Italie et Sicile - Journal d un touriste
71 pages
Français

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Italie et Sicile - Journal d'un touriste , livre ebook

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Description

On a justement appelé le midi de la France l’Italie des Gaules. Nismes en est la capitale. Ses antiquités offrent un grand intérêt. Outre l’Amphithéâtre et la Maison-Carrée, il faut citer la Tour-Magne, débris colossal des anciennes murailles, la Tour d’Auguste, les ruines d’un temple de Diane et des bains romains qu’un architecte prétentieux à transformés en une fontaine mesquine et d’un goût détestable.L’Amphithéâtre est bien conservé.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346047369
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Alphonse Jolly
Italie et Sicile
Journal d'un touriste
Un livre, même un livre ennuyeux, est encore le causeur le moins gênant qui existe. Bâillez en l’écoutant, quittez-le sans attendre qu’il ait fini de parler, tournez-lui le dos, vous n’avez aucune excuse à lui faire. Il ne se fâchera jamais contre vous. Sa patience est inaltérable, son désir de vous plaire incessant, et si la fantaisie vous prend de vous remettre à l’écouter, vous le trouverez toujours prêt à continuer son récit à la phrase commencée, sans qu’il vous dise un mot de vos procédés peu aimables envers lui.
Je ne crains donc pas de publier ces notes. Le lecteur en usera librement avec elles, et s’il a vu l’Italie, peut-être en lui décrivant de beaux sites, des tableaux aimés, d’admirables monuments, ferai-je appel à des souvenirs qui ont dû charmer son esprit et s’y fixer en traits ineffaçables.
 
 
ALPHONSE JOLLY.
PREMIÈRE PARTIE
I
Nismes. — Le Pont du Gard. — Avignon. — Arles. — La Camargue
On a justement appelé le midi de la France l’Italie des Gaules. Nismes en est la capitale. Ses antiquités offrent un grand intérêt. Outre l’Amphithéâtre et la Maison-Carrée, il faut citer la Tour-Magne, débris colossal des anciennes murailles, la Tour d’Auguste, les ruines d’un temple de Diane et des bains romains qu’un architecte prétentieux à transformés en une fontaine mesquine et d’un goût détestable.
L’Amphithéâtre est bien conservé. Son enceinte extérieure, ornée de cent vingt arcades sur deux rangs superposés, embrasse un cercle de 1,140 pieds. Vingt mille personnes pouvaient y trouver place.
La Maison-Carrée, modèle d’élégance et de goût. Je ne me lasse pas d’admirer ses formes sveltes et ses gracieuses proportions. La sculpture lui a prodigué ses ornements, et toutes les richesses de l’ordre corinthien l’embellissent, sans la charger. Ce charmant édifice, qui attire et séduit singulièrement les regards, sert aujourd’hui de musée. J’y remarque un bon tableau, la Locuste, de Sigalon.
A gauche de la Maison-Carrée est le Théâtre dont la façade présente une belle ligne de colonnes d’ordre dorique. Je vois là Vert-Vert et Maison à vendre. Acteurs et actrices, presque tous louchent, les deux étourdis et le voisin dans Maison à vendre, le colonel et la duègne, la duègne affreusement, dans Vert-Vert. Si le directeur n’a pas engagé de grands talents, du moins peut-il dire qu’il a une troupe d’ensemble.
 
13 février. Visite au pont du Gard, entre Nismes et Avignon, une des plus belles antiquités de l’Europe, un de ces monuments qui témoignent le mieux de la grandeur des Romains. Que de milliers de bras n’a-t-il pas fallu pour extraire de la terre et pour élever à cent cinquante pieds ces blocs énormes sur lesquels vingt siècles ont à peine laissé la trace de leur passage ! Sans régularité dans ses lignes, sans symétrie dans ses proportions, ce colosse, dédaignant tout futile ornement, semble avoir franchi exprès les limites de l’art, pour se rapprocher des œuvres de la nature. Sa structure rude et grossière s’harmonise bien avec le site qui l’entoure et le pont du Gard ne pouvait être mieux placé que dans la vallée sauvage du Gardon.
 
15. — Les remparts crénelés d’Avignon me rappellent l’Iliade et Télémaque. Dans les prix qu’on nous donnait au collége, j’ai vu Troie et Salente fortifiées ainsi. Le système de Vauban vaut mieux. Il est vrai que les Troyens et les Crétois n’avaient rien à redouter de l’artillerie de siége.
Le palais des Papes, construction du XIV e siècle, masse irrégulière, mais imposante.
 
16. — Moins intéressante que Nîmes, Arles possède, comme monuments antiques, un amphithéâtre, un théâtre, un obélisque et des colonnes éparses. L’amphithéâtre, qui a servi de forteresse au VIII e siècle, est encore aujourd’hui surmonté de deux tours construites à cette époque. Ce mélange de moyen âge et d’antiquité lui ôte du caractère et affaiblit l’impression en la dédoublant.
Portail de l’église Saint-Trophime, œuvre remarquable du XIII e siècle.
Rien de mieux mérité que la réputation de beauté des arlésiennes qui, en très-grand nombre, offrent aux regards charmés la grâce et la pureté de la statuaire grecque.
 
17. — Nous prenons dans la matinée le bateau à vapeur pour Marseille. Jusqu’à l’embouchure du Rhône, nous côtoyons l’île de Camargue. J’ai beau regarder, je n’aperçois ni bœufs, ni chevaux, ni ânes sauvages. La civilisation les a peut-être atteints ou bien c’est mauvaise chance de ma part. Il est vrai que l’année dernière j’ai traversé tout le département des Landes, sans voir un seul habitant monté sur des échasses. Aussi jusqu’à preuve du contraire, je croirai que les ânes de la Camargue portent des bâts, qu’on y attelle les chevaux à des charrettes et qu’on y mange les bœufs, sans trop s’inquiéter s’ils sont sauvages ou non.
Par un beau temps, la traversée d’Arles à Marseille dure six heures, moitié fleuve, moitié mer.
A midi nous entrons dans le port de Marseille. J’avoue qu’impressionné peu agréablement, je commence par me calfeutrer le nez ; car le port de Marseille sent très-mauvais. « Voilà une impertinente odeur ! dis-je en passant entre le fort Saint-Nicolas et la tour Saint-Jean. Est-ce que c’est toujours comme cela ? Bagasse, me répond un Marseillais, ce n’est rien. Il s’agit simplement de s’y habituer. »
II
Marseille. — Toulon
Marseille ne renferme pas un seul monument remarquable. C’est une très-belle ville qui captive peu l’attention. La large rue de la Canebière est trop vantée. Mais on flâne volontiers sur les quais. Il y a là d’amusantes heures à dépenser. Cette forêt de mâts, ce pèle-mêle de gens de tous pays, cette mosaïque de costumes, ce cours perpétuel et gratuit de toutes les langues vivantes, voilà un tableau varié et plein de mouvement, un champ fertile en observations.
Du fort de Notre-Dame de-la-Garde auquel on arrive par une agréable promenade, on a vue sur la ville, le port, la rade, la mer et la campagne toute parsemée de bastides.
Marseille a bien la physionomie d’une grande cité.
Au théâtre j’entends Robert le Diable assez faiblement exécuté. Un lion marseillais, placé près de moi, est furieux des applaudissements donnés aux vocalises du ténor : « C’est malin ce qu’il fait là, dit-il ; tout est noté ! »
 
18. — Excursion à la grotte de la Baume-Roland. Nous traversons en barque le port, la rade et, laissant à notre droite le château d’If, nous débarquons un peu au delà dans une petite anse. Au-dessus est la grotte de Baume-Roland. L’entrée en est difficile et plus on avance, plus les difficultés augmentent. Il faut descendre des marches de trois et quatre pieds, se glisser par des trous semblables à des tuyaux de cheminée, exercer la profession de ramoneur, se livrer à des exercices d’équilibriste, et cela sans voir le chemin qu’on a fait, ni celui qui reste à faire. Enfin, on arrive à une salle élevée dont la voûte s’appuie sur deux colonnes torses formées de stalactites, que la nature a faites de forme si régulière qu’on les croirait l’ouvrage de l’art. La lueur de nos torches, qui se joue sur les bizarres déchirures de ce palais souterrain, lui donne une teinte vraiment infernale, et nous-mêmes, le visage rouge de leurs reflets, nous pourrions aider à lR

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