D'où viennent les parents ? , livre ebook

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Quelle psychanalyse depuis la Shoah, après la brisure de l'Histoire et de la Civilisation ? Qu'est-il arrivé à la vie, à l'amour, aux désirs, à la mort, à la jouissance, à la filiation, au lien entre les hommes, quels que soient nos liens à l'originaire, à l'identitaire ? Une réflexion s'appuyant sur l'ouvrage de Freud L'Homme Moïse et la religion monothéiste, le film Shoah de Claude Lanzmann et l'enseignement de Lacan.
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Date de parution

01 septembre 2007

Nombre de lectures

64

EAN13

9782296180031

Langue

Français

Collection « Psychanalyse, médecine et société »
dirigée par Abram Coen
La psychanalyse, familière du désir sous-jacent aux mouvements qui traversent le sujet dans la cité (médicalisation de la procréation, de la vie et de la mort, bouleversements éthiques et générationnels), questionne les nouveaux confins entre corps, psychisme et société. Elle interpelle également le désir de l’analyste quand, quittant son fauteuil, il est aux prises avec le réel économique et social, autant de mutations qui affectent tout particulièrement le noyau de notre civilisation : le cadre familial. Ces interrogations d’actualité seront reprises dans notre collection qui tentera de les mettre en débat.

Éditions PENTA
« Il n’y a de psychanalyse que dans son questionnement de l’Autre-Scène. Les éditions PENTA se proposent d’interroger cette psychanalyse dite — à tort — « appliquée » (à tort car « il n’y a de psychanalyse appliquée que sur le divan », disait Lacan), en investissant ses cadres extérieurs qui lui insufflent (avec la clinique du cabinet) ses plus brillantes avancées : l’art, la littérature, la philosophie et les phénomènes de société. Loin de l’auto-engendrement stérilisant, la psychanalyse à venir se doit de se référer à ces autres discours qui expriment les ‘malaises’ ( Unbehagen, disait Freud) qui bouleversent les assises identitaires de l’homme moderne et de ses cultures. »
D'où viennent les parents ?

Jean-Jacques MOSCOVITZ
Sommaire
Collection « Psychanalyse, médecine et société » - dirigée par Abram Coen Page de titre Du même auteur Page de Copyright AVANT-PROPOS - LE SAUT À L’ÉCRIT INTRODUCTION - PSYCHANALYSE DEPUIS LA SHOAH OU DÉSIRER MALGRÉ TOUT ... CHAPITRE I - L’HOMME MOÏSE OU LA QUESTION DU PÈRE EN PSYCHANALYSE CHAPITRE II - QUI TUE QUI ? CHAPITRE III - LE SCEAU DU SECRET OU LA « SLLENCIATION » CHAPITRE IV - L’ORIGINE SYMBOLIQUE CHAPITRE V - LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE CHAPITRE VI - ACTE, ACTUEL,FACTUEL CHAPITRE VII - L’ÉTHIQUE ET L’ÉCRITURE PSYCHANALYTIQUES CHAPITRE VIII - L’ANGOISSE OU LA RECHERCHE DU SIGNE SOUS LE SIGNIFIANT CHAPITRE IX - L’ŒDIPE BRISÉ CHAPITRE X - L’IRREPRÉSENTABLE ET SON INSCRIPTION : LE FILM SHOAH DE CLAUDE LANZMANN INDEX ÉLÉMENTS BIBLIOGRAPHIQUES - (réactualisés) Coédition Penta / l’Harmattan
Du même auteur
Une psychanalyse pourquoi faire ? avec Ph.Grancher, Édition J. Grancher, Paris 1988, réédition 1991, 2006.
Shoah, le film, des psychanalystes écrivent, Éd. J. Grancher 1991, ouvrage collectif établi par Anne-Marie Houdebine-Gravaud, Eric Didier et J-J.Moscovitz (épuisé).
Hypothèse Amour , Éd. Calmann-Lévy, Paris, 2001.
Lettre d’un psychanalyste à Steven Spielberg, Éd. Bayard Presse, Paris, 2004.
Illustration de couverture : Bracha L-Ettinger, 1990. Série « Matrix-Borderline - Conditions and Pathological Narcissism ».
Première édition : Armand Colin Éditeur, Paris, 1991
© L’Harmattan 2007
5-7 rue de l’École Polytechnique ; Paris 5 e www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
9782296039094
AVANT-PROPOS
LE SAUT À L’ÉCRIT
Écrire est proche de ce qui commence. Pour un praticien de la psychanalyse, écrire se caractérise par une nécessité immédiate : la répétition propre à l’inconscient qui s’accompagne toujours de cette mystérieuse peur de commencer. Tant il est vrai qu’entre pratique psychanalytique et dire sur la pratique existe un reste de sens à épuiser. S’il fait écrit, ce reste procède d’une analogie, celle entre l’expérience de la cure et l’écrit lui-même.
Dans le passage de l’expérience de la pratique psychanalytique à celle de son écriture surgit un autre acte non vraiment « autre », non absolument différent de l’acte premier — celui qui s’effectue précisément entre l’analysant et l’analyste. À l’enfant qui demande : « Quel métier exerces-tu ? », l’analyste répond : « D’abord écouter/parler celui qui vient me trouver pour ça, mais aussi lire/écrire, élaborer la psychanalyse seul ou avec d’autres. » N’omettons pas que ce métier implique de faire : rien. Ce rien n’est pas à prendre au sens de « nihil », mais signifie se laisser travailler, modeler, par l’événementiel : le quotidien, l’art, le désir, l’amour. Écrire soutient alors l’essentiel de notre propos, ressortit à une mémoire de la mémoire, transcende l’analogie expérience/écriture aux fins de transmettre.
Freud, dans L’Homme Moïse et le Monothéisme 1 , situe d’emblée l’énigme du meurtre du père au centre de sa découverte, mais il esquive l’énigme du féminin (que veut la femme ?). Dans l’élaboration de l’identification la plus primordiale, dite incorporation (Einverleibung), ce qui génère l’inconscient en équivalence au dire, c’est précisément pour lui l’énigme engendrée par le meurtre du père. Cette similarité inconscient/langage sera plus tard théorisée par Lacan.
En psychanalyse, le commencement fait surgir la question qui touche à l’origine du symbolique . L’origine implique un moment inouï, sans voix, un silence primordial, une antécédence, un trouble irréductibles, bref, une aporie propre à l’interprétation de l’acte psychanalytique ainsi formulée par Freud : « D’où viennent les enfants?» » Aujourd’hui, cette question en appelle une autre intrinsèque de ce qui s’effectue non seulement après le quotidien des séances, mais aussi pendant et avant, de telle façon que ces moments font bord à l’inconscient. L’aspect temporel veut que cette autre question, inverse de la précédente, soit : « D’où viennent les parents ? » Elle requiert tout psychanalyste conscient de la radicalité du film de Claude Lanzmann, Shoah 2 , qui est la nomination, soit un nouvel opérateur de symbolisation de ce qui s’est passé au niveau individuel et collectif, politique, depuis les procès de Nuremberg. Le psychanalyste ne peut donc négliger la mémoire historique de l’Europe des années 1933-1945, auquel d’ailleurs le freudisme fut mêlé à son corps défendant.
L’écriture, comme autre face de l‘écouter/parler implique, quant à elle, la précarité de l’altérité du sujet parlant. Cette précarité est, depuis le nazisme et sa tentative de meurtre de l’humain, sans cesse réactivée. L’histoire peut depuis un tel fracas se poser en négateur absolu du temps, être l’ennemi dès lors du genre humain en brisant cette altérité déjà si ténue. Le nazisme a déstructuré les conditions nécessaires au bon fonctionnement de la mémoire. Il a engendré l’oubli. Dans le meilleur des cas, cet oubli — qui dans le champ psychanalytique évoque la trace mnésique — accepte peu la levée du refoulement et, le plus souvent, s’enlise confusément dans les avatars de la symbolisation. Alors son effacement, oubli de l’oubli — forclusion construite —, prend le plus souvent le pas sur son inscription éventuelle.
Actuellement, le risque n’est-il pas encore de contribuer à l’effacement même et de produire une destruction de la mémoire ainsi que ses possibilités de transmission inconsciente ? Celui qui, admettant l’existence de l’inconscient, s’intéresse à la mémoire historique, celle des faits, aux souvenirs portés par les mots, ne peut rester indifférent au danger de disparition de cette altérité à la fois fondatrice du sujet et du rapport qu’il entretient avec le monde.

C’est en effet en cette altérité, la nôtre, celle de chacun, que s’articulent — objet de la psychanalyse — le désir d’en transmettre son ressort, et aussi la fonction du Père si majeure dans notre prise de conscience de l’existence de la mort, et de notre rapport à la vie et à sa transmission.


L’actuel de notre temps, marqué par le nazisme, à savoir un au-delà de l’antisémitisme en acte, doit tenir compte du fait que l’histoire a exclu les juifs d’Europe, les a projetés hors-monde, au point de se nier elle-même. Désormais, notre époque est affublée d’une aptitude monstrueuse : celle de déconstruire les conditions de repérage des réalités objectives, et donc dévastatrices, à travers l’utilisation distordue de la parole. Souvenons-nous de la difficulté, voire de l’incapacité, de dire que les rescapés manifestent vis-à-vis de leur entourage, de leurs enfants, sur ce qui se passait, là-bas, au camp, ou l’impossibilité du témoignage des enfants des anciens tueurs.
Cela ne doit-il pas inciter, obliger le psychanalyste sans cesse à questionner sa discipline ? C’est la fonction de l’écrit psychanalytique, posé comme analogue à la mémoire e

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