Spectre Sida
118 pages
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Spectre Sida , livre ebook

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Description

Un matin de juin, Alexandre apprend sa séropositivité. Pour lui commence un combat pour la vie, contre le pessimisme. Il peut compter sur l'amour de son compagnon et de sa famille pour réunir les énergies positives dont il a désormais besoin. Mais la vie lui réserve encore des surprises. D'un coup du sort à un autre, le destin ne ménage pas Alexandre. Jean de Beaurivage livre un roman où plane l'ombre de la mort. Pourtant, chaque personnage s'emploie à lutter contre la fatalité, à puiser en soi les énergies positives nécessaires pour affirmer, envers et contre tout, que la vie continue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mai 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342166507
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Spectre Sida
Jean de Beaurivage
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
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Spectre Sida
 
 
 
 
Éditions Publibook, 14, rue des Volontaires 75015 Paris – France
Tél : +33 (0)1 53 69 65 55
 
 
 
 
 
IDDN.FR.010.0104187.000.R.P.2005.035.40000
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La nouvelle fatale
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
Alexandre embarqua à bord de l’avion à destination de PARIS. Il se posa à dix heures quarante trois à ORLY. Dans le hall des arrivées un chauffeur de taxi l’attendait.
—. Avez-vous effectué un agréable voyage ?  
—. Oui merci.  
Il ouvrit la porte et Alexandre s’installa confortable- ment à l’arrière d’une somptueuse voiture. Pour la première fois depuis plusieurs années il retrouvait le sen- timent d’être considéré.
Le taxi mit le cap sur la Maison de la Radio. Alexandre était invité à participer à une émission de télévision abor- dant les grands sujets de société. Différents intervenants étaient présents pour apporter leur témoignage.
Depuis plusieurs semaines il avait expliqué à Julien le journaliste son histoire. Aujourd’hui c’était le grand jour : l’enregistrement de l’émission.
Le régisseur offrit un café et un croissant, l’accueil fut très chaleureux, amical. Alexandre se trouvait dans un environnement agréable, il se sentait valorisé, dynamisé. La tristesse avait quitté ses yeux. L’intervention qu’il allait faire sur une chaîne nationale dans une émission à forte audience le ravissait. Il était porteur d’un message…
L’équipe des journalistes arriva. La dynamique fut aus- sitôt enclenchée, il rencontrait pour la première fois Julien qui l’avait interviewé par téléphone. C’était un garçon charmant, la trentaine, assez grand, mince, attentif et ré- servé. En grand professionnel il manifestait une écoute vraie, un sens humain développé.
Après une rapide prise de contact, l’ensemble des parti- cipants fut confié aux mains des maquilleuses et des coiffeuses qui préparèrent les visages des participants à l’émission. Alexandre voyait son image se transformer dans le miroir, la maquilleuse telle une magicienne redes- sinait la face. Elle atténuait certains traits, faisait disparaître les rides et donnait des couleurs à la peau.
 
Puis les protagonistes d’un jour furent accompagnés au bar où des plateaux repas les attendaient. Ce fut l’occasion de faire connaissance avec les autres invités. Alexandre discuta avec Christophe un restaurateur et avec la prési- dente d’une association de lutte contre le sida. Elle portait dans sa voix la chaleur du sud. Un député participait éga- lement à ce forum. Tous déjeunaient dans une atmosphère de convivialité, les échanges étaient chaleureux.
La rédactrice en chef de l’émission vint saluer les stars d’un jour et échanger quelques mots. Elle les rassura et leur donna quelques conseils pour gérer le stress qui com- mençait à se faire sentir.
Les techniciens branchèrent des micros sur chacun des invités et les conduisirent devant l’entrée du plateau. De l’autre côté de la porte, le public était déjà installé et la scène apparaissant sur les écrans de contrôle qui étaient disposés dans le petit hall.
 
La présentatrice vedette fit son apparition, alors tout s’accéléra, les mouvements des équipes mais aussi les battements de cœur des participants… Elle descendit l’escalier qui menait au plateau. Majestueuse, élégante, elle véhiculait une aura emprunte d’une grande douceur, un rayonnement magnétique exceptionnel. Tous les re- gards se tournèrent vers elle. Immédiatement elle s’adressa aux participants.
— Bonjour et merci à tous d’être là.
Le début de l’enregistrement allait commencer. Alexandre et les autres invités se trouvaient maintenant dans les coulisses situées derrière le plateau. Un petit écran permettait de voir l’animatrice vedette lancer l’émission.
 
Alexandre par un effet de feed back, fut projeté menta- lement dans le passé, dans son passé. Phénomène étrange, incontrôlable, troublant. Son esprit le projetait en 1996. A cette époque un évènement terrible avait marqué sa vie. Aujourd’hui, huit ans plus tard il était là, à PARIS sur un plateau de télévision pour témoigner et raconter son his- toire.
Il était totalement anesthésié par le stress qui augmen- tait. L’appréhension de révéler devant des millions de téléspectateurs sa maladie engourdissait son esprit. Instan- tanément son inconscient fit resurgir le calvaire qu’il avait enduré et l’obligeait à cet instant précis à revivre la terrible épreuve et ses conséquences dramatiques.
 
 
 
 
Chapitre 2
 
 
1996. Une petite ville de province.
Onze heures, Alexandre fit claquer la portière de sa voi- ture et se précipita dans la cabine téléphonique au coin du petit square. Nerveusement, il composa le numéro du labo- ratoire d’analyses.
Pendant que l’enclenchement des touches faisait réson- ner un bruit sourd dans sa tête, son esprit entrait en réflexion, torturé par le fait de savoir si les premières pri- ses de sang n’avaient pas produit un faux résultat. N’était il pas permis de se dire que tout cela n’était qu’une fausse alerte et que le cauchemar allait être stoppé avant même de commencer.
—. Bonjour, je souhaiterais parler à Monsieur BECHE.  
—. Bonjour Alexandre, j’ai reçu les résultats des échan- tillons que nous vous avions prélevés et envoyés au laboratoire. Ils ont utilisé cette fois le test américain  qui est absolument fiable.  
Et bien voila… comme je le craignais… les résultats sont positifs. Je préfère vous le dire honnêtement plutôt que de vous demander de repasser en prétextant que nous avons cassé les tubes.
Alexandre était en état de choc. Il raccrocha et resta fi- gé à l’intérieur de cette cage de verre.
Autour de lui tout disparaissait, s’évanouissait dans le néant. La structure, les couleurs du monde matériel et hu- main se diluaient comme aspirées vers nulle part pour laisser place au vide, à un fluide gris transparent. Le sens avait été terrassé par le non-sens. Une mise à mort brutale. Il ne comprenait pas, ne comprenait plus, ne savait plus.
 
Après quelques secondes, il respira profondément à plusieurs reprises.
— Non ce n’est pas possible, je ne peux pas être mort : Je respire mais je ne vois plus rien autour de moi…
Où suis-je ?…
Tel un automate il regagna sa voiture et s’enfonça dans la douceur tiède du siège. La tête renversée, légèrement inclinée vers la vitre, le cou cassé. Aucune force. Le vide intérieur. Plus rien…
 
Un faisceau de lumière traversa le pare brise pour venir percer l’œil d’Alexandre et ouvrir une brèche dans cette boule de cristal biologique. Son regard s’était imprégné d’un noir macabrement noir, qui avait fait sienne la pro- fondeur extrême des ténèbres.
Alexandre laissa une perle d’eau se former au coin ex- térieur de son oeil gauche. Elle se chargea de la couleur du soleil, scintilla comme une étoile et glissa le long de sa joue ouvrant la voie à un torrent de larmes qui venaient en cascade s’écraser sur ses mains jointes serrées sur ses cuisses.
Il regarda ses yeux dans le rétroviseur pour essayer de pénétrer à l’intérieur de son âme et découvrir ce qui exis- tait derrière ces sphères colorées de gris bleuté, transparentes et brillantes. Il voulait percer le mystère…
Mais une encre noire épaisse, intense, tachante, les avait imprégnés, y faisant naître une impression d’obscurité et de vide… L’esprit et le corps expurgés de toute substance, déconnecté du monde, il était dans un ailleurs…
 
Il sortit brutalement de ce vide, reprit conscience du monde extérieur, saisit un mouchoir essuya ses joues.
Puis machinalement, il s’empara de son agenda. Sa main feuilleta les pages et s’arrêta instinctivement.
Alexandre avait rendez-vous à quatorze heures dans une société pour son travail. Il avait juste le temps de prévenir Michael et sa mère.
Comment allait-il leur annoncer CELA ?…
 
Il ne voulait pas faire paraître le choc émotionnel qui venait de frapper son âme. Ses proches devaient penser qu’il maîtrisait la situation, que la force intérieure qui l’avait toujours animée n’avait pas été atteinte.
—. Allô ! C’est moi ! Dit-il, en appelant Michael l’ami avec qui il partageait sa vie.  
—. Tu as eu le temps d’appeler le laboratoire ?  
—. Oui, c’est bien ce qu’on pensait, je suis séropositif !  
—. Merde ! Lâcha Michael.  
—. Moi non plus je ne pensais pas qu’on allait m’annoncer cela.  
—. Ca va ? Tu veux rentrer et qu’on se voie c’est après- midi ?  
—. Non, tu sais, j’ai un rendez-vous important ; et puis je préfère ne pas rentrer tout de suite.  
—. On en parlera ce soir alors… allez, je t’embrasse… je t’aime.  
—. Oui, moi aussi…  
 
Ce je t’aime retentit avec un effet d’écho comme si la communication avait été émise à partir d’un autre espace- temps. Alexandre eut l’impression à ce moment d’être séparé, coupé du monde des vivants.
La médiation s’opérait selon un autre mode. Le langage suivait un autre canal, une autre onde que ceux empruntés à l’accoutumée. Il éprouva un sentiment étrange. Quelque chose d’inexplicable était en train de se produire. Quoi ?… Mystère !… Sa gorge se serra, ses yeux se fermèrent, les paupières pressées fortement comme s’il avait voulu ne plus jamais pouvoir regarder la réalité, sa réalité qui le différenciait des autres, le séparait, l’isolait.
Soudain, il sentit son corps geler de l’intérieur, un gla- çon prenait forme en lui, grossissait très rapidement pour s’emparer de la totalité de son être corporel.
 
Il fallait qu’il appelle sa mère. P

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