Voyage inachevé

Pavel Bartolomeu

Description

Pavel Bartolomeu a œuvré comme aumônier de prisons en Roumanie et comme missionnaire dans la jungle amazonienne.

À travers cet ouvrage, il partage des histoires incroyables sur l'amour de Dieu et la manière dont il se manifeste même aux plus simples.

Sujets

• Biblical Commentary
• Exegesis
• Dieu
• Amour
• Voyages
• Sacerdoce
• Religión
• Philosophie et théologie
• Religion

Informations

• Publié par: Éditions Vie et Santé
• Date de parution: 06 juillet 2016
• Nombre de lectures: 20
• EAN13: 9782857434375
• Langue: Français

Extrait

Traduit du livre Calatorie neterminata.
Paru en 2009 aux éditions Casa de Editura Viata si Sanatate.
ISBN : 978-973-101-288-9

Copyright © 2015 Éditions Vie et Santé
60, avenue Émile Zola
77190 Dammarie-les-Lys, France
www.viesante.com
Tous droits de reproduction totale
ou partielle et de traduction réservés.

ISBN (Livre) : 978-2-85743-436-8
ISBN (eBooks) : 978-2-85743-437-5

Mise en page et corrections : IS Edition
Traduction : Daniela Catau-Veres
Illustration de couverture : Shutterstock

L'auteur assume toute la responsabilité pour l’exactitude de tous les faits et des citations exposés dans le livre.
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont empruntées à la version Bible à la Colombe © 1978 – Société Biblique française.
Chapitre I
Allez, mon petit Pavel, au lit ! Il est déjà tard !
La voix de son père, comme venant d’un autre monde, sortit l’enfant de sa profonde rêverie. Minuit approchait, mais les invités continuaient de raconter, pour leurs hôtes visiblement captivés, des histoires sur les expéditions des missionnaires. L’enfant gagna finalement sa chambre en silence, tout en laissant deviner sur son visage un certain regret. Il aurait vraiment voulu rester jusqu’à la fin, écouter la suite des histoires... Tout cela lui semblait tellement intéressant – tous ces gens qui n’hésitaient pas à mettre en danger leur propre vie rien que pour dire aux autres combien Dieu est bon et combien Il les aime tous ! Ils racontaient la manière dont Dieu les bénissait à chaque instant et les aidait à dépasser les situations les plus risquées. Leurs histoires étaient si captivantes qu’on avait envie de tout laisser et de partir avec eux. L’enfant monta dans son lit, et sa mère prit soin de bien le couvrir. Il n’y eut que le nez qui resta découvert... et deux oreilles soucieuses de saisir la fin de l’histoire par la porte restée entrouverte.
Pavel était le tout dernier des huit enfants dont Dieu bénit Bartolomeu et Ioana Stoichita, des gens riches originaires de la province roumaine d’Ardeal, qui furent obligés par le régime communiste de s’établir en Dobroudja. C'est donc ici, dans la commune de Nicolae Balcescu, département de Constanta, qu'ils avaient désormais fait leur vie. Et c’est sur ces terres de la vieille Dobroudja, balayées par les vents et brûlées par le soleil, que le petit Pavel se sentait « chez lui ». C'est ici qu’il vit le jour, et c’est pourquoi il considérait ces terres comme étant les siennes.
C’était une famille de véritables adventistes du septième jour, où l’éducation religieuse transmise par ses parents allait guider Pavel tout au long de sa vie. Même petit, Pavel avait compris que Dieu avait un plan bien précis pour chacun et que même lui, Pavel Bartolomeu Stoichita, était sous la directe protection de Dieu. Depuis quelque temps, une idée s’était emparée de lui, sur laquelle il ne souhaitait pas trop s’attarder, car il la considérait presque impossible à réaliser. Il en était même un peu effrayé. Et si jamais...
Dis-moi, mon petit Pavel, qu’est-ce que tu veux devenir quand tu seras grand ?
La question avait bien surpris le garçon. Ce n’est pas parce qu’il ne savait pas y répondre : il y réfléchissait depuis bien longtemps déjà. C’est parce qu’il ne savait pas si les autres étaient prêts à recevoir sa réponse. Frère Ganea le considéra avec douceur, tout en attendant patiemment la réponse. La voix douce et la main qui caressa la tête du gamin lui avaient inspiré encore plus de confiance.
Je veux être missionnaire, répondit-il brièvement.
Mais pourquoi missionnaire ? demanda tendrement frère Ganea.
Eh bien, parce que Jésus l’a été pour nous, répondit le petit Pavel.
Que Dieu exauce ton vœu, alors, dit frère Ganea.
Puis il ajouta, en s’adressant au père de Pavel :
La réponse de ton fils m’a beaucoup touché. Il n’a même pas pensé à devenir médecin, ni enseignant ni policier – rien dont les enfants de son âge puissent rêver. Il a dit tout simplement ce que son cœur lui avait dicté.
Que Dieu exauce sa prière et qu’Il le rende digne d’une telle chose, répondit le père du gamin d’une voix un peu tremblante.
Quelque chose se produisit alors, qui fit qu’à partir de ce soir-là, lorsqu’on se rencontrait pour écouter jusqu’à minuit des histoires missionnaires, l’enfant ne fut plus envoyé dans sa chambre. Des années plus tard, Pavel gardait encore vif dans sa mémoire le plus beau rêve de son enfance : devenir missionnaire et se mettre au service des autres. C’est avec un aussi grand plaisir qu’il se souvenait des frères Ganea et Banu en train de débattre avec son père de certaines questions difficiles liées à la Bible et à l’Esprit de la Prophétie {1} . Lorsqu’ils parlaient des missionnaires roumains tels que frères Tolici, Demetrescu, Pavelini et autres, l’enfant était vraiment fasciné.
Par ailleurs, le diable avait mené une lutte acharnée pour s’emparer de son âme, mais Dieu ne l’avait jamais quitté. Le bras du Père céleste le protégea tout au long de sa vie.
Son père, paysan d’une rare sagesse, et qui avait fait du colportage, comprenait parfaitement le désir de son fils de devenir missionnaire. Il a donc commencé à prier chaque jour pour son benjamin. Un demi-siècle plus tard, Pavel entend encore l’écho des prières de son père : « Seigneur, aide mon petit Pavel à accomplir le rêve de sa vie... ! ».
Chapitre II
Le grand désir de Pavel était de faire des études. Il en était vraiment passionné, d'autant que cela pouvait l’aider à devenir missionnaire. Pourtant, un malheureux incident fit que cette impulsion vers l’étude ne put aboutir. Il venait d’entrer au gymnase lorsque le zèle missionnaire commença de s’installer dans son cœur. L’enfant répondait volontiers à ces impulsions. Il ramenait à l’école L’Ami de la Jeunesse , une revue de l’église. Comme le communisme était au pouvoir en Roumanie, chaque école était sous la haute surveillance d’un secrétaire communiste, et la sienne n’était pas épargnée. Il y en avait un qui était très dévoué au système. Un beau jour, il aperçut Pavel avec les revues, le prit par le col de sa veste et lui dit :
Viens demain à l’école avec ton père, sinon je te fais avaler toutes ces revues !
D’accord, je viendrai avec lui, répondit le petit Pavel.
Saisi par la peur, Pavel rentra chez lui et raconta à son père ce qu’il lui était arrivé ce jour-là à l’école. Bartolomeu Stoichita était un homme haut, la moustache en croc. En revanche, de petite taille, Pavel ressemblait plutôt à sa mère. Le lendemain, ils partirent tous les deux à l’école. Dès qu’il les aperçut, le secrétaire interpella le père de Pavel :
C’est ton enfant ?
Le père, nullement intimidé, lui répondit avec un certain humour dans la voix :
Vous ne trouvez pas qu’il me ressemble ?
Faisant semblant de ne pas l’avoir entendu, le secrétaire lui rétorqua alors :
Tu es au courant de ce qu’il fait, ce gosse ? Eh bien, il fait de la politique religieuse. Ce qui me pousse à te menotter et à t’envoyer en prison, tu comprends ? À partir d’aujourd’hui, il n’a plus le droit de venir à l’école.
En gardant son calme, le père s’adressa alors à l’enfant :
Ce n’est pas grave du tout, mon petit Pavel. Moi aussi, je n’ai que quatre ans d’école, et je n’en suis pas mort. Allons, rentrons chez nous !
C’est ainsi que le rêve de Pavel de faire des études fut démoli. Il aurait tant voulu poursuivre ses études... Mais il comprenait très bien que ce n’était pas une blague. Il n’avait plus le droit de retourner à l’école : le secrétaire lui aurait rendu la vie infernale. En réalité, Pavel n’en était pas exclu uniquement à cause des revues, mais aussi parce que son père avait été riche et qu'il continuait d’être suspecté par la securitate .
Le temps passa vite et Pavel devint artisan, ce qui s’avéra être une grande bénédiction pour lui. Dieu a eu besoin de lui dans Son ministère. Il a travaillé sur un chantier en tant que chef de brigade, ce qui a permis à d’autres adventistes de travailler avec lui, dans son équipe, et de pouvoir ainsi observ