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pages
Français
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Ebook
2022
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Publié par
Date de parution
01 février 2022
Nombre de lectures
1
EAN13
9782898311734
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
101 Mo
Publié par
Date de parution
01 février 2022
Nombre de lectures
1
EAN13
9782898311734
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
101 Mo
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et
Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Science de la forêt / Bruno Boulet.
Noms : Boulet, Bruno, 1955- auteur. | Boulet, Bruno, 1955- Arbres en pénurie d’eau.
Description : L’ouvrage complet comprendra 6 volumes. | Sommaire incomplet : tome 2. Les
arbres en pénurie d’eau.
Identifants : Canadiana (livre imprimé) 20210051027 | Canadiana (livre numérique)
20210051035 | ISBN 9782898311727 (couverture souple : vol. 2) | ISBN 9782898311734
(PDF : vol. 2) | ISBN 9782898311741 (EPUB : vol. 2)
Vedettes-matière : RVM : Arbres. | RVM : Arbres—Physiologie. | RVM : Saisons. | RVM :
Végétation et climat.
Classifcation : LCC QK475.B68 2021 | CDD 582.16—dc23
Pour l’aide à la réalisation de son programme éditorial, l’éditeur remercie la Société de développement des
entreprises culturelles (SODEC), le Programme de crédit d’impôt pour l’édition des livres - gestion SODEC.
L’éditeur remercie également le Gouvernement du Canada pour son aide octroyée par le programme du Fonds
du livre du Canada.
Éditions Crescendo !
2075, rue Lavoisier, Suite 100, Québec, QC G1N 4L6
418-800-9979
www.leseditionscrescendo.ca
Conception de la couverture : Viviane Alexandra Design
Mise en pages : Laurie Veilleux
Révision linguistique : Anne-Marie Royer
Distribution :
Messagerie ADP* 2315, rue de la Province, Longueuil (Québec), Canada J4G 1G4
Tél. : 450 640-1237 - Téléc. :450 674-6237
www.messagerie-adp.com
*fliale du Groupe Sogides inc.
fliale du Groupe Livre Québecor Media inc.
Distribution pour la France et le Benelux :
DNM Distribution du Nouveau Monde
30, rue Gay-Lussac, 75005 Paris
Tél. : 01 42 54 50 24 - Téléc. :01 43 54 39 15
Librairie du Québec
30, rue Gay-Lussac, 75005 Paris
Tél. : 01 42 54 49 02
www.librairieduquebec.fr
erDépôt légal : 1 trimestre 2022
Bibliothèque et Archives du Québec
Bibliothèqrchives du Canada
Bibliothèque nationale de France
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction interdits sans l’accord de l’auteur et de l’éditeur.TOUS DROITS RÉSERVÉS. LA REPRODUCTION TOTALE
OU PARTIELLE DE CET OUVRAGE, PAR QUELQUE
PROCÉDÉ QUE CE SOIT, TANT ÉLECTRONIQUE
QUE MÉCANIQUE, OU PAR PHOTOCOPIE,
EST INTERDITE SANS L’AUTORISATION
ÉCRITE ET PRÉALABLE DE L’AUTEUR.Remerciements
L’auteur tient d’abord à remercier chaleureusement Mme Carine
Annecou pour l’enthousiasme et la générosité de ses commentaires qui
ont nourri une discussion dynamique permettant de rehausser la qualité
de l’information présentée dans ce livre. Mme Annecou est ingénieure
forestière et coordinatrice de projets de développement au sein du
Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec.
L’auteur remercie aussi M. Michel Huot, ingénieur forestier à la
retraite, qui effectue sans relâche une veille de la littérature scientifique
particulièrement abondance sur le sujet. Il a généreusement accepté de
réviser le manuscrit. L’auteur remercie également Mme Lise Beauséjour,
ingénieure forestière et directrice générale de l’Agence de mise en valeur
de la forêt privée de l’Estrie, qui a aussi révisé le manuscrit et proposé
de nombreuses améliorations. Je souligne la contribution de M. Pierre
Beaupré, ingénieur forestier spécialiste en aménagement au ministère
des Forêts, de la Faune et des Parcs pour ses commentaires judicieux
qui ont permis d’alléger les passages les plus obscurs. Son point de vue
m’a permis d’aborder certains aspects forestiers sous un angle différent
et de mettre en lumière des images concrètes des effets insidieux de la
sécheresse sur les arbres.
L’auteur remercie enfin la contribution de Mme Lina Breton de
même que celle de M. Louis Harvey, technicien en protection des forêts,
pour les photographies saisissantes des effets de la sécheresse qui a sévi
dans les forêts de la région de l’Outaouais, en 2012.
7« La plupart des gens pensent
qu’il y a des arbres à cause de l’eau,
mais il s’avère plutôt
qu’il y a de l’eau à cause des arbres. »
Jaggi Vasudev (Sadhguru)
écrivain, guide spirituel et guru indien
8Introduction
En foresterie, la sécheresse fait référence à un épisode sans précipitation,
au cours duquel la teneur en eau du sol est si réduite que les arbres ne
peuvent en extraire assez pour assurer leur bon fonctionnement. En général,
la sécheresse est couplée à une hausse de la température de l’air augmentant
à la fois l’évaporation à la surface du sol forestier et la transpiration foliaire.
9Les épisodes de sécheresse grave font partie des phénomènes
climatiques extrêmes plutôt exceptionnels dans l’est de l’Amérique du
Nord. Leurs effets aléatoires et parfois mortels dépendent, entre autres,
de l’état de santé des arbres et des conditions du milieu où ils vivent.
Malgré tout, les arbres ont développé des moyens pour supporter les
sécheresses saisonnières et passagères. Leurs racines bénéficient de la
collaboration des mycorhizes pour capter l’eau capillaire emprisonnée
dans les fins interstices du sol. Certaines espèces peuvent ainsi
s’acclimater à des conditions suboptimales, les exposant à des sécheresses
chroniques. Les uns s’en sortent, mais non pas sans laisser de séquelles,
les autres n’y arrivent tout simplement pas.
Les effets de la sécheresse dans les communautés forestières sont
multiples et sournois. Chaque espèce a sa propre stratégie d’évitement
ou de résistance modifiant les rapports avec ses proches concurrents. Par
exemple, les feuilles de lumière ont des traits fonctionnels différents de
ceux des feuilles d’ombre du sous-bois et elles ne fonctionnent pas de la
même façon en situation de stress hydrique. Les bois à zones poreuses
annulaires, comme les chênes, maintiennent les échanges gazeux au
sein des stomates des feuilles, même en situation de stress hydrique
chronique. Les bois à porosité diffuse, comme les érables, réagissent
sans compromis en bloquant l’usine de photosynthèse en réponse à la
pénurie d’eau.
Dans une communauté d’arbres, certains traits fonctionnels
spécifiques deviennent un avantage compétitif pour les uns ou un
handicap pour les autres, moins bien adaptés à la sécheresse et poussant à
proximité les uns des autres (Klein, 2014).
Le tome 2 est scindé en deux chapitres. Le premier chapitre aborde
les notions d’anatomie du bois et de la dynamique des fluides expliquant
la montée et le débit de la sève dans les tissus vasculaires des arbres. Les
fondements écophysiologiques expliquent le phénomène d’embolie
qui survient chez les arbres en pénurie d’eau. On apporte un éclairage
nouveau pour intégrer les concepts de sensibilité, de vulnérabilité, de
résistance, d’adaptation et de résilience des espèces face à la sécheresse.
Le second chapitre aborde le concept de la croissance adaptative des
arbres confrontés au stress hydrique. On y traite aussi des changements
qui s’opèrent dans le temps et dans l’espace, modifiant la structure
10verticale et horizontale des peuplements soumis à une pénurie d’eau
chronique.
Dans le contexte du réchauffement climatique, on aborde le sujet
délicat de prédire ce que l’avenir réserve aux forêts soumises à un régime
de perturbations naturelles en mutation. De nombreuses incertitudes
entravent les progrès de la modélisation de la dynamique forestière.
Les activités humaines s’ajoutent aux difficultés de simuler les effets
de la sécheresse sur la croissance des arbres et la métamorphose des
communautés forestières à l’échelle du paysage.
111213Photo par Bruno Boulet
« La chute dévale en cascade le ruisseau,
mais la forêt en régule le débit.
Les arbres en pénurie d’eau
ne laissent fltrer dans son lit
qu’un mince flet d’eau
que les racines oublient. »
Rivière Palmer, Sainte-Agathe-de-Lotbinière, QC
BB
14CHAPITRE 1
COMMENT LE STRESS HYDRIQUE
PERTURBE LA CIRCULATION DE LA SÈVE
DANS LES ARBRES ?
L’eau est vitale au fonctionnement des plantes. Elle est au cœur
des mécanismes physiologiques de photosynthèse, d’absorption
hydrominérale, de translocation et de régulation thermique du feuillage.
Elle est aussi le moteur des réactions biochimiques dans l’arbre. Les
conséquences d’un déficit hydrique sur la santé des arbres et l’intégrité
écologique des forêts varient selon la durée, la fréquence, l’intensité et le
moment de l’année où la sécheresse sévit.
Le stress hydrique perturbe les échanges gazeux dans les feuilles, la
photosynthèse, la tension de la sève dans les conduits du bois, de même
que le transport des glucides dans le liber pour satisfaire les besoins
vitaux des arbres.
Le cadre conceptuel expliquant la mortalité des arbres en état de
stress hydrique a alimenté un débat soutenu chez les scientifiques
surtout au cours des dernières décennies (Sevanto et al., 2014). La
raison est assez simple. La durée, la fréquence et l’intensité des épisodes
de sécheresse varient beaucoup de même que les effets sur les processus
physiologiques des arbres et la dynamique de la forêt. De plus, le stress
hydrique prédispose les arbres aux attaques d’insectes, aux infections
fongiques et autres stress abiotiques qui concourent à les affaiblir encore
plus (Horsley et al., 2002 ; Archaux et Wolters, 2006 ; McDowel et al.,
2008). Il devient alors difficile de déterminer les causes précises de la
mort des arbres, surtout lorsqu’elle survient à retardement (McDowell,
2011). D’ailleurs, l’effet insidieux des sécheresses fréquentes et de faible
intensité a été peu étudié en forêt boréale en raison de la faible mortalité
des arbres observée à court terme (Sánchez-Pinillos et al., 2021). Les
écophysiologistes ont encore quelques énigmes à résoudre pour décoder
les mécanismes en jeu et déterminer les causes premières de la perte
de vigueur annonçant la mort des arbres exposés à des épisodes de
sécheresse (Klein, 2015).
15Il faut faire appel à des notions d’écologie, d’anatomie, de
physiologie et d’hydraulique pour comprendre les effets du stress
hydrique sur la santé des arbres (Waring