Culture populaire et sociétés contemporaines

Gilles Pronovost

Description

Maintenir le débat scientifique, baliser les différentes approches, explorer quelques-uns des fondements de la recherche, poser la question proprement politique de la culture populaire, telles sont les intentions premières qui ont présidé à la publication de cet ouvrage.

Informations

• Publié par: Presses de l'Université du Québec
• Date de parution: 22 avril 2011
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782760522671
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Le Fonds F.C.A.C. pour l’aide et le soutien à la recherche a accordé une aide financière pour la rédaction et pour l’édition de cet ouvrage, dans le cadre de sa politique visant à favoriser la publication en langue française de manuels et de traités à l’usage des étudiants de niveau universitaire.

Photo de la couverture :

JARDIN BOTANIQUE DE MONTRÉAL

ISBN 2-7605-0298-8 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés ©1982 Presses de l’Université du Québec

er Dépôt légal 1 trimestre 1982 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Imprimé au Canada

F. DUMONT, D. LAFONTAINE, R. REZSOBAZY, J.-G. DAIGLE, R. MUCHEMBLED, R. MONTPETIT, R. LEVASSEUR, M. FOURNIER, T.M. KANDO, J. DUCHASTEL, M. RIOUX, R. LEDRUT et J. ION

SOUS LA DIRECTION DE GILLES PRONOVOST

1982 Presses de l’Université du Québec C.P. 250, Sillery, Québec G1T 2R1

Table des matières

Page PRÉSENTATION....st)novoPro....................................................................................9iG(sell I. VERS UNE DÉFINITION DE LA CULTURE POPULAIRE : VOIES D’APPROCHE ET DIFFICULTÉS DE LA RECHERCHE ................................................................................13 1. Éléments de problématique pour l’étude de la culture populaire, Gilles Pronovost........................................................................................................15 2.Sur la genèse de la notion de culture populaire,...........................27Fernand Dumont 3.Culture populaire, pratique scientifique et mutations sociales, Danielle Lafontaine ...................................................................................................43 4. Aspects théoriques et méthodologiques de l’étude du changement culturel, Rudolf Rezsohazy ......................................................................................................51 II. ÉMERGENCE DES CULTURES POPULAIRES CONTEMPORAINES ...................... ...63 5.L’histoire de la culture populaire dans l’Angleterre contemporaine, Jean-Guy Daigle .......................................................................................................65 6. La force du vivant. La culture populaire en France depuis cinq siècles, Robert Muchembled ..................................................................................................81 7. La culture populaire au Québec et son histoire en contexte urbain, Raymond Montpetit ...................................................................................................91 8. La culture populaire au Québec : de la survivance à l’affirmation, Roger Levasseur ......................................................................................................103 III. CULTURE, CULTURE DE MASSE, CONTRL-CULTURE : DISTINCTIONS DE RAISONOU DIFEI RENCES RÉEI.LES ? ......................................................................117 9. Culture, style de vie et classes sociales : distinction ou mobilisation, Marcel Fournier ......................................................................................................119 10. Loisir, culture de masse et culture populaire : vers de nouvelles formes de changement culturel,Thomas M. Kando .................................................................127

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CULTURES POPULAIRES ET SOCIÉTÉS CONTEMPORAINES

Pages

12. Milieux contre-culturels, culture et transformation sociale, Jules Duchastel .......... 141

’ IV. DÉVELOPPEMENT CULTUREL, POLITIQUES D É T A T : LES FONDEMENTS DE L ADOMINATION CULTURELLE ........................................ 157 13. Développement culturel et culture populaire, Marcel Rioux ................................... 159 14. Politique culturelle et culture populaire, Raymond Ledrut ..................................... 165 15. Du savoir de la République aux cultures populaires, Jacques Ion ........................... 171 INDEX DES AUTEURS ET DES NOMS CITÉS .......................................................................185 INDEX DES SUJETS ....................................................................................................................189

Présentation

Cet ouvrage collectif n’est pas le fruit du hasard. Il a été longuement préparé et mûri par chacun des collaborateurs, d’abord à partir de thèmes et de pistes de réflexion qui ont été suggérésà chacun d’entre eux, ainsi qu’à la suite des réactions diverses et des commentaires suscités lors des conférences et des discussions qui se sont déroulées dans le cadre du Colloque international sur la culture populaire au vingtième siècle, tenu à l’Université du Québec à Trois-Rivières en avril 1980. Sur la base de ces travaux préliminaires, et connaissant la contribution particulière de leurs collègues, les divers auteurs ont alors rédigé un texte final, et, à quelques exceptions près, il s’agit d’une version inédite ou profondément modifiée, de leur communication verbale lors du Colloque.

Précisons encore qu’il s’agit du texte des conférenciers invités du Colloque, auquel nous avons ajouté quelques contributions supplémentaires qui ont permis d’enrichir les diverses sections qui composent l’ouvrage. Dans ce cas, le choix final a été fait sur avis d’un comité scientifique ad hoc.

L’objectif de l’ouvrage est explicitement de tenter d’amorcer une réflexion en profondeur, dans une perspective multidisciplinaire, du phénomène des cultures populaires contemporaines. On sait la vogue actuelle et du terme et des études sur le sujet, dont la popularité a de quoi inquiéter si l’on tente d’y voir la manifestation, de la part des sciences humaines, de la recherche de nouvelles légitimités. S’il s’agit d’une mode scientifique, le prétexte à discours savants et idéologies camouflées ne doit pas être exclu. Mais ne s’agit-il que de cela ? Peut-on, sciemment, écarter du revers de la main l’étude et la réflexion à propos des cultures populaires ? Par-delà les balbutiements notoires tous azimuts des sciences humaines en la matière, que cherche-t-onà connaître, au juste ?

Maintenir le débat scientifique, baliser les différentes approches, explorer quelques-uns des fondements de la recherche, poser la question proprement politique de la culture populaire, telles sont certaines des intentions premières qui ont présidé à la publication de cet ouvrage. Il nous a semblé, dans une telle perspective, qu’au moins quatre dimensions essentielles sont sous-jacentes à la compréhension que l’homme contemporain cherche à se donner des cultures populaires, et ces dimensions forment les quatre sections de l’ouvrage. En premier lieu, on observe indéniablement une interrogation sur la nature des cultures populaires. Elle se traduit par la recherche de définitions diverses, par la présence

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CULTURES POPULAIRES ET SOCIÉTÉS CONTEMPORAINES

d e polémiques, par des esquisses méthodologiques. La section I veut faire écho à cet ensemble de préoccupations. Y a-t-il un sens à vouloir connaître les cultures populaires ? Quelles ressources disposent les sciences humaines ? Quels mythes tenaces ou contradictions flagrantes véhiculent- elles ? Comment est-il possible de procéder à l’étude de cultures en changement ? Certes il ya des définitions stéréotypées et des conclusions ultra-rapides. Mais les questions de ce genre ont le mérite de chercher à préciser à soi-même et à autrui de quoi l’on tente de parler, de l’univers de phénomènes auquel chacun veut être attentif. Dans le débat actuel sur les cultures populaires, il s’agit d’une nécessité.

La section II fait intentionnellement place à l’histoire. Car une autre dimension essentielle des cultures populaires est leur historicité. Non seulement parce qu’elles ont une histoire, encore mal connue, cela va de soi, mais aussi parce qu’elles sont porteuses de dynamismes culturels, de facteurs de résistance, de conflits, et de changements, dont on a notoirement sous-estimé la place dans les transformations des sociétés occidentales contemporaines. L’histoire de nos sociétés a trop souvent été une histoire officielle, rédigée par les cultures savantes... À l’inverse, le mythe de la culture prolétarienne, ou encore une approche purement folklorisante, doivent être dénoncés ; les cultures populaires ne se réduisent certes pas à des poèmes ouvriers ou des calvaires religieux, et c’est faire injure à leur richesse, à leur contribution à l’histoire vivante d’aujourd’hui, que de s’arrêter à ces images réductrices. Au fond, peut-être y a-t-il une histoireà ré-écrire, laquelle, loin de s’attarder aux gestes des puissances religieuses, économiques ou militaires, nous parle de résistances à la domination idéologique, d’appropriation de la ville et de la fête, de solidarités sociales, et parfois même de luttes pour la survie.

Sans pouvoir rendre justice aux travaux de tous les historiens qui nous ont apporté une meilleure connaissance du sujet, nous avons voulu offrir un éventail de contributions qui fasse écho aux diversités nationales des cultures populaires, aux cheminements originaux ou aux mêmes périls qu’elles ont connus.

La section III, cette fois, pose la question de la culture. Puisqu’il s’agit de cultures populaires, sont forcément à l’œuvre des dynamismes culturels, et divers milieux culturels en forment la trame vivante. Or nous pouvons affirmer que l’homme contemporain possède sans doute une image fragmentée de la culture, et a certes conscience qu’il n’existe non pas une mais plusieurs cultures : culture de masse, culture régionale, contre-culture, etc. Dans l’ensemble de ces cultures, comment reconnaître les cultures populaires ? S’agirait-il de mêmes cultures auxquelles on a seulement ajouté l’épithète gênante de « populaires » ? A-t-on affaire à des expressions tautologiques pour désigner une seule et même chose, ou à des distinctions réelles ?

Quant à la dernière section, c’est de politique qu’il est précisément question. Quelles justifications idéologiques l’État se donne-t-il pour intervenir auprès des cultures populaires ? Les conséquences effectives des actions politiques ne sont-elles pas de renforcer les inégalités culturelles, et l’emprise des classes dominantes en matière de culture ? Les cultures populaires ne doivent-elles pas — presque quotidiennement — affirmer leur originalité et leur spécificité contre l’école, les mass média et les positions eux-mêmes ? Quel sens y a-t-il à vouloir parler de