumentalisation de la religion, par des groupuscules qui favorisent les préjugés et les ingérences, est une monstruosité qu’il faut dénoncer et combattre sur tous les plans, à commencer par l’éducation.
L’islam est trahi et déformé. Reste à mettre fin aux discriminations, à la ghettoïsation et à la paupérisation d’une partie de la population qui nourrit le ressentiment. En effet, le sentiment d’humiliation suscite le désespoir. Mais rien ne peut justifier l’obscurantisme. Tous les moyens doivent être engagés pour faire reculer les dérives et les radicalisations. C’est une responsabilité collective.
D’un autre côté, les discours « modernistes » qui dénigrent les fondements de la religion et sombrent dans la dépersonnalisation, autre impasse, doivent être réfutés par le débat d’idées. Tout en discernant entre ceux qui de bonne intention cherchent à réformer les lectures, adapter les valeurs et rénover la pratique des musulmans et ceux qui versent dans le dénigrement et la haine de soi.
Des modernistes appellent à imiter, aveuglément, le monde dominant désenchanté, qui a tout opposé, a basculé du théisme à l’athéisme dogmatique, et réduit la croyance religieuse et les rites à des formes d’aliénation. Ils sombrent dans l’islamophobie sans se rendre compte.
L’état de désorientation dans lequel se trouve le monde entier nécessite un travail collectif pour mettre fin à toutes les formes d’intolérances, de dérives et éduquer au vivre ensemble. Les enjeux sont multiples, culturels, sociaux et politiques. La confrontation entre intellectuels pour retrouver le juste milieu est rare. Les citoyens de confession musulmane sont face à leur responsabilité pour contribuer à bâtir un monde civilisé.
En Orient comme en Occident, un type de discours domine : celui de l’apologie de soi et du dénigrement d’autrui. En Occident, les médias mettent l’accent sur les « fondamentalistes », les activistes politiques, les intégristes, qui trahissent l’islam et sur les néo-orientalistes, les historicistes, les rationalistes, les athées dogmatiques qui le déforment. Deux courants extrémistes qui s’alimentent.
Les premiers prétendent revenir aux sources et s’opposer aux innovations. C’est un combat d’arrière garde voué à l’échec. Les seconds appellent à réformer et moderniser l’islam. Ces intellectuels musulmans nuisent parfois à ce qu’ils croient défendre et brouillent la compréhension de la religion et les enjeux contemporains.
Chacun d’eux considère le fait islamique comme une exception dans le cadre du fait monothéiste et l’isole. Alors que juifs, musulmans et chrétiens sont proches et tous les peuples aspirent à un monde juste et qui ait du sens. La mondialisation, le désordre international et la violence multiforme interpellent toutes les Nations.
Le courant moderniste, qui a le droit d’interpréter et qui veut moderniser, est piégé par les pesanteurs du temps présent. Et les fondamentalistes religieux sont piégés par la nostalgie d’un passé déformé. Chacun d’eux sombre dans des faux dilemmes, tel « moderniser l’islam » ou « islamiser la modernité », qu’ils interrogent, sans grille de lecture adéquate.
Ouvrir la voie à une nouvelle herméneutique des textes religieux et à une pensée politique hardie est sain et légitime. Reste à se garder des amalgames. S’opposer à tous les extrémismes est urgent : religieux et sécularistes, en étant en phase avec les aspirations des peuples. La désorientation, la désignification, le désarroi, face aux impasses de notre temps, exigent de se tenir à distance des extrémismes.
Les tensions à l’intérieur de ces champs font des ravages : entre les modernistes promouvant une neutralité des savoirs et la recherche d’une vérité religieuse et ceux agnostiques et athées qui contestent la possibilité même d’une vérité révélée. Face aux tentatives réactionnaires d’islamisation des savoirs et des sociétés, nous assistons à l’essai de dépersonnalisation à pas forcés. Sous prétexte de sortir de l’intégrisme, des modernistes appellent à se nier et à sortir du religieux.
Les deux approches sont idéologiques. Elles ne sont pas l’alternative, mais des impasses. La voie ouverte du juste milieu, la promotion d’un humanisme musulman, de la fraternité abrahamique et de la refondation du fait religieux à partir de l’expérience prophétique pour notre temps, sont le chemin salvateur qui manque.
Nous devons rompre avec les cadres de l’intellectuel musulman excessif, subjectif, formaté, qui s’agite au sein de clôtures vouées à l’échec. Articuler le spécifique et l’universalité et intégrer la sécularisation est une tâche de toujours. Travail qui doit débuter par la déconstruction des extrêmes qui polluent le monde des idées.
Nous avons tellement besoin d’une nouvelle « Maison de la sagesse » de la « médianité », pour échanger de manière approfondie, sans brouillage polémiste, ni concession gratuite, où chacun, avec intégrité et probité, présente ses arguments et prend en compte ceux des autres. Se tenir à distance de tous les extrêmes est le début de la voie salutaire.
CHAPITRE I
L ES RADICALISMES
Comment sortir de l’intolérance des uns et des autres ? Nombre de chercheurs, de réformistes et d’orientalistes se posent la question sur les causes de la décadence des sociétés musulmanes : « il est permis de se demander comment la civilisation arabe, après avoir jeté un si vif éclat sur le monde, s’est éteinte tout à coup ; comment ce flambeau ne s’est pas rallumé depuis et pourquoi le monde arabe reste toujours enseveli dans de profondes ténèbres ? »
La réponse est claire : les radicalismes, version édulcorée de la religion, l’anti-islam, sont les premiers responsables. La première cause de l’extrémisme religieux est d’abord géopolitique. Des puissances étrangères fabriquent ou favorisent ces sectes pour tenter d’affaiblir les soci&#

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