L'objectif de cet ouvrage est de retracer l'évolution des conflits entre monde populaire (ouvriers, habitants des "quartiers", etc.) et institutions dans un quartier de "banlieue rouge" devenu, depuis les années 1980, un quartier prioritaire des politiques de la ville. En effet, les questions de pauvreté, de luttes, de précarité, de chômage mais aussi de violence, de délinquance, de déviance jalonnent l'histoire locale du quartier étudié depuis la période de l'entre-deux-guerres. Ainsi, l'appréhension des modes de vie et des représentations sociales d'une jeunesse ouvrière ou d'une jeunesse actuellement en difficulté est essentielle pour comprendre au mieux les stratégies de survie et aussi les formes de résistances que les enfants d'ouvriers mobilisent face aux institutions.
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Banlieues sous tensions : Insurrections ouvrières, révoltes urbaines, nouvelles radicalités
L'Harmattan
Banlieues sous tensions
COECTïONÈÈÈ È áŝÔáÔ ŝÔáÈ
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La production et la valorisation de la recherche dans le champ social, lorsqu’elles combinent des dimensions politiques, so-ciales et déontologiques, génèrent plusieurs effets : • une production autonome et auto-réflexive des connaissances à partir, d’une part, des valeurs humaines (respect de l’individu considéré comme acteur capable de transformation), démocra-tiques et républicaines (croyance en des actions de solidarité et de justice sociale) et, d’autre part, des intérêts propres au champ social ;
• un changement des rapports entre le monde académique et les acteurs de l’intervention sociale ;
• une valorisation des organismes de la formation et de la re-cherche dans le travail social capables de produire, d’échanger et de développer des coopérations réelles de recherche et de for-mation ;
• une capacité d’influencer la mise en œuvre des politiques pu-bliques
Dans cette perspective, la collection « recherche et transforma-tion sociale » privilégie la publication d’ouvrages valorisant des résultats de recherche produits par des chercheurs des organismes de la formation et de l’intervention sociales pouvant contribuer à la transformation sociale.
2005Jeunes en cité. Diversité des trajectoires ou destin commun ?, Paris, éd. L’Harmattan, coll. « Débats / jeunesses ».
2008La France nous a lâchés ! Le sentiment d’injustice chez les jeunes des cités, Paris, éd. Fayard.
2011Les jeunes et la discothèque. Entre fêtes urbaines et violences ritualisées, Paris, éd. du Cygne.
2013Casquettes contre képis. Enquête sur la police de rue et l’usage de la force dans les quartiers populairesManuel Boucher avec (de Mohamed Belqasmi), Paris, éd. L’Harmattan, coll. « Recherche et transformation sociale).
2014Des « métallos » aux « jeunes des cités ». Sociohistoire d’une banlieue ouvrière en mutation, Paris, éd. du Cygne.
2017Filles et garçons des cités aujourd’hui (codirigé avec Carine Guérandel), Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion.
///////// Introduction
Cet ouvrage entend restituer une recherche sociohistorique qui interroge les transformations des luttes politiques et sociales entre les métallurgistes arrivés du monde rural dans l’entre-deux-guerres et les jeunes des cités, enfants d’ouvriers et d’immigrés confrontés au phé-nomène de désindustrialisation dans les années 1980. Il questionne plus précisément les mutations des rapports conictuels qu’entre-tiennent cinq générations d’ouvriers avec les institutions et les normes de la société dominante. En eet, au-delà d’un travail de restitution, il s’agit d’analyser les métamorphoses des formes de protestations et de résistances des ouvriers de ce quartier et de leurs descendants – les jeunes dits « de cité » ‒ dans un contexte de domination politique, économique, culturelle et sociale. De l’occupation d’usine débouchant fréquemment sur des pugilats avec les forces de l’ordre aux récentes « émeutes urbaines » qui défrayent la chronique, nous pouvons noter certes des transformations dans les procédés et les manières mais sur-tout, une certaine continuité dans la lutte pour la reconnaissance et la dignité. Autrement dit, nous envisageons d’explorer, à travers l’étude d’une communauté ouvrière dans un quartier populaire urbain de la banlieue nord de Paris, les lignes de fractures et la nature des conits qui orientent les modes de vie d’une partie des classes populaires ur-baines sur quatre-vingt-dix ans.
Les banlieues populaires ont toujours fait l’objet d’un rejet ou d’une suspicion générale, bien avant la question « jeunes de cité », que ce soit e à la fin du XIX siècle ou dans l’entre-deux-guerres. Depuis les années 1980, cesbanlieues défavoriséesouquartiers sensiblesposent la pro-blématique de la cohésion sociale et/ou nationale ressassée à tout mo-ment, des intitulés de services municipaux aux frontons des ministères. Un tel constat nous conduit à questionner les dynamiques sociales dans lesquelles s’inscrit l’objet « jeunes de banlieue » aujourd’hui. Comme