La fumée bleue : Controverse et mobilisation autour des émanations d’une usine de peinture à Cap-Rouge
77 pages
Français

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La fumée bleue : Controverse et mobilisation autour des émanations d’une usine de peinture à Cap-Rouge , livre ebook

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Description

Les entreprises se plient-elles toujours à la réglementation qui les concerne ? Peut-on s’attendre à ce qu’elles cherchent à dépasser les normes en vigueur, surtout lorsque leurs ressources sont limitées ? Enfin, à l’heure où tout scandale est rapidement relayé, où des organismes et des fonds sont dédiés à la santé publique et à l’environnement, une entreprise qui enfreint la loi aux dépens de sa collectivité peut-elle trouver une sortie à son avantage ? C’est ce que ce livre propose d’explorer à partir d’une controverse environnementale qui a fait les manchettes au Québec de 2012 à 2019 : l’affaire Anacolor.
La première partie de l’ouvrage est consacrée à l’histoire de cette controverse. La deuxième partie fait le point sur les éléments qui l’ont déclenchée et ceux qui auraient permis de l’éviter à travers une réflexion sur le cas, une mise en situation et des questions ciblées.
Ce livre s’adresse aux enseignants et enseignantes ainsi qu’aux étudiants et étudiantes qui s’intéressent aux controverses, aux citoyens et citoyennes qui cherchent à structurer leurs actions sur le terrain et aux gestionnaires qui souhaitent développer leurs activités en harmonie avec leur milieu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760558311
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection sous la direction de Alice Friser et Chantal Pouliot
La collection Apprendre de la controverse propose des ouvrages qui visent à tirer des apprentissages à partir : 1) de controverses récentes entre groupes citoyens, entreprises et gouvernements, ou 2) de questions suscitant des débats ayant fait les manchettes au cours des dernières années. Les situations abordées peuvent porter sur différents thèmes et être analysées sous l’angle de plusieurs théories, modèles et concepts disciplinaires.
La collection s’adresse : aux communautés enseignantes et étudiantes qui souhaitent explorer des controverses et analyser des enjeux de société sous plusieurs facettes ; aux groupes citoyens qui cherchent des outils afin de mieux structurer leurs actions sur le terrain ; aux entreprises et gestionnaires qui ont pour ambition de mettre sur pied des projets en harmonie avec leur milieu.
La collection invite à la remise en question et propose de réfléchir aux conditions d’une gestion saine et pérenne de la part de tous les acteurs qui sont parties prenantes des controverses.
La fumée bleue
Presses de l’Université du Québec Édifice Fleurie, 480, rue de la Chapelle bureau F015, Québec (Québec) G1K 0B6 Téléphone : 418 657-4399 Télécopieur : 418 657-2096 Courriel : puq@puq.ca Internet : www.puq.ca
Diffusion / Distribution :
Canada
Prologue inc., 1650, boulevard Lionel-Bertrand, Boisbriand (Québec) J7H 1N7
Tél. : 450 434-0306 / 1 800 363-2864
France
Sofédis, 11, rue Soufflot, 75005 Paris, France
Tél. : 01 5310 25 25
Belgique
Sodis, 128, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 774 03 Lagny, France
Tél. : 01 60 07 82 99
Suisse
Servidis SA, Chemin des Chalets 7, 1279 Chavannes-de-Bogis, Suisse
Tél. : 022 960.95.25


La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction des œuvres sans autorisation des titulaires de droits. Or, la photocopie non autorisée – le « photocopillage » – s’est généralisée, provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la rédaction et la production de nouveaux ouvrages par des professionnels. L’objet du logo apparaissant ci-contre est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit le développement massif du « photocopillage ».
Alice Friser
La fumée bleue
Controverse et mobilisation autour des émanations d’une usine de peinture à Cap-Rouge
Préface de
Chantal Pouliot
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : La fumée bleue : controverse et mobilisation autour des émanations d’une usine de peinture à Cap-Rouge / Alice Friser.
Noms : Friser, Alice, 1981- auteur.
Description : Mention de collection : Apprendre de la controverse | Comprend des références bibliographiques.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220026858 | Canadiana (livre numérique)
20220026866 | ISBN 9782760558298 | ISBN 9782760558304 (PDF) |
ISBN 9782760558311 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Action collective (Sociologie)—Québec (Province)— Québec—Études de cas. |
RVM : Peinture sur métal—Aspect sanitaire—Québec (Province)—Québec. | RVM : Air—Pollution—Aspect sanitaire—Québec (Province)—Québec. | RVM : Peinture (Produit chimique)—Usines. | RVM : Cap-Rouge (Québec, Québec)—Conditions environnementales. | RVMGF : Études de cas.
Classification : LCC HN110.Q4 F75 2023 | CDD 361.2072/3—dc23


Révision
Véronique Hardy
Correction d’épreuves
Isabelle Pauzé
Conception graphique
Marie-Noëlle Morrier
Mise en page
Sophie Despins
Image de couverture
iStock
Dépôt légal : 1 er trimestre 2023
› Bibliothèque et Archives nationales du Québec
› Bibliothèque et Archives Canada
© 2023 – Presses de l’Université du Québec
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
D5829-1 [01]
Préface
Tirer des enseignements des controverses
L’ actualité québécoise fait régulièrement état de controverses environnementales et sanitaires, que l’on songe à la présence de plomb dans l’eau des écoles 1 , à la qualité de l’air dans les quartiers centraux de la ville de Québec 2 , à l’adoption d’un règlement sur l’assainissement de l’atmosphère permettant cinq fois plus d’émission de nickel 3 , à la présence d’arsenic dans l’air à Rouyn-Noranda 4 , à la protection de boisés urbains à Québec 5 , à certains projets d’infrastructures de transports comme le tramway et le troisième lien 6 , au projet de développement d’un lagon récréotouristique dans Charlevoix 7 ou aux fumées relâchées par l’incinérateur de la ville de Québec 8 . Complexes et multidisciplinaires, les problèmes en jeu concernent la politique, l’économie, la gestion, les technosciences, la sociologie, la santé, l’éthique et l’environnement.
À une époque où nos modes de vie sont fortement remis en question et où l’on doit faire face à des défis sociaux, climatiques, environnementaux et sanitaires, l’enseignement et l’apprentissage de controverses apparaissent comme des voies de solutions 9 . En effet, les controverses 10 offrent l’occasion aux étudiants non seulement de faire l’inventaire de problèmes, de parties prenantes et de solutions 11 , mais aussi de parfaire leurs compétences argumentatives, de préciser leur système de valeurs, de mieux saisir la nature des sciences (et des scientifiques), d’explorer des notions conceptuelles disciplinaires, d’avoir une compréhension plus adéquate des sciences « telles qu’elles se font » et de les amener à croire dans leur capacité d’agir en faveur d’un monde plus sain et plus juste 12 .
Or, lorsque l’on décide de mettre de l’avant l’enseignement de controverses, plusieurs questions surgissent : pourquoi le faire ? Comment le faire ? Quels dispositifs mettre en œuvre pour explorer judicieusement les tenants et aboutissants des problèmes concernés, et pour évaluer les apprentissages ? Si les conditions d’enseignabilité des controverses varient selon les niveaux d’enseignement et la vivacité des questions, un élément demeure fondamental : les activités éducatives doivent viser un rapport émancipatoire aux pouvoirs politiques, industriels et scientifiques ainsi que le développement de capacités d’écoute mutuelle, de production de savoirs utiles et d’entrepreneuriat responsable 13 . Ainsi, les façons dont les questions socialement vives peuvent être visitées en classe sont variées : conversations, débats, jeux pédagogiques, exposés, visites de lieux (quartiers, musées, palais de justice), discussions avec des citoyens et/ou des industriels et/ou des élus, lecture ou création de bandes dessinées et de pièces de théâtre 14 . En ce qui me concerne, au fil des ans, j’ai invité des citoyens engagés à venir parler de leurs démarches d’investigation en classe. Nous sommes allés au cinéma visionner des films documentaires ( Dark Waters et La fille de Brest, notamment). Des étudiants ont assisté à des audiences de recours collectifs, d’autres ont écrit des textes d’idées dans les médias généralistes au sujet de l’actualité touchant ces problèmes.
La mobilisation citoyenne à Cap-Rouge
En 2016, mon attention de chercheure a été attirée par la diffusion d’un avis de la Direction de santé publique (DSP) concernant les odeurs émises par l’entreprise Anacolor 15 . La Direction de santé publique de la Capitale-Nationale demandait aux enseignantes de l’école primaire de Cap-Rouge et aux éducatrices du Centre de la petite enfance (CPE) Polichinelle que « les enfants qui fréquentent les milieux d’enseignement et de garde réintègrent les bâtiments lorsqu’il y a perception d’odeurs inhabituelles à l’extérieur ». Elle soulignait également la nécessité que les incidents soient rapportés « aux représentants du [ministère de l’Environnement] en spécifiant l’heure de l’incident, la durée et les malaises et symptômes ressentis ». En tant que chercheure en didactique des sciences dont les travaux portent sur le développement de controverses locales 16 , il m’apparaissait pour le moins surprenant que la responsabilité de gérer l’exposition des enfants aux fumées industrielles relâchées par l’usine soit attribuée aux éducatrices et enseignantes 17 . Jusqu’au déménagement de l’entreprise en 2019, j’ai donc suivi la gestion sociopolitique et industrielle en scrutant particulièrement le travail d’intéressement soutenu (et exigeant) effectué par les citoyens 18 .
La fumée bleue : controverse et mobilisation autour des émanations d’une usine de peinture à Cap-Rouge met en exergue l’arc événementiel de la controverse autour d’Anacolor. Dans cette foulée, l’ouvrage brosse un portrait clair de ses tenants et aboutissants. L’entretien discursif de l’autrice avec deux des protagonistes principaux de la mobilisation citoyenne permettra aux lecteurs de comprendre les rapports de force qui se sont déployés. En toute cohérence avec la conviction du Regroupement citoyen pour la qualité de l’air de Cap-Rouge (RCQAC) selon laquelle les riverains de l’entreprise avaient le droit à un environnement de qualité, Pierre A. Bélanger et Louis Beaupré témoignent du rapport au savoir et au pouvoir (industriel, notamment) qui a renversé la vapeur de ce qui leur apparaissait comme une menace sanitaire inacceptable. Dans la dernière partie du livre, Alice Friser invite à réfléchir aux développements de cette situation par l’intermédiaire d’activités d’apprentissage. L’approche est tripartite : dans un premier temps, l’autrice propose une réflexion, puis invite à l’analyse à l’aide d’une mise en situation pour, dans un troisième temps mettre en exergue des questions précises (dites ciblées). Son regard, par nature didactique, permet le pas de côté nécessaire pour envisager sous un angle différent (parce que conceptuel) la gestion de la controverse, et identifier des façons de faire plus saines et harmonieuses.
La liberté universitaire
Le 7 juin 2022, la sanction royale était octroyée au projet de loi n o 32 (PL 32) visant à mieux reconnaître, protéger et promouvoir la liberté académique dans le milieu universitaire. Élabor

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