Histoires de Loups dans les Alpes-Maritimes
199 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Histoires de Loups dans les Alpes-Maritimes , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
199 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les Alpes-Maritimes, département né de la rencontre des Alpes et de la Provence, offrent un cadre exceptionnel fait de villages perchés et de vallées sauvages aux traditions vivaces. Notre propos sera de recueillir et présenter une anthologie des récits les plus remarquables, relatifs aux diverses péripéties prêtées au loup, dans ce vaste territoire. Nés d’une tradition orale qui se perpétuait jadis aux veillées, ces contes partaient le plus souvent de faits réels auxquels nos anciens étaient mêlés. Partons vers les quatre coins du département, sur la piste mystérieuse de ce grand perturbateur que l’imagination populaire a toujours travesti familièrement de nos propres fantasmes. Mais d’abord, apprenons à connaître cet animal mythique qui persiste à hanter les Alpes Maritimes... [...] Dans les vallées des Alpes-Maritimes, la toponymie conserve le souvenir de l’omniprésence du loup : les bois sombres, les « loupières » ou « loubières » rappellent encore sa fréquentation des lieux. Entre Villeneuve-d’Entraunes et Bantes un énorme rocher placé au bord du chemin, la peïra déou loup, confirme le récit d’un paysan du lieu qui, attaqué par une meute, n’avait eu la vie sauve qu’en grimpant sur la pierre. Le col de Gratteloup, entre les vallées de la Vésubie et de la Tinée, restitue une réalité du passé tout aussi douloureuse. [...] Dans ce contexte, fertile en anecdotes, l’évocation de l’inquiétant carnassier ne pouvait qu’alimenter les contes des veillées où l’imaginaire rejoignait la réalité. [...] Aujourd’hui, le loup fréquente, à nouveau, les Alpes-Maritimes... » (extrait de l’Avant-propos).


Edmond Rossi, historien niçois passionné par le passé et les traditions d’une région qu’il connaît parfaitement, nous offre un tout d’horizon complet et exhaustif sur le loup. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de l’Histoire des Alpes-Maritimes et de la mémoire de ses habitants.


Toujours d’actualité, sujet brûlant s’il en est... Mais l’on peut s’informer en tranquillité et en divertissement, ce livre en témoigne...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782824055558
Langue Français
Poids de l'ouvrage 34 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9HSMIME*abadhd+
EDMONDROSSI
EDMOND OSSI S E IHISTOIRES DE LOUPS M T IDANSLESR A L P E S - M A R I T I M E S A M -S E P L A S E L S N A D S P U O L E D S E R I O T S I HISTOIRES DE LOUPS DANS LES ALPES-MARITIMES RA190
É D I T I O N S D E S R É G I O N A L I S M E S
Même auteur, même éditeur :
Tous droits de traduction de reproduction et dadaptation réservés pour tous les pays. Conception, mise en page et maquette : © Éric Chaplain Pour la présente édition : © EDR/ÉDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ — 2020 EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 CRESSÉ
ISBN 978.2.8240.1037.3 Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — linformatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... Nhésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra daméliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
2
E D M O N D R O S S I
H I S T O I R E S DE L O U P S DANS LES
ALPES-MARITIMES
3
4
Une meute de loups gris.
à Alycia, sympathiquepetit Chaperon Rouge.
« Si le chien est du bon Dieu, le loup est du Diable ».
AVANT-PROPOS
es Alpes Maritimes, nées de la rencontre des Alpes L et de la Provence, offrent un cadre exceptionnel fait de villages perchés et de vallées sauvages aux traditions vivaces. Notre propos sera de recueillir et présenter une antho-logie des récits les plus remarquables, relatifs aux diverses péripéties prêtées au loup, dans ce vaste territoire. Nés d’une tradition orale qui se perpétuait jadis aux veillées, ces contes partaient le plus souvent de faits réels auxquels nos anciens étaient mêlés. Partons vers les quatre coins du département, sur la piste mystérieuse de ce grand perturbateur que l’imagination populaire a toujours travesti familièrement de nos propres fantasmes. Mais d’abord, apprenons à connaître cet animal mythique qui persiste à hanter les Alpes Maritimes. Le loup gris d’Europe vit en meute de cinq à six individus sur un territoire d’environ 250 km². Un code subtil de comportement vise à maintenir la stabilité du groupe et à limiter l’agressivité des individus. Animal social le loup reste soumis à une forte hiérarchie. La meute est structurée autour d’un couple dominant, seul à se reproduire chaque printemps. Les mimiques, les postures et les vocalises nuancées ne sont pas encore comprises. Elles reflètent la hiérarchie de la meute. Ainsi, les oreilles dressées, le corps raidi et le regard fixe annoncent l’attaque. La queue basse et corps aplati allant jusqu’à se coucher en présentant le ventre et la gorge traduisent la soumission. De même le
5
langage vocal est très diversifié : si le loup jappe et grogne selon les circonstances, c’est à son hurlement, différent pour chaque individu, qu’il est systématiquement associé. Plus que son corps élancé, de la taille d’un berger alle-mand, couvert d’une fourrure variant du gris au fauve selon les saisons et l’âge, c’est par son regard scrutateur que le loup fascine. Dressées et mobiles, ses oreilles surmontent une tête triangulaire dont les yeux dorés en amande sont rehaussés par un masque blanc. Les loups d’une même meute se déplacent souvent « à la queue leu leu ». Dans la neige le loup pose ses pattes dans les traces de celui qui le précède par économie d’énergie ce qui rend leur dénombrement difficile. Les indices de sa présence vont des fèces aux empreintes de pattes laissées dans la boue ou la neige, ces traces s’apparentent à celles d’un molosse. La sécrétion odorante de ses coussinets lui permet de marquer son territoire par grattage. Les liserés noirs sur les pattes avant sont caractéristiques des loups italiens et espagnols. Discret, rapide, doté d’une ouïe et d’un odorat exception-nels ainsi que d’une puissante denture (150 kg de pression au cm²) le loup est un chasseur efficace surtout lorsqu’en meute il poursuit et harcèle ses proies. Les louveteaux sont allaités deux mois par leur mère. Le sevrage débute ensuite lorsque la louve et les autres adultes régurgitent la viande dont les petits se nourrissent. Le louveteau se livre sous la surveillance des adultes à des jeux avec les frères et sœurs de sa portée, se préparant ainsi au rôle qu’il assumera ultérieurement dans la meute. Le loup s’est maintenu près de nous et sa présence s’ins-crit encore dans la mémoire collective des Alpes du sud. Pendant sept années, de 1612 à 1618, lesloups semèrent la terreur dans l’Embrunais et le Queyras. Après lesluttes e religieuses du XVI siècle, une paisible coexistence s’était
6
Loups et brebis...
installée entre catholiques et protestants. Épargnée par le fléau des gens de guerre, la région connut d’autres ravageurs inattendus : les loups. Des centaines de personnes furent attaquées par des bandes de ces carnassiers, beaucoup en moururent. La chronique évalue à plus de 500 lenombre de victimes des loups dans l’Embrunais, sans compter celles du Briançonnais. Les loups devenaient sous la plume de témoins catholiques lesde la colère de Dieu « ministres »,
7
dans la mesure où ils s’attardaient sur les territoires pro-testants ! Dans le Queyras, les villageois, agressés jusque dans leurs maisons, abandonnèrent les hameaux pour vivre regroupés dans les bourgs. Dans les Alpes-Maritimes, des bandes de loups descen-daient jusque sur le littoral avant la Révolution. Ainsi en 1751, les consuls niçois signalent dans une lettre à ceux de Saint-Laurent du Var que les incendies des bois de Provence avaient fait passer le Var à «une quantité de sangliers et de loups » les obligeant à organiser des battues. Plus tard, en 1802, on signale un loup abattu dans la banlieue de Nice. e Les chroniques du XIX siècle dans les Alpes-Maritimes relatent des attaques permanentes des loups sur les trou-peaux et les hommes. Des primes furent offertes par les autorités afin d’encourager sa chasse et d’écarter le péril de ses agressions. Le 11 avril 1804 le Conseil municipal de Nice offre 60 livres par tête de loup. En 1815, le Prince de Monaco autorise le port du fusil à Roquebrune « pour se garder du loup ». Le naturaliste Risso signale en 1826 que le loup « séjourne dans nos bois et y apparaît toute l’année ». Bien qu’écartés de la Côte, les loups continuent de se multiplier dans le Haut-Pays de 1840 à 1850. Le zoologiste J. B. Vérany signale qu’en 1862 des chasseurs de Clans ont exterminé 150 loups et 100 lynx. Si en 1865 le loup est écarté des abords de Nice, il n’en est pas de même à Beuil et Pierlas. Lors du rigoureux hiver de 1870 un loup attaque encore un chien à La Gaude, d’autres actes similaires sont notés à Touët et Roubion où le maire organise une battue. Le Préfet distribue du poison sans écarter des apparitions et des attaques à Massoins et Pélasque en 1880. Le Valdeblore
8
est visité par l’animal au point qu’en 1882 la loi du 3 août codifie les primes : 100 francs pour un loup, 150 francs pour une femelle, 40 pour un lou-veteau et 200 si le loup s’est jeté auparavant sur des êtres humains. Déjà en 1844 l’Intendant du Royaume de Piémont-Sardaigne offrait la somme équivalente en lires pour assainir le Comté de Nice qui relevait de son auto-rité. Ce n’est qu’en 1906 que les derniers des loups seront aperçus : quatre du côté de Péone, un en Haute-Vésubie dans le Boréon. Le dernier loup Le berger des Alpes-Maritimes. est tué en 1913 à Belvédère. Néanmoins, d’autres apparitions seront signalées dans l’entre-deux-guerres, comme à Sainte-Anne-de-Vinadio, r selon le D Paschetta. En 1987 à Berghe sur la commune de Fontan un loup est abattu, il précède le retour du prédateur dans le secteur du Mercantour où un couple (?) est aperçu en 1992 suivi de six congénères en 1994. Dans les vallées des Alpes-Maritimes, la toponymie conserve le souvenir de l’omniprésence du loup : les bois sombres, les « loupières » ou « loubières » rappellent encore sa fréquentation des lieux. Entre Villeneuve-d’Entraunes et Bantes un énorme rocher placé au bord du chemin, la « peïra déou loup », confirme le récit d’un paysan du lieu qui, attaqué par une meute, n’avait eu la vie sauve qu’en grimpant sur la pierre. Ainsi posté, appelant et faisant
9
e Le loup-garou, gravure de Lukas Cranach l’Ancien (XVI siècle).
tournoyer son bâton, il avait pu attendre du secours. Le col de Gratteloup, entre les vallées de la Vésubie et de la Tinée, restitue une réalité du passé tout aussi douloureuse. Les bergers transhumant avec leurs troupeaux étaient plus exposés que quiconque. Dans les pacages, pour défendre les bêtes des attaques des loups et des ours, ils disposaient de
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents