Chercheur d eau
172 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Chercheur d'eau , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
172 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Ce « chercheur d’eau » passionné a arpenté le monde pendant quarante ans, pour le compte du Burgéap, premier bureau d’études français spécialisé en hydrogéologie, créé en 1947 par Jean Archambault.


Avec les meilleures feuilles de ses aventures, professionnelles et autres, il nous donne à lire ici un morceau d’histoire unique en son genre, qui s’inscrit dans l’après-guerre, la reconstruction, la décolonisation et, plus récemment, la mutation urbanistique de la région parisienne.


Précis et concis, riche d’informations pratiques, ce texte plein d’humour témoigne d’un métier qui fut presque un sacerdoce, dans l’époque charnière des « trente glorieuses ». Mettant en lumière une manière de travailler, inspirée par le fondateur du Burgéap, basée sur la rigueur de l’observation et la confrontation sans relâche au terrain, il souligne cet art particulier de faire de la science et de la technique avec peu.


Plus qu’un témoignage professionnel, c’est celui d’un honnête homme aimant farouchement la nature et la vie.


Gérard Monnier

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414125425
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-12540-1

© Edilivre, 2017
A Sophie,
qui n’a pas tout vécu,
mais a beaucoup enduré avec le sourire.
A mon fils,
A mes petits-fils.
Aux Burgéapiens du XXI° siècle.
Préface
Chers lecteurs/lectrices, méfiez-vous, le titre de ce livre : « CHERCHEUR D’EAU en Afrique et ailleurs », est un leurre.
Soyons francs, je suis d’accord sur la zone géographique : « en Afrique et ailleurs » couvre bien l’espace vital de notre ami Lucien Bourguet, sachant que l’ailleurs n’a pas de limites puisque l’univers est en expansion… Mais « Chercheur d’eau » ? Vous y croyez, vous, que Lucien s’est contenté de chercher de l’eau ? Moi pas. D’ailleurs, si vous n’avez pas encore fait connaissance avec l’auteur venez et considérons ensemble les titres des trois parties du livre : Déserts, Drainages, Diversité.
I Déserts : déjà, chercher de l’eau dans le désert, c’est louche ; parlons franchement, il faut même être cinglé. D’ailleurs, je n’ai jamais dit ni écrit que Lucien n’était pas cinglé, ne me faites pas dire ou écrire ce que je n’ai ni dit ni écrit. A la décharge de Lucien, il vaut mieux être chercheur d’eau là où il y en a peu, qu’au milieu du lac Léman : d’où l’on peut conclure qu’il y a des degrés dans la débilité. N’oublions pas, à ce propos, sa célèbre maxime, selon laquelle « le forage sec, c’est la clé de l’hydrogéologie » : comprendre ça, fait réfléchir (même si ça ne désaltère pas !). Mais, sachez-le, le métier n’interdit pas de temps à autres de faire un forage positif, qui crache autant d’eau qu’on l’avait espéré !
II Drainages : c’est là que je vous attends, lecteurs : est-ce que faire du drainage, c’est chercher de l’eau ? Bonne question, à laquelle vous avez trois réponses possibles :
– Réponse 1 : oui, d’une certaine manière (recommandée pour les faux-culs) ;
– Réponse 2 : non, c’est au contraire quand on a trop d’eau (recommandée pour les primaires) ;
– Réponse 3 : je ne connais rien à l’hydrogéologie, et je me demande bien ce que je fais là (recommandée pour les nuls, et pour les vraiment honnêtes).
Si vous optez pour les réponses 1 ou 2, alors, allez lire tranquillement la partie 2, vous saurez si vous avez répondu correctement, et vous aurez au moins fait de sérieux progrès en hydrogéologie appliquée. Si vous êtes pour la réponse 3, alors chers lecteurs / lectrices, vous me faites plaisir car, grâce à vous, on va pouvoir améliorer le niveau de connaissance de l’humanité.
Essayons et transposons, la recherche d’eau, c’est comme la chasse au lion. Vous partez en savane, bien équipé, vous cherchez les indices, et quand vous voyez le lion : pan ! Vous l’avez eu : forage positif ! Vous l’avez loupé : forage sec !
Le drainage, c’est tout autre chose, c’est faire du dressage : dresser des lions pour le cirque, c’est autrement plus difficile, et dangereux, que tuer un lion, c’est un métier dans la durée. Le drainage, c’est savoir maîtriser les eaux souterraines, les canaliser, les gérer dans le temps, éviter des catastrophes, stabiliser ici un glissement de terrain, éviter là l’ennoyage d’un parking souterrain, assécher un chantier ailleurs. Le maître des eaux souterraines, le dresseur de lion, c’est Lucien : tout l’art est d’éviter que la bête ne prenne un jour le dessus…
III Diversité : c’est un mot sympathique qui ne mange pas de pain et ne boit pas forcément d’eau ; ça a l’avantage d’être large car la diversité s’applique aussi bien au berger des Pyrénées, au spationaute, au trieur de lentilles, au trader de New-York, qu’au chercheur d’eau. Dont acte.
Alors déserts, drainages, ou diversité ? A vous de choisir : chaque anecdote peut se lire séparément de la précédente. Les « accros » à l’hydrogéologie se plongeront dans le drainage, les autres préfèreront se perdre dans le désert ou fouiller dans la diversité, tous feront un beau voyage.
Mais, attention, lecteurs, méfiez-vous encore, le sous-titre de ce livre : « Quarante années au Burgéap, 1956-1996 » est aussi un leurre !
Vous y croyez, vous, que Lucien Bourguet a passé seulement quarante années au Burgéap ? Moi pas. Je sais bien que, censé être à la retraite, il s’est offert en douce, de 1997 à 2017, vingt ans de rallonge ! Expert judiciaire en hydrogéologie du Génie Civil, Lucien a continué longtemps, longtemps, après sa retraite officielle. Le bouquet, c’est quand, en janvier 2017, il décide avec son ami Yves Vailleux d’aller revoir, aux Iles du Cap Vert, la galerie de captage de Fajã, conçue par eux à la fin des années 1960, et creusée dans les années 1980 par des ouvriers capverdiens et une solide équipe du Burgéap. Trente ans après, la galerie est toujours là, a tenu ses promesses de débit et alimente un beau périmètre irrigué. Les anciens capverdiens reconnaissent les concepteurs, c’est l’émotion, c’est la fête : ça, c’est Lucien !
Maintenant que vous avez conscience de tous ces leurres, je ne sais pas ce que vous allez faire, chers lecteurs : lire ou ne pas lire ? That is the question ! Evidemment, si le livre ne se lit pas, l’éditeur, l’imprimeur, l’auteur vont faire faillite… mais ce n’est plus votre problème c’est le leur ! Le leurre ?
Mais je m’aperçois que je vous présente Lucien en commençant par la fin : 2017, séquence émotion au Cap Vert, précédée de 20 ans de retraite active, précédée de 40 ans de carrière au Burgéap et d’un service militaire en Mauritanie, qui faisait suite à l’Ecole de Géologie de Nancy, elle-même précédée par 20 ans de jeunesse et d’études entre Lyon, Toulon, l’Algérie et l’Indochine, Lucien étant né au Vietnam, un beau jour de 1933. Chers lecteurs, je n’ai pas inventé le procédé consistant à passer le film à l’envers, c’est Woody Allen, dans « Ma prochaine vie » : je cite en traduction française :
« On devrait vivre la vie à l’envers… Tu commences par mourir, ça élimine ce traumatisme qui nous suit toute la vie. Après, tu te réveilles en maison de retraite, allant mieux de jour en jour. Puis on te met dehors, sous prétexte de bonne santé et tu commences par toucher ta retraite. Ensuite, pour ton premier jour de travail, on te fait cadeau d’une montre en or et tu as un beau salaire. Tu travailles 40 ans avant d’être suffisamment jeune pour profiter de la fin de ta vie active : tu vas de fête en fête, tu bois, tu vis plein d’histoires d’amour, tu n’as pas de problèmes graves, tu te prépares à faire des études universitaires. Enfin c’est le collège puis l’école, tu t’éclates avec tes copains, sans aucune obligation, jusqu’à devenir bébé. Les neuf derniers mois, tu les passes flottant tranquille, avec chauffage central, room service, etc… Et au final, tu quittes ce monde dans un orgasme ! » .
Lucien : partant pour une prochaine vie, façon Woody Allen ?
Dominique Fougeirol
I Déserts
 
VOIR OUJDA, OUARZAZATE, ET PARTIR AILLEURS
Cette histoire commence bien : le stagiaire est livré à lui-même !
Eut il été plus long le nez de Cléopâtre aurait, chacun le sait, changé la face du monde. C’est la politique de la France au Maghreb qui décida pour moi, un jour d’octobre 1956, de mon entrée dans la vie professionnelle en un lieu différent de mes projets initiaux.
L’Ecole Nationale Supérieure de Géologie Appliquée et de Prospection Minière de Nancy, (ENSG) où je fus admis à l’automne 1953 était surtout axée sur la recherche des minerais et du pétrole ; l’eau souterraine n’était pas encore considérée, à l’époque, comme « ressource minérale » et aucun enseignement spécifique ne nous fut dispensé. Avec deux camarades, Guy Chapond et Philippe Pallas, (qui firent tous deux carrière à la FAO), je décidais pourtant, dès la seconde année, de me spécialiser en hydrogéologie afin d’améliorer la vie des peuples du Sahel. Que l’on choisisse, à 20 ans, de consacrer son existence à la quête de l’eau souterraine passa l’entendement de notre Directeur Marcel Roubault, (par ailleurs génial fondateur de l’ENSG) qui cessa sur le champ de nous adresser la parole.
Pour mon « stage minier » de seconde année j’avais, par le biais des anciens de l’Ecole, dégotté un séjour de 2 mois au CEH (Centre d’Etudes Hydrogéologiques) du Maroc, à Oujda, et en juillet 1955, en moins de 24 heures, un petit cargo m’amena de Port-Vendres à Oran, avec ma 125 cc « New-Map ». Replongeant d’un coup dans les parfums et la lumière quittés 10 ans plus tôt, j’achetais au marché une pastèque pour la soif et, oublieux des attentats de la toussaint 1954, je partis inconscient, nez au vent, cap à l’Ouest, dans l’Algérie de mon enfance que l’Histoire avait pourtant commencé d’embraser.
Après un passage de frontière symbolique entre l’Algérie et le Maroc, j’arrivai à Oujda, où François Mortier, patron du CEH local, un géologue de Nancy de 5 ans mon ainé, m’accueillit chaleureusement : il avait déjà expédié toute sa famille en France et m’attendait avec impatience pour la rejoindre ; j’ai réalisé – alors seulement – que mon stage consisterait simplement à le remplacer pendant ses congés !
Quelques minutes lui furent suffisantes pour me présenter à l’équipe marocaine, au dessinateur Ghalem responsable des lieux en son absence, au chauffeur qui servirait de guide, et au stagiaire de 16 ans qui serait l’interprète et mon adjoint « point d’eau ». Il me remit les clés de sa villa, la liste des missions que j’avais à remplir et, sur cette passation de service à mon sens un peu hâtive, il me quitta serein, m’abandonnant perplexe au cours des évènements.
Les deux mois qui suivirent passèrent comme un souffle. Contrôler les forages en cours, découvrir au Nord de Berkane les joies du relevé des puits de la plaine des Triffas, découvrir des orangeraies cachées au cœur des monts des Beni-Snassen, faire « p

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents