Contre-nous de la tyrannie !
236 pages
Français

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Description

« Hé oui, on prête parfois aux anciens avec raison des paroles amusantes : “La nature, prétendait Zénon selon le papier d' une papillote des fêtes de fin d' année, nous a donné une langue et deux oreilles, afin que nous écoutions deux fois plus que ce que nous disons”. » Prolifique auteur à l'imagination débordante, Jean-Louis Cayla porte un regard critique et très personnel sur notre monde contemporain. Dans ce nouvel opus, il en révèle les failles et les rouages, s'amusant devant ce spectacle qui ne manque pas de surprendre. Avec une ironie mordante, il croque les mœurs souvent grotesques de ses concitoyens et trouve toujours le moyen d'en rire – jaune. Politique, culture, science, médias : autant de sujets qui s'entremêlent pour constituer le tableau d'une époque en pleine mutation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 août 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342167399
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Contre-nous de la tyrannie !
Jean-Louis Cayla
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Contre-nous de la tyrannie !
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
edouard-emile-alyac.societedesecrivains.com
 
 
Installez-vous confortablement, dans un fauteuil de toile de préférence, car mon débit sera lent et entrecoupé d’humectations de mon gosier… La nuit avait été longue dans son hamac rapporté de Guyane française il y avait près de 40 ans. Les dessins commençaient à redevenir distincts, de la tapisserie qui s’auréolait de rose autour de la lourde armoire chinoise interposée devant l’ouverture de l’atrium pour, grâce à l’un de ses pieds galbés, empêcher d’en battre sa porte ainsi entrebâillée, retenue par une chaînette. C’était le signe que le ciel devait commencer à prendre des couleurs. Ce dispositif avait été le seul système imaginé par Émile pour créer un espace sécurisé durant ses courts moments de sommeil, dans cette pièce devenue chambre où il avait ménagé un courant d’air salutaire grâce à un soupirail et l’issue ouvrant sur le jardin, dont la porte, laissée grande ouverte, avait été complétée d’une grille cadenassée. Il s’agissait d’un entresol équipé d’une kitchenette, autrefois délaissé, lorsque des saisons plus clémentes permettaient d’habiter l’étage supérieur, véritable rez-de-chaussée, alors que celui inférieur servait essentiellement de cave, de garage et d’atelier. Cela signifiait que, d’ici quelques minutes, c’en serait fini de la relative clémence de la température nocturne, avant sa montée en flèche dès que le soleil apparaîtrait au-dessus de la haie de buis boulottée par les pyrales. Si ça continuait, et pourquoi en irait-il autrement, il devrait inverser ses rythmes physiologiques et se décider à ne plus vivre que la nuit ! Qu’est-ce que l’on avait fait au bon Dieu, aurait-il pu se demander, si malheureusement il ne le savait déjà, alors que remontait à sa mémoire ce passage biblique : « Malheur à ceux qui détruisent la Terre ! ».
 
Repensant à sa vie d’il y avait seulement trois décennies, il pestait intérieurement contre ce qui avait été le déni obstiné des Hommes, refusant d’admettre leur responsabilité dans l’actuel surréaliste désespoir quotidien. Une phrase entendue sur les ondes il y avait 30 ans, attribuée à un ministre de la Transition écologique et solidaire : « Le libéralisme est incompatible avec l’écologie », tournait encore dans ses pensées, comme un disque rayé. Cette constatation, Nicolas Hulot l’avait découverte à ses dépens, alors que sa hausse des taxes sur les hydrocarbures, parce que baptisée « contributrice à la transition énergétique », en avait fait hurler certains à l’imposture, tandis qu’elle mobilisait les autres, oui, l’immense foule des Français périphériques, condamnée à être tondue pour le nombre élevé qu’elle comptait de petits contribuables, et à manifester, vêtus de gilets fluo, contre cette nouvelle atteinte à leur portefeuille d’automobilistes ; non pas goutte d’eau, puisqu’elle avait au contraire largement fait déborder le vase de leur mécontentement en une flaque qui s’étalait désormais au grand jour, s’étendant jusqu’à Paris en un flot de pancartes si diversifiées envers l’exécutif et le mégalomane qui l’avait en son temps modelé à son image de psychorigide, qu’il était légitime d’en oublier la cause initiale, devenue prétexte, sauf pour certains qui, cependant, soutenaient le mouvement, à défaut d’y participer, ayant, comme chaque fois depuis deux élections, voté blanc au deuxième tour des présidentielles. Dieu sait que les griefs étaient nombreux, qu’un écriteau meusois résumait en « Macron, déconnecté du peuple ». Mouvement de ras-le-bol qu’avaient encore amplifié la surdité et l’obstination du pouvoir, faisant que les médias, souvent enclins à se montrer raccord avec lui, en rajoutaient, n’omettant pas, dans les débuts inflationnistes de cette fronde promettant en outre de s’éterniser, de souligner les inévitables dégâts collatéraux, qui avaient déjà fait deux morts et de nombreux blessés, ainsi que, de la part des sempiternels asociaux cagoulés et vêtus de noir s’invitant immanquablement à ce qui n’était pour eux qu’une « fête » du défoulement de plus, les déprédations, incendies divers, arrachages et jets de pavés, ainsi que violences de toutes sortes qu’ils faisaient naître entre cortège et force publique, expliquant la perte d’une main d’un haut gradé ayant voulu ramasser, pour la relancer, une grenade lacrymogène, après qu’un manifestant l’ait retournée à l’envoyeur. Malgré ce, confirmant dans leur légitimité ces retraités et autres braves gens, quadra et quinquagénaires de la France profonde qui se taisaient depuis 30 ans, à tel point qu’ils manquaient d’insultes, utilisant pour montrer leur colère les mots y ressemblant le plus : « Députés ! Conifères ! ». Ainsi qu’avait dû procéder le propre père d’Émile, un jour qu’il faisait demi-tour avec sa Frégate sur une route étroite de Corrèze et qu’avaient surgi de nulle part deux motards lui ayant intimé de façon peu amène de dégager la chaussée, les ayant agonis de la seule insulte qui lui était venue à l’esprit : « Gendarmes ! ». Manifestants, donc, mais braves gens voulant désormais signifier que ça suffisait et qu’ils étaient venus le manifester, dans la dignité et le refus de la récupération politique quelle qu’en soit sa forme ; certes sur les Champs-Élysées et non au Champ-de-Mars préconisé par le pouvoir afin de les y circonscrire, mais soutenus largement, jusque par un député – Jean Lassalle, pour ne pas le nommer – représentant cependant tout à fait cette catégorie de Français, dont beaucoup en effet appartenaient à la ruralité, lequel avait osé arborer sur les bancs de l’Assemblée nationale le fameux gilet jaune abhorré par son président, en effet très à cheval sur le dress code du peuplement « camarisé » « macronisé ». Cette prise de position vestimentaire ostentatoirement provocatrice avait d’ailleurs fait dire à Thierry Lhermitte, acteur qui ne confondait pas les plateaux de cinéma avec la vraie vie, invité ce soir-là à participer à une émission de télévision lors de laquelle était diffusé cet extrait, que ce gars-là avait un grain. Illustration qui avait cependant été suivie d’un témoignage paraissant aller dans le même sens, puisé lors d’une interview de François Bayrou, qui avait suggéré de se garder de toute fermeté vis-à-vis de ce mouvement, lequel exprimait la sincère colère d’une partie non négligeable de la population ; déclaration à laquelle avait succédé l’explication alambiquée de Nicolas Hulot, invité par Léa Salamé à L’Émission politique de la Deux quasi 3 mois après sa démission du poste de ministre d’État : à savoir, non pas que le capitalisme soit antinomique de l’écologie – cela avait été déclaré en exergue de l’annonce de ladite émission pour attirer le téléspectateur, alors qu’il souhaitait dorénavant adoucir cette remarque –, mais parce qu’il avait souhaité assortir sa mesure d’une contrepartie financière pour le contribuable, de sorte que ça lui avait été refusé, puisque le but premier était de récolter d’abord du pognon, de sorte que l’on ne voyait pas où il voulait en venir, à l’ouïr de la forme de son discours, à la fois pâteux et boisé, parlant de fin du monde à des gens qui pensaient fin de mois, et ayant proposé des sirops pour la toux pour prétendre guérir un cancer généralisé ! Certes, la fameuse transition vers notre fin à tous n’avait pas surpris que l’auditoire, tant lui-même paraissait s’étonner de ce qui sortait de sa bouche, eu égard à l’écart existant entre la gravité du mal et le traitement qu’il avait préconisé. À sa décharge, fût-il ancien ministre, ou à cause de cela, on pouvait inscrire son humanité et, comme chez beaucoup de gens ordinaires, malgré la percée du bouddhisme en Occident, que l’impermanence n’était pas encore réellement entrée dans les consciences.
Cependant, ne nous y trompons pas : si Dieu fit le toutim inflationniste, raison pour laquelle nous le pensions devoir fonctionner éternellement, il n’est pas lui-même fonctionnaire, et pourrait encore grandement nous étonner en remettant en cause nos idées arrêtées sur l’éternité attribuée par Galilée aux objets célestes de taille importante ! Qu’en était-il, en fait ? Non pas du Grand Horloger qui voulut ce Tout admirable – qualificatif s’imposant surtout ailleurs que dans certains détails de notre planète –, mais de l’agencement lui-même et sans doute de l’outil mathématique qui sous-tendait toutes les sciences voulant expliquer cette œuvre aussi grandiose. Les prévisions météorologiques évoquées par Alyac, d’après ce qu’il avait compris de l’anomalie thermohaline au confluent des courants du Labrador et du Gulf Stream, au sud du Groenland, paraissaient en retard ou très atténuées concernant l’Europe de l’Ouest. Saint-Yrieix avait même connu un véritable automne doux et pluvieux. Édouard-Émile s’étant trompé de paradigme, à moins qu’El Niño soit en avance, et cette absence de répit dans la brutalité climatique s’étant trompeusement installée à la place du rafraîchissement attendu localement, ne nous laissait donc que peu de temps pour nous reprendre. Pourtant, au lieu d’avoir su l’employer à nous attaquer sérieusement au réchauffement, qui nous pendait au nez, par une action

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