Thérapie génique: espoir ou illusion ?
99 pages
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Description

Identification de l’ADN, développement du génie génétique, isolement des gènes responsables de maladies graves, décodage du génome humain : la génétique a ouvert d’immenses espoirs pour notre santé. Les thérapies géniques seraient-elles un mirage scientifique ?Bertrand Jordan raconte cette grande aventure : l’enthousiasme des scientifiques et les premières tentatives infructueuses, les obstacles et les difficultés techniques, le rôle très important de l’Association française contre les myopathies, les enfants bulles sauvés à l’hôpital Necker à Paris, les perspectives offertes par les cellules souches… Il explique l’engouement suscité et les perspectives qui s’offrent. Plus que jamais aujourd’hui la question se pose : va-t-on pouvoir remplacer les gènes défectueux de nos cellules pour guérir les maladies héréditaires, les cancers ou encore le sida ? L’ADN va-t-il devenir un médicament ?Bertrand Jordan, biologiste moléculaire, a été directeur de recherche au CNRS, directeur du Centre d’immunologie de Marseille- Luminy et coordinateur de Marseille-Nice Génopole.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2007
Nombre de lectures 2
EAN13 9782738191977
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BERTRAND JORDAN
THÉRAPIE GÉNIQUE : ESPOIR OU ILLUSION ?
 
 
© Odile Jacob, janvier 2007 15, rue Soufflot, 75005 Paris
ISBN : 978-2-7381-9197-7
www.odilejacob.fr
Table

Préambule
Première partie. Les gènes pour guérir
Chapitre 1. Le triomphe de Peng
« Nous n’avions pas une bonne maîtrise des techniques »
Retour en Chine après les États-Unis
Chapitre 2. De la « double hélice » au génie génétique
L’isolement des gènes responsables de maladies
La lecture du génome humain
Les manipulations génétiques sur les plantes et les animaux
Une thérapie somatique chez l’homme
Chapitre 3. De la théorie aux premières tentatives
Une idée dans l’air dès les années 1960
Le tout premier essai
Un pessimisme vite bousculé par de nouvelles avancées
Cline : un premier essai sur la thalassémie…
… mais de sérieux manquements éthiques
Chapitre 4. Les succès techniques des années 1980
Les formidables progrès de la biologie moléculaire
L’apport des souris transgéniques
Des vecteurs pour transporter les gènes
Le premier transfert de gène effectué par Anderson
Chapitre 5. Les raisons d’un engouement
Les succès du diagnostic génétique
L’idéologie du « tout génétique » et l’espoir de l’ADN médicament
L’aventure de l’Association française contre les myopathies
Les succès du Généthon
« Des gènes pour guérir »
Deuxième partie. La thérapie génétique, comment, pourquoi ?
Chapitre 6. Transfert de gènes : les mains dans le cambouis
Comment utiliser les gènes ?
Les virus comme agents de transmission
Les vecteurs rétroviraux
Les adénovirus et virus adéno-associés
Ex vivo ou in vivo  ?
Chapitre 7. La nécessité d’essais cliniques très encadrés
Une réglementation de plus en plus stricte
Trois ou quatre étapes
Un millier d’essais répertoriés
Les maladies génétiques sont en minorité
Chapitre 8. Le business de la thérapie génique
Comment fonctionne une start-up  ?
Les perspectives d’un avenir prometteur
La situation en France
L’étalon de la publication scientifique
Un secteur industriel en crise
Chapitre 9. Le cancer, une maladie génétique
Un enjeu important en santé publique
Une multiplication anarchique des cellules
Bloquer la réplication cellulaire
Pousser la cellule au suicide
Des voies de recherches multiples
Troisième partie. Un nouveau départ
Chapitre 10. La décennie 1990, des progrès inégaux
Un cas a priori favorable, la mucoviscidose
Renforcer les défenses immunitaires des patients cancéreux
En 1995, un coup d’arrêt du NIH
Chapitre 11. L’affaire Gelsinger
Le déficit en OTC, une maladie mortelle chez les enfants
Le choix des essais sur l’adulte
Un accident qui aurait pu être évité
La révélation de pratiques douteuses
Chapitre 12. Première victoire, les « enfants-bulles » d’Alain Fischer
Les déficits immunitaires chez l’enfant
Une immunité retrouvée
La survenue de lymphomes liés à l’insertion du gène
Un travail mené dans des conditions de réelle transparence
Chapitre 13. Guérir l’hémophilie
Sang sauveur et sang contaminé
Un premier essai prématuré
Des résultats positifs sur l’animal
Chez les hémophiles, un échec temporaire ?
Chapitre 14. En Chine, une Gendicine que l’on n’attendait pas
Le gène p53, régulateur de la division cellulaire
Des travaux similaires aux États-Unis
La montée en puissance de la biotechnologie chinoise
Le mode d’emploi de la Gendicine
Des essais peut-être un peu rapides…
Une thérapie génique de deuxième génération
Chapitre 15. Les nouveaux chemins de la thérapie génique
Contrôler l’expression grâce aux « micro-ARN »
Augmenter la capacité des vecteurs
Construire des chromosomes artificiels
Réparer les gènes
Une recherche dynamique, des applications à moyen terme
Chapitre 16. Les promesses de la thérapie cellulaire
Les cellules souches embryonnaires
Les obstacles réglementaires et techniques
L’intérêt du « clonage thérapeutique »
L’espoir de cellules souches adultes
La prudence des industriels
Chapitre 17. Maîtriser les évolutions aléatoires de la recherche et de la technologie
L’échec de la guerre contre le cancer
Les attentes vis-à-vis du progrès médical et la compétition scientifique
Les nécessaires critères d’évaluation
Arrêter la recherche ? Une solution illusoire
Annexes
Bibliographie et webographie
Bibliographie générale
Bibliographie par chapitres
Chapitre 1. – Le triomphe de Peng
Chapitre 2. – De la « double hélice » au génie génétique
Chapitre 3. – De la théorie aux premières tentatives
Chapitre 4. – Les succès techniques des années 1980
Chapitre 5. – Les raisons d’un engouement
Chapitre 6. – Transfert de gènes, les mains dans le cambouis
Chapitre 7. – La nécessité d’essais cliniques très encadrés
Chapitre 8. – Le business de la thérapie génique
Chapitre 9. – Le cancer, une maladie génétique
Chapitre 10. – La décennie 1990, des progrès inégaux
Chapitre 11. – L’affaire Gelsinger
Chapitre 12. – Première victoire, les « enfants-bulles » d’Alain Fischer
Chapitre 13. – Guérir l’hémophilie
Chapitre 14. – En Chine, une Gendicine que l’on n’attendait pas
Chapitre 15. – Les nouveaux chemins de la thérapie génique
Chapitre 16. – Les promesses de la thérapie cellulaire
Chapitre 17. – Maîtriser les évolutions aléatoires de la recherche et de la technologie
Les trente « meilleures » revues publiant des travaux originaux et des synthèses en biologie
 
Glossaire
Chronologie résumée de la thérapie génique
Index des noms et des sigles
DU MÊME AUTEUR
Annexe
Pour Anne
 
Préambule
 
Trente-sept ans après la toute première tentative de thérapie génique, dix-sept ans après le premier essai officiellement autorisé, et sept ans après le premier indéniable succès thérapeutique remporté en 2000 1 , le bilan des multiples efforts investis dans cette approche médicale est bien modeste. Elle ne fait toujours pas partie de la pratique médicale, et le chiffre d’affaires du secteur, que les pronostics de 1994 évaluaient à plus de vingt milliards de dollars pour 2006, est en réalité quasiment nul : aucun produit de thérapie génique n’est actuellement commercialisé, à l’exception de la Gendicine , destinée au traitement des cancers ORL par l’apport du gène p53 et autorisée uniquement en Chine.
Pourtant, l’idée de guérir par les gènes paraissait séduisante et, en somme, naturelle. D’autant que cela promettait de contourner les longues étapes de mise au point des traitements classiques, qui impliquent généralement une compréhension détaillée de l’affection puis la découverte d’agonistes ou d’antagonistes agissant sur les éléments clefs des régulations affectées par la maladie… Une expression très employée alors, « L’ADN médicament », exprime bien cet espoir 2 , induisant l’idée qu’une fois le gène introduit, les mécanismes cellulaires allaient « faire leur affaire » de son expression, de sa régulation, et produire à bon escient la protéine thérapeutique.
Que d’espoirs et d’annonces déçus. Dès 1985, La Recherche titrait « Traitement des maladies génétiques : le compte à rebours » et prévoyait une montée en puissance rapide des thérapies géniques. Quelques années plus tard, en 1990, la revue Science saluait les premières autorisations dans un article intitulé « Thérapie génique : le but en vue 3  ». Pourtant les résultats sur l’animal étaient assez minces ou difficilement transposables chez l’homme, et les expériences initiales mettaient plus en évidence les difficultés techniques que les possibilités à court terme. Mais cette méthode innovante allait dans le sens de l’histoire, et promettait de répondre à des besoins fortement ressentis. Les progrès du diagnostic de maladies génétiques par analyse de l’ADN (notamment en situation prénatale) n’avaient pas été accompagnés d’avancées significatives pour leur traitement. On pouvait maintenant diagnostiquer avec précision la myopathie de Duchenne 4 , la mucoviscidose 5 ou la chorée de Huntington 6 , mais cette connaissance ne s’était pas accompagnée d’avancées thérapeutiques majeures, et ce décalage croissant soulignait cruellement la nécessité d’approches plus rapides et plus efficaces. L’idée de soigner par l’introduction d’un gène s’accordait aussi avec une vision passablement réductionniste de la biologie, très en vogue lors du début des programmes génome, qui attribuait à l’ADN un rôle central et presque exclusif dans le fonctionnement des organismes : sa lecture allait nous dévoiler les secrets de la vie.
La thérapie génique servait aussi de réponse, et éventuellement d’alibi, aux scientifiques et aux institutions que le public commençait à questionner sur les retombées réelles de recherches aussi coûteuses qu’apparemment ésotériques. Les programmes génome mobilisaient des sommes colossales. Pour la première fois en biologie, on parlait de milliards de dollars, et les applications thérapeutiques étaient souvent mises en avant pour justifier ces dépenses. La brochure de présentation du programme américain, en 1995, s’intitulait « Des cartes à la médecine 7  », laissant entendre une liaison directe entre la connaissance du génome et les avancées médicales. En France, le slogan du Téléthon 1993, « des gènes pour guérir », allait dans le même sens, et la communication de l’Association française contre les myopathies (AFM) mettait l’accent sur le soutien aux travaux de thérapie génique, qui ne représentait pourtant qu’un quart environ de ses dépenses 8 . C’est que cette voie apparaissait comme la réponse rêvée à des attentes largement partagées…
Je décrirai le moment venu les multiples problèmes techniques auxquels s’est heurtée la mise au point de thérapies géniques réellement utilisables. Ils sont nombreux, depuis le développement de « vecteurs 9  » efficaces et sûrs (ces deux qualités étant le plus souvent contradictoires) jusqu’à la maîtrise de la réaction immunitaire du patient envers la nouvelle protéine apportée (dans le meilleur des cas) grâce au

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