Démarches qualité et identité professionnelle en conflit
200 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Démarches qualité et identité professionnelle en conflit , livre ebook

-

200 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ce livre examine la mise en place d'un style de management à la mode, appelé démarches qualité, dans le champ particulier de la formation professionnelle en travail social. Plus précisément, il met en lumière les conflits identitaires engendrés par ces dispositifs de gestion à l'encontre des formateurs.
Ce texte ne s'adresse pas seulement aux formateurs, mais également à tous les travailleurs sociaux impliqués dans l'amélioration et l'évaluation de la qualité des établissements ou des services du secteur social et médico-social.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2005
Nombre de lectures 82
EAN13 9782336252865
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Savoir et Formation
Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004) et Michel Gault
A la croisée de l’économique, du social et du culturel, des acquis du passé et des investissements qui engagent l’avenir, la formation s’impose désormais comme passage obligé, tant pour la survie et le développement des sociétés, que pour l’accomplissement des individus.
La formation articule savoir et savoir-faire, elle conjugue l’appropriation des connaissances et des pratiques à des fins professionnelles, sociales, personnelles et l’exploration des thèses et des valeurs qui les sous-tendent, du sens à leur assigner.
La collection Savoir et Formation veut contribuer à l’information et à la réflexion sur ces aspects majeurs.

Déjà parus
Claudie SOLAR (Sous la dir.), La formation continue : perspectives internationales , 2005.
Éric RODITI, Les pratiques enseignantes en mathématiques , 2005.
Christophe MARSOLLIER (Sous la direction de), Le conseil . d’élèves : pour apprendre à vivre ensemble , 2004.
Marielle BRUGVIN, Formations ouvertes et à distance , 2005.
Martine BEISTEGUI (coord.), L’intervention éducative en milieu ouvert. Pour une rencontre entre théories et pratiques , 2004.
Christine JOURDAIN, L’enseignement des valeurs à l’école , 2004.
M. PAUL, L’accompagnement : une posture professionnelle spécifique , 2004.
Luc BRULIARD, Handicap mental et intégration scolaire , 2004.
André CHAMBON, Villes et développement éducatif local : les cas d’Evry, d’Amiens et de Calais , 2004.
M.M. BERTUCCI et C. CORBLIN (dir.), Quel français à l’Ecole ? Les programmes de français face à la diversité culturelle , 2004.
Alain JAILLET, L’école à l’ère numérique , 2004
Cédric FRÉTIGNÉ, Une formation à l’emploi ?, 2004.
© L’Harmattan, 2005
9782747584708
EAN : 9782747584708
Sommaire
Savoir et Formation - Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004) et Michel Gault Page de Copyright Page de titre Dedicace PREFACE INTRODUCTION : UNE DOUBLE EXPERIENCE DE RESISTANCE ET DE RECHERCHE DE L’EDUCATION POPULAIRE A LA LOGIQUE D’ENTREPRISE, L’EXEMPLE D’UN CENTRE DE FORMATION ORIGINES DU MANAGEMENT PAR LA QUALITE ET APPLICATIONS ACTUELLES L’IDENTITE PROFESSIONNELLE SELON LE MODELE THEORIQUE DE CLAUDE DUBAR IDENTITE INCERTAINE ET AUTONOMIE AMOINDRIE DES FORMATEURS L’ENQUETE ET SA METHODE ANALYSE DES DONNEES DES TRANSACTIONS IDENTITAIRES MAJORITAIREMENT DOULOUREUSES CONCLUSION: LE FORMATEUR COMME INSTITUTION DE FORMATION ANNEXE : INTERVIEW N°4 BIBLIOGRAPHIE
Démarches qualité et identité professionnelle en conflit

Yvan Grimaldi
Merci à Dodine, Paula et Louison... à mes parents, mon frère et la famille de Norvège, Merci à tous les amis... à Aline Dhers, Pierre Fattaccini et toute l’équipe de l’Etsup, à mes camarades du Dsts et du Dea, à Gabriel, Karine et mes anciens collègues de travail, Un grand merci aussi aux interviewés pour le temps qu’ils m’ont consacré, Merci également aux stagiaires Amp et éducateurs, Et enfin, un merci particulier à Claude Rouyer qui est à l’origine de cette drôle d’idée !
PREFACE
Le monde des formateurs n’est guère connu. Celui des formateurs en travail social, encore moins. Il en va de même des écoles et autres centres de formation, qu’ils soient monofilières, plurifilières ou qu’il s’agisse des instituts régionaux du travail social. Sauf cas d’espèce, nous n’en avons généralement qu’une approche très administrative. Manquent tout à la fois des monographies et des regards sciemment problématisés ; manque surtout la volonté de valoriser cette pratique hautement qualifiée, souvent ancienne et novatrice dans bien des domaines. Dans les colloques français, européens ou internationaux centrés sur l’acte de former et ceux qui en font profession - il en existe de temps en temps ! - on reste étonné de l’absence des formateurs-chercheurs de l’hexagone spécialisés dans le travail social. En 1994-1995, dans le cadre de l’évaluation nationale du système de formation des travailleurs sociaux à laquelle je participais, nous nous sommes heurtés à ce terrible déficit de connaissance, tout à la fois en volume et en qualité scientifique. Et il était bien difficile de former un jugement d’expertise dans de telles conditions !
En choisissant de publier son mémoire de DSTS consacré aux formateurs, Yvan Grimaldi contribue utilement à lever un pan du voile et c’est bien volontiers que je me prête au jeu de la préface. Je la conçois non comme une action publicitaire, ce qui ne peut procéder que de l’auteur ou de l’éditeur, mais comme un écho empathique, tout à fait libre et possiblement critique pour l’œuvre et sa signature.
Ce qui m’a d’abord frappé à la lecture de ces pages, c’est la double expérience assumée par l’auteur : celle de la résistance et celle de la recherche. Que l’introduction de la démarche qualité dans un centre de formation ait entraîné beaucoup d’inquiétudes et même de fortes résistances, le lecteur n’aura aucun mal à s’en convaincre. D’ailleurs, au chapitre 2, de très belles pages décrivent toutes sortes de péripéties institutionnelles face à l’évangile de la qualité. Cependant, le travail qu’il nous livre ne relève ni du témoignage ni du parti pris. Saisissant l’opportunité d’un diplôme supérieur en travail social, il a très judicieusement fait de son expérience de résistant un objet de recherche, et il boucle aujourd ’ hui sa démarche en en proposant publiquement les résultats, ce dont il faut le féliciter. C’est pourquoi ce livre révèle aussi un itinéraire de recherche. Un tel choix montre, une fois de plus, que le désir de savoir naît plus souvent du conflit que de la commande ou de la programmation raisonnées. Dans ces sortes de situation, l’action se transforme en connaissance, avec l’espoir qu’un tel effort rétroagira plus tard sur l’action elle-même, mais sans garantie aucune. C’était d’ailleurs l’esprit du DSTS à l’origine, avant que l’injonction utilitariste et gestionnaire ne le dénature ces dernières années !
Que nous enseigne donc ce livre ? Dans un premier chapitre, son auteur décrit avec passion le cadre et la philosophie d’éducation populaire qui amarre le centre de formation où il exerce, jusqu’à sa bascule dans une logique d’entreprise. Une histoire devenue hélas presque banale ! Dans le chapitre suivant, il nous présente de manière très fouillée les principaux éléments d’une longue généalogie de la qualité, en distinguant avec pertinence la qualité des choses et la qualité des jugements, avant de nous expliquer les raisons de l’inadéquation de ces normes aux services les plus immatériels, comme le sont les services sociaux.
Puis, changement de cap. Comme insatisfait lui-même par ses deux premiers plans d’analyse, il nous entraîne alors dans un tout autre questionnement. Mais, pour aller plus loin, il lui faut de nouveaux outils théoriques. Il choisit donc de privilégier la question de l’identité professionnelle et se nourrit, dans cette perspective, des travaux de Claude Dubar sur les processus identitaires, travaux qu’il connaît du reste fort bien. Avec cet auteur, il retient notamment que l’identité professionnelle peut être considérée comme la résultante de socialisations interactives cumulées et, partant, il pense pouvoir percer les fondements et le sens des difficultés rencontrées. En d’autres termes, il veut comprendre la tension entre les nouveaux signes identitaires imposés par la démarche qualité, sa rhétorique, ses vendeurs et ses outils, et les valeurs considérées comme fondamentales dans le métier des formateurs, à tout le moins constitutives des positions qu’ils occupent ou encore des valeurs qu’ils projettent, eu égard à la situation actuelle. Il ira donc enquêter sur tous ces points auprès des professionnels de la formation concernés par l’inflexion managériale dans le champ du travail social. La démarche est originale, notamment parce qu’elle nous rappelle que les conflits d’identité professionnelle sont aussi des conflits de sens, c’est-à-dire de philosophie sociale autant que d’éthique.
Sur ces bases, le chapitre 4 contribue très utilement à la sociologie des formateurs, en décrivant avec nuances les enjeux de leur affrontement à une conception instrume

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents